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Hypocrisie


Temps approximatif de lecture : 5 minutes. 

Je hais ces hypocrisies qui nous entourent.

Ces gens qui jugent parce qu’ils se sentent en position de pouvoir, ces misérables, pour qui tout ne devrait exister qu’en fonction de ce qu’ils pensent être vrai, correct, « bon ». Mais qui dit réellement qu’ils sont dans le bon ? Que leurs actions et que leurs pensées sont justes ? Personne d’autre qu’eux bien sûr, mais comme ils se sentent dans leurs bons droits, ils n’hésitent pas à dénoncer tout ce qui s’éloigne de leurs idéaux. Ces gens infects me rendent malade. Et le pire ? C’est qu’on le veuille ou non, on pense toujours qu’on est forcément plus dans le vrai que l’autre en matière d’éthique tant qu’on ne sent pas une opposition farouche à nos idées.

C’est bien misérable d’être humain et d’être condamné à une conscience de soi, on se rend plus facilement compte de quand on se comporte comme un connard. Mais heureusement, il y a assez de débiles ou de gens bourrés, drogués, pour oublier de se remettre en question. Peut-être que ça leur fait du bien, peut-être sont-ils en réalité les plus intelligents. Je ne sais pas.

En fait, tout ce que je sais, c’est que j’ai beau cracher sur le monde, personne ne me sortira de l’endroit où je me trouve… cette colline enneigée, perdue, balayée par le blizzard… Encore et toujours le même paysage à chaque fois que je meurs. Cela fait des heures depuis mon dernier réveil, que je marche dans le froid avec ce putain de vent qui me glace jusqu’au sang, et mon esprit se permet de tourner autour de concepts qui sont de toute façon trop compliqués à comprendre pour moi. Nul n’est plus maudit que l’illusionné qui pense voir la lumière de la sortie alors qu’il marche dans un tunnel sans fin. Présentement, on pourrait dire que cette colline est mon tunnel mais je me refuse de l’accepter, de l’admettre. Plutôt crever, même si c’est ce qui finira par arriver. Encore.

À mes côtés, une fille dont je ne connais pas le nom. Vêtue d’une combinaison de ski comme moi, elle patauge dans la neige, glisse et essaie de s’agripper à moi pour se stabiliser. Elle est là à chaque fois, à me suivre comme un chien. Un bon coup de pied lui rappelle que je ne suis pas son ami. Chacun se débrouille seul dans ce monde de merde. La gamine me regarde avec désespoir avant de me crier dessus dans un langage incompréhensible. Putain, si je pouvais lui fermer sa gueule à celle-là. Mais je sais que je dois ménager mes efforts, dans ce désert de glace, avec tout ce qui me vient dans les yeux, je ne vois aucun abri. Et il faut bien que j’en trouve un avant de finir congelé. Même si j'oublie à chaque fois comment j'ai pu mourir... Enfin, je sais que je l'ai été, la montre à mon poignet me donne toujours la même heure à mon réveil.

Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Mais on s’en branle du moment que je puisse trouver un moyen de m’en sortir. Quitte à bouffer la fille s’il le faut, ce n’est pas moi qui crèverai en premier. Seulement, à force de marcher depuis des heures, des jours si on compte mes game over précédent ? Je commence à fatiguer. Essoufflé, je m’assoie pour faire une pause. Je suis trop claqué pour l’instant pour aller plus loin, et j’ai soif, mais je ne sais pas si c’est une bonne idée de manger de la neige. Je préfère attendre de trouver un gîte, n’importe quoi, mais j’ai l’impression de toujours monter et que cette colline est en réalité une montagne. Rien n'a de sens ici de toute façon.

La gosse qui avait disparu dans l’opacité du blizzard arrive et décide de s’installer à côté de moi, cette fois je la laisse faire. Je sais qu’il vaut mieux qu’elle me donne un peu de sa chaleur pour que je puisse mieux reprendre par la suite. Je suis juste déçu qu’elle soit si laide, si elle avait été belle, au moins le trajet aurait été plus agréable. Mais bon, vu que je pense pas être mieux, elle peut aussi se plaindre. Au bout d’un moment, je décide de me lever pour reprendre l’ascension. La fille fait de même, je m’en fous un peu à vrai dire. Je sais juste que je veux pas crever ici. J’avance.

Alors que le vent souffle plus fort, je me rends compte que ma traversée n’a pas vraiment de sens à partir du moment où je ne sais pas où je vais. Et comme ça me fait chier, je redouble d’efforts, jusqu’à ce que j’entende un hurlement qui déchire mes tympans. De douleur, je tombe dans l’étendue nacrée, incapable de faire un geste. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans cette position, mais je ne sentais même plus mes articulations quand on m’a relevé brusquement. Il s’agissait de la fille. Elle me criait certainement de bouger mon cul, ce que j’ai fait avec difficulté.

– Gamine, je vais crever.

