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Il était là. Un fragment de l'univers, fonçant à travers le cosmos. Et j'étais là, à contempler le ciel depuis le confort du toit d'une ferme, construite par mon père au milieu de nulle part. Pendant toutes les années où nous avons vécu à la campagne, rien de remarquable n'est jamais arrivé. Cette pluie de météorites était le point culminant de toute ma vie et c'est pourquoi, avec de l'émerveillement dans les yeux, j'étais captivé par cette pierre qui tombait, plus brillante que les autres. J'avais tellement envie de tendre la main afin de la toucher.
Presque comme une réponse à mon appel, le météore a fait demi-tour et est tombé du ciel comme un faucon plongeant vers sa proie. Je l'ai regardé, étonné, passer au-dessus de moi et s'écraser dans la zone boisée derrière la propriété de mon père. Étonnamment, il n'y a pas eu de bruit, pas d'explosion, uniquement le bruissement des feuilles d'arbres alors qu'il plongeait à travers la canopée de la forêt. Pour rendre les choses plus étranges, je jure avoir vu une lueur rouge émaner de l'endroit du crash, même si elle était assez faible.
Une fois le choc initial passé, je suis descendu du toit et j'ai couru dans les bois aussi vite que mes frêles jambes le permettaient. J'avais une idée approximative de l'endroit où la chose avait atterri, alors j'ai couru dans cette direction en espérant pouvoir rapporter un morceau de roche spatiale comme souvenir à montrer à mon père. Si j'avais de la chance, ce serait un trésor suffisamment excitant pour qu'il ne se mette pas en colère en apprenant que je suis parti seul dans les bois. Je ne pouvais qu'espérer.
Finalement, je suis arrivé dans une petite clairière où le clair de lune caressait doucement la terre, me permettant d'avoir une image un peu plus nette de la faune et de la flore qui m'entouraient. J'ai remarqué de nombreux petits animaux qui couraient frénétiquement vers le nord sans raison apparente. J'ai supposé que l'atterrissage du météore avait effrayé les bêtes des environs, et j'ai donc décidé de partir dans la direction opposée.
Après peut-être dix minutes supplémentaires de randonnée improvisée en pleine nature, je suis tombé sur la source de la mystérieuse lueur que j'avais vue auparavant. Ce n'était pas un météore. Là, installée dans un petit cratère sur le sol, se trouvait une sorte de capsule métallique, avec une balise clignotante dépassant de sa surface comme une antenne. Le vaisseau lui-même était sphérique et faisait au moins deux fois ma taille. Je n'avais jamais rien vu de tel auparavant. J'étais complètement abasourdi.
Avant que je puisse regarder de plus près, une trappe s'est ouverte sur le côté me faisant sursauter vers le bois. Le cœur battant, je me suis réfugié derrière l'arbre le plus proche. J'ai prudemment placé ma tête sur le côté du tronc et j'ai espionné l'objet en retenant mon souffle. Je ne savais pas à quoi m'attendre, était-ce une sorte d'arme militaire top secrète ? Ou peut-être un gadget télécommandé construit par un ermite de génie vivant à proximité ? Un petit homme vert sortirait-il pour me saluer, demandant à parler à mon chef ? Quelle que soit l'issue, mes yeux étaient rivés sur cette capsule métallique, pour le meilleur et pour le pire.
Un suintement violet foncé s'est échappé de l'objet, formant une grande flaque à sa base. La substance visqueuse a ensuite escaladé la façade de la capsule, recouvrant l'extérieur de haut en bas. Alors que la flaque se déplaçait autour de la sphère, la lumière au-dessus a cessé de clignoter. D'un seul coup, le liquide violet a été repoussé du vaisseau et est retourné sur le sol juste en-dessous. Là, il a commencé à prendre une forme plus humanoïde.
La chose a changé, ainsi que sa couleur. Elle est devenue blanche et floue, un peu comme les parasites à la télévision. Des dialogues de radios et de télévisions ont bientôt envahis la forêt. Cette chose collectait des signaux dans l'air, régurgitant des lignes de programmes populaires depuis longtemps diffusés. Du moins, c'est ce qu'il semblait faire.
La bouche béante d'étonnement, je me suis penché en avant sans m'en rendre compte. Les signaux ont cessé brusquement et je suis tombé la tête la première sur un tas de branches mortes, créant un craquement sonore. De mon nouveau point d'observation, j'ai vu la silhouette blanche se tourner dans ma direction. Je l'ai alors entendue parler.
« QUI EST LÀ ? »
Sa voix tremblait et n'était pas naturelle, c'était un grognement bas et monotone couplé à une réverbération dure.
