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Au soir d'une nuit éternelle


Temps de lecture : 13 minutes

Attention ! La lecture de ce texte est formellement déconseillée aux moins de 18 ans.

Avant de la rencontrer, cela faisait plusieurs années que je n’avais pas eu l’occasion d’avoir des rapports. Depuis que ma femme était décédée, il faut dire. Le cancer avait eu raison d’elle, et je ne savais pas comment passer au-delà du deuil. Chaque instant de mon existence me rappelait son rire, sa douceur, son odeur de jasmin et de lilas, qui depuis longtemps avait disparu de la chambre conjugale… Il ne restait que moi. Moi dans le silence, dans la solitude, dans un monde qui ne veut plus de ma présence.

Moi, Alain, je voulais me suicider.

Le Dernier Noël : chapitre 1, Le Grand Départ


Temps de lecture : 9 minutes

Il était une fois Noël, le dernier Noël. En l’an 3047, la dernière tribu respectant ce rite ancestral, la Fabrique, était mourante, habitée d’un mal inexorable qui rongeait chacun de ses membres. Personne ne connaissait l’origine de cette maladie. Chacun savait juste qu’il allait finir par en mourir, alors qu’il voyait ses proches périr les uns après les autres. L’année précédente, ils étaient plus de trois cents. Aujourd’hui, leur nombre était réduit à vingt-trois.

La cheffe attitrée, Herloak, âgée d’à peine deux cent quarante-six cycles, se désespérait de la situation, mais que pouvait-elle faire ? Les ancêtres avaient tout tenté : les sacrifices de glaks, les filtres de zhans, les danses de Cannes, les bonbons de Pier, les sucres rouges, les amputations, les différences de température, les remèdes antiques et nouveaux… Rien n’avait fonctionné, et ils étaient seuls. Il n’y avait pas d’autre civilisation à plus de deux cents kilomètres. Tous étaient destinés à mourir.

Sans dire un mot, Herloak regardait sa jeune sœur, Olik, couverte de taches jaunes, de moisissures épaisses et suppurantes qui poussaient grâce à sa chaleur et à son sang. Sa peau fiévreuse transpirait abondamment alors que son souffle erratique emplissait l’air d’un son rugueux et lugubre, révélant que les champignons avaient atteint ses poumons et les avaient envahis. Son visage, celui d’une jeune fille autrefois fort belle, était rongé par la faim. Cela faisait déjà deux semaines qu’elle ne pouvait plus rien avaler, comme les sporophores des fungi entravaient sa gorge. Mais ce n’était pas ce qui allait signer sa mort, non ; ce qui allait la tuer, c’était le moment où les mycotoxines allaient se déverser dans son cerveau déjà envahi par les spores, poussant les infectés à des crises de délire meurtrières.

Herloak elle-même était déjà touchée, comme tous les autres. Leur temps était compté et il ne leur restait que quelques jours. Mais alors que Noël approchait, la misérable cheffe espérait un dernier miracle. Tous vénéraient le Père Noël en ces lieux, cet être vêtu de rouge qui apportait des présents à tous les croyants qui prenaient soin de lui faire des sacrifices en lui offrant du lait de vac et des biscuits. Il descendait durant la nuit des célébrations et, alors que chacun restait dans son lit, déposait ses cadeaux en échange des dons de la populace.

Avant la maladie, la Fabrique était un lieu paisible, malgré l’Hiver éternel couvrant de neige toute la surface du globe. Les habitants étaient parvenus à faire pousser des cacaoyers, des amandiers, des marronniers… toutes les plantes nécessaires à la confection des bonbons, des gâteaux et des sucreries dans une grotte merveilleuse où se trouvait le village. Celle-ci était gigantesque et possédait différents microclimats en plus d’un sol riche, ainsi qu’un plafond orné de filons d’une roche multicolore : la nuit transformait la voûte en un ciel étoilé alors que le jour, une cheminée de lumière descendait d’une ouverture au centre du plafond. La neige y virevoltait en descendant et se déposait doucement sur le sapin de Noël gigantesque illuminé par des bougies éternelles. Scientifiquement, rien de tout cela ne pouvait fonctionner, les abricotiers ne pouvaient pousser auprès des bonbonniers à arlequins, mais ce lieu était né de la magie du souhait de plusieurs centaines de personnes. Certains disaient même qu’il s’agissait de l’apothéose du Père Noël, le sauveur de leur nation.

