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Apocalypse, chapitre 13 : L'Apocalypse

  


Chapitres précédents :

Chapitre 1 : Prologue
Chapitre 2 : Gourmandise
Chapitre 3 : Envie
Chapitre 4 : Avarice
Chapitre 5 : Orgueil
Chapitre 6 : Colère
Chapitre 7 : Luxure
Chapitre 8 : Paresse
- Chapitre 9 : Famine
- Chapitre 10 : Guerre
- Chapitre 11 : Mort
- Chapitre 12 : Conquête


"[...] Quand la Famine, la Guerre, La Mort et la Conquête furent réunies, les clairons de l'Apocalypse sonnèrent, et ce fut le début de la fin de l'Homme. L'éternel est bon et miséricordieux, mais il donna le libre-arbitre à sa création pour la laisser seule maîtresse de son destin. Et, ce jour-là, ce dernier fut bien funeste..."  

Troisième testament : l'Apocalypse de la Terre selon Noah, 6:2 


Au sommet du Mont Sinaï, là où jadis Moïse avait reçu les Dix Commandements, se trouvaient quatre cavaliers. D'un œil scrutateur, ils contemplaient le désert dans lequel, quarante ans durant, avait erré le peuple juif, cherchant la Terre promise. Mais cette terre, elle n'était plus celle des Hommes, et le temps était maintenant venu pour les quatre sinistres émissaires d'achever leur mission. Il était temps pour eux de déclencher l'Apocalypse, celle qui mettrait fin au monde de souffrance qu'ils avaient décidé d'anéantir.

Le premier à s'avancer a été Soma Kabanita, le Cavalier apportant la Famine. Il est descendu non sans mal de son cheval noir, du fait de son corps chétif et meurtri par la faim, sa malédiction, et s'est approché du bord de la falaise. Il a alors tendu un bras vers les cieux, révélant à ceux-ci le tatouage qu'il avait reçu lors de son avènement en tant que Cavalier, représentant une balance.

Aussitôt, une lumière éblouissante a jailli de celui-ci, aveuglant les autres Cavaliers présents. Lorsqu'elle s'est atténuée, la marque avait disparu, laissant place à une véritable balance de bronze, que Soma tenait de la main gauche.

Il a levé l'objet au ciel, et avec conviction, a crié d'une voix forte :

"Je suis Soma Kabanita, né parmi les hommes, et élevé au-dessus d'eux. Aujourd'hui, par le pouvoir qui m'a été accordé, je déclare l'ère des Hommes révolue. Jamais plus vous ne mangerez le pain et le vin. Que la famine... soit."

À ces mots qui marquaient le début de la fin, la balance s'est mise à briller intensément, puis, comme la lumière de la vie consumée en un instant par les ténèbres d'une humanité décadente, elle est partie en fumée.

*** 

"[...] Les Hommes découvrirent avec horreur, que toutes les mers et tous les océans du monde s'étaient teintés de rouge. Et ce n'était pas tout, car toute l'eau du monde, qu'elle soit contenue dans une bouteille, ou bien coulant d'un robinet, avait elle aussi subi cette transformation.  

Il fallut se rendre à l'évidence : toute l'eau présente sur Terre s'était changée en sang, privant l'être humain de sa ressource la plus primordiale. Il n'y avait plus aucune échappatoire.  

[...] D'immenses nuées de sauterelles envahirent le monde, éclipsant parfois le soleil. Elles dévorèrent les fruits des arbres et les plantations des champs. Rien n'avait résisté à leur appétit féroce. 

L'éleveur, se levant pour aller accomplir ses tâches matinales, fut surpris de ne pas entendre son troupeau, habituellement si bruyant. Il trouva toutes ses bêtes allongées sur le sol, la langue pendante.  

Et il ne fut pas le seul à déplorer ces pertes : tout le bétail, partout dans le monde, était mort durant la nuit [...]"


Troisième testament : L'Apocalypse de la Terre selon Noah, 8:8-9, 9:7, 10:2-3 

*** 

Le second cavalier à s'avancer a été Marion, l'incarnation de la Guerre. Elle a sauté de son cheval avec une grâce féline, et s'est postée à côté de Soma, qu'elle a pris par l'épaule pour le tirer en arrière, celui-ci ayant accompli sa tâche. C'était maintenant à son tour de montrer au monde sa puissance destructrice. Celle de la violence, du sang, une puissance que les Hommes pensaient acquise, mais qui s'était ironiquement retournée contre eux, maintenant que le moment était venu pour eux de payer. 