Craignant pour ma vie, je me suis relevé et j'ai couru vers la ferme, plus vite que je ne l'avais jamais fait auparavant. Je suis retourné sur mon perchoir, sur le toit, et j'ai soigneusement inspecté la propriété. Une fois que j'ai été sûr que je n'avais pas été suivi, j'ai sauté par la fenêtre de ma chambre et me suis mis au lit, en espérant que j'avais rêvé de toute cette histoire, que c'était une aventure concoctée par mon imagination débordante. J'aurais aimé que ce soit aussi simple, mais les vœux pieux jouent rarement en notre faveur.
Le jour suivant, je suis descendu avec l'odeur familière des œufs et du bacon. Mon père préparait toujours un copieux petit-déjeuner le dimanche. Mais ce que j'ai vu en entrant dans la salle à manger était tout sauf familier. Là, assis à la table en face de mon père, se trouvait un homme dans un costume bien coupé, portant un chapeau melon et une cravate rayée. Nous recevions rarement des visiteurs, j'étais donc plus que perplexe.
« Fiston ! Voici M. Grovewood. Sa voiture est tombée en panne à quelques kilomètres d'ici, alors il va rester avec nous quelques nuits, le temps de régler ses affaires. »
« Comment vas-tu ? »
Je suis resté silencieux, perturbé par la présence de l'homme et encore secoué par la nuit précédente.
« Il nous paie une somme généreuse pour rester ici, alors tu ferais mieux de le traiter avec respect. »
Mon père m'a regardé d'une manière qui traduisait bien son intention. J'ai donc obtempéré.
« Je vais bien, monsieur. Merci de le demander. »
L'homme a souri, quoiqu'un peu maladroitement, puis je suis sorti en courant pour m'occuper de la ferme. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais soudainement perdu mon appétit. Quelque chose ne collait pas. Comment cet étranger avait-il trouvé la ferme après que sa voiture soit tombée en panne ? Nous étions littéralement entourés par la forêt. De la chance, peut-être ? J'en doute. Je commençais à penser que son apparition le lendemain de l'atterrissage de cette chose dans les bois n'était pas une simple coïncidence, mais ce n'était pas une théorie que j'avais le courage d'explorer. Après tout, je m'étais déjà convaincu que les événements de la nuit précédente n'étaient rien de plus qu'un mauvais rêve. L'homme serait parti dans quelques jours de toute façon, alors j'ai essayé de ne pas m'attarder dessus.
Les deux nuits suivantes ont été... Bizarres. M. Grovewood a tenté de regarder une sitcom avec nous pendant le dîner, mais ses réactions n'étaient pas normales. Il semblait confus par le programme et ne riait que lorsqu'il nous voyait rire. Et ce n'était pas n'importe quel rire, sachez le, c'était un rire bruyant aux proportions intensément inconfortables. J'étais presque soulagé lorsqu'il a été appelé par un "collègue de travail", bien que je n'aie pas entendu un seul mot échangé.
Le soir suivant, je suis descendu à la cuisine pour prendre un verre de lait et j'ai trouvé M. Grovewood en train de dévorer un steak cru sorti du congélateur. Je lui ai demandé ce qu'il faisait, et tout ce qu'il a répondu était "C'est juste un petit encas de minuit. Crois-moi, un peu de couleur fait du bien au corps." Inutile de dire que je suis retourné en vitesse dans ma chambre, sans mon lait.
La nuit dernière, cependant, c'est là que j'ai vraiment eu peur. En passant devant la chambre d'amis pour aller à la salle de bains, j'ai entendu M. Grovewood au téléphone. Cette fois, il a très clairement parlé.
M. Grovewood : Avez-vous reçu les informations que je vous ai transmises ?
Téléphone : ...
M. Grovewood : Oui, c'est le langage que nous devons utiliser à partir de maintenant. Nous devons éviter les soupçons et nous fondre dans la masse.
...
M. Grovewood : C'est un endroit charmant. Riche en minéraux, en eau, et en formes de vie. Vous et les autres allez vous plaire ici.
...
M. Grovewood : Tant que vous êtes prêts. Il n'y a pas de retour en arrière possible. Ce sera notre nouvelle maison.
...
M. Grovewood : Pas besoin. Pourquoi gaspiller du matériel dans le transport quand je peux vous téléporter instantanément ? J'ai deux vaisseaux ici, prêts à être utilisés.
J'ai trouvé génial la creepypasta surtout l'atmosphère de doute concernant le personnage principale et la fin est mystérieuse ouverte à l'imagination pour se faire une idée d'une suite en tout qu'a super la creepypasta.
RépondreSupprimerOn est sur le Nécro, c'est pas une pasta
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