Malheureusement, Herloak ne savait pas s’il viendrait cette année. Leurs denrées s’étaient raréfiées. Les bêtes étaient mortes, touchées par le mal elles aussi. Rien n’échappait à la moisissure qui dévorait toute chose. Même la végétation se laissait petit à petit remplacer par des champignons immenses, rouges et sanguinolents. La cheffe déplorait la perte du dernier vanillier et du grand arbre à cannes. Alors pour le lait et les biscuits, il allait falloir innover.

Théa, sa seconde sœur, âgée de cent vingt-et-un cycles, pensait que peut-être il restait des vacs dans les terres désolées de Hylu, une grotte similaire à la leur qui était reliée à la Fabrique par un boyau. Et si son supérieur aurait normalement refusé, étant donné que la zone avait été condamnée pour des raisons inconnues depuis des décennies, il savait très bien qu’ils n’avaient pas d’autre choix. Surtout qu’avant d’être condamnée, Hylu était considérée comme les terres les plus verdoyantes de la Fabrique vu qu’elles abritaient leur plus grand jardin et leurs terres d’élevage. Seulement, étant donné qu’hormis Théa, Gerg le futé, Az le lard, Phéeal et lui-même, tous les autres avaient les poumons touchés, leur petite expédition risquait d’être fort périlleuse en territoire ennemi. Ils n’étaient que des enfants, à part sa propre personne qui sortait à peine de l’adolescence. Mais ce n’était peut-être pas mieux…

Rapidement, ils se mirent néanmoins à organiser leur opération. Nous étions le 4 Déméanbre, le 24 était donc dans vingt jours, ce qui devait être suffisant pour faire l’aller-retour jusqu’aux terres désolées de Hylu et finir de mettre en place l’arbre de Noël, qui nécessitait d’être décoré avec des guirlandes et des boules de verre, sinon le Père Noël passerait au-dessus d’eux sans même leur jeter un regard. Il fallait aussi choisir qui serait le vilain enfant, une tradition controversée par les ancêtres autrefois, mais aujourd’hui, ils n’avaient plus vraiment le choix.

Tous décidés, la fine équipe se prépara à partir dès l’aube, la gorge serrée à l’idée de voir pour la dernière fois certains de leurs proches, dans un état si pitoyable qu’il était évident qu’ils n’avaient qu’un jour ou deux à tenir. Ils décidèrent cependant que même s’ils étaient déjà en sous-nombre pour leur mission, Théa resterait afin de veiller sur les membres qui avaient le potentiel de tenir. Et puis, il fallait bien que quelqu’un serre leurs liens pour les empêcher de tout saccager dans une nouvelle crise de folie. C’était comme ça qu’ils avaient perdu le précédent chef. Celui-ci avait eu pitié d’une enfant de soixante-quatorze cycles et elle lui avait rendu ses bons sentiments en lui plantant un sucre d’orge dans la jugulaire.

Selon les coutumes, chacun avait déjà écrit sa lettre au Père Noël depuis le mois de Novéambre, alors ils étaient déjà tous mentalement prêts à partir, sachant que quoi qu’il puisse arriver, le Père Noël pourrait au moins saisir une trace de leurs existences afin de faire d’eux des lutins. C’était le but ultime de chacun des membres de la Fabrique : devenir un des assistants du Père Noël et fabriquer des vœux. Mais pour avoir la chance d’être lutin, la lettre ne suffisait pas ; il fallait savoir construire des jouets et avoir un comportement irréprochable. Seuls les bons étaient considérés par l’homme de l’hiver éternel.

Saisissant leurs manteaux verts et leurs écharpes rouges bariolées de motifs comme des sapins et des rennes, vêtus de leurs bottes brunes, de moufles jaunes et d’un bonnet vert avec un pompon blanc orné de grelots, la jeune petite troupe se prépara au grand départ. Il faisait chaud dans la Fabrique, or ils devaient atteindre le passage vers les terres désolées d’Hylu. Pour cela, ils devaient passer par les landes enneigées, une petite zone située au nord-est du sapin où se trouvaient les pistes de luge et où on pouvait faire des bonhommes de neige. C’était derrière que se trouvait l’entrée du boyau.

