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Au soir d'une nuit éternelle


Temps de lecture : 13 minutes

Attention ! La lecture de ce texte est formellement déconseillée aux moins de 18 ans.

Avant de la rencontrer, cela faisait plusieurs années que je n’avais pas eu l’occasion d’avoir des rapports. Depuis que ma femme était décédée, il faut dire. Le cancer avait eu raison d’elle, et je ne savais pas comment passer au-delà du deuil. Chaque instant de mon existence me rappelait son rire, sa douceur, son odeur de jasmin et de lilas, qui depuis longtemps avait disparu de la chambre conjugale… Il ne restait que moi. Moi dans le silence, dans la solitude, dans un monde qui ne veut plus de ma présence.

Moi, Alain, je voulais me suicider.

Le Dernier Noël : chapitre 1, Le Grand Départ


Temps de lecture : 9 minutes

Il était une fois Noël, le dernier Noël. En l’an 3047, la dernière tribu respectant ce rite ancestral, la Fabrique, était mourante, habitée d’un mal inexorable qui rongeait chacun de ses membres. Personne ne connaissait l’origine de cette maladie. Chacun savait juste qu’il allait finir par en mourir, alors qu’il voyait ses proches périr les uns après les autres. L’année précédente, ils étaient plus de trois cents. Aujourd’hui, leur nombre était réduit à vingt-trois.

La cheffe attitrée, Herloak, âgée d’à peine deux cent quarante-six cycles, se désespérait de la situation, mais que pouvait-elle faire ? Les ancêtres avaient tout tenté : les sacrifices de glaks, les filtres de zhans, les danses de Cannes, les bonbons de Pier, les sucres rouges, les amputations, les différences de température, les remèdes antiques et nouveaux… Rien n’avait fonctionné, et ils étaient seuls. Il n’y avait pas d’autre civilisation à plus de deux cents kilomètres. Tous étaient destinés à mourir.

Sans dire un mot, Herloak regardait sa jeune sœur, Olik, couverte de taches jaunes, de moisissures épaisses et suppurantes qui poussaient grâce à sa chaleur et à son sang. Sa peau fiévreuse transpirait abondamment alors que son souffle erratique emplissait l’air d’un son rugueux et lugubre, révélant que les champignons avaient atteint ses poumons et les avaient envahis. Son visage, celui d’une jeune fille autrefois fort belle, était rongé par la faim. Cela faisait déjà deux semaines qu’elle ne pouvait plus rien avaler, comme les sporophores des fungi entravaient sa gorge. Mais ce n’était pas ce qui allait signer sa mort, non ; ce qui allait la tuer, c’était le moment où les mycotoxines allaient se déverser dans son cerveau déjà envahi par les spores, poussant les infectés à des crises de délire meurtrières.

Herloak elle-même était déjà touchée, comme tous les autres. Leur temps était compté et il ne leur restait que quelques jours. Mais alors que Noël approchait, la misérable cheffe espérait un dernier miracle. Tous vénéraient le Père Noël en ces lieux, cet être vêtu de rouge qui apportait des présents à tous les croyants qui prenaient soin de lui faire des sacrifices en lui offrant du lait de vac et des biscuits. Il descendait durant la nuit des célébrations et, alors que chacun restait dans son lit, déposait ses cadeaux en échange des dons de la populace.

Avant la maladie, la Fabrique était un lieu paisible, malgré l’Hiver éternel couvrant de neige toute la surface du globe. Les habitants étaient parvenus à faire pousser des cacaoyers, des amandiers, des marronniers… toutes les plantes nécessaires à la confection des bonbons, des gâteaux et des sucreries dans une grotte merveilleuse où se trouvait le village. Celle-ci était gigantesque et possédait différents microclimats en plus d’un sol riche, ainsi qu’un plafond orné de filons d’une roche multicolore : la nuit transformait la voûte en un ciel étoilé alors que le jour, une cheminée de lumière descendait d’une ouverture au centre du plafond. La neige y virevoltait en descendant et se déposait doucement sur le sapin de Noël gigantesque illuminé par des bougies éternelles. Scientifiquement, rien de tout cela ne pouvait fonctionner, les abricotiers ne pouvaient pousser auprès des bonbonniers à arlequins, mais ce lieu était né de la magie du souhait de plusieurs centaines de personnes. Certains disaient même qu’il s’agissait de l’apothéose du Père Noël, le sauveur de leur nation.

Malheureusement, Herloak ne savait pas s’il viendrait cette année. Leurs denrées s’étaient raréfiées. Les bêtes étaient mortes, touchées par le mal elles aussi. Rien n’échappait à la moisissure qui dévorait toute chose. Même la végétation se laissait petit à petit remplacer par des champignons immenses, rouges et sanguinolents. La cheffe déplorait la perte du dernier vanillier et du grand arbre à cannes. Alors pour le lait et les biscuits, il allait falloir innover.

Théa, sa seconde sœur, âgée de cent vingt-et-un cycles, pensait que peut-être il restait des vacs dans les terres désolées de Hylu, une grotte similaire à la leur qui était reliée à la Fabrique par un boyau. Et si son supérieur aurait normalement refusé, étant donné que la zone avait été condamnée pour des raisons inconnues depuis des décennies, il savait très bien qu’ils n’avaient pas d’autre choix. Surtout qu’avant d’être condamnée, Hylu était considérée comme les terres les plus verdoyantes de la Fabrique vu qu’elles abritaient leur plus grand jardin et leurs terres d’élevage. Seulement, étant donné qu’hormis Théa, Gerg le futé, Az le lard, Phéeal et lui-même, tous les autres avaient les poumons touchés, leur petite expédition risquait d’être fort périlleuse en territoire ennemi. Ils n’étaient que des enfants, à part sa propre personne qui sortait à peine de l’adolescence. Mais ce n’était peut-être pas mieux…

Rapidement, ils se mirent néanmoins à organiser leur opération. Nous étions le 4 Déméanbre, le 24 était donc dans vingt jours, ce qui devait être suffisant pour faire l’aller-retour jusqu’aux terres désolées de Hylu et finir de mettre en place l’arbre de Noël, qui nécessitait d’être décoré avec des guirlandes et des boules de verre, sinon le Père Noël passerait au-dessus d’eux sans même leur jeter un regard. Il fallait aussi choisir qui serait le vilain enfant, une tradition controversée par les ancêtres autrefois, mais aujourd’hui, ils n’avaient plus vraiment le choix.

Tous décidés, la fine équipe se prépara à partir dès l’aube, la gorge serrée à l’idée de voir pour la dernière fois certains de leurs proches, dans un état si pitoyable qu’il était évident qu’ils n’avaient qu’un jour ou deux à tenir. Ils décidèrent cependant que même s’ils étaient déjà en sous-nombre pour leur mission, Théa resterait afin de veiller sur les membres qui avaient le potentiel de tenir. Et puis, il fallait bien que quelqu’un serre leurs liens pour les empêcher de tout saccager dans une nouvelle crise de folie. C’était comme ça qu’ils avaient perdu le précédent chef. Celui-ci avait eu pitié d’une enfant de soixante-quatorze cycles et elle lui avait rendu ses bons sentiments en lui plantant un sucre d’orge dans la jugulaire.

