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Un étrange appareil


Temps de lecture : 10 minutes

Mon nom est Erika Stanton. Vous devez comprendre pourquoi mon message est important.

Les textes suivants sont les retranscriptions de deux posts qu’un de mes amis nommé Alex Garvey a fait sur un forum de comics où nous passions du temps ensemble. Ces derniers ont été publiés sur l’une des sections « discussions générales » du site avant d’être supprimés peu de temps après. J’étais en train de répondre au second quand il a été enlevé, mais heureusement j’avais déjà copié-collé entièrement le texte avant qu’il ne disparaisse. J’ai décidé de vous le montrer tant il était étrange.

Les deux premières lignes viennent du premier post, j’ai fait de mon mieux pour m’en souvenir même si les mots ne sont peut-être pas tout à fait exacts.

« J’ai besoin de l’écrire.

– J’ai besoin de l’écrire avant que ça n’arrive. »

Ensuite, entre ce post et le suivant, il y a eu un écart de quatre heures.

« Ça s’est encore produit, je ne me souviens même pas avoir appuyé sur le bouton pour soumettre ce premier message. Mes troubles de la mémoire deviennent de pire en pire.

Tout a commencé avec le mari de mon amie, Elena. Elle était mariée à Nolan depuis un certain temps, avant même que je ne la rencontre en fait. Ils étaient tous les deux les personnes les plus gentilles qui soient, même si Nolan était un peu timide avec les nouvelles rencontres. Assez secret la plupart du temps, il ne parlait pas beaucoup, mais une fois que vous le connaissiez bien, vous voyiez qu’il avait bon cœur. Il prenait toujours le temps pour faire des petits actes de gentillesse, même pour ceux qu’il ne connaissait pas. À chaque fois qu’il croisait un sans-abri dans la rue il lui donnait quelques dollars. Il était aussi toujours le premier à offrir un retour à la maison à des amis quand ils en avaient besoin. Ça lui faisait plaisir d’être désigné comme chauffeur lorsque nous buvions quelques verres. Il aimait rendre service, ce genre de choses.

Quoi qu’il en soit, Elena m’a dit un jour que Nolan avait commencé à agir bizarrement : « Depuis qu’il a ramené cette chose immonde à la maison ».

Ma curiosité était piquée alors je lui ai demandé de quoi elle parlait. Et elle m’a expliqué qu’environ deux semaines auparavant, Nolan était rentré à la maison après une longue journée au bureau avec quelque chose qu’elle n’avait jamais vu jusque-là sous le bras. Ça ressemblait à un ordinateur portable qui avait été partiellement démonté en sections aléatoires. Et il y avait divers « morceaux » supplémentaires qui ne semblaient rien avoir à faire là. Des fils et des choses branchées dessus qu’elle ne reconnaissait pas.

Elle lui avait posé des questions à ce sujet, mais il avait simplement répondu que c’était pour le travail. Nolan était dans la programmation informatique, c’était une explication assez raisonnable et elle n’y a plus pensé pendant quelques jours. Jusqu’au moment où elle est rentrée des courses pour le trouver assis juste devant la chose, les yeux fixés sur un écran bleu brillant.

De temps en temps il tapait des trucs dessus, du charabia de ce qu’elle avait pu en lire… des lettres et des chiffres placés aléatoirement. Après avoir fini d’écrire il regardait l’écran jusqu’à ce qu’une ligne du même type apparaisse en réponse. Elle supposait qu’il était en train de vérifier la connexion au réseau, quelque chose du genre. Sauf que plus tard dans la journée, elle a remarqué que Nolan était toujours en train de taper alors que le modem était éteint.

Elle m’a dit que cela durait depuis maintenant un certain temps et qu’à chaque fois qu’elle essayait de lui en parler Nolan prenait un air confus, comme s’il ne savait même pas à quoi elle pouvait faire référence. Il restait dans cet état quelques instant avant de lui dire que c’était « pour le travail » sans donner plus de précisions.