Équipés de lanternes à huile, de pics, de gourdes remplies de thé au sucre et de pain d’épice, ils étaient prêts, et alors que tous faisaient leurs au revoir, Herloak embrassa sa sœur et le reste des malades. Elle prit Théa dans ses bras, qui pleurait à chaudes larmes, et lui promit que ce Noël serait merveilleux, que tout le monde reviendrait et que les champignons disparaîtraient, comme elle l’avait souhaité dans sa lettre. Pleine d’espoir, sa jeune amie lui sourit et lui offrit des graines de cacao, quelque chose de rare dans cette terrible époque.

– Je les ai cueillis exprès pour faire les biscuits du Père Noël, ce sont les derniers. Je ne veux pas que tu m’oublies quoiqu’il puisse arriver, même le pire.

– Ça n’arrivera jamais, Théa, jamais.

Sur la route du départ, aucun membre du groupe ne se retourna, pas même Az le lard qui sanglotait bruyamment. Phéeal avait beau tenter de le réconforter alors qu’ils marchaient, rien ne semblait pouvoir le consoler. Et en même temps, il avait sans doute dit ses adieux à sa mère dont le cerveau parasité finissait d’être rongé. La bave aux lèvres, elle n’avait pas pu prononcer un seul mot à son fils.

Passant sous le sapin, tous regardèrent les lumières des bougies qui réconfortèrent momentanément leur cœur. Gerg eut un petit sourire malheureux et prit dans ses bras Az avant de reprendre une bonne allure derrière Herloak. L’enfant finit par sécher ses larmes et resta aux côtés de Phéeal, plus âgé que lui de trente cycles. N’importe qui aurait dit qu’une pareille troupe n’avait aucune chance de réussite. La plupart d’entre eux savaient à peine faire des roulés à la myrtille, mais la cheffe ne pouvait partir seule. Et les laisser auprès des malades risquait d’accélérer la prolifération des fungi dans leurs corps. Peut-être même que Théa… non, il ne fallait pas penser à cette possibilité.

Rapidement, ils passèrent les landes enneigées qu’ils connaissaient tous par cœur et arrivèrent au mur. Ils le longèrent jusqu'à trouver rapidement l’entrée du boyau qui était grande de cinq mètres de long et six mètres de haut. Les ancêtres l’avaient fermée par des planches et avaient écrit dessus : « Zone condamnée ».

Herloak frissonna. Quelque chose n’allait pas. Si les terres désolées d’Hylu avaient été barricadées, c’était pour une bonne raison. Même si Théa pensait qu’il y resterait des vacs comme c’était l’ancienne zone d’élevage, rien ne lui disait qu’il y en aurait vraiment.

Voyant son hésitation, Gerg lui mit une main sur l’épaule. « On ne peut pas reculer » voulait-il dire, car il le savait, mais son cœur rempli d’effroi battait si vite qu’il avait l’impression qu’un singe à timbales l’avait remplacé.

Sans plus attendre, Phéeal et Az sortirent leurs pics et décrochèrent une des planches qui céda un peu trop facilement au goût de Herloak. Mais elle les aida et en moins de dix minutes, ils se dégagèrent un passage suffisant pour pouvoir s’engouffrer dans les ténèbres.

– Il n’y a pas de pierres lumineuses ? s’écria Az, surpris, mais personne ne lui répondit. Tous contemplaient les profondeurs de l’inconnu, sauf Gerg qui examinait une des lattes.

– Quelqu’un est passé avant nous. Les clous sont tordus.

– Ce ne serait pas dû à la pose ? demanda Phéal.

– Non, ils ne seraient pas dans cet état sinon.

Ils se regardèrent les uns les autres, inquiets,. Avant qu’une froide panique ne s’installe, Herloak intervint.

– On doit trouver du lait. Si on n’en a pas, le Père Noël n’exaucera pas nos vœux et rien ne redeviendra comme avant. Qui sait pourquoi quelqu’un serait venu avant nous ? C’était peut-être un vilain enfant qui a voulu s’enfuir.

– Tu as raison, nous devons y aller, acquiesça Gerg.

– Est-ce que ça ne fait pas de nous des mauvais enfants ? s’enquit Az, il semblait bien pâle, mais Herloak se pressa de le rassurer.