Selon les coutumes, chacun avait déjà écrit sa lettre au Père Noël depuis le mois de Novéambre, alors ils étaient déjà tous mentalement prêts à partir, sachant que quoi qu’il puisse arriver, le Père Noël pourrait au moins saisir une trace de leurs existences afin de faire d’eux des lutins. C’était le but ultime de chacun des membres de la Fabrique : devenir un des assistants du Père Noël et fabriquer des vœux. Mais pour avoir la chance d’être lutin, la lettre ne suffisait pas ; il fallait savoir construire des jouets et avoir un comportement irréprochable. Seuls les bons étaient considérés par l’homme de l’hiver éternel.

Saisissant leurs manteaux verts et leurs écharpes rouges bariolées de motifs comme des sapins et des rennes, vêtus de leurs bottes brunes, de moufles jaunes et d’un bonnet vert avec un pompon blanc orné de grelots, la jeune petite troupe se prépara au grand départ. Il faisait chaud dans la Fabrique, or ils devaient atteindre le passage vers les terres désolées d’Hylu. Pour cela, ils devaient passer par les landes enneigées, une petite zone située au nord-est du sapin où se trouvaient les pistes de luge et où on pouvait faire des bonhommes de neige. C’était derrière que se trouvait l’entrée du boyau.

Équipés de lanternes à huile, de pics, de gourdes remplies de thé au sucre et de pain d’épice, ils étaient prêts, et alors que tous faisaient leurs au revoir, Herloak embrassa sa sœur et le reste des malades. Elle prit Théa dans ses bras, qui pleurait à chaudes larmes, et lui promit que ce Noël serait merveilleux, que tout le monde reviendrait et que les champignons disparaîtraient, comme elle l’avait souhaité dans sa lettre. Pleine d’espoir, sa jeune amie lui sourit et lui offrit des graines de cacao, quelque chose de rare dans cette terrible époque.

– Je les ai cueillis exprès pour faire les biscuits du Père Noël, ce sont les derniers. Je ne veux pas que tu m’oublies quoiqu’il puisse arriver, même le pire.

– Ça n’arrivera jamais, Théa, jamais.

Sur la route du départ, aucun membre du groupe ne se retourna, pas même Az le lard qui sanglotait bruyamment. Phéeal avait beau tenter de le réconforter alors qu’ils marchaient, rien ne semblait pouvoir le consoler. Et en même temps, il avait sans doute dit ses adieux à sa mère dont le cerveau parasité finissait d’être rongé. La bave aux lèvres, elle n’avait pas pu prononcer un seul mot à son fils.

Passant sous le sapin, tous regardèrent les lumières des bougies qui réconfortèrent momentanément leur cœur. Gerg eut un petit sourire malheureux et prit dans ses bras Az avant de reprendre une bonne allure derrière Herloak. L’enfant finit par sécher ses larmes et resta aux côtés de Phéeal, plus âgé que lui de trente cycles. N’importe qui aurait dit qu’une pareille troupe n’avait aucune chance de réussite. La plupart d’entre eux savaient à peine faire des roulés à la myrtille, mais la cheffe ne pouvait partir seule. Et les laisser auprès des malades risquait d’accélérer la prolifération des fungi dans leurs corps. Peut-être même que Théa… non, il ne fallait pas penser à cette possibilité.

Rapidement, ils passèrent les landes enneigées qu’ils connaissaient tous par cœur et arrivèrent au mur. Ils le longèrent jusqu'à trouver rapidement l’entrée du boyau qui était grande de cinq mètres de long et six mètres de haut. Les ancêtres l’avaient fermée par des planches et avaient écrit dessus : « Zone condamnée ».

Herloak frissonna. Quelque chose n’allait pas. Si les terres désolées d’Hylu avaient été barricadées, c’était pour une bonne raison. Même si Théa pensait qu’il y resterait des vacs comme c’était l’ancienne zone d’élevage, rien ne lui disait qu’il y en aurait vraiment.

Voyant son hésitation, Gerg lui mit une main sur l’épaule. « On ne peut pas reculer » voulait-il dire, car il le savait, mais son cœur rempli d’effroi battait si vite qu’il avait l’impression qu’un singe à timbales l’avait remplacé.

Sans plus attendre, Phéeal et Az sortirent leurs pics et décrochèrent une des planches qui céda un peu trop facilement au goût de Herloak. Mais elle les aida et en moins de dix minutes, ils se dégagèrent un passage suffisant pour pouvoir s’engouffrer dans les ténèbres.

– Il n’y a pas de pierres lumineuses ? s’écria Az, surpris, mais personne ne lui répondit. Tous contemplaient les profondeurs de l’inconnu, sauf Gerg qui examinait une des lattes.

– Quelqu’un est passé avant nous. Les clous sont tordus.

– Ce ne serait pas dû à la pose ? demanda Phéal.

– Non, ils ne seraient pas dans cet état sinon.

Ils se regardèrent les uns les autres, inquiets,. Avant qu’une froide panique ne s’installe, Herloak intervint.

– On doit trouver du lait. Si on n’en a pas, le Père Noël n’exaucera pas nos vœux et rien ne redeviendra comme avant. Qui sait pourquoi quelqu’un serait venu avant nous ? C’était peut-être un vilain enfant qui a voulu s’enfuir.

– Tu as raison, nous devons y aller, acquiesça Gerg.

– Est-ce que ça ne fait pas de nous des mauvais enfants ? s’enquit Az, il semblait bien pâle, mais Herloak se pressa de le rassurer.

– Tout ira bien. Nous faisons cela pour la bonne cause et nous savons que nous sommes bons. Le Père Noël sait tout et il ne nous en voudra pas.

Rassuré, Az hocha la tête et se serra contre Phéeal. Gerg lui sourit, et d’un mouvement de tête, demanda l’autorisation à la cheffe pour passer en premier alors qu’il allumait sa lanterne. Celle-ci lui fit un pouce vers le haut et il s’engouffra à l’intérieur, suivi par Phéeal et Az alors qu’Herloak passait en dernier, en profitant ainsi pour regarder une dernière fois l’arbre de Noël.

– Nous reviendrons, murmura-t-elle.

Ce texte a été réalisé par Noname et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez le contacter sur nos plateformes, nous tâcherons de vous y aider si besoin. L'équipe du Nécronomorial remercie également Wasite et Adiboy qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Litanie et Malone Silence qui se sont chargées de la correction et la mise en forme.

Douce nuit, sinistre nuit


Temps de lecture : 1 minute

Par-delà les fenêtres aux mille couleurs,
Un blanc manteau réchauffe et apaise les cœurs.
En deçà des ruelles aux vives clameurs,
Un noir marteau s'échauffe et graisse la Terreur.

Les notes emplissent les rues, mélodie zélée,
Porteuses d'allégresse et de félicité.
Les hottes s'emplissent de pus, sous des cris fêlés,
Infectieuses prêtresses d'un culte oublié.

