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La boîte à chaussures


Temps de lecture: 10 minutes.

J’ai décidé de partager ça avec vous parce qu’honnêtement, je sentais le besoin d’en parler avant de devenir cinglée, et c’est probablement le seul endroit où je peux m’exprimer sans que les gens me prennent pour une tarée.

Mon nom est Élisabeth Black, j’ai vécu à New York la plus grande partie de ma vie sans que quelque chose d’étrange ne me soit jamais arrivé. Je n’ai jamais vu de fantôme, jamais vu d’OVNI et non, avant que vous me le demandiez, je ne suis jamais tombée nez à nez avec un grand bonhomme sans visage qui aurait un goût particulier pour les costards.

Moi et ma copine avons vécu dans le même appartement ces sept dernières années sans que rien de bizarre ou d’inhabituel ne soit jamais arrivé à l’une d’entre nous.

Et j’imagine que c’est toujours le cas puisque cette histoire n’est pas vraiment la mienne, mais plutôt celle de mon frère, Alan.

Tout s’est produit à Noël dernier, lorsqu’il est venu nous visiter.

Au début c’était super, ma copine est une cuisinière hors pair et nous a préparé la dinde la plus délicieuse que j’ai jamais mangée de ma vie. On a joué à des party games, regardé des Disney et des films de noël kitsch à la télé, enchainant sur un épisode spécial noël de Doctor who (car nous avons toujours été des passionnées de science-fiction).

Alan jouait au con et nous enquiquinait à ce propos, mais un coup de coussin bien placé à la tête lui fait toujours cesser ses imbécilités.

Dans l’ensemble, c’était vraiment génial, les cadeaux étaient merveilleux (dont un assez spécial que la très chère vilaine Mère Noël m’a offert, j’étais bien contente que mon frère ne l’ai pas vu), on a tous pris beaucoup de plaisir durant cette fête. Après plusieurs jours de fêtes, est venue l’heure pour Alan de rentrer à la maison et pour moi de l’accompagner jusqu’à son train.

Sur la route, lui et moi avons partagé des banalités. Nous parlions de tout et de rien, de petites choses sans importance. Je lui demandais quels étaient ses plans pour l’année prochaine et lui comment ça allait au travail, ce genre de truc…

Pendant que l’on attendait son train, néanmoins, nous avons remarqué quelque chose d’un peu bizarre.

Il y avait un homme assis sur une des chaises de la gare, pas très loin de nous. Il portait un costume noir impeccable avec une cravate rouge, des gants noirs et une paire de lunettes de soleil, même si ce n’était clairement pas le genre d’accessoire dont on pouvait avoir besoin avec le temps qu’il faisait.

Il arborait un petit sourire alors qu’il se balançait d’avant en arrière sur sa chaise en fredonnant doucement. J’ai reconnu la chanson Unforgettable alors qu’il s’amusait à chanter quelques mots avant de repartir sur des notes simples. Soigneusement posée sur ses genoux, se trouvait une boîte à chaussures.

« Tu penses qu’il y a quoi dedans ? m’a demandé Alan au bout d’un moment, lui-même avait remarqué que je fixais l’homme. J’ai haussé les épaules :

– Des chaussures, j’imagine ? lui ai-je répondu, il a ri en échange.

– Allez, où est ton imagination ? T’as pas envie de devenir un écrivain célèbre un de ces jours ? Je suis sûr que tu peux trouver mieux que ça…  m’a-t-il dit avec un air ironique.

– Bon ok, c’est… une collection de mains coupées. C’est un tueur en série, rôdant dans la gare à la recherche de ses nouvelles victimes » ai-je suggéré.

– Pas mal… et puis ? m’a-t-il poussé à continuer en me taquinant du bout du doigt. J’ai réfléchi un moment avant de continuer.

– Ex-mannequin des mains, les siennes ont été brulées lors d’un incendie provoqué par de la graisse brulante, et c’est pourquoi il porte des gants. Ça l’a rendu complètement cinglé et l’a laissé avec un dégout profond pour tous ceux qui possèdent des mains immaculées. Il prend maintenant sa vengeance sur ces personnes, ai-je rétorqué, pas peu fière de cette histoire insensée.

Mon frère a ri à gorge déployée, amusé.

– Nan, c’est un dragon, a-t-il fini par lâcher.

– Un dragon ? À New York ? lui ai-je demandé. Il a acquiescé avec enthousiasme.

– C’est un chasseur et un marchand de bêtes mythiques, parcourant les quatre coins du monde, pourchassant des créatures que la plupart des gens pensent imaginaires, les vendant à d’excentriques collectionneurs privés à travers le globe, a-t-il expliqué alors que je dodelinais de la tête avec amusement.

– Tu as trop lu Harry Potter, espèce de gland » ai-je répondu avant de remarquer qu’Alan avait arrêté de sourire et regardait quelque chose derrière moi.