– Tout ira bien. Nous faisons cela pour la bonne cause et nous savons que nous sommes bons. Le Père Noël sait tout et il ne nous en voudra pas.

Rassuré, Az hocha la tête et se serra contre Phéeal. Gerg lui sourit, et d’un mouvement de tête, demanda l’autorisation à la cheffe pour passer en premier alors qu’il allumait sa lanterne. Celle-ci lui fit un pouce vers le haut et il s’engouffra à l’intérieur, suivi par Phéeal et Az alors qu’Herloak passait en dernier, en profitant ainsi pour regarder une dernière fois l’arbre de Noël.

– Nous reviendrons, murmura-t-elle.

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Douce nuit, sinistre nuit


Temps de lecture : 1 minute

Par-delà les fenêtres aux mille couleurs,
Un blanc manteau réchauffe et apaise les cœurs.
En deçà des ruelles aux vives clameurs,
Un noir marteau s'échauffe et graisse la Terreur.

Les notes emplissent les rues, mélodie zélée,
Porteuses d'allégresse et de félicité.
Les hottes s'emplissent de pus, sous des cris fêlés,
Infectieuses prêtresses d'un culte oublié.

Et dans les chaumières, au pied du sapin,
Attendra comme naguère la venue du matin,
L'enfant qui en vous erre, revenant du lointain.

Et où est battu le fer, au fond du ravin,
Monteront de l'enfer un rebut et ses nains,
Engeances de misère, muant joies en chagrins.

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Plus jamais




Temps approximatif de lecture : 5 minutes

J'avais dix-sept ans quand elle est arrivée. Depuis tout ce temps, je vivais avec ma mère violente. Dix-sept longues et douloureuses années… Il était environ minuit, et ma mère s’était déjà endormie, quand trois coups ont doucement retenti sur la porte d’entrée. C’est moi qui suis allé répondre, et une petite fille à l'allure étrange se tenait là, les joues pâles et sans couleur, les cheveux blonds tressés, la robe rose déchirée à son ourlet, les pieds nus et légèrement bleuis à cause du froid de l'hiver, et les yeux noirs. Des yeux d'un noir profond et insondable. Je l'ai rapidement laissée entrer en pensant qu'elle était horriblement mal habillée pour la saison. Ce n'est que plus tard que je me suis demandé pourquoi elle ne frissonnait pas, ou même pourquoi elle était là en premier lieu. Afin d’envelopper sa petite silhouette dans un épais châle que ma grand-mère avait tricoté, je l'ai emmenée dans le salon. Elle l’a tenu sur ses épaules, bien que cela ne semblait pas l'affecter, et j'ai souri.

Lettre ouverte à l'assassin de ma fille


Temps de lecture : 2 minutes

Voici une lettre ouverte à l'assassin de Samantha B. Si tu arrives à lire ceci : où que tu sois, sache que je te retrouverai.

Aucun père ne devrait avoir à regarder son enfant s’enfoncer dans le silence sacré de la terre. Je ne sais pas s'il y a un bon âge pour mourir, mais je sais que ce n'est pas dix-sept ans.
Mieux vaut que ce soit à la naissance, avant que les yeux ne s'emplissent de lumière et que le parent n’ait appris à aimer si profondément son enfant. Mieux vaut tard dans la vieillesse, quand les joies fugaces de la vie ont été plus que goûtées. Mieux vaut ne pas mourir, dans le fond.
Mais un monde où les prières seraient exaucées est un monde où elles ne seraient pas nécessaires, et c'est un monde qui n'est pas le nôtre.

Résultats du sondage de novembre sur les publications d'octobre et sondage de décembre sur les publications de novembre

Comme tous les débuts de mois depuis quelque temps, nous revenons vers vous avec les résultats du dernier sondage que nous avons menés. Nous sommes très heureux de pouvoir vous annoncer que nous avons battu notre record absolu de participation pour le deuxième mois consécutif, avec cette fois 279 personnes ! Merci à vous tous, c'est grâce à vous que nous avons envie de continuer à faire ce que nous faisons, et même à faire beaucoup mieux. Bien sûr, avant de passer directement aux résultats, retrouvez le prochain sondage ici : https://forms.gle/zFgzrqmQUiu41dYJ6.