Cela me semblait vraiment étrange, alors je lui ai demandé si elle pouvait prendre une photo de l’écran pendant qu’il écrivait afin de me l’envoyer. Je lui ai dit que ça ressemblait à des délires que Nolan pouvait avoir et que peu importe à qui il était en train de parler, ils communiquaient dans une sorte de code ; que malgré tout, un de mes amis était un peu un génie pour déchiffrer ce genre de chose et qu’il pouvait aider. Elle a accepté, inquiète pour son mari qu’elle trouvait de plus en plus distant la plupart du temps, d’autant plus que c’était suivi de moments où il était presque… trop extraverti. Absolument pas l’homme timide qu’elle connaissait. Elle avait l’air vraiment anxieuse, ce qui m’a donné le sentiment qu’elle n’était pas juste quelqu’un qui faisait une grosse affaire pour rien… qu’il pouvait y avoir quelque chose qui n’allait pas ici.

J’ai reçu une photo de l’écran avec quelques lignes de code quelques jours plus tard et mon ami Jack et moi nous sommes mis au boulot pour essayer de le déchiffrer. Bon… il a fait la majorité du travail, pour être honnête. D’accord, tout le travail. Mais j’avais supervisé.

Ça lui a pris du temps, mais il a fini par avoir la solution même si ce qu’il avait trouvé n’avait pas vraiment beaucoup de sens pour moi.

La ligne de Nolan indiquait « en attente », elle était suivie de cette réponse de son interlocuteur : « Ne portez que du blanc pour le reste de la journée. » Il y avait un « compris » de Nolan, et c’était tout.

Quand j’en ai parlé à Elena, son visage s’est décomposé. Elle m’a dit que peu de temps après avoir pris cette photo, Nolan s’était effectivement levé, était allé dans la chambre et avait enfilé une tenue entièrement blanche. Chaussures blanches, chaussettes blanches, pantalon blanc, chemise blanche. Il préférait normalement les couleurs plus foncées, le noir et le gris principalement, alors elle avait trouvé que c’était étrange… et plus étrange encore, elle ne se souvenait honnêtement pas d’avoir vu auparavant la tenue qu’il portait dans leur placard.

Nolan agissait bizarrement, se comportait ou parlait d’une manière qui n’était pas normale par rapport à lui-même. Il semblait souvent distant, si ce n’était distrait, et il commençait de plus en plus régulièrement à rentrer tard à la maison. Un jour, il est revenu chez lui avec des coupures sur les mains, comme des égratignures. Il ne se souvenait pas de comment c’était arrivé.

En dehors du comportement de son mari, une autre chose la troublait : l’appareil ne semblait jamais manquer de puissance.

Au cours du week-end, il fonctionnait 24h/24, alors qu’il n’avait jamais été branché pour la recharge. Il continuait à fonctionner tout au long de la journée ; quelle que soit la batterie avec laquelle il fonctionnait, celle-ci ne semblait jamais manquer de jus. Et c’était bizarre, mais Nolan avait beau être ailleurs dans la maison, lorsqu’une ligne de code apparaissait à l’écran, il accourait vers l’ordinateur comme le chien de Pavlov au son de la cloche. Comme s’il savait qu’elle était là sans avoir besoin de la voir.

C’est une semaine plus tard qu’Elena m’a appelé, en larmes, la voix désemparée : Nolan avait disparu.

Elle s’était réveillée au milieu de la nuit et il était parti. Elle avait essayé d’appeler son téléphone et il n’y avait pas eu de réponse. Elle avait contacté son bureau, leurs amis, ses proches à lui, ses proches à elle… rien. Elle avait appelé la police, mais ils lui ont dit qu’il ne s’était pas écoulé assez de temps pour le signaler comme disparu. Ne restait que cette « fichue chose » dans le salon qui était restée ouverte sur la table, l’écran bleu projetant sa faible lumière contre un canapé déformé, comme si quelqu’un venait à peine de s’y asseoir.