En me retournant, j’ai vu que l’homme se tenait derrière moi, il me souriait avec un air aimable, la boite entre ses mains.

« Bonjour. Je ne pouvais pas m’empêcher d’écouter votre conversation » a-t-il dit d’une voix polie dont un petit accent australien transparaissait.

J’ai été tellement surprise de le voir planté juste là que ma tentative d’excuse n’a été qu’une série de balbutiements ridicules, de bruits et de mots à demi prononcés. Il n’avait pas l’air menaçant ou énervé, mais le voir de si près a été un choc. Et celui-ci se couplait à la honte de réaliser qu’il avait entendu notre conversation. Ma réaction était celle que ma copine aurait qualifiée comme étant un de mes moments « blonde ».

« Je vous en prie, il n’y a pas besoin d’être embarrassés. J’ai trouvé ça très amusant et je voulais juste vous demandez si vous souhaitiez voir ce qu’il y a dans la boite » a-t-il continué.

Alan s’est penché en avant, intrigué. Il cherchait à atteindre la boite, mais l’homme s’est mis hors de sa portée en faisant un pas en arrière. Son expression n’avait pas changé.

« Pas ici, suivez-moi s’il vous plaît » a-t-il ajouté avant de s’éloigner sans même prendre la peine de jeter un œil derrière lui pour voir si nous le suivions.

Alan s’apprêtait à le suivre mais je l’ai retenu en attrapant son bras.

Je ne sais pas pourquoi… mais même si le type était très courtois et que mon frère n’était pas un enfant, quelque chose me semblait bizarre. Peut-être que j’avais trop vu de films d’horreur ou que j’avais trop regardé les infos. Vivre à New York, c’est entendre plein d’histoires effrayantes. Et même si ce type avait l’air sympa ça ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas être un genre de tordu.

« Allez, je sais que tu es curieuse » m’a lancé Alan, se défaisant de mon emprise et fonçant au coin de la rue pour courir après l’homme.

Avec un soupir, j’ai décidé de le suivre, voyant qu’il était déjà au niveau d’un stop devant les toilettes publiques.

« Venez à l’intérieur et je vous montrerai » a dit l’homme avant d’entrer, la porte se refermant derrière lui.

À ce moment-là, mon appréhension a carrément TRIPLÉ, la situation était passée de bizarre à clairement flippante. Excepté dans les pornos, je ne connaissais pas beaucoup de scénario où suivre un type étrange dans de sombres toilettes publiques finissait bien. Mais mon frère, comme le génie qu’il était, commençait déjà à avancer vers la porte quand je l’ai attrapé de nouveau.

« T’es pas bien ? Dans le meilleur des cas le mec est un violeur, au pire un tueur en série qui va se fabriquer un beau costume avec ta peau, ai-je grommelé avec colère. Il repoussa ma main en se moquant de mes remontrances.

– Arrête, tu l’as regardé ? Le type a l’air d’un gars qui peut se faire casser en deux par un coup de vent. Je boxe depuis l’université et je sais que tu as une super force de malade. À nous deux on peut le transformer en bouillie en moins de cinq secondes s’il tente quoi que ce soit » a-t-il rétorqué.

Je dois bien admettre qu’il marquait un point. L’homme en noir n’avait pas vraiment ce qu’il fallait pour être une menace. Et même s’il avait une arme, ça ne prendrait pas beaucoup de temps de le maîtriser avant qu’il ait la chance de l’utiliser. Néanmoins je ne voulais pas faire courir de risques à mon frère juste pour savoir ce qu’il y avait dans cette boite débile.

« Non. En plus, en quoi est-ce que c’est important ? Ce n’est pas comme s’il peut avoir un truc qui pourrait changer l’or en plomb ou qu’il pourrait prédire ton futur. C’est juste un mec bizarre et flippant qui doit se balader avec un chat mort là-dedans ou un truc du genre » lui ai-je répondu sèchement.

Alan a soupiré. Il réalisait probablement que je n’allais pas aller dans son sens et finir par acquiescer. Soudainement , il a tourné la tête sur le côté, une expression choquée sur son visage.

« Hé… comment il a fait pour arriver là-bas ? » s’est-il exclamé. Et comme une idiote j’ai tourné la tête. Pour ne rien voir.

À la seconde où mes yeux l’ont quitté, il s’est rué sur la porte avant que je ne puisse le stopper. 
Encore à ce jour, je me sens si bête de m’être fait avoir par un tour aussi stupide et cliché qu’un : « hé, regarde derrière toi », mais je n’ai pas eu le temps de m’en vouloir. Je me suis précipitée sur la porte des toilettes, la poussant avec force, prête à faire face à toute éventualité… mais elle n’a pas bougé d’un pouce. J’ai fait un pas en arrière, complètement terrifiée avant de pousser encore plus fort. Rien.

