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Feu de camp


Temps approximatif de lecture : 6 minutes. 

Le camp d'été a une place importante dans mes souvenirs d'enfance, mais le plus mémorable de tous mes souvenirs date de l'été 72. C'était mon dernier été en tant qu'enfant. Je venais d'avoir quinze ans et j'avais hâte de commencer le lycée à l'automne et d'y retrouver les autres adolescents plus âgés. Le camp Tonkawa était situé dans une épaisse forêt de l'est du Texas, à environ 43 miles de chez moi, soit à peu près 70 kilomètres. Le camp n'avait rien de vraiment exceptionnel. Il offrait les commodités habituelles : un lac, beaucoup de bois à explorer, une réserve naturelle, un stand de tir à l'arc et un de tir à la carabine. 

Ce qui était vraiment exceptionnel, c'étaient les trois principaux moniteurs. 
M. Rivera était un sportif en herbe et était chargé d'organiser les séances de sport et de gérer les champs de tir à l'arc et à la carabine. M. Holloway dirigeait les activités artistiques et artisanales et enseignait le camping et la vie en plein air. Mais le conseiller dont je me souviens le plus était M. Blackburn. C'était un vrai cerveau et il entretenait aussi la réserve naturelle. Il nous enseignait également des choses sur la faune et la flore du camp, mais s'intéressait particulièrement aux insectes. Il avait été candidat au doctorat plusieurs années auparavant et étudiait les insectes dans le bassin amazonien. Personne ne savait pourquoi il n'avait pas terminé son doctorat, il était pourtant certainement assez intelligent.

Il n'était pas difficile d'imaginer M. Blackburn en tenue kaki, chassant les insectes avec un filet à papillons dans la forêt tropicale. C'était un homme à lunettes d'environ trente-cinq ans, avec des cheveux bruns ébouriffés et un soupçon de barbe qui s'allongeait au fil des semaines. Il était loin d'être fastidieux dans son habillement. En fait, dans d'autres circonstances, on pourrait le qualifier de plouc. Ses jeans en denim avaient connu des jours meilleurs et étaient souvent maculés de boue, tandis que ses chemises portaient les cicatrices des batailles contre les bruyères et les ronces dans la nature.

C'était la fin du mois d'août et la fin du camp. La tradition voulait que nous nous retrouvions autour de différents feux de camp le soir du dernier jour. Chaque feu de camp était supervisé par l'un des conseillers et il se trouve que M. Blackburn s'occupait du nôtre. J'étais dans un groupe d'environ dix ou onze garçons rassemblés dans une petite clairière au bord du lac. Nous avons fait rôtir des marshmallows, préparé des hot dogs et des s'mores* alors que le crépuscule se transformait doucement en nuit. À la lueur du feu, nous avons passé la soirée à parler du passé et à rêver de l'avenir. Le feu de camp crépitait et projetait un cercle de lumière protecteur. Au-dessus de nous, un nombre infini d'étoiles s'étendait dans les cieux et autour de nous, un vide sans fin de nuit morne. Nous nous sommes blottis près de la lumière, car bien que personne ne veuille l'admettre, l'obscurité environnante renfermait des terreurs que nous ne pouvions qu'imaginer. Dans une prétendue démonstration de bravoure, quelqu'un a suggéré de raconter des histoires de fantômes alors que la nuit devenait plus sombre. 


Bien sûr, il y avait ces histoires habituelles que les garçons racontent toujours. Le Crochet sanglant", "Tap Tap Tap" et un tas d'autres légendes urbaines que nous avons racontées à tour de rôle. Très vite, M. Blackburn est devenu le conteur de cette soirée. 

"Eh bien les garçons, je vais vous raconter la véritable histoire de ce qui m'est arrivé en Amazonie. Je voyageais avec Carlito, mon guide, depuis trois jours à l'ouest de Manaus sur le fleuve Amazone. J'avais entendu des rumeurs sur un papillon rare dont l'habitat se trouvait le long des rives du bas Amazone et j'étais impatient de le trouver et de le cataloguer." 

"Je vous le dis les garçons, l'Amazonie est une femme fatale, à la fois belle et dangereuse. Et la chaleur, oh la chaleur, elle est étouffante. C'est un lieu de contraste. Il y a des arbres sans âge qui s'élèvent de tous les côtés et dominent la terre. Il y a des chutes d'eau magnifiques, des oiseaux et des animaux qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. La jungle est souvent à couper le souffle, comme une magnifique peinture créée avec élégance et amour par des traits exquis sur la toile du monde. Mais dans cette beauté, il y a aussi du danger. Il y a des choses dans la jungle qu'aucun récit d'horreur ne pourrait espérer décrire. Il y a des chats mangeurs d'hommes qui rôdent la nuit et des piranhas qui dévorent un humain durant la journée. Il y a des araignées aussi grosses que votre tête et des serpents monstrueux qui sont l'objet de cauchemars. Mais la chose que même les indigènes redoutent, la créature qui tue sans pitié ni remords, c'est le caïman noir."

"Qu'est-ce que c'est ?" interrompit l'un des garçons avec hésitation. 