Et dans les chaumières, au pied du sapin,
Attendra comme naguère la venue du matin,
L'enfant qui en vous erre, revenant du lointain.

Et où est battu le fer, au fond du ravin,
Monteront de l'enfer un rebut et ses nains,
Engeances de misère, muant joies en chagrins.

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Plus jamais




Temps approximatif de lecture : 5 minutes

J'avais dix-sept ans quand elle est arrivée. Depuis tout ce temps, je vivais avec ma mère violente. Dix-sept longues et douloureuses années… Il était environ minuit, et ma mère s’était déjà endormie, quand trois coups ont doucement retenti sur la porte d’entrée. C’est moi qui suis allé répondre, et une petite fille à l'allure étrange se tenait là, les joues pâles et sans couleur, les cheveux blonds tressés, la robe rose déchirée à son ourlet, les pieds nus et légèrement bleuis à cause du froid de l'hiver, et les yeux noirs. Des yeux d'un noir profond et insondable. Je l'ai rapidement laissée entrer en pensant qu'elle était horriblement mal habillée pour la saison. Ce n'est que plus tard que je me suis demandé pourquoi elle ne frissonnait pas, ou même pourquoi elle était là en premier lieu. Afin d’envelopper sa petite silhouette dans un épais châle que ma grand-mère avait tricoté, je l'ai emmenée dans le salon. Elle l’a tenu sur ses épaules, bien que cela ne semblait pas l'affecter, et j'ai souri.

Lettre ouverte à l'assassin de ma fille


Temps de lecture : 2 minutes

Voici une lettre ouverte à l'assassin de Samantha B. Si tu arrives à lire ceci : où que tu sois, sache que je te retrouverai.

Aucun père ne devrait avoir à regarder son enfant s’enfoncer dans le silence sacré de la terre. Je ne sais pas s'il y a un bon âge pour mourir, mais je sais que ce n'est pas dix-sept ans.
Mieux vaut que ce soit à la naissance, avant que les yeux ne s'emplissent de lumière et que le parent n’ait appris à aimer si profondément son enfant. Mieux vaut tard dans la vieillesse, quand les joies fugaces de la vie ont été plus que goûtées. Mieux vaut ne pas mourir, dans le fond.
Mais un monde où les prières seraient exaucées est un monde où elles ne seraient pas nécessaires, et c'est un monde qui n'est pas le nôtre.

Résultats du sondage de novembre sur les publications d'octobre et sondage de décembre sur les publications de novembre

Comme tous les débuts de mois depuis quelque temps, nous revenons vers vous avec les résultats du dernier sondage que nous avons menés. Nous sommes très heureux de pouvoir vous annoncer que nous avons battu notre record absolu de participation pour le deuxième mois consécutif, avec cette fois 279 personnes ! Merci à vous tous, c'est grâce à vous que nous avons envie de continuer à faire ce que nous faisons, et même à faire beaucoup mieux. Bien sûr, avant de passer directement aux résultats, retrouvez le prochain sondage ici : https://forms.gle/zFgzrqmQUiu41dYJ6.

La maison sur la falaise


Temps de lecture : 9 minutes

Les planches pourrissaient, rongées par l’air de la mer empreint d’embruns, qui venait lécher les murs de la vieille bâtisse. Vieille et imposante, c’était une masse sombre et sans âge, s’élevant au bord de la falaise, surplombant les eaux noires de la baie. Ses fines vitres tremblaient de peur face aux rafales qui s’infiltraient par la moindre fissure, transformant les courants d’air en murmures glaçants. En d’anciens temps, le jardin avait sans doute été magnifique, entourant le bâtiment tel un écrin fleuri, un délicat tapis de verdure accueillant les visiteurs. Mais si tel en fut le cas, il ne restait aucune fleur pour en témoigner. Les arbres, silhouettes tordues et sèches, agitaient çà et là leurs corps amaigris au gré des souffles. Si le paysage n’invitait guère au voyage, le climat ne s’y prêtait pas plus. La falaise, et même plus généralement la côte tout entière, était battue par la pluie et par les vents plus de la moitié de l’année. Le soleil, qui peinait à percer l’épaisse couche de nuages noirs, ne se dévoilait complètement que très rarement. En bas des hauteurs surgissaient de l’eau trois énormes rocs, d’une teinte bleutée tirant sur le vert. Résistants aux assauts des vagues qui sans cesse s’écrasaient sur eux, les rochers étaient réputés pour attirer la foudre, et cela se vérifiait assez fréquemment. Ces événements ne manquaient pas de captiver les orphelins qui peuplaient les lieux.

Le danseur de minuit


Temps de lecture : 4 minutes


Avez-vous déjà eu l'impression que quelque chose n'allait pas ? Je ne parle pas en journée, non, mais en pleine nuit. Je vous parle de ce soudain sentiment d'effroi qui ne vient de nulle part et vous ordonne de vous réveiller. C'est drôle. C'est presque comme si le mal nocturne dégageait quelque chose que notre cerveau endormi pouvait percevoir. J'en vécu cette expérience récemment. Ça m’a réveillé à trois heures du matin Normalement, quand vous avez ce sentiment, vous restez allongé en feignant de dormir. Ou si vous vous sentez aventureux, vous faites un tour rapide dans la maison et après n'avoir rien découvert, vous vous rendormez inévitablement. C'est ce que j'aurais dû faire.

Un étrange appareil


Temps de lecture : 10 minutes

Mon nom est Erika Stanton. Vous devez comprendre pourquoi mon message est important.

Les textes suivants sont les retranscriptions de deux posts qu’un de mes amis nommé Alex Garvey a fait sur un forum de comics où nous passions du temps ensemble. Ces derniers ont été publiés sur l’une des sections « discussions générales » du site avant d’être supprimés peu de temps après. J’étais en train de répondre au second quand il a été enlevé, mais heureusement j’avais déjà copié-collé entièrement le texte avant qu’il ne disparaisse. J’ai décidé de vous le montrer tant il était étrange.

Les deux premières lignes viennent du premier post, j’ai fait de mon mieux pour m’en souvenir même si les mots ne sont peut-être pas tout à fait exacts.

« J’ai besoin de l’écrire.

– J’ai besoin de l’écrire avant que ça n’arrive. »

Mémoires blanches


Temps de lecture : 20 minutes

J’ai toujours pensé, malgré les efforts désespérés du destin pour me faire comprendre le contraire, que si j’aimais mes patients, cela ne pouvait leur être que bénéfique. Une personne seule, enfermée à longueur de journée entre quatre cloisons blanches, n’éprouve-t-elle pas, parfois, un besoin plus grand d'attention – les infirmiers et les médecins la lui refusant tout autant que ses proches ? J’ai été témoin du comportement du personnel envers les malades. Un regard blasé, une main levée intimant le silence, un dos tourné, un retour à l’éternelle paperasse. Nul ne semblait vraiment s’occuper des âmes tourmentées dont il avait la charge, sauf moi ! Enfin, je faisais de mon mieux. J’ai mis du temps à trouver une façon de soutenir tout ce petit monde, et je ne suis même pas encore certain d’y être parvenu. Après tout, ce n’est pas comme si je pouvais facilement manifester mon empathie.