La jeune femme s'est à son tour rapprochée du bord, et a imité le premier cavalier, levant son bras au ciel. A l'instar de Soma, une funeste lumière a irradié de son tatouage, miroitante comme le soleil de midi. Une fois celle-ci dissipée, et l'épée de la Guerre tenue fièrement entre ses mains, Marion a souri.

Elle a donné quelques coups dans le vent pour s'imprégner une dernière fois de cette sensation, puis a planté l'arme au sol, a écarté les bras face au vide, et a crié aux cieux :

"Mon nom est Marion Sultani, née parmi les hommes et élevée au-dessus d'eux. Aujourd'hui et pour l'éternité, la paix a disparu de la surface de la Terre. Qu'importe que vous ayez vécu par l'épée ou non, vous périrez par l'épée. Que la guerre... soit."

Sur ces paroles, cruelle vérité qui était celle des Hommes et de ce qu'ils avaient fait de leur terre, l'épée s'est mise à émettre un éclat annonciateur de désastre, comme un cor informant de l'arrivée prochaine d'une armée ennemie. A son tour, l'arme est partie en fumée. 

***

"[...] À travers le monde, de sanglants affrontements eurent lieu. Qu'ils soient de la même famille, voisins, ou bien des inconnus, l'animosité de chaque être vivant atteignit son paroxysme en quelques jours, si bien que partout où on allait, il y avait une odeur de sang dans l'air [...] 

[...] Elles étaient sorties de nulle part. En pleine ville, ou dans un village reculé, le résultat était le même : La terre des hommes fut envahie par les bêtes sauvages, qui les dévoraient et les déchiquetaient [...] 

[...] Tombées du ciel par milliers, les grenouilles recouvraient les toits des maisons et inondaient les rues [...]" 

Troisième testament : l'Apocalypse de la Terre selon Noah, 12:2, 12:8, 13:2 

*** 

Le troisième cavalier à s'avancer a été Damian, celui qui apportait la Mort. Sourire en coin et cigare à la bouche, il a calmement attendu que Marion finisse sa démonstration, et revienne aux côtés de ses pairs, pour accéder lui aussi au rebord de la falaise. Offrant pour la troisième fois au vide le geste qui avait permis l'avènement des deux premiers Fléaux, il a levé un bras vers le ciel en souriant, comme pour narguer ce Créateur qui avait laissé la déréliction frapper ses enfants sans réagir, et les mener à la mort. Après une nouvelle explosion lumineuse qui a fait étinceler le sommet de la montagne dans le lointain, le tatouage du Cavalier s'est matérialisé dans sa main gauche. Tenant fermement le crâne humain qui semblait hurler mille blasphèmes à l'intention de la voûte céleste, Damian l'a levé au-dessus de lui, comme pour l'exhiber au monde entier. Comme pour lui montrer que la valse finale avec la Faucheuse, celle qui attendait chaque pécheur depuis que Caïn avait jeté la première pierre, prenait place maintenant, au sommet d'un monde en pleine déchéance. D'une voix calme, l'homme a pris la parole :

"Je me nomme Damian Müller. Né parmi les hommes, mort par leurs mains, et revenu à la vie pour les voir mourir des miennes. Aujourd'hui, les portes de l'Enfer vont s'ouvrir et le désespoir va s'abattre sur le monde des Hommes. Que la mort... soit."

Le Cavalier a alors écrasé le crâne dans sa main, comme autant d'âmes brisées par la damnation éternelle qui les attendait. Les débris de l'objet sont ainsi partis en fumée, laquelle s'est dispersée dans l'air à la manière des derniers espoirs de salut d'une Humanité au destin d'ores et déjà scellé.

*** 

"[...] Les morts revinrent à la vie partout dans le monde, s'extirpant de la terre ou ouvrant leurs tombeaux.  

La puanteur de la mort s'était installée dans chaque ville du monde, et quiconque avait le malheur de croiser une de ces monstruosités subissait leur colère, rejoignant ensuite leurs rangs, qui compta chaque jour de plus en plus de soldats immortels et infatigables. 

Les moustiques devinrent de plus en plus gros et menaçants, suçant le sang des Hommes sans relâche. En lieu et place des boutons que laissaient habituellement leurs piqûres, les malheureuses victimes virent apparaître des furoncles douloureux et sanglants, les menant souvent vers le trépas [...] 