"Une créature venue des abysses les plus noirs de l'Enfer, fiston" poursuivit M. Blackburn. "C'est un mélange diabolique d'alligator et de crocodile qui rôde dans la rivière et tue les gens sans méfiance. Sa tête noire est invisible sur l'eau, mais ses yeux sombres et sans vie vous observent, attendant, flottant de plus en plus près, puis avec un éclair de mâchoire, ses dents vous déchirent et vous entendez vos propres cris terrifiés lorsque le monstre vous avale tout entier." 

Le cri soudain d'un hibou provoqua un cri involontaire de notre part à tous. Nos yeux se sont écarquillés contre l'obscurité et ont imaginé la créature se tapissant silencieusement dans le lac juste au-delà. M. Blackburn s'est arrêté un moment pour nous laisser réfléchir à sa description. Nous sommes tous devenus un peu plus conscients de la nuit qui régnait. 

"Nous nous sommes arrêtés dans un des villages locaux pour échanger de la nourriture et de l'eau et nous avons entendu des histoires sur un monstrueux caïman noir que les indigènes appellent "Riomorte" : cela signifie "la mort de la rivière." Peu de gens qui ont vue la créature ont survécu." 

"Vous savez les garçons" a-t-il ajouté, "Le Peuple de la Rivière dit que la jungle garde les siens. Ils croient que lorsque la jungle prend une vie, elle laisse un Hanatu. Cela signifie "le fantôme qui marche." Ce sont des esprits qui n'ont ni tombeau pour se reposer, ni but terrestre à atteindre et qui errent donc sur la terre pour toujours. Ils sont attirés par les vivants, car ils ressentent l'énergie de la vie qui leur a été refusée. Ils aspirent à la chaleur d'un autre être humain mais ne ressentent que le froid de la destruction prématurée. Le Peuple de la Rivière respecte les Hanatu, il ne craint que Riomorte." 

"Chargés de provisions et d'informations, nous avons repris notre voyage sur l'Amazone. Carlito et moi avons cherché sans succès les papillons insaisissables sur les berges de la rivière, puis nous avons continué à descendre le fleuve. C'était la fin de l'après-midi et le soleil avait déjà disparu derrière la canopée de la forêt. Des ombres sombres tombaient sur la rivière alors que la lumière du jour cédait la place à la nuit qui s'installait. Alors que nous pagayions lentement dans notre embarcation gonflable, nous avions le sentiment vague et inquiétant d'être observés. Les eaux sombres de l'Amazone serpentaient à travers la jungle et nous sommes devenus peu à peu conscients des sons annonçant l'arrivée de la nuit. Soudain, derrière nous, il y a eu un bruit. Nous avons tous les deux regardé, mais nous n'avons vu que de l'eau turbulente près de la rive du fleuve. Puis Carlito a vu la chose dans le crépuscule du soir. Cette énorme tête sombre et ces yeux noirs qui dépassaient de la rivière. "Riomorte !" cria Carlito. "Riomorte !" J'ai sorti mon pistolet et tiré sur la bête, mais la balle a ricoché sur sa peau épaisse et la créature a disparu sous l'eau. 

Nous avons cherché en vain dans la rivière d'encre quand soudain un coup vicieux a frappé notre bateau par en dessous, Carlito a été jeté par-dessus bord. Il a lutté frénétiquement pour remonter dans le bateau, j'ai attrapé son bras et commencé à tirer. Avec une soudaine poussée, Carlito a été arraché à mon emprise. La bête a roulé sur elle-même dans l'eau. J'ai entendu Carlito hurler de terreur et d'agonie alors que la rivière devenait cramoisie et que la créature disparaissait à nouveau. Je pagayais fébrilement vers la rive, mais je voyais cette tête noire me suivre de plus en plus vite. Avec un grand jet d'eau, ces énormes mâchoires ont soudainement déchiré le bateau. J'ai été projeté dans cette eau trouble et j'ai commencé à nager plus fort que je ne l'avais jamais fait auparavant. Mon cœur battait la chamade et je paniquais en m'agrippant à la berge abrupte. Ce monstre noir de l'enfer nageait de plus en plus près. J'ai soudainement senti une douleur écrasante à ma cheville. Je me débattais, impuissant alors que j'étais entraîné sous la rivière et que je respirais son eau dans mes poumons." 

Notre conteur fit une pause, puis reprit : "C'est peut-être trop effrayant pour vous. Finissons l'histoire plus tard."

Les garçons poussèrent un cri de protestation : "Non, raconte-nous maintenant ! Que s'est-il passé ensuite ? "

"Eh bien," continua-t-il, "ensuite il m'a dévoré, bien entendu." 

À ce moment, M. Blackburn sourit et s'effaça avec la lueur mourante du feu de camp. 



* NdT : les s’mores sont un dessert populaire aux États-Unis. Généralement composé d’un marshmallow grillé et d’un carré de chocolat mis entre deux biscuits, ils sont souvent préparés autour des feux de camp.

Ce texte a été réalisé par un auteur anonyme sur Creepypasta.com. Pour toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, veuillez contacter un de nos administrateurs sur nos plateformes, nous tâcherons de vous répondre. L'équipe du Nécronomorial remercie également King Shadow qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, Aévor et Orizy qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Lykaon qui s'est chargé de la correction et la mise en forme.

1 commentaire:

  1. L'histoire est super bien écrite et la fin, je ne m'y attendais pas.

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