Résultats du sondage d'octobre sur les publications d'août/septembre et sondage de novembre sur les publications d'octobre

Avec un poil de retard, nous vous dévoilons les résultats du dernier sondage mensuel qui comprenait les textes inédits des mois d'août et de septembre. Pour répondre dès maintenant à une question qui a été posée dans les commentaires, nous avons volontairement exclu les Déchronologies estivales car nous souhaitons, par l'intermédiaire de ces sondages, mieux comprendre ce que vous pensez des publications les plus récentes pour éventuellement nous adapter à ce que vous pouvez nous dire. Nous sommes par ailleurs heureux du nombre de participations, qui a battu tous les records pour atteindre 241 votes ! Un grand merci à vous, car cela nous aide beaucoup dans notre travail. Pour le nouveau sondage d'ailleurs, c'est par ici : https://forms.gle/UTChNzEY4K8AN1do7.

L'arbre d'Amanda


Temps de lecture : 3 minutes

Le vent hurlait son obsédante mélodie tandis que les gouttes de pluie frappaient contre la fenêtre avant de glisser vers le bas comme un oiseau blessé. Elle fixait la fenêtre et écoutait le martèlement de l’averse, comme une foule en colère qui cherchait à l'atteindre. Des éclairs traversèrent le ciel, illuminant ses yeux brun clair.

« Amanda... » se murmura-t-elle en ramenant contre sa poitrine ses genoux et en y posant son menton. « Oui, c'est mon nom », pensa-t-elle. Alors qu'elle songeait à des choses désagréables, sa porte s’entrebâilla dans un grincement, juste assez pour qu'elle puisse voir un ruban de lumière. « Il m'a trouvée », se dit Amanda. Elle dut déglutir au moins trois fois pour faire descendre la boule dans sa gorge.

Jadugora




Temps approximatif de lecture : 6 minutes

« Dev, dépêche-toi ! » me hurla mon frère, Vikram.

Je me précipitai à sa suite, peu enclin à rester une minute de plus dans ces souterrains sombres et tortueux. Il me colla une claque sur le crâne, comme pour me dire d’accélérer la cadence, et ensemble, nous émergeâmes de la mine, dégoulinants de sueur. Le soleil se couchait à peine et les derniers rayons éclairaient la mine d’uranium de Jadugora. Ça faisait trois ans que j’avais rejoint ma famille dans l’exploitation. Le boulot était difficile, mais nous avions besoin d’argent pour les études de l’aîné, Krishna. J’aurais aimé faire des études, je crois. Tout semblait mieux que de creuser jour après jour, de plus en plus profondément. Mais je n’étais pas aussi intelligent que Krishna. Et puis, une fois qu’il serait ingénieur, il pourrait nous aider et je n’aurais peut-être plus à travailler. Je me forçai à me tirer de mes pensées. Ça ne servait à rien de ressasser tout ça ; ce n’était pas ça qui changerait la situation. 

Spotlight : Immortel


Temps de lecture : 6 minutes

On m'a diagnostiqué un cancer au cerveau très agressif, la semaine dernière. Mon temps restant ne se compte plus en années ou en mois, mais bel et bien en jours. Avant de partir, je veux tout avouer. Je veux expier ma faute, ou du moins alléger ma conscience. J'ai vécu avec ça une partie de ma vie, mais maintenant que ma mort est proche, je ne peux plus garder ce secret pour moi. Alors écoutez bien car ceci est la confession d'un mourant.

Que savez-vous des immortels ?

La condamnée


Temps de lecture : 2 minutes

Parmi les ruines d’un château, erre l’éternelle âme en peine ;
Sa robe flottant dans la brise, elle marche dans l’obscurité de la nuit,
Errant sans but et sans raison pour l’éternité après avoir perdu la vie.

Effrayant sur son passage quelques paysans lourdauds,
Son âme n’est pas en paix, condamnée par un fardeau,
Adultère, infanticide ou bien meurtrière, de quoi est-elle coupable ?
Même après sa mort elle n’a pas de repos, car de tous les malheurs les gens l’accablent.

Mais d’où vient-elle, cette dame mélancolique ?
Vient-elle des Enfers ou n’a-t-elle jamais quitté cet endroit pathétique ?
Ce n’est qu’un pauvre esprit damné, n’ayant que sa peine pour relique.

Son destin funeste la condamne aux fers,
Malgré son trépas elle n'a d'autre choix que de rester en ces terres,
Jamais elle ne pourra sortir de cet Enfer.

Elle apparaît comme un songe voilé, telle une femme en blanc,
Secrètement elle souhaite, un jour peut-être, prendre sa revanche,
Elle est celle que les légendes ont nommée communément la Dame Blanche…

Ce texte a été réalisé par Rosalie et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez le contacter sur nos plateformes, nous tâcherons de vous y aider si besoin. L'équipe du Nécronomorial remercie également Noname qui a participée au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Noname et Litanie qui se sont chargées de la correction et la mise en forme.

Un simple dilemme


Temps de lecture : 4 minutes

J’ai toujours beaucoup apprécié poser des dilemmes à mon entourage. Souvent c’est sacrément drôle :

– Tu préfères avoir une verge greffée sur le front ou dans le cul ?

Simple et efficace, je la fais régulièrement mais je vous autorise à me l’emprunter. Après, en réalité, ce qui m’a toujours fasciné ce sont les justifications que donne chacun afin d’expliquer son choix : certains craignent la douleur physique tandis que d’autres veulent à tout prix éviter l’humiliation.

Peser le pour et le contre, la difficile tâche de choisir quelle option nous est la moins défavorable. Plus le temps passait et plus j’essayais de poser des dilemmes de plus en plus corsés. Il m’arrivait même de puiser mon inspiration chez d’éminents psychiatres et sociologues. Mais, hélas, je n’étais pas suffisamment satisfait.

Résultats du sondage d'août sur les publications de juillet et sondage d'octobre sur les publications d'août/septembre

Qui dit rentrée, dit retour des sondages mensuels ! Nous nous en sommes passés le mois dernier étant donné qu'il n'y a eu qu'un seul texte inédit et que vous avez découvert le concept des Déchronologies estivales, dont nous espérons qu'il vous a plu. Vous pourrez d'ailleurs nous l'indiquer à la fin de ce nouveau sondage, qui contient donc les creepypastas de CFTC et nouvelles du Nécronomorial de début août et de fin septembre. Nous vous invitons donc à suivre ce lien et vous remercions d'avance de votre participation, qui est très importante pour nous.
 
Mais avant cela, place aux résultats du sondage de juillet, qui commence à remonter un peu mais dont nous sommes très contents de la participation. Vous avez été 103 à nous envoyer vos votes et commentaires, auxquels il sera répondu dans cet article. C'est moins que la dernière fois, mais nous espérons que vous continuerez à vous prêter au jeu, car cela nous aide beaucoup pour savoir vers quoi nous diriger pour la suite.