Je n’entends pas les mots qu’elle me prononce en retour, je sais juste que mes jambes sont trop faibles et que je l’entraîne dans ma chute malgré moi, qu’on dévale la pente serrés l’un contre l’autre. L’arrêt est brutal, je me suis fracassé le dos contre une pierre, la douleur m’empêche de respirer et c’est avec difficulté que je me concentre pour récupérer ma vision. La seule chose à laquelle je pense, c’est que je ne sais pas pourquoi, mais malgré le choc et ma putain de colonne vertébrale brisée, j’ai empêché la fille de tomber plus bas en la retenant contre moi. Son souffle chaud contre mon oreille me fait frissonner.

Par curiosité, je regarde à ma droite et j’aperçois un gouffre où s’écoule de la lave. Je ne m’en étonne même pas, je l'ai dit, rien n'a de sens ici. Au final on s'en fout de comment je suis arrivé ici, de qui je suis. Mais c’est vrai que c'est peut-être l’enfer.

Je ne pense pas pouvoir me relever. Doux euphémisme pour qualifier le fait que je sens plus mes jambes. La fille me regarde, avec ses yeux pleins de larmes, elle ressemble à un chien battu et c’est d’un pitoyable. Je lui crache du sang à la figure et je lui dis de dégager. J’ai pas besoin d’un putain de boulet pour me tenir la jambe quand je sais que c’est fini. La gamine part, et je me retrouve seul, cassé en deux comme un vulgaire morceau de bois. Je sais pas si c’est ironique mais ça me fait chier de savoir que c’est à moi de crever en premier. Peut-être que si j’avais lâché la fille alors ça aurait changé les choses, ça m’aurait permis de me sentir comme le plus résilient entre nous deux… Qu’est-ce que je peux être con des fois. Il vaut mieux éviter les sacrifices inutiles.

Tout ce que je vois maintenant, c’est une ombre longiligne descendre de la colline, une forme humanoïde avec une gueule qui descend jusqu’à son bide. Au moins, je sais que c’est pas de rester là comme une étoile de mer échouée qui va me tuer. Je la regarde venir vers moi, s’approcher, je sais pas ce que je fous là… Ou peut-être qu’en fait, je le sais, je l’ai dit, mais je ne veux pas y croire parce que c’est bien trop dur de savoir qu’on a passé sa vie à faire de son mieux pour finir en bas. J’ai jamais été le meilleur des hommes, mais je n’ai jamais été le pire non plus. Ça me dégoûte de savoir que des connards peuvent avoir plus de chance que moi et vivre dans des palaces juste parce qu’ils vivent de privilèges. Ça me dégoûte de savoir que si j’avais été à leur place, j’aurais fermé ma gueule avec un grand sourire.

Mais peut-être que c’est une preuve que moi au moins, je ne suis pas un hypocrite. J’accepte d’être un pourri, et je préfère l’assumer plutôt que me cacher sous les bonnes petites choses que les gens se disent le soir pour éviter de culpabiliser.

Ah. Ça ne change rien au fait que je vais encore mourir pour me réveiller au pied de cette colline. Combien de fois devrai-je encore payer le prix de mes erreurs ?

J’aurais juste aimé vivre la vie de façon moins amère. J’aime pas l’idée d’être celui qui se fait bouffer… 

Ce texte a été réalisé par Noname et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez le contacter sur nos plateformes, nous tâcherons de vous y aider si besoin. L'équipe du Nécronomorial remercie également Jared Gauss et Adiboille qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Antinotice qui s'est chargé de la correction et la mise en forme.

8 commentaires:

  1. Texte brouillon avec un début qui ressemble à ce que j'écrivais quand j'avais 15 ans.

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    1. T'as qu'à écrire de meilleurs textes et les proposer

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    2. vous allez arrêter d'utiliser cet argument pourri à chaque fois que quelqu'un fait une critique ?

      selon votre raisonnement on a pas le droit de critiquer quoi que ce soit si on propose pas quelque chose soit même ?

      vous vous rendez compte de l'absurdité du raisonnement ou pas

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    3. Y a une différence entre critiquer pour de vrai en expliquant pour quelle raison le texte est pas assez bien à notre goût et simplement laisser un commentaire désagréable et pas constructif ��

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  2. J'ai rien pigé c'est quoi c'est qui c'est Sisyphe ?

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    1. Sisyphe, dans la mythologie (plus tard repris en philosophie) est un monsieur qui est condamné à devoir pousser un rocher en haut d'une montagne, pour le voir dévaler la pente jusqu'en bas peu avant la fin du calvaire. Et ceux éternellement, l'obligeant à recommencer sa tâche idiote et sans but pour toujours.

      L'idée ici, est surement de dire que le narrateur doit revivre cette situation horrible en boucle, et pour toujours.
      J'espère t'avoir éclairé efficacement, sinon le web est là pour toi !

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