Disclaimer

DISCLAIMER

Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.

Dernières nouvelles

Après l'élection d'AngeNoire à l'administration, on souhaite la bienvenue à November et Nezhayang parmi nos Community managers !

Vous voulez trouver toutes nos plateformes, ou vous êtes curieux de savoir quels médias parlent de CFTC ? Tout est sur notre Linktree !

Un message pour l'équipe ou l'association ? Consultez notre page Contact !

CFTC débarque sur Reddit ! N'oubliez pas que si vous voulez contribuer à nos créations de contenus, ça se passe sur Discord !

Le père Cooke, chapitre 3 : Je voudrais tenir ta main


Temps approximatif de lecture : 7 minutes


Là, le Magister Alexander s'est moqué de moi : 

« Ça ne cessera jamais de m’amuser. » 

Il a ramassé les pages trouvées sur Internet que j'avais imprimées et a commencé à les parcourir en secouant la tête. 

« Si j'avais un dollar pour chaque sort d'invocation qui tourne au désastre, je pourrais prendre ma retraite immédiatement.

– Ce n'est pas drôle ! lui ai-je crié, vous devez m'aider !

– Je ne peux pas vous aider, et même si je le pouvais, je ne le ferais probablement pas. C'est au Père Cooke de décider s'il veut vous aider ou non. » 

Il a utilisé les feuilles pour désigner le prêtre assis sur le tabouret juste en face de moi. 

« Par contre, je peux vous donner un conseil. La prochaine fois que vous voudrez tenter d'invoquer un lutin, ne cherchez pas le rituel sur internet. » 

Il a jeté les pages sur la table devant moi.

« J'ai compris la leçon... Maintenant vous allez m'aider ou non ? C'est vraiment douloureux. » 

Je pleurnichais devant le Père Cooke en pointant du doigt de ma main droite mon bras gauche qui était tenu par deux grands étaux en métal. L'un d'eux tenait mon poignet tandis que l'autre était serré juste en-dessous de mon coude. C'était la seule solution que j'avais trouvée pour éviter que ma main ne cause plus de problèmes. C'est pour cela que nous étions réunis autour d'un établi dans l'atelier d'usinage de mon père.

Ma main gauche a répondu à mes supplications en me tendant le majeur.

« Je suis d’accord avec le gaucher, a souri le Magister Alexander.

– Je peux vous aider, a affirmé le Père Cooke, mais quelle garantie avons-nous que vous ne ferez plus jamais une chose aussi stupide ? Vous pourriez ne pas avoir autant de chance la prochaine fois. 

– Faites-moi confiance, ai-je dit en essayant d'être aussi convaincant que possible malgré les circonstances, j'ai compris la leçon. S'il vous plaît, enlevez-le de mon bras. »

Le Père Cooke m'a regardé pendant plusieurs secondes avant de prendre une décision : 

« Puisque nous sommes déjà là, autant vous aider, a-t-il soupiré avant d’ouvrir la grande sacoche en cuir posée sur la table devant lui, j'espère que vous avez suffisamment souffert pour réellement comprendre votre leçon.

– Je doute qu'il ait souffert autant que le pauvre chien du voisin, a souligné le Magister Alexander.

– Ce n'était pas de ma faute ! » 

Le Magister agissait comme si j'avais vraiment tué ce chien.

« C'était la main ! Je me suis juste penché pour le caresser comme je l'ai toujours fait et… » 

Penser à ce qui était arrivé au chien m'a donné mal au ventre. J'ai baissé la tête de honte et, en jetant un coup d'œil vers le bas, j'ai remarqué le sang et les marques des viscères qui tachaient encore mon pantalon.

« Vous l'avez invoqué, donc vous êtes responsable. » 

Le Magister a replié ses bras contre sa poitrine et m’a regardé, le visage plein de mépris. En entendant son commentaire, ma main gauche a levé le pouce.

« Si vous n'aidez pas, taisez-vous. » 

Le Père Cooke réprimandait son partenaire tout en retirant trois objets de sa sacoche : une fiole remplie d'un liquide clair, une petite bible et une simple croix en bois.

Une fois les objets disposés sur la table, les doigts de ma main gauche ont commencé à gesticuler frénétiquement. J'ai à ce moment deviné qu'il s'agissait d’une sorte de langage des signes.

« Le gaucher a raison, a déclaré le Magister Alexander après avoir interprété ce que ma main avait épelé.

– Qu'est-ce qu'il a dit ? ai-je demandé.

– Il prétend qu'il est la vraie victime dans l'histoire et qu'il ne devrait pas être puni pour votre stupidité. » 

Il s'est tourné vers le Père Cooke. 

« Le gaucher veut plaider sa cause. Je ne vois pas pourquoi on ne le laisserait pas faire.

– Vous vous moquez de moi !? » 

Je ne pouvais pas croire qu'ils allaient perdre du temps à écouter ce truc. 

« C'est juste ma main !

– C'est vrai, mais il prétend détenir des informations qui pourraient nous faire changer d'avis sur la façon dont nous devrions traiter votre situation, a rétorqué le Magister Alexander.

– C'est une main, que pourrait-elle savoir ? » 

J'ai frissonné à l'idée que mon sort pourrait être décidé par ce que ma main gauche allait dire.

« Vous n'êtes pas en danger immédiat, et votre problème est entièrement causé par votre faute. Je suis d'accord avec Alexander. J'aimerais entendre ce qu'il a à dire, » a dit le Père Cooke.

Ma main gauche a formé un poing et a essayé de le diriger en l'air pour signifier sa victoire, mais l'étau l'a empêché de monter bien haut.

« Va te faire foutre ! » ai-je lancé en regardant ma main. Elle m’a répondu en levant lentement son majeur, puis elle a commencé à épeler des choses en langage des signes au Magister.