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Mr. Smile


Temps de lecture : 8 minutes

C’est au début du mois de novembre 1997 qu’une série d’entretiens pour le moins étrange mène un pédopsychiatre du Maine à contacter les autorités.

Son témoignage fait état d’un de ses patients, un enfant s’étant confié à lui au sujet de l'un de ses « amis ». Le psychiatre soutient que pour les parents et pour lui-même, il s’agissait sans aucun doute d’un ami imaginaire, appelé « Mr. Smile » par le patient qui parlait beaucoup de lui lors de certaines séances.

Son nom avait pour origine le fait qu’il souriait tout le temps et que l’ambiance était « heureuse » en sa présence selon l’enfant, qui disait avoir le sentiment que tout allait bien à ses côtés. Le petit bonhomme était traité pour de sérieux problèmes de colère et de dépression, mais il affirmait que quand son ami était là, toute animosité ou tristesse disparaissait d’un coup. Il racontait que celui-ci ne parlait pas, qu'il se contentait de rester là, debout au pied de son lit. Il sentait la barbe à papa, et le percevoir suffisait à calmer et à rassurer le garçon.

Le psychiatre supposa que cet ami imaginaire était une sorte de mécanisme d'adaptation que l’enfant avait développé pour gérer ses problèmes familiaux, source de son tempérament violent, et n'y vit rien de grave. Du moins, jusqu'à ce qu'un autre de ses patients, une fille d'à peu près neuf ans, se mette elle aussi à parler de son ami imaginaire, Mr. Smile.

Suivie d'un garçon de sept ans.

Puis d'un autre, de douze ans.

Talonné par une fillette, de onze ans.

En tout, près de quinze patients différents se mirent à lui parler de Mr. Smile. Pour les premiers cas, il pensa d’abord à une simple coïncidence. Après tout, beaucoup d'enfants avaient des amis imaginaires et le nom ainsi que la description du personnage ne sortaient pas suffisamment de l’ordinaire pour qu’il puisse s’alarmer. Néanmoins, quand il réalisa que le nom de Mr. Smile revenait plus régulièrement qu'une simple coïncidence l'aurait permis, le psychiatre commença à s'inquiéter, et demanda davantage de détails aux enfants.

Ils décrivirent tous Mr. Smile de la même façon. Avec les mêmes mots.

Il était impossible que tous aient été en contact les uns avec les autres. Cinq d'entre eux, par exemple, étaient scolarisés à la maison, et d'après leurs parents, ne quittaient quasiment jamais celle-ci, à part pour aller faire les courses en leur compagnie. Aucun n’aurait pu répéter ou préparer son témoignage avec les autres.

Ce qui mena le psychiatre à une conclusion profondément inquiétante.

Il alla voir en privé les parents de chaque enfant, les uns après les autres. Il évita de leur donner trop de détails, mais il les informa que quelque chose de troublant était ressorti de plusieurs entretiens avec divers patients, et qu'il pensait qu’il y avait une chance que leurs enfants soient en danger. Il leur demanda l’autorisation d’en parler aux autorités compétentes et tous les parents acceptèrent, à la seule condition d'être tenus au courant de ce qu'il se passait.

Ainsi, au cours des semaines suivantes, la police parla à son tour aux enfants à propos de leur « ami ». Les agents demandèrent des détails sur son apparence (qu’aucun des patients ne réussit à décrire si ce ne fut son sourire et le fait qu'il n'était « pas comme eux »), comment il parvenait à entrer chez eux, s’il disait ou faisait quelque chose quand il était là. À ce stade de l’enquête, le psychiatre, les parents et la police étaient convaincus que Mr. Smile était bien réel et dangereux. Et si les autorités s’étaient assurées qu'il n'y avait aucun prédateur sexuel connu dans les environs, il était clair que Mr. Smile, peu importe son identité, était une vraie personne qui s’introduisait dans les maisons de ces enfants pendant la nuit.

