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Un simple dilemme


Temps de lecture : 4 minutes

J’ai toujours beaucoup apprécié poser des dilemmes à mon entourage. Souvent c’est sacrément drôle :

– Tu préfères avoir une verge greffée sur le front ou dans le cul ?

Simple et efficace, je la fais régulièrement mais je vous autorise à me l’emprunter. Après, en réalité, ce qui m’a toujours fasciné ce sont les justifications que donne chacun afin d’expliquer son choix : certains craignent la douleur physique tandis que d’autres veulent à tout prix éviter l’humiliation.

Peser le pour et le contre, la difficile tâche de choisir quelle option nous est la moins défavorable. Plus le temps passait et plus j’essayais de poser des dilemmes de plus en plus corsés. Il m’arrivait même de puiser mon inspiration chez d’éminents psychiatres et sociologues. Mais, hélas, je n’étais pas suffisamment satisfait.

Et puis, lors d’un cambriolage, j’ai eu une sorte de révélation. C’était une maison de riches, habitée par un couple et leur fils. Alors que mon acolyte pillait sans le moindre scrupule, j’étais chargé de surveiller la petite famille. Pour tout dire, c’est la partie la moins stimulante de mon « activité », mais j’ai toujours su trouver de quoi m’occuper. Si vous n’êtes pas trop stupides, vous devinerez que c’est en posant des dilemmes que je passais le temps. Ceci dit, proposer des choix à des bâillonnés, ce n’est pas très amusant.

Pourtant, fixer cette famille avait fait naître dans mon esprit une idée. Maintenant que j’y pensais, tout me semblait si évident.

J’ai ordonné au garçonnet de se lever et de venir à moi. Après qu’il s'est exécuté, je lui ai enlevé son bâillon et lui ai expliqué ce qu’il devait faire :

– Tu vas tuer celui que tu préfères le moins entre Papa et Maman. Si tu ne le fais pas ou que tu mets trop de temps, je les tuerai tous les deux.

Je lui ai alors tendu mon pistolet, qu’il a fébrilement saisi. Il me suppliait d’arrêter. J’aurais bien voulu lui épargner ce choix épineux, mais j’ai horreur des balbutiements d’un enfant en pleurs.

J’ai préféré corriger la tenue de son arme et lui indiquer comment il fallait viser la tête, en lui répétant que je les tuerais tous les deux s'il ne s'exécutait pas.

L’enfant ne pouvait pas s’empêcher de pleurer, son cœur s’emballait. Il était à la limite de la crise de panique, vous savez, ce truc que les fragiles font parfois. Et les regards rassurants du père et de la mère n’y faisaient rien. Il continuait de pleurer, encore et encore.

À ce moment précis, je me suis dit que mon dilemme n’était pas très bien posé. Après tout, il aurait pu choisir de me tirer dessus ou de se suicider. Fort heureusement, il n’avait même pas imaginé ces éventualités.

Tandis que je ressassais cette erreur dans ma tête, d'un coup, il a mis en joue son père et a pressé la détente.

Je me demandais bien ce qu’il pouvait lui reprocher. Peut-être qu’il n’avait pas eu son jouet favori pour son anniversaire ? Ou peut-être n’était-ce que le hasard ?

CLIC !

Je ne charge jamais mon arme, ça évite les erreurs bêtes.

L’enfant ne réalisait pas, je crois. Peut-être qu’il aurait voulu que la balle parte vraiment. Sûrement, en fait. Au moins, s’il avait tué son père, ce dernier n’aurait pas eu à supporter le fait d’être mal aimé par la chair de sa chair. Maintenant, tout le monde doit souffrir, l’équilibre de la famille a été brisé. On est parti juste après avec un beau butin.

En rentrant dans mon appartement miteux, j’ai repensé à tout ça. Honnêtement, ça me donnait la trique, j’étais vraiment fier de moi. J’ai réitéré l’expérience plusieurs fois.

Souvent les enfants préfèrent se défaire du père, mais il arrive aussi que ce soit le cas de la mère. Plus le temps passait et plus il fallait que je me rende à l’évidence, les enfants n’hésitaient pas bien longtemps pour choisir entre leurs deux parents. Je me demandais bien pourquoi. Au début je me disais qu’ils s’en remettaient au hasard, mais en regardant dans leurs yeux, je savais qu’ils avaient délibérément fait leur choix.

Finalement, je suis triste. Il n’y a aucun dilemme dans ce que j’ai fait là, il y a toujours un de ses parents que l’on préfère à l'autre. Encore faut-il avoir la force de se l’avouer.

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