Jack et moi lui avons proposé de jeter un coup d’œil à l’appareil, d’essayer de voir s’il y avait quelque chose dessus qui pourrait nous apporter quelques réponses. Elle était si désespérée de trouver un indice ; N’IMPORTE QUOI qui puisse indiquer ce qui était arrivé à Nolan, qu’elle a été d’accord et que nous l’avons récupéré chez elle le lendemain. De toute façon, la police ne ferait rien jusqu’à ce que sa disparition date de plusieurs jours, alors nous avons pensé que nous pouvions toujours essayer de le craquer et que si nous ne trouvions rien nous pourrions leur remettre au moment venu. Si Nolan n’était pas revenu avant bien sûr.

Nous avons constaté que chaque interaction entre lui et la personne à qui il avait parlé était visible simplement en appuyant sur la touche du haut pour faire défiler les différentes lignes de code. Quand l’affichage a fini par rester figé, nous avons pensé que nous étions arrivés soit au début, soit à la plus conversation la plus ancienne disponible. Notre but atteint, Jack s’est mis au travail de « traduction » pendant que j’écrivais ce qu’il disait. Il était improbable de savoir ce que nous allions trouver, je ne pense pas qu’un seul d’entre nous aurait pu clairement deviner.

Le premier message était simple :

« Bonjour Nolan.
Patientez, s’il vous plaît.
Si on vous interroge sur l’appareil, vous devez dire que celui-ci est pour le travail.
Nous fournirons des instructions supplémentaires si nécessaire. »

Vraisemblablement, la ligne suivante provenait aussi de son contact inconnu. C’était écrit : « Ne mangez que des légumes aujourd’hui. »

D’autres consignes, Jack a poursuivi en les traduisant. Nolan indiquait qu’il était devant l’appareil avec un simple « Je suis là » et les ordres ont suivi. « Ralentissez votre vitesse de huit km/h au premier feu vert que vous verrez après le travail. » ; « N’embrassez votre femme que sur la joue pendant les prochaines vingt-quatre heures. » ; « Ne souriez pas jusqu’à ce qu’on vous dise de le faire. »

Je les ai notées avec incompréhension. Nolan avait-il eu une sorte de relation coquine, maître/esclave, dans le dos de sa femme. Cela faisait-il partie d’une émission de télé-réalité, vraiment, vraiment étrange à laquelle il avait participé ? Une sorte de cascade de caméras cachées ? Qu’est-ce que c’était que tout ça ?

Puis Jack s’est tu. Il a dégluti difficilement et a lu l’instruction suivante.

« Mangez la peau d’un enfant. »

Je me suis retourné pour le regarder, et à ce stade, j’étais foutrement terrifié. La peur m’avait pris aux tripes au fur et à mesure que nous avancions et je pensais sincèrement, j’espérais, que c’était Jack qui me faisait une farce. Je lui ai même dit : « tu l’as inventé celle-là » ; et je voulais que ce soit d’une manière décontractée et plaisante… mais ma voix est sortie comme si je le suppliais de me dire qu’il l’avait inventé. D’après l’expression de son visage, soit il ne l’avait pas fait, soit il était un bien meilleur acteur que je ne l’avais imaginé.

Les instructions suivantes que nous avons traduites étaient des bêtises plus banales. Ordres sur quoi porter, à quelle vitesse marcher, quel itinéraire prendre pour aller au travail, quoi manger. Je me suis presque convaincu qu’il s’agissait d’une erreur de traduction, que Jack s’était trompé. Puis il a lu celui-là :

« Retirez les yeux et la langue du premier sans-abri que vous verrez aujourd’hui. »

Maintenant, je suis presque sûr que la plupart des gens seraient effrayés par ça. Mais moi ? Je n’étais pas seulement perturbé, je me sentais physiquement malade. Parce que je me souvenais d’avoir lu un reportage, il n’y avait pas si longtemps, sur le meurtre brutal d’un homme que l’on croyait être l’un des nombreux sans-abris qui occupaient la ville. Il avait été trouvé devant la porte d’un magasin dans une mare de sang, les yeux crevés et la langue arrachée.