L'éclos d'une vie


Temps de lecture : moins d'une minutes

Impitoyable secret du cœur,
Douce étreinte funeste,
Mon âme à jamais se meurt,
Dans les mensonges manifestes.

La voix


Temps de lecture : 3 minutes

La neige repose pâle sur le métal nu des cabanes qui m'entourent. La peinture pastel s'est écaillée par endroits, et le fer rouillé qui était en dessous devient rouge orangé sous l’éclat de mon intrusion – comme un millier d'yeux ardents dans la blancheur suffocante qui m'étreint. Il n'y a personne ici, dans ce petit village désert, cette île perdue dans une mer infinie de glace et dotée d'un froid capricieux. Il semble qu’il n'y a rien d'autre à des kilomètres à la ronde. Je suis tout seul ici. Tout ce que je peux faire, c'est attendre que le vent incessant me démantèle, me ronge jusqu'à ce que la rouille rouge sous ma façade peinte ne soit entièrement exposée, jusqu’à ce que je devienne aussi silencieux que la ville qui m'encercle.

Rose, partie 2


Temps de lecture : 13 minutes

Le temps ce jour-là n'était pas propice à un enterrement. Surtout pour des funérailles aussi tristes que celles-ci. Il aurait dû être pluvieux et maussade, mais il n'y avait pas un nuage dans le ciel. Les oiseaux gazouillaient, l'air était chaud, le soleil chatoyait au travers des branches. C'était comme si le monde ne savait pas qu'un homme déprimé et solitaire venait de succomber à une mort triste et tragique.

Daniel Young se tenait au-dessus de la tombe de son fils alors qu'on y déposait le cercueil. Le regret qu'il ressentait était comme un couteau planté en plein dans son cœur. Il n'aurait pas dû déménager si loin. Il aurait dû l'appeler. Il aurait dû savoir qu'Eric devenait fou. Il aurait dû lui apporter l'aide dont il avait besoin. Mais il ne l'avait pas fait. Et maintenant, il n'avait plus qu'à ressentir cette haine envers lui-même. Il avait échoué en tant que père.

Déchronologies Estivales : L'homme des gares


Temps approximatif de lecture : 10 minutes. 

Cette soirée a eu lieu en 2014. L'histoire que Srdjan m'a racontée à ce moment-là s'était peu à peu effacée de ma mémoire, jusqu'à ce qu'un article, trouvé au hasard de mes recherches sur internet, me ramène à sa triste réalité. En juillet de cette année-là, une amie de ma copine, Tiffaine, nous avait tous les deux invités afin de nous présenter son nouveau copain. Pour des raisons que je vous passe, les filles nous ont quittés vers 23h, nous laissant, Srdjan et moi, seuls dans l'appartement. Il était serbe, ne parlait pas très bien français, et passait son temps à rouler des mécaniques. Il avait un ton constamment prétentieux, style garçon des rues qui a tout vu dans sa vie, avec des propos souvent à la limite du misogyne. Autant dire que ça n'a pas tout de suite matché entre nous. Mais bon, il a bien fallu qu'on s’accommode l'un de de l'autre.

L'Epitaphe, Volume pilote

Référence de l'horreur, de l'occulte, de l'étrange, du frisson glaçant l'échine... Le numéro pilote du Webzine de l'outre-tombe est enfin sorti. Vous pouvez le retrouver ici : http://www.house-mac.fr/Epitaphe_N_pilote.pdf

Derrière ce titre aux airs pompeux se cache un projet communautaire né grâce à l'imagination et la détermination de nos membres. Un projet que nous vous présentons aujourd'hui, non sans fierté, qui aura fait couler le sang et les larmes de nos équipiers les plus téméraires : l'Epitaphe, le Webzine de CFTC.

Ceci n'est qu'une numéro pilote, mais comme nous espérons qu'il sera suivi par beaucoup d'autres, nous avons besoin de vos avis chers lecteurs. Après tout, comment continuer sans les retours de nos observateurs les plus aguerris ? Ne faites pas les timides, membres de la communauté silencieuse, chaque retour nous sera d'une grande utilité !

Bien sûr, nous vous invitons à partager ce premier jet en masse. Sur le net et plus encore, il est possible de l'imprimer si vous en avez envie. Le Webzine de votre site préféré transformé en magazine papier pour vous hanter, jusque dans les coins les plus reculés. N'est-ce pas un rêve qui deviendrait réalité ?

Enfin, chers lecteurs, si nous avons que vous êtes pressés de découvrir le contenu caché derrière ce lien énigmatique, ce dernier risque de mettre un peu de temps à s'afficher sur vos appareils. Ne vous inquiétez pas, installez-vous confortablement et patientez en attendant de pouvoir frissonner.

En vous souhaitant une effroyable lecture.

CFTC


Dechronologies Estivales : Le troisième parent


Temps de lecture : 12 minutes

Mon nom est Matt. Et pour tout vous dire, mon enfance ne fut pas des plus « normales ». Sous aucun aspect. Quelque chose est arrivé à ma famille, quelque chose de presque impossible à comprendre. Mais je vais faire de mon mieux pour raconter mon histoire. Durant cinq longues années, j'ai vécu dans la terreur. Cinq années durant lesquelles nous avons tous connu la peur. Cinq années que nous ne pourrons jamais rattraper... 

Déchronologies Estivales : Jeu de dupes


Temps de lecture : 7 minutes

La soirée était sympa, pas une de celles qui changent une vie, mais une qui te détend et te fait oublier les tracas de la vie quotidienne. Quelques verres et quelques bons amis, saupoudrés de bonnes rencontres. Enfin, l’unique hic était le retour. David habitait loin, au moins une heure de marche de la fête et pas de voitures. Pas le choix, il fallait prendre son courage à deux mains et utiliser ses jambes. La nuit était douce, caressée par un léger vent frais contrastant avec la pesante chaleur estivale. Le premier kilomètre ne posa pas de problème, il fut même amusant, car observer les gens ivres faire n’importe quoi est à mourir. Sachant que le marcheur n’était pas des plus sobres non plus. Une fois le centre-ville traversé, l’homme prit un chemin campagnard. En effet, sa résidence est était excentrée par rapport à la cité. Une route en terre taillée à travers champs et forêts. Le trajet devint tout de suite moins divertissant lorsque son téléphone s’éteignit , et que ses écouteurs ne purent plus diffuser Tracy Chapman (« Fast car » pour les plus curieux). Le jeune adulte se sentit alors soudainement très seul. Il continua néanmoins sans rien laisser transparaître, comme si quelqu'un pouvait le juger. Le torse bombé et le pas rapide, voilà que la forêt se déployait tout autour en cachant la lumière lunaire. Une myriade de bruits le percuta au fur et à mesure de son avancée, mais le fêtard tenta ne pas y prêter attention en pensant à son lit douillet ou aux vidéos YouTube qu’il regarderait une fois chez lui. Les crissements se firent plus fort, et s’approchaient presque d’un râlement. Le genre de ceux que font les vieux quand ils voient des garnements sur leurs pelouses. En bien plus agressif, plus menaçant.  

