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J'ai pris un auto-stoppeur


Temps de lecture : 5 minutes

Je conduisais dans la campagne du New Jersey quand je l'ai vu. Un auto-stoppeur, debout sur le bord de la route. Étonnamment bien habillé - costume noir, cheveux gominés, mallette serrée.

Je sais que je n'aurais pas dû prendre cet auto-stoppeur à l'air louche aussi facilement. Néanmoins, je mesurais 1m80, je pesais une centaine de kilos et j'avais tout un équipement de chasse à l'arrière de mon véhicule. Ce n'était pas comme si cet homme d'affaires prétentieux pouvait me battre à mort et me jeter ensuite en dehors de ma voiture.

De plus, j'avais besoin d'argent pour l'essence.

"Hé, mec." lui ai-je adressé en me garant à proximité de lui.

- Je peux te déposer... si tu me paies l'essence."

- Bien sûr, a-t-il répondu avec un accent poli, presque britannique. Il a pris son portefeuille et en a sorti trois billets de 20 dollars. "Est-ce assez ?"

J'ai souri. C'était bien plus que suffisant. J'ai alors arraché son argent avec avidité et lui ai ouvert la porte. "Viens, mon pote."

L'auto-stoppeur est monté à l’intérieur. Ses yeux bleus sont passés de l'emballage de Wendy's froissé sur le tableau de bord à la mystérieuse substance gluante sur la console centrale.

"Désolé, la voiture n'est pas propre. Je vais à la chasse." ai-je dit en retournant sur l'autoroute. "A la chasse. Intéressant." a-t-il commenté, d'un ton étrangement enthousiaste. "Vous avez toujours aimé chasser ?"

- Non, c'est ça le plus drôle. Je n'aurais jamais pensé que je chasserais un jour. J'aime les animaux pourtant, j'ai trois chiens à la maison. Seulement, il y a tellement de cerfs par ici, lorsque l'hiver arrive... Beaucoup d'entre eux meurent par manque de nourriture. Sans parler de tous les accidents de voiture qu'ils causent..." Ayant déjà trop fait durer le monologue, je me suis arrêté, et un silence gênant s'en est suivi.

- Vous allez juste chasser pour la journée, alors ?

- Non, mon pote Matt et moi, on sera là-bas tout le week-end.

Il a laissé échapper un rire. "Le week-end entier ? Votre femme est une sainte de vous laisser y aller autant de temps."

Ma femme ? Comment avait-t-il... Mes yeux se sont alors posés sur le volant, puis sur l'alliance en argent à mon annulaire. "Ah, oui. Mary est un ange. D'ailleurs, elle est enceinte, tu sais. De cinq mois, d'une petite fille."

Il m'a fait un sourire en coin. "Une fille, hein ?"

"Ouais."

Je pouvais le sentir me fixer longuement après que nous sommes de nouveau tombés dans le silence. Ça m'a mis mal à l'aise, donc j'ai allumé l'autoradio.

"Comment avez-vous rencontré Matt ?" a-t-il demandé, en tripotant le cadran. Tout ce qu'on entendait, c'était des parasites.

C'est une question bizarre, ai-je pensé. "Hum. Lui et Mary sont des amis proches. Quand nous nous sommes mariés elle et moi, j'ai appris à bien le connaître."

"Mmm-hmm." a-t-il fait. L'homme en costume noir a caressé son menton pensivement et j'ai soudainement pensé que c'était un psychiatre.

"Es-tu psychiatre ?" ai-je lâché.

Il s'est mis à rire. "Certainement pas. Je travaille dans la finance."

"Quel genre de finance ?" C'était mon tour de poser les questions, à présent.

"Les contrats à terme." a-t-il répondu, sans aucun enthousiasme.

Je l'observais. Un petit sourire s'était dessiné sur ses lèvres, et j'ai par la même occasion remarqué que ses doigts étaient passés de ses genoux à la mallette posée à ses pieds.

Mon cœur a commencé à battre la chamade.

Clic, clic. Il a défait les fermetures, et la mallette s'est ouverte en grinçant.

"Qu'est-ce qu'il y a dans ta mallette ?" ai-je demandé.

"Du travail."

"Quel genre de..."

Ses longs doigts ont tout à coup disparu dans l'obscurité de celle-ci. Il en sortait quelque chose. Mon corps s'est mis à trembler. Le volant semblait comme de la glace sous mes doigts. "J'ai beaucoup d'équipement de chasse là-dedans." ai-je lancé, "Alors, tu ferais mieux de ne pas..."