Néanmoins, aucun d’entre eux ne put dire comment il parvenait à rentrer chez eux. Ils expliquèrent qu’ils se réveillaient et qu’ils le voyaient, là, au pied de leur lit. Parfois, il chantait quelque chose, dans une autre langue que l'anglais. Ça ressemblait à une berceuse d’après eux. Ça les rassurait.

Finalement, les patients furent invités à dessiner Mr. Smile, puisqu'ils n'arrivaient pas à mettre de mots sur son apparence. Chacun prit un crayon rouge et entreprit de colorier toute la feuille, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un rectangle écarlate.

Lorsqu’on les interrogea sur leur dessin, ils soutinrent c’était bien Mr. Smile. On leur demanda où étaient sa tête, ses bras et ses jambes : les enfants assurèrent qu'ils les avaient dessinés. Ils déclaraient avoir parfaitement reproduit l'homme qui se tenait au pied de leur lit, et quand on leur dit qu'ils avaient juste colorié la page, sans faire de portrait, ils rentrèrent dans une colère profonde, se sentant accusés d'être des menteurs. Ils affirmaient avoir représenté l'homme qu'ils avaient vu, leur ami.

Ne pouvant plus se fier qu'à son intuition à ce stade, le psychiatre décida de montrer à chaque patient un rectangle dessiné de la main d'un autre d'entre eux, leur demandant de lui dire ce qui était illustré. Tous les enfants, sans avoir connaissance de ce que représentait le dessin, ou même de qui l'avait dessiné (chacun d'entre eux ignorait l'existence des autres), répondirent qu'il s'agissait de Mr. Smile.

Des caméras et des babyphones furent placés dans les chambres des patients pour qu'ils puissent être surveillés. Et beaucoup de parents cessèrent tout simplement de dormir, restant éveillés toute la nuit, fixant les écrans pour surveiller leur progéniture. À aucun moment on ne vit quelqu’un entrer ou sortir des chambres. Aucun son, à part d'occasionnels ronflements, ou des paroles prononcées dans leur sommeil, ne fut entendu. Il n'y avait aucune trace de Mr. Smile.

Après presque deux semaines de surveillance, beaucoup commencèrent à douter que Mr. Smile ait un jour existé. Certains psychiatres finirent même par penser que c'était un personnage né d'un délire collectif, que même s’il ne pouvait être actuellement expliqué, il n’avait aucun ancrage dans la réalité. D’autres se mirent à suggérer que le personnage était peut être basé sur un dessin animé ou une série télévisée que les enfants auraient regardé et qui les influencerait.

Jusqu'à ce que l'un d'entre eux disparaisse.

Vers deux heures du matin, alors que la mère du petit veillait, la caméra présente dans sa chambre s'éteignit brusquement. La femme y courut aussitôt pour s'assurer qu'il allait bien, mais réalisa que la pièce était vide. Elle s’y était pourtant rendue en moins d'une minute. Et il était impossible que celui-ci soit parti (ou se soit fait enlever) sans qu'elle le voie vu le peu de temps qu'elle avait mis pour quitter sa chambre et courir vers celle de son fils. Pourtant, il n'était plus là.

Elle déclara avoir senti une odeur de barbe à papa dans la chambre.

Les recherches pour le petit garçon ne donnèrent rien. Personne n'avait vu quoi que ce soit d'étrange ou d'inhabituel autour de la maison, avant ou pendant la nuit de la disparition, et on ne retrouva aucune trace de l’enfant. Moins d'une semaine plus tard, l'une des filles qui elle aussi avait parlé de Mr. Smile, disparut à son tour. Suivie d'une autre. Puis ce fut l'un des garçons. Un par un, ils se volatilisèrent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que quatre.