Déchronologies Estivales : NOR 5 - Mortelle Nostalgie


Temps approximatif de lecture : 9 minutes. 

Claude reposa sa tasse de café et soupira. La journée s’annonçait longue et ennuyeuse, comme souvent. Il était à peine dix heures et il en était déjà à sa quatrième place. Le vieil homme se leva, traversa lentement son petit salon et regarda la rue par la fenêtre. Son petit village lorrain était très tranquille à cette heure de la journée. Presque tous les gens en âge de travailler étaient employés dans les villes voisines, le reste était réparti entre le bar, la boulangerie, la mairie, la bibliothèque et la poste. Il n’y avait ni école primaire, ni de pharmacie, et la mine qui se trouvait non loin avait été fermée. 

Vacances estivales

Bonjour ou bonsoir, cher lectorat.

Comme vous avez pu le constater, nous avons publié les "Déchronologies estivales", soit des republications d'anciens textes que nous souhaitons vous faire découvrir ou redécouvrir.

Les déchronologies se poursuivront durant tout le mois d'août, l'ensemble des bénévoles travaillant pour le site jouissant de vacances bien méritées. Ne vous étonnez donc pas de cette programmation estivale, bien que celle-ci vous réserve quelques surprises. 

Nous vous souhaitons une bonne fin d'été, en espérant que nul meurtrier ne viendra gâcher vos séjours entre amis dans ces charmants camps de vacances isolés de tout.

Presque affectueusement, Wasite.

La singularité d'une pierre


Temps de lecture : 20 minutes

Lou n’avait jamais été du genre à croire en la magie. Ni en Dieu, d’ailleurs. La solitude, la misère, la mort, la faim, ces seules compagnes lui murmuraient et lui répétaient que rien en ce monde ne veillait sur les Hommes, que les fantasmes n’étaient que des chimères et les rêves des illusions. Vivre ? Quel était ce mot fait pour les chanceux et les biens nés ? Lui n’était qu’un homme simple, ne pensant qu’à boire, manger et dormir avant de voir un nouveau jour. La rude enfance qu’il avait subie lui avait appris qu’il ne fallait jamais rien attendre de l’avenir. Seulement prendre sans se faire prendre et trouver un coin où cuver son vin. Son père, avant de finir à la potence, lui avait bien dit de ne jamais être plus qu’il n’était.

Résultats du sondage de juillet sur les publications de juin et sondage d'août sur les publications de juillet

Cher lectorat, l'équipe de CFTC vous remercie pour votre participation au sondage de juillet sur les publications que vous avez préférées au cours du mois de juin sur nos deux blogs ! Vous avez été 149 à exprimer vos voies, ce qui nous permet de nous faire une meilleure idée de votre satisfaction. Nous sommes d'ailleurs heureux de constater que seules deux personnes n'ont pas voté pour le Nécronomorial, et nous espérons que cette tendance à la lecture active des deux blogs va se répandre auprès de la communauté silencieuse. Comme cette petite expérience semble fonctionner, vous trouverez le lien du sondage pour exprimer votre avis sur les publications de juillet en bas de cette publication. Sans plus attendre, voici les résultats :

Spotlight : Les Véritables pensées des gens


Temps de lecture : 5 minutes.

Toute société civilisée possède ses règles, de nombreux codes tacites de langage, de comportements et de sujets de discussion communs. Pourquoi ça ? Pour la cohésion. Selon des philosophes, l'Homme naît animal et s'élève vers le rang d'être humain grâce à l'éducation, la connaissance et la civilisation. L'Homme à l'état naturel n'est donc qu'un être de pulsions et d'envies, dépourvu de raison et de la notion du bien et du mal.

Rose, partie 1


Temps de lecture : 16 minutes

« Ok, mon Père, nous avons besoin que vous coopériez avec nous. Si vous êtes honnête dès le début, les choses iront beaucoup mieux pour vous. »

L'officier Green sirotait son café, un peu trop faible pour cette heure de la nuit. Ce genre de choses n'arrivait pas très souvent dans sa petite ville, alors il n'était pas habitué à faire des nuits blanches. Mais quand il y a une enquête pour homicide, tout le monde est sur le pont.

« Croyez-vous en Dieu, officier ? »

Nouveau départ, partie 3


Temps de lecture : 6 minutes

Toujours fébrile, Jarod observe le tableau des départs. Ses mains le démangent. Elles sont sales, il faut qu’il les nettoie. Bien qu’il sache pertinemment qu’il n’y trouvera aucune trace de quoi que ce soit, il les sort de ses poches et les frotte énergiquement. Le regard toujours fixé sur l’affichage, le jeune homme se sent défaillir. Son vol est retardé de trois heures. Les lettres rouges qui défilent devant lui sonnent comme des moqueries, une ultime ironie qui prolonge encore un peu plus son calvaire.

Maître Fernand


Temps de lecture : 6 minutes

« Dossier numéro 404 333 658 245 451

Pour : A. Lhomelet

Objet : Convocation à l’audience du 30/05/21

Monsieur Lhomelet,

Vous êtes prié de vous présenter au TPM de Paris afin d’assister au procès de votre vie, lequel se déroulera le 30/05/21 à 22h00.

La cabane de Jacob


Temps de lecture :  2 minutes

J'ai le bout des doigts gelé. Maman n'a pas eu le temps de trouver mes gants. Je crois qu'elle était effrayée, j'aime pas quand elle est comme ça. Elle m'a dit de faire comme on avait dit : courir sans m'arrêter jusqu'à la forêt. Une fois dans les bois, passer devant le chêne brisé et suivre la rivière jusqu'à la cabane de Jacob. J'ai couru sans m'arrêter et je suis passé à côté du chêne cassé en deux. Mais comme il me faisait peur, je me suis un peu éloigné de lui et je me suis perdu. Maman a dit qu'elle me rejoindrait à la cabane, mais si je ne me dépêche pas elle va s'inquiéter.

Sondage de juillet 2021 sur les publications de juin 2021

Afin de toujours mieux répondre à vos attentes et d'obtenir un suivi régulier sur votre satisfaction et vos envies, nous avons décidé de lancer des sondages mensuelles qui vous permettront de choisir les publications que vous avez préférées au cours du mois précédent sur Creepypasta from the Crypt et sur le Nécronomorial (ou bien si vous n'en avez aimé aucune). Un espace de commentaire se trouve également en fin de sondage si vous avez des remarques particulières à nous faire. Dès le mois prochain, nous mettrons systématiquement les résultats du mois précédent, avec les commentaires éventuels. 

Les règles sont simples : vous votez pour une seule publications parmi les 4 ou 5 qui sont sorties au cours du mois précédent, et ce pour chaque blog. Si vous ne lisez pas l'un des deux blogs, vous n'êtes pas obligés de répondre (même si on vous encourage très fortement à aller découvrir les textes que vous avez manqué). Le sondage prend quelques secondes si vous ne laissez pas de commentaire, moins de deux minutes si vous décidez de nous écrire. Pour ce mois, voici donc sans plus attendre le lien : https://forms.gle/GCcARihW6ZHa12A2A.