J’ai pris mon élan et j’ai envoyé un coup de pied. La porte n’a même pas semblé accuser le coup tant elle n’avait rien. Désespérée, j’ai martelé le battant en appelant mon frère, lui demandant si tout allait bien. Mon poing battait la matière brute, je ressentais l’adrénaline parcourir mon corps.

Puis, les cris ont commencé. Je n’ai même pas de mots pour décrire à quel point c’était horrible. Ces hurlements… parfois je les entends dans mes rêves. Quand ça arrive, je me réveille en sueur, frissonnante, une douleur au ventre. Ce que j’ai perçu n’était pas que des réactions de peur ou de douleur. Je ne peux même pas décrire ce que j’ai éprouvé lorsque je les ai entendus. Je n’avais jamais eu à écouter quoi que ce soit de similaire, que ce soit dans la vraie vie ou dans les films. Et ce qu’ils m’ont fait ressentir sur le moment était juste… horrible. Je pense que la seule façon pour vous d’avoir une idée de ce que j’ai enduré, c’est de comparer à ça : au visionnage d’un film dont la musique s’intensifie et vous avez ce sentiment dans vos tripes que quelque chose de terrible va arriver. C’est ce genre d’appréhension maladive que j’ai ressenti mais en cent fois plus fort.

Lorsque la porte s’est finalement ouverte, cédant à mes coups, j’ai buté sur le pas de la porte et je suis entrée à l’intérieur sans savoir ce que j’allais y trouver. Mon frère était accroupi au sol, avec ses vêtements heureusement, indemne, fixant le sol. Il était seul et j’ai couru vers lui sans m’attarder à chercher ou l’homme était passé afin de l’enlacer. Mon frère tremblait dans mon étreinte. Je l’ai pris dans mes bras comme je le faisais quand nous étions petits et qu’il avait fait un cauchemar. Je voulais juste m’assurer qu’il allait bien.

Il était trempé de sueur, et ses yeux… ses yeux étaient injectés de sang, complètement écarquillés, vides. L’expression sur son visage était celle d’une terreur absolue. Je n’ai même pas le souvenir de l’avoir déjà vu aussi effrayé. Quant à l’homme, il n’y avait aucune trace de lui dans la pièce. J’ai d’abord appelé la police, puis ma copine et je suis restée auprès de mon frère en attendant leur arrivée.

La police a pris notre déposition et notre description de l’homme. J’ai évité de parler du moment où il avait disparu, car honnêtement, je savais pertinemment qu’ils ne m’auraient jamais pris au sérieux si je leur avais raconté ça. À la place, j’ai simplement expliqué qu’il s’était glissé derrière moi lorsque je prenais soin d’Alan. Or, à ce jour, l’homme n’a jamais été retrouvé.

Les médecins ont ausculté Alan et n’ont trouvé aucune blessure, aucun signe d’agression. Il semblait aller parfaitement bien, exception faite qu’il ne se souvenait d’absolument rien à partir du moment où il avait suivi l’homme, et ce, jusqu’au moment où je suis rentrée dans les toilettes. Il y avait juste un grand blanc dans sa mémoire. Ma sœur et moi lui avons suggéré sur le moment, et même plus tard, de voir un psy. Mais il a toujours refusé.

Je pense qu’il ne souhaite pas se souvenir de ce qu’il s’est passé ce jour-là et je ne vais pas l’en blâmer. Après tout, je ne suis pas sûre de savoir moi-même si j’en ai envie. Peut-être qu’il y a des choses qu’il vaut mieux oublier, des choses avec lesquelles les gens ne devraient pas vivre.

Il y a des éléments de cette journée que je souhaiterais pouvoir oublier moi aussi. Le visage de mon frère, la sensation de ses tremblements alors que je le tenais au creux de mes bras, complètement terrorisé, et le son de ces cris. Parfois j’ai envie d’en parler, à ma copine, à ma mère … QUELQU’UN… à qui je pourrais parler de ce souvenir qui me hante. Parce que ce qui me met particulièrement mal-à-l’aise, ce n’est pas comment étaient les hurlements, aussi terribles qu’ils étaient.

Ce qui me fait frissonner, c’est le fait que même si Alan et l’homme souriant au costume étaient les seuls dans cette pièce… les cris semblaient provenir de centaines, de MILLIERS de personnes hurlant à l’unisson.

Ce texte a initialement été réalisé par Alice Thompson sur creepypasta.com, et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez tenter de le contacter via le lien de sa création. L'équipe du Nécronomorial remercie également Cobra qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, Wasite et Dan Torrance qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Noname et Antinotice qui se sont chargées de la correction et la mise en forme.

2 commentaires:

  1. C'est dommage, ça ressemble trop à une des nouvelles de Xx en moins bien..

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  2. Je me demande ce que pouvait bien contenir cette fameuse boîte à chaussures, finalement il vaut peut-être mieux ne jamais le savoir x)

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