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Les cloches retentissent depuis ce matin, mais pour moi, elles sonnent glas. Cette année, Pâques, que je prenais tant plaisir à fêter, n'a pas la même saveur qu'autrefois. Les trottoirs encore vides à l'aube font écho au silence de ma maison et seul le vent faisant tournoyer les feuilles mortes, toujours présentes derrière ma porte, vient rompre l'inertie ambiante de ma triste solitude. Autrefois, j'aimais regarder mon enfant préparer la décoration des œufs et des paniers, rire et m'amuser avec lui à l'occasion de cette fête qui était notre préférée. Aujourd'hui, à présent qu'il m'a laissé, ce jour n'a plus aucun sens à part celui de me rappeler à quel point la solitude me ronge.
Je me souviens des années précédentes, à rire et célébrer ensemble, comme la famille que nous étions à l'époque. La douceur de ton sourire chaleureux me manque autant que les moments de partage à deux. À présent je me sens abandonné, tout simplement cloîtré dans ce qui me semble être un silence glaçant qui s'est insinué dans mon foyer, qui autrefois était pourtant accueillant et qui maintenant est devenu froid et désolant.
Mes larmes coulent et me ramènent à mes souvenirs amers d'un temps qui est aujourd'hui révolu. Mes prières ont l'air inutiles, peut-être sont-elles inaudibles ? Pourquoi Dieu, que je pensais être au moins mon ami, me laisse-t-il vivre ainsi ? Pourquoi me laisse-t-il vivre isolé, délaissé, privé de toute autre émotion que mon profond désespoir ?
Rien ne peut alléger mon cœur qui est devenu si lourd depuis que tu m'as laissé. J'ai l'impression de vivre des journées interminables, coincé dans un crépuscule sans couleur ni éclat. Malgré tout, j'ai gardé l'espoir. L'espoir d'un nouveau jour ensoleillé où mon rêve de pouvoir enfin de nouveau serrer dans mes bras mon enfant bien-aimé deviendrait enfin une réalité.
Suis-je stupide ?
Oui. Stupide d'avoir cru qu'un jour tu pourrais me revenir. Où avais-je l'esprit, lorsque j'ai divagué, me disant que peut-être viendrait le jour où tu te présenterais sur le pas de ma porte, prêt à passer du temps avec moi comme si rien ne s'était jamais passé ? Comme si la mort n'était jamais venue t'arracher à moi, laissant mon cœur comme lacéré d'un millier d'aiguilles.
Mais en ce jour de célébration d'une fête que tu aimais tant, l'absence de ta présence se rappelle inexorablement à moi. Que Dieu me pardonne le péché que je vais commettre pour toi, mon doux petit ange, car je crains que je t'aurais rejoint avant la tombée de la nuit. D'ici ce soir, mon enfant chéri, nous serons réunis, pour toujours et à jamais ensemble dans un monde meilleur que celui qui a tant fait souffrir notre famille.
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