L'ange et l'enfant


Temps de lecture : 3 minutes.

Le ciel s'était noirci, la végétation avait flambé et le sol s'était troué. Ce dernier a vu s'achever une bataille entre les brûlants Enfers et l'Eden constant. Sur cette planète loin de notre monde d'humains, des êtres similaires à nous ont assisté impuissants au choc de ces deux forces supérieures, ravivant la flamme de leur éternel combat.

J'ai pris un auto-stoppeur


Temps de lecture : 5 minutes

Je conduisais dans la campagne du New Jersey quand je l'ai vu. Un auto-stoppeur, debout sur le bord de la route. Étonnamment bien habillé - costume noir, cheveux gominés, mallette serrée.

Je sais que je n'aurais pas dû prendre cet auto-stoppeur à l'air louche aussi facilement. Néanmoins, je mesurais 1m80, je pesais une centaine de kilos et j'avais tout un équipement de chasse à l'arrière de mon véhicule. Ce n'était pas comme si cet homme d'affaires prétentieux pouvait me battre à mort et me jeter ensuite en dehors de ma voiture.

De plus, j'avais besoin d'argent pour l'essence.

Ô macabre océan


Temps de lecture : 2 minutes

Mais qu'ai-je fait pour être là, pourquoi de telles choses peuvent arriver, ô bel océan faiseur de vagues, pourquoi es-tu si cruel ? Pourquoi les créatures marines sont-elles si belles, au point de faire rêver les humains ?

Hier matin, sur les côtes de Brest, j'ai trouvé cette jeune femme aux cheveux salés par la mer, aux habits gris et humides ainsi qu'au teint pâle de froid, accrochée aux rochers bordant l'océan. Le même océan qui s'était déchaîné la veille. Quand je me suis approché d'elle, pensant secourir une malheureuse naufragée, elle m'a pris le bras avec une troisième main sortant de je ne-sais-où. Pour enfin m’entraîner vers les abysses, m'agrippant le torse avec sa gueule aussi dentée qu'une scie.

Martin au cirque


Temps de lecture : 6 minutes

Il tourne et tourne encore. Le cou, la tête et même le dos. Étrange vision, étrange endroit. J’sais plus trop si c’est lui qui déconne ou moi qui suis bourré. J’vois des choses ici. Le chapiteau qui ondule, presque aussi léger qu’une plume… La pluie qui entre à travers la toile. L’orage qui effraie les enfants. Les lions sur la piste. Ils dansent, remuent doucement, trop doucement. Leurs yeux me fixent depuis tout à l’heure, depuis que le clown m’a désigné de son doigt ganté, blanc, immaculé. Son sourire était rouge, et ce qui sortait de sa bouche : de la boue noire. Son rire éclatant a fait hurler mon petit voisin et la musique, alors, a hurlé à son tour. Trompettes tout court ou trompettes de la mort, j’saurais pas dire… Cymbales à tout casser, accordéons essoufflés… Sinistre.

L'homme à la bougie


Temps de lecture : 3 minutes

Par-dessus les tertres et à travers les marais
L’homme à la bougie fait son chemin
Jusqu’à la porte de ton foyer.

Il allume sa bougie et s’approche de ton lit
Pose son cierge à la fenêtre
Et aussitôt avec ta tête s’enfuit.

La montre de poche


Temps de lecture : 6 minutes

Du temps où la guerre était sur le point d'arriver, alors que j'étais enfant, il n'y avait presque rien à manger à la maison. Dans ma fratrie, j'étais l'aîné, il était donc mon devoir de veiller à toujours laisser mes frères et sœurs manger avant moi. Cette guerre se rapprochait de la côte et, à mesure qu'elle approchait, notre nourriture se faisait de plus en plus rare. En effet, tous les animaux fuyaient la région, ou étaient abattus et consommés dans la précipitation par les autres familles du village.

Mettez les commandes sur le cœur du soleil


Temps approximatif de lecture : 6 minutes. 

Syd avait toujours craint la solitude. Mais en ce jour de juillet 2106, il se prit à regretter d’être entouré.

Il ne savait plus vraiment ce qu’il faisait là, assis sur le siège étroit de la navette de transport en direction de Phobos. Jusqu’à ce qu’il se souvienne en réfléchissant de ce qui l'avait amené jusqu’ici : retrouver son père sur cette lune de Mars ; il ne l'avait pas revu depuis bientôt deux ans. Le cœur serré d’angoisse, il fit le point sur la dernière heure qu’il venait de vivre.

Nouveau départ, partie 2


Temps de lecture : 10 minutes

DISCLAIMER : Un passage de cette partie est plutôt violent et décrit en détails.

Les gigantesques vaisseaux se posent toujours derrière la vitre du terminal et le soleil dépasse à présent les tours-usines. Celui-ci éblouirait Jarod s’il le regardait, mais son regard est fixé sur le tableau d’affichage. Son estomac se noue. Les vols affichés passent du gris au rouge s’ils sont retardés ou annulés, au vert s’ils sont maintenus. Or, la liste est maintenant presque entièrement rouge. Le vol pour Colonia Augusta, dernier de la liste, attend son tour, toujours en gris. Jarod, nerveux, se frotte les mains. Il a l’air d’un fou, mais ne peut s’en empêcher. Il se sent soudain observé et dévie son regard de l’écran pour remarquer un individu, immobile dans le torrent d’hommes et de femmes qui passent à côté de lui sans le voir. Il porte un costume noir et son regard est dissimulé par des lunettes de soleil, noires elles aussi. Il est rejoint par un comparse habillé d’un trench-coat gris. Ce dernier porte sa main à son oreille en regardant dans la direction de Jarod. Le jeune homme enfonce les siennes dans ses poches comme s’il pouvait les faire disparaitre.

Hypocrisie


Temps approximatif de lecture : 5 minutes. 

Je hais ces hypocrisies qui nous entourent.

Ces gens qui jugent parce qu’ils se sentent en position de pouvoir, ces misérables, pour qui tout ne devrait exister qu’en fonction de ce qu’ils pensent être vrai, correct, « bon ». Mais qui dit réellement qu’ils sont dans le bon ? Que leurs actions et que leurs pensées sont justes ? Personne d’autre qu’eux bien sûr, mais comme ils se sentent dans leurs bons droits, ils n’hésitent pas à dénoncer tout ce qui s’éloigne de leurs idéaux. Ces gens infects me rendent malade. Et le pire ? C’est qu’on le veuille ou non, on pense toujours qu’on est forcément plus dans le vrai que l’autre en matière d’éthique tant qu’on ne sent pas une opposition farouche à nos idées.