Les quatre restants racontèrent comment Mr. Smile et ses amis allaient bientôt les emporter. Lorsqu'on leur demanda qui étaient ces « amis », ils parlèrent de l'endroit où vivait l’entité avec les « autres hommes qui souriaient », « le monde merveilleux » où ils les emmèneraient bientôt. D'après les enfants, il y avait déjà beaucoup de monde là-bas et tout y était magnifique. Ils affirmèrent le savoir car Mr. Smile leur en avait parlé « dans leurs pensées ». Il ne pouvait pas communiquer comme le font normalement les gens et leur avait montré des images mentales du lieu où il les emmènerait.

Les choses devinrent de plus en plus inquiétantes. Après quelques semaines, les patients commencèrent à se plaindre de maux de tête et de nausées. Leurs écoles respectives rapportèrent qu'ils souffraient d'hallucinations et deux enfants se plaignirent qu'ils n'aimaient plus l'endroit que leur montrait Mr. Smile. L'un d'entre eux hurla même pendant presque une demi-heure, comme s’il était victime d'une attaque, suppliant que les « couleurs » s'arrêtent, qu'elles étaient horribles et qu'il fallait qu'elles partent.

Un autre assura que Mr. Smile lui parlait dans sa tête à longueur de journée, lui racontant des choses. De terribles choses. Des choses dont il ne pouvait pas parler. Dont il ne devait pas parler, sinon, ses parents aussi y auraient droit.

Le psychiatre demanda aux enfants d'écrire ce que Mr. Smile leur disait, leur promettant qu'il ne le montrerait à personne. Il réussit à gagner la confiance d'un des garçons et ce dernier accepta. Le contenu du cahier où sont retranscrites les paroles de Mr. Smile n’était connu que de celui-ci, du psychiatre et des autorités, mais à chaque fois que ces derniers furent interrogés à ce sujet, ils se murèrent dans le silence ou trouvèrent rapidement une excuse pour changer de sujet.

Les patients arrêtèrent de dormir. Les vidéos des caméras les montraient assis, droits dans leur lit, les yeux grands ouverts, fixant le mur sans bouger ou émettre de son. L’administration de sédatif ne changea rien. Une des filles se mit à scarifier sa peau d'étranges marques circulaires alors que deux garçons cessèrent en même temps de s'exprimer en anglais. La langue qu'ils parlaient ne fut jamais identifiée, et malgré les nombreuses sollicitations, personne ne put déchiffrer ce qu'ils disaient.

Au début de l'année 1999, les quatre enfants disparurent sans laisser de trace.

Aucun indice ne fut trouvé sur celui qui les avait enlevés. Les recherches ne menèrent à rien. Aucune indication d'où ils pourraient être, ni même de leur état. Aucun suspect ne fut jamais appréhendé non plus. 

Aujourd'hui encore, les quatre enfants semblent juste s'être volatilisés, comme les autres avant eux, qui restent également portés disparus sans aucune explication.

Ce texte a initialement été réalisé par Alice Thompson sur Creepypasta.com, et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez tenter de le contacter via le lien de sa création. L'équipe du Nécronomorial remercie également Atepomaros qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, Wasite et Jared Gauss qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Litanie et Noname qui se sont chargés de la correction et la mise en forme.

3 commentaires:

  1. Ma petite théorie à 2 balles : Mr.Smile est un alien qui se nourrit d'enfants (proies faciles) et qui brouille les pistes grâce à ses pouvoirs psychiques (n'oublions pas qu'il parle par la pensée aussi). Les quatre enfants ont toutefois pu voir le vrai visage du monde de Mr.Smile. Ce n'était pas le pays des merveilles mais un abattoir et la raison qui puisse expliquer leurs comportements étranges vers la fin serait le fait qu'ils étaient traumatisés par ce qu'ils ont vus. Rien ne pouvait les sauver maintenant et ils en étaient conscients...

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  2. Moi il me fait plutôt penser à un ange et cette endroit magnifique que les enfants ont vu est en fait le paradis, ce qui expliquerait qu'au début ils étaient content de partir pour cet endroit mais il ont compris trop tard que pour se rendre là bas, il fallait passer par la mort

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