Je me suis interrompu.

Il n'avait fait que sortir une feuille de papier.

Pendant quelques minutes, il est resté muet. Il lisait le papier, intensément et silencieusement, comme si sa vie en dépendait. Scrtch, scrtch - ses doigts glissaient dessus, comme s'ils traçaient le texte. Il l'a finalement remis dans l'étui, et l'a refermé.

Qu'est-ce qu'il lisait ? me suis-je demandé. Mais avant que je n'aie pu lui poser la question, il s'est tourné vers moi. Je pouvais à peine voir son visage dans mon champ de vision, mais je savais qu'il me regardait fixement.

C'est alors qu'après plusieurs minutes, il a rompu le silence.

"N'allez pas à la chasse." Ses yeux bleus me transperçaient comme de la glace.

"Quoi ?"

"Faites demi-tour avec la voiture. Rentrez à la maison auprès de Mary."

"Quoi !?"

"Elle a besoin de vous." Il a fait une pause. "Madeline a besoin de vous."

Je suis devenu pâle.

À aucun moment je ne lui avais révélé que nous allions appeler notre bébé Madeline.

"Comment tu..."

"Il va faire en sorte que cela ressemble à un accident." a-t-il annoncé, la voix rocailleuse et hésitante. "Un simple accident de chasse. La peine maximale qu'il encourt est de passer trente-cinq minutes au poste de police à rédiger sa déposition."

"Mais..."

"Déposez-moi à ce restaurant, plus haut. J'aime beaucoup leur salade Cobb."

"Matt va me tuer ? De quoi tu parles ?"

Il s'est tourné vers moi, les yeux écarquillés. "De quoi vous parlez ?"

"De ce que tu viens de dire !"

"Tout ce que j'ai dit c'est que j'aimerais que vous me déposiez au restaurant, s'il vous plaît." Il a désigné la sortie de l'autoroute. "Vous allez la manquer si vous ne ralentissez pas."

Avec une main tremblante, j'ai mis mon clignotant. J'ai emprunté la sortie et suis entré dans le parking. Mon cœur battait au rythme des cliquetis du moteur qui refroidissait.

"Merci pour le trajet." a-t-il déclaré, en sortant sa mallette. "Bonne route, soyez prudent." La portière s'est refermée avant que je n'aie pu lui répondre.

* * * * * * *

Je ne l'ai pas cru. Mes nerfs étaient cependant trop à vif pour continuer la route. J'ai par conséquent envoyé un message à Matt pour le prévenir que j'étais soi-disant malade. Après avoir rebroussé chemin, je suis rentré voir Mary. Elle était ravie, Matt était déçu. Un peu trop déçu, si vous voulez mon avis.

Un mois plus tard, après avoir ignoré la plupart des appels et des textos de Matt (qui devenaient de plus en plus fréquents et désespérés), j'ai entendu un léger bruit à la porte d'entrée, une nuit. Au moment où j'ai allumé la lumière du porche, j'ai reconnu Matt. Il était penché sur notre poignée de porte et tenait un crochet de serrurier.

Nous avons appelé la police.

Depuis, la vie est belle. À peine quelques mois plus tard, notre merveilleuse petite Madeline était née. À notre retour de l'hôpital se trouvait sur le pas de notre porte un petit ours en peluche. Celui-ci avait un nœud rose cousu sur la tête. Il n'y avait ni d'adresse de retour, ni de carte d'aucune sorte.

Mais je pense savoir de qui il vient.

Ce texte a initialement été réalisé par Blair Daniels sur Creepypasta.com, et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez tenter de le contacter via le lien de sa création. L'équipe du Nécronomorial remercie également Shayanna qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, Jared Gauss et Antinomy qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Jervaled et Antinotice qui se sont chargés de la correction et la mise en forme.

7 commentaires:

  1. Ça peut être ultra intéressant si ce personnage devient récurent.

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  2. Le Sauveur a tellement l'air d'un super personnage, énigmatique mystérieux et tout

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  3. J adore ce genre de personnage mystérieux et charismatique. En plus il a l'air bienveillant, ce qui est assez rare dans une creepypasta. J'espère qu'il aura droit à d'autres histoires, et qu'on en saura un peu plus sur lui.

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    1. C'est une nouvelle pas une pasta, on est sur le Nécro ! Mais moi aussi j'aimerais trop d'autres histoires avec le Sauveur, il a l'air trop top

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  4. "Les contrats à terme." Peut-être qu'en acceptant l'argent, il lui à échangé son âme

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