La plupart des instructions restantes se concentraient plus sur des aspects du quotidien, mais une curiosité morbide nous a poussé à continuer. Il y en avait quelques-unes comme celles-là, éparpillées un peu partout : « Frappez le deuxième animal errant que vous verrez avant 18 heures. » ; « Détruisez le troisième distributeur automatique devant lequel vous passerez. »

Enfin, est venue la dernière ligne du texte :

« Nous arrivons.
Attendez dehors pour la collection. »

Et puis ça s’est arrêté. C’est le dernier message que Nolan a reçu. Il date de la nuit où il a disparu de chez lui.

Jack et moi n’avions aucune idée de quoi faire avec tout ça. Ça ne répondait pas à nos questions, au contraire. Qu’est-ce que c’était que ce truc ? À qui Nolan parlait-il ? Était-ce une blague malsaine, une sorte de farce ridiculement élaborée qu’il nous avait faite ?

Jack a dit qu’il devait prendre un verre et s’est dirigé vers le réfrigérateur. Pendant qu’il nous prenait des bières, j’ai jeté un coup d’œil à l’appareil, son écran bleu brillait tellement... c’est à ce moment-là que j’ai remarqué que tout le texte qui s’y trouvait normalement avait disparu. Il était parti, laissant l’écran complètement vide.

Une nouvelle ligne de code est apparue. Et d’une manière ou d’une autre… je n’ai aucune idée de comment… j'ai pu la lire.

« Bonjour Alex,
Patientez, s’il vous plaît. »

C’était il y a trois semaines. Jack a juste disparu de la surface de la Terre… et je ne sais pas ce qui me fait le plus peur, que je ne sache pas ce qui lui est arrivé ou que je pense, au contraire, qu’une partie de moi le sait ? Je sais que je reçois régulièrement des instructions de cette chose. J’ai des heures entières, des jours de ma vie qui ne sont qu’un grand vide où je ne me souviens pas d’une seule chose que j’ai pu faire.

J’ai des bleus et des égratignures partout sur moi. Je ne rentre à la maison que certains soirs et je porte parfois des vêtements différents de ceux de mes derniers souvenirs, ces derniers sont introuvables d’ailleurs. Il y a de légères taches dans le coffre de ma voiture et une odeur horrible. J’ai mal à la tête tout le temps et quand je dors, je vois des choses. Quand je me réveille, je ne me souviens plus de quoi, mais je sais que c’était horrible.

Mon corps semble différent. Rien ne va. Tout me semble si étrange… je pense. »

Le post s’arrête là.

Je n’ai pas vu ou entendu parler d’Alex depuis lors. Je ne sais pas où il est mais je pense que je vais le découvrir.

Vous vous souvenez de quand je vous ai dit qu’il était important que vous preniez connaissance de mon message, de mon nom ?

Je suis allée à l’appartement d’Alex environ une semaine après avoir perdu tout contact avec lui. La porte était déverrouillée, et dans sa chambre, sur le bureau, se trouvait ce qui ressemblait à un étrange ordinateur portable avec un écran bleu.

Deux nouvelles lignes de texte y sont apparues quand je me suis approchée, écrites dans un code que je n’aurais pas dû être capable de lire :

« Bonjour Erika,
Patientez, s’il vous plait. »

Ce texte a initialement été réalisé par Alice Thompson sur Creepyapasta.com, et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez tenter de le contacter via le lien de sa création. L'équipe du Nécronomorial remercie également Nica Machiavel qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, Adiboy, Kitsune et Orizy qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Blue et Noname qui se sont chargés de la correction et la mise en forme.

4 commentaires:

  1. J'ai bien aimé. Le texte est clair et plaisant. Une suite peut-être?

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    1. C'est une trad, je sais pas si l'auteur d'origine en fera une

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  2. C'est intéressant, ils subissent les effets de l'hypnose peut-être...

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  3. Ca m'a aussi fait penser au livre "Cyber virus" de Graham Watkins

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