Nouveau départ, partie 1


Temps de lecture : 9 minutes

Jarod regarde sa montre pour la dixième fois en moins d’une minute. Il est neuf heures vingt-trois. Le soleil levant aurait dû l’éblouir depuis un petit moment, mais il est caché derrière les grandes tours-usines de la nouvelle zone industrielle. Bien qu’il ait conscience que ce sera la dernière fois qu’il verra les rayons du soleil, son étoile natale, il ne ressent aucune mélancolie. En réalité, il ne ressent rien. Il y a bien longtemps que tout ce qui le retenait sur Terre s’était envolé. Aujourd’hui, premier jour de l’hiver, Jarod s’en va. Il regarde à nouveau sa montre, puis l’écran d’affichage au-dessus de sa tête. Des pixels monochromes s’agitent pour former le mot « EN RETARD ». De temps en temps, l’écran grésille puis revient à la normale. Jarod s’amuse à imaginer des rats grignoter les câbles dans le faux plafond.

Parasite


Temps de lecture : 6 minutes

Depuis toujours, je me pose des questions sur les humains. Non pas que ce soit une espèce particulièrement fascinante, mais mes contacts réguliers avec celle-ci attisent parfois ma curiosité. Ils me surnomment « mauvais génie », bien que cette appellation soit à présent désuète. Appelons-moi donc « abomination ».

Je voudrais qu'on me conduise quelque part où le ciel était bleu


Temps de lecture : 22 minutes

A cette heure avancée de la nuit, les rues de la ville étaient calmes. Le seul élément venant animer le paysage était une voiture roulant lentement. Une Volkswagen noire, conduite par un homme d'une quarantaine d'années. Ses cheveux étaient bruns et peu nombreux sur son large crâne, et ses yeux bleus et froids. Ses sourcils paraissaient constamment froncés, mais plus par concentration que par humeur mauvaise. Il portait un costume sombre parfaitement ajusté, tout comme ses mains sur le volant. Son regard était dirigé droit vers la route, et ses battements de paupières, eux, étaient presque imperceptibles. 

Nous sommes qui nous sommes


Temps de lecture : 5 minutes

L’environnement dans lequel nous grandissons nous façonne, n’est-ce pas ?

Mes parents sont morts quand j’avais trois ans, j’ai donc grandi en famille d’accueil. J’étais une enfant assez turbulente, à faire des caprices au moindre problème : une même famille ne me gardait jamais bien longtemps. Cette situation a duré pendant trois ans, jusqu’à ce que je rejoigne la famille Garancia à l’âge de six ans.

Le Pénitent, Verset Premier - La Genèse



Temps de lecture : 15 minutes.

« Aime ton prochain ». « Tends la main à ceux qui en ont besoin ». « Sois bon ». Tant et tant de phrases qui n'ont de sermons que le nom. De mots désuets et ayant perdu leur sens depuis les éons, instrumentalisés puis oubliés.

Vous voyez, j'ai grandi dans une famille catholique, une vraie de vraie comme on n'en fait plus. Messe du dimanche, prière avant le repas, Carême... La totale. Mes parents n'avaient rien d'exceptionnel, je vous arrête tout de suite. Ils n'étaient pas fanatiques, ni membres d'une secte obscure pratiquant le sacrifice de chèvres. Non, c'étaient simplement de bons chrétiens, fidèles et investis, qui n'aspiraient qu'à sauver leurs âmes des griffes du Malin pour pouvoir accéder au Paradis.

Une mer noire


Temps de lecture : 9 minutes.

Je me souviens très bien de comment ça a commencé.

J’étais dans mon lit, confortablement installée en position fœtale, essayant de dormir pour relever les défis du lendemain. Mais je n’y arrivais pas. Mes yeux restaient grand ouverts alors que je me demandais comment je pouvais encore respirer. La peine qui écrasait mon cœur était tellement forte qu’elle brisait ma poitrine de son poids. Avec désespoir, je regardais l’heure, je savais que je ne m’endormirais pas.

Comment tuer un monstre ?


Temps de lecture : 4 minutes
 

« Ben ? Qu’est-ce que tu fais là-dedans ? »

J'ai jeté un bref coup d'œil à la porte, ma femme se tenant de l'autre côté.

« J’en ai juste pour une minute. » 

Il était inutile de répondre à sa question. Elle savait ce que je faisais, j'en étais sûr. Et elle n'aimait pas ça. Elle ne comprenait pas. Elle voulait que je passe à autre chose.

La boîte à chaussures


Temps de lecture: 10 minutes.

J’ai décidé de partager ça avec vous parce qu’honnêtement, je sentais le besoin d’en parler avant de devenir cinglée, et c’est probablement le seul endroit où je peux m’exprimer sans que les gens me prennent pour une tarée.

Mon nom est Élisabeth Black, j’ai vécu à New York la plus grande partie de ma vie sans que quelque chose d’étrange ne me soit jamais arrivé. Je n’ai jamais vu de fantôme, jamais vu d’OVNI et non, avant que vous me le demandiez, je ne suis jamais tombée nez à nez avec un grand bonhomme sans visage qui aurait un goût particulier pour les costards.

Un marché équitable


Temps de lecture : 8 minutes

Les bazars sont des endroits fascinants, un véritable creuset grouillant d'humains de tous horizons. Des riches, des pauvres, des désespérés, des badauds… Tous sont en quête de quelque chose, qu'ils le sachent ou non. Qui irait s'imposer un maelström d'odeurs et de bruits en tous genres pour rien ? Quoique, pour ce dernier point, je ne peux pas vraiment juger. Et moi, dans quelle catégorie suis-je ? Eh bien aucune. Je ne suis qu'un modeste marchand, vendant quelques objets atypiques... Enfin, des articles qui répondent toujours aux besoins de mes vénérés clients.  

Propagande par le fait


Temps approximatif de lecture : 10 minutes. 

Il y a autant d’Anarchies que d’anarchistes… Exact, parfaitement exact, mais nous partageons tous une même aversion pour la hiérarchie forcée, pour les maîtres. Malheureusement, en dehors de ceux-ci, nous sommes peu. Du moins, peu à nous déclarer libertaires, car ce mot est synonyme de terroristes depuis les lois scélérates. Nonobstant, je crois du fond de mon cœur que chaque prolétaire a ce goût de l’émancipation. Il est en effet inconcevable que l’esclavage généralisé soit pleinement accepté par le forçat sans que ce dernier ne souhaite s’en extirper. En réalité, c’est là que réside l’astuce. La bourgeoisie parvient à ancrer profondément dans la tête de la population que le travail rend libre, que par les efforts vient la richesse et donc la liberté. Ils nous présentent l’argent comme clef de la prison à ciel ouvert dans laquelle nous pataugeons tous… Et ainsi, forgent leur prospérité sur l’espérance du peuple.

Mr. Smile


Temps de lecture : 8 minutes

C’est au début du mois de novembre 1997 qu’une série d’entretiens pour le moins étrange mène un pédopsychiatre du Maine à contacter les autorités.

Son témoignage fait état d’un de ses patients, un enfant s’étant confié à lui au sujet de l'un de ses « amis ». Le psychiatre soutient que pour les parents et pour lui-même, il s’agissait sans aucun doute d’un ami imaginaire, appelé « Mr. Smile » par le patient qui parlait beaucoup de lui lors de certaines séances.