[...] Malgré toutes les calamités qui s'abattirent sur les Hommes, il en fut une plus terrible que les autres : Tous les premiers-nés de chaque famille moururent en même temps, frappés par un mal invisible et mystérieux [....]" 


Troisième testament : l'Apocalypse de la Terre selon Noah, 15:3-4, 16:8, 18:4 

*** 

Des quatre Cavaliers, n'en restait désormais plus qu'un. Un seul qui n'avait pas encore montré au monde son pouvoir, et parachevé le dernier acte de l'Armageddon. Le dernier des Cavaliers, Edgar, avait jusqu'à lors préféré rester légèrement en retrait, ayant assisté sans mot dire aux trois démonstrations, mêlant en une curieuse harmonie le grandiose au funeste, qui s'étaient offertes à lui.

Damian ayant achevé sa mission, il est remonté sur son cheval, et s'est tourné vers le jeune homme. D'un geste de la main, son habituel sourire aux lèvres, il a invité Edgar à avancer jusqu’au rebord. Ce dernier est descendu de son destrier, et s'est lentement approché de la falaise. De là, il pouvait voir les vastes étendues du monde à des kilomètres de distance. Il pouvait voir cette terre, gangrenée par le peuple à qui elle avait été gracieusement offerte. Il pouvait voir la souffrance, les pleurs, le désespoir d'un monde au crépuscule de son existence, suppliant, hurlant qu'on le délivre des supplices. Edgar a jeté un dernier regard derrière lui, toisant ses compagnons, ceux qui avaient su lui insuffler son idéal, celui de la purification par la destruction. A présent, il ne doutait plus. C'était sa mission, inscrite depuis les éons dans le marbre. Avec une détermination absolue, Conquête a levé le bras en direction des cieux, ces cieux qui avaient laissé dépérir et pourrir la terre des hommes. La radiance a enveloppé son tatouage, illuminant une ultime fois le faîte de la montagne d'une lueur à la fois funèbre et immaculée. Une fois l'éclat dissipé, Edgar a brandi devant lui l'arc qu'il tenait maintenant entre les mains. D'une voix déterminée, écrasante de volonté, il a déclamé :

"Je suis Edgar Camus, né parmi les hommes, et destiné à mettre fin à leur présence sur ce monde. J'ai choisi en toute conscience de déclencher l'Apocalypse, car l'Humanité ne mérite pas de fouler cette terre."

Alors, tandis que la mélodie de l'annihilation parvenait à son dernier couplet, rythmée par la douleur, les pleurs et les lamentations des agneaux de Dieu égarés, et souillés par les conséquences inéluctables de leurs propres choix, Edgar a placé une flèche sur son arc, et l'a pointée vers les nuées. Il y était. Le dernier instant de lumière, de chaleur. Celui qui consumerait toute forme d'existence tangible sur cette terre, qui mettrait fin à son tourment. L'ultime instant où la lumière déclinerait, où il libérerait le monde du carcan de souffrance dans lequel les pécheurs l’avaient enfermé. Edgar a fermé les yeux, et d'un seul geste, a décoché la flèche, qui a disparu dans les cieux, fendant les nuages en deux. En quelques secondes à peine, les astres se sont mis à danser un bien triste ballet. La lune, ombre noire et menaçante, a couvert entièrement le soleil, plongeant le monde dans l'obscurité et la damnation éternelle, parjurant à la notion de vie elle-même.

L'arc d'Edgar est tombé en poussière, dernier symbole d'une Apocalypse désormais arrivée à son terme, et l'Humanité avec elle. Le Cavalier Conquête a alors levé les yeux vers un ciel noyé dans d'opaques ténèbres, et a souri comme jamais il ne l'avait fait auparavant. Il a levé les mains vers l'astre noir dans une forme d'ultime supplique, et a murmuré :

"Que la fin... soit."

Et la fin, fut.

*** 

"[...] Alors que le ciel était noyé dans l'obscurité, un grand bruit se fit entendre. De gigantesques boules de feu s'abattaient sur la terre, provoquant d'énormes explosions, telle une grêle flamboyante.  

C'est à ce moment-là que les Hommes abandonnèrent tout espoir de salut. L'Apocalypse était là, et personne ne viendrait les sauver." 


Troisième testament : l'Apocalypse de la Terre selon Noah, 21:2-3 

*** ***


Épilogue 

Dans sa cabine, Noah réfléchissait à tout ce qui lui était arrivé. Lui, simple écossais ayant fait fortune dans le commerce d'alcool, s'était vu confier une mission de la plus haute importante, une mission dont il contemplait maintenant la réussite. Au moment où, perdu dans ces pensées, il saisissait sa bouteille de whisky pour s'en servir un verre, quelqu'un a frappé à la porte, l'arrachant à sa rêverie. L'homme, n'attendant aucune visite, a ainsi pris le temps de remplir son verre du liquide ambré, avant d'aller ouvrir le battant, laissant apparaître un visage familier.

"Ah, c'est vous, monsieur Denroe. Entrez, je vous en prie"

Avec un grand sourire, l'homme a pénétré dans la pièce. Il s'agissait de Gaspard Olly Denroe, l'architecte qui avait aidé Noah à construire ce gigantesque vaisseau spatial, à bord duquel ils étaient maintenant en route pour Mars.

"Je vous sers quelque chose à boire ?

- Non, merci. Je venais simplement voir comment se passait notre voyage. Rien à signaler au niveau de l'Arche ? Aucune panne à déclarer ?

- Non, tout marche à merveille, Dieu merci. C'est vraiment grâce à vous... Je ne sais pas comment un vaisseau de cette taille a pu être construit et se révéler fonctionnel en si peu de temps. Vous êtes vraiment un génie...

- Voyons, vous me gênez."

Sur ces paroles, Gaspard a avisé un instant l'armoire de bois vernis qui trônait au fond de la pièce, puis s'est dirigé vers celle-ci. Il a saisi le cadre photo qui y était exposé, et l'a examiné.

"Ce sont vos enfants ?

- Oui, Ethan et Leonora. Ce sont des jumeaux, ils viennent d'avoir huit ans.

- J'imagine qu'ils sont à bord du vaisseau ?

- En effet. J'ai amené toute ma famille avec moi pour ce voyage..."

L'homme a reposé le cadre à sa place, et s'est tourné vers Noah.

"On raconte que les raisons qui vous ont poussé à entreprendre la construction de ce gigantesque vaisseau sont pour le moins... spirituelles. Est-ce vrai ?

- Qui vous a raconté cela ? Même la presse n'est pas au courant.

- J'ai mes sources. Et puis, j'ai imaginé l'Arche en prenant en compte vos demandes, vous savez. Personne ne demande à installer un complexe scientifique de ce calibre dans un vaisseau qui a pour « simple » but d'emmener des gens sur Mars..."

A l'entente de ces paroles, Noah a avalé son whisky d'une traite, puis a soupiré.

"Je vous dois bien la vérité. Après tout, vous la découvrirez bien assez tôt. Asseyez-vous, je vais tout vous raconter".

L'homme a croisé les mains par-dessus la table, et a regardé l'architecte droit dans les yeux. D'une voix calme, il a commencé ses explications :

"Il y a quelques années, croyez-le ou non, j'ai reçu la visite d'un être divin. Un homme magnifique à la longue chevelure de feu, arborant dans son dos deux paires d'ailes d'un blanc immaculé. Même si je n'ai pas voulu y croire au début, j'ai rapidement dû me faire à l'idée : il s'agissait d'un ange de Dieu, qui s'est présenté à moi comme étant l'Archange Gabriel. Sous mon regard à la fois incrédule et subjugué, il m'a expliqué que l'Apocalypse allait bientôt avoir lieu, et qu'à l'instar de Noé avant le Déluge, je devais mettre en œuvre tous les moyens que j'avais à disposition pour construire une gigantesque arche, un immense vaisseau qui permettrait à l'Humanité de survivre. En l'occurrence ce vaisseau spatial, qui a été conçu afin de fuir une Terre désormais condamnée, dans l'espoir de trouver un monde habitable...

- Et pourquoi vous ?

- Selon l'Archange, en plus d'avoir un prénom quasiment similaire à celui de Noé, l'architecte biblique, je serais l'un de ses descendants directs. Incroyable, n'est-ce pas ?"

Noah s'est resservi un verre de whisky, a bu une gorgée du liquide ambré, et a poursuivi.

"Néanmoins, un autre problème se posait. La faune, la flore terrestres... Avec la fin du monde, elles allaient disparaître, elles aussi. C'est pourquoi j'ai décidé d'utiliser toutes les techniques de pointe à ma portée, toute la science à ma disposition, pour endiguer ce problème.

- C'est incroyable. C'est donc la raison d'être de ce complexe scientifique à bord du vaisseau ?

- En effet, et je n'en suis pas peu fier. Il y a à bord un exemplaire cultivable d'au moins une cellule de chaque animal vivant, chaque plante, chaque champignon. Par chance, ou plutôt par miracle, j'ai croisé la route d'un scientifique qui a fait des progrès fulgurants dans le domaine du clonage, et dirige maintenant mon équipe de recherche. La création de vie par voie artificielle ne nécessite plus de mère porteuse... Vous vous rendez compte ?

- Hallucinant. Mais comment allez-vous faire pour introduire toutes ces espèces sur Mars ? La planète rouge est loin de ressembler à la terre.

- Pas d'inquiétude, nous avons également à bord des professionnels du domaine de la terraformation, ayant déjà mené plusieurs expériences concluantes. C'est incroyable, c'est comme si toutes les personnes possédant les connaissances nécessaires à cette mission s'étaient jointes à moi à un moment ou un autre du projet... Comme si la Providence les avait menés jusqu'à nous..."

Gaspard a hoché la tête, puis s'est levé, et s'est dirigé vers la porte.

"Votre histoire est incroyable. On aurait du mal à y croire. De toute façon, comme pour tout le monde ici, on est avec vous jusqu'au bout. On verra bien.

- C'est pour cette raison que je n'ai jamais raconté cette histoire, à part à mes proches. Je me demande d'ailleurs qui vous en a parlé..."

Ignorant la remarque, Gaspard a ouvert le battant, et a posé un pied hors de la pièce. Avant de le refermer, il s'est néanmoins retourné, et a interpellé Noah.

"Oh, j'allais oublier. Je vous ai apporté un cadeau, pour fêter le succès de ce projet. Ce n'est pas grand-chose. Mais il va vous être utile, pour le futur."

Noah a alors baissé les yeux vers son bureau, rencontrant effectivement du regard un paquet qui n'était pas là quelques secondes plus tôt. Il s'est demandé à quel moment Gaspard avait pu le poser là, sachant que durant toute leur discussion, il ne l'avait presque jamais quitté des yeux.

Curieux, il a saisi l'emballage et l'a déchiré, révélant un épais livre relié. L'homme s'est alors mis à le feuilleter, mais à mesure que les mots défilaient sous ses yeux, sa curiosité se mêlait à une surprise grandissante, laquelle a atteint son paroxysme et s'est mue en une révélation lorsqu'il s'est rendu à la page de garde. En grandes lettres noires, on pouvait y lire « Le Troisième Testament ».

*** 

Le regard perdu à travers la gigantesque vitre du vaisseau, qui garantissait une splendide vue sur l'Espace, Gaspard observait la petite planète bleue qui n'était plus qu'un petit point au loin. La Terre, berceau de l'Humanité. Sa création, qui d'ici peu serait plongée dans les ténèbres, lorsque les Cavaliers se rassembleraient au sommet du monde et condamneraient les humains pour ce qu'ils en avaient fait.

Cette Humanité, il l'avait dotée du libre-arbitre, car il espérait qu'elle prendrait les bonnes décisions d'elle-même, sans qu'il ait à interférer comme il l'avait fait jadis.

Mais cette fois encore, alors qu'il avait juré ne pas intervenir en faveur des hommes, Gaspard avait finalement décidé de les aider dans l'espoir qu'ils ne répètent pas une troisième fois leurs erreurs. Par espoir, et par miséricorde envers des agneaux qui s'étaient égarés, miséricorde dont il avait déjà fait preuve des milliers d'années auparavant, lors du Déluge.

L'Architecte a alors tourné le dos à la vitre, à la Terre, et a souri. Puis, sans un bruit, il a disparu, espérant que désormais, ses enfants feraient les bons choix.


Et nous voilà à la fin d'une saga qui pendant deux ans, aura marqué les esprits et fait battre les coeurs. A cette occasion, l'auteur aimerait s'exprimer. 
"Nous voilà enfin à la conclusion de cette nouvelle. Celle-ci a mis du temps à arriver, mais mieux vaut tard que jamais. J'espère que l'épopée d'Edgar et du professeur vous a plu, n'hésitez pas à nous le dire en commentant cet article. Cette nouvelle sera peut-être publiée en format papier, et nous ne manquerons pas de vous avertir si c'est le cas.
J'ai pris énormément de plaisir a écrire et faire des recherches, pour écrire ce texte. J'espère que cela s'est ressenti lors de la lecture.
Merci énormément à notre cher Gordjack pour la correction, sans qui le texte ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Toujours au top.
Merci à CFTC de m'avoir fait confiance pour la publication de cette nouvelle.
Et merci à vous, chers lecteurs, pour avoir suivi cette aventure et pour tous vos retours.
Rendez-vous prochainement pour une nouvelle aventure, qui sait ? 
Kamus."
Pour ma part, j'aimerais moi aussi te remercier, Kamus. Merci de nous avoir fait découvrir cet univers, et plus personnellement, de m'avoir permis d'y insuffler une part de moi en t'offrant humblement l'harmonisation et le lyrisme nécessaires à la sublimation de ton œuvre !

8 commentaires:

  1. J'ai adoré cette série! Qu'elle merveilleuse aventure! Sang, désolation, la religion et la venue dans le monde moderne, une vraie apocalypse. Je suis tellement fan de cela. Si ce récit sort en livre je peux vous assurer que je vais m'acheter.

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  2. Le treizième et ultime chapitre de l'Apocalypse scelle le destin de l'humanité sur la Terre. J'eusse espérer une autre fin, moins tragique et laconique, cependant on peut ressentir toute la désespérance du genre humain qui n'a pas su mériter la vie qui lui était promise. J'ose espérer qu'un jour prochain, nous respecterons à sa juste valeur la planète qui nous a donné la vie avant qu'il ne soit trop tard :/

    Encore mes félicitations à l'auteur pour cette composition littéraire, ainsi qu'à tous ceux et celles qui y ont participé de près ou de loin :) En guise de dernier commentaire au sujet de ce chapitre, j'espère que le groupe rescapé autour de Noah apprendra de ce troisième testament, même si je ne crois pas trop à l'espoir d'une "conscience universelle" et au respect de notre "maison commune" :/

    Bref, nous sommes tous par essence des êtres faillibles, mais peut-être est-ce aussi ce qui nous rend si intéressants. Il fallait croquer la pomme pour débuter l'histoire :) Puisse "l'Architecte" considérait nos fautes avec une forme de bienveillance, si il est...

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    1. Beaucoup "d'espérance" au passage, mais comme dirait l'autre "le courage, de même que l'espoir, est la meilleure défense qu'il vous reste" x)

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    2. C'est plutôt réaliste finalement, puisque c'est déjà trop tard... Enfin concrètement il faudrait faire machine arrière sur nos modes de production et de consommation de manière globale, mondiale et rapide.

      Le moment où on pouvait se permettre de dire "hé il faut commencer à ralentir un peu les conneries" c'était il y a 30 ans... Et on a fait tout l'inverse.

      Bref, passé ce hors sujet, j'ai apprécié cette série, certains chapitres plus que d'autres, mais globalement c'était une lecture agréable. Félicitations à l'auteur pour la fin de cette saga :)

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    3. Perso, je crois que personne ne peut objectivement jauger de l'état réel de la planète. Je ne pense pas que l'homme ait le pouvoir de la détruire dans son intégralité; mais pour ce qui est de la biodiversité actuelle ainsi que de notre propre survie, c'est autre chose :/

      Enfin, comme pour ce qui est de ce récit; peut-être vaut-il mieux régner en enfer que servir au paradis puisque le temps n'épargne personne...

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    4. Ha mais bien sûr on est d'accord. C'est l'humanité qui est en danger, la planète s'en remettra une fois que l'humanité aura disparu ou aura été forcée à revenir vers des modes de vie plus simple et surtout non dépendants du pétrole.

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    5. Tout à fait Zel; la seule chose qui est à peu près certaine, c'est que d'ici environ 6 milliards d'années, notre Soleil devrait devenir une géante rouge. Finalement la Terre risquerait bien d'être consumée par un déluge de feu ^^'

      Et c'est là d'une certaine manière que ce chapitre pourrait rejoindre la réalité via la terraformation de Mars, qui serait dès lors peut-être dans la zone habitable du système solaire. L'univers fait bien les choses quelque part, il suffira juste d'être... patient x) Si nous arrivons en tant qu'espèce à survivre plus longtemps que les dinosaures qui se sont changés en oiseaux ^^

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  3. Eh bien j'ai pu lire ce chef d'œuvre pendant mes pauses.
    Haletant et accrochant. C'était prévisible que Edgar soit l'un des 4 Cavaliers depuis qu'on lui dit qu'il est spécial.

    Et mention spéciale à Gaspard Olly Denroe : G. O. D. : GOD - Dieu en lui-même.
    Bravo à l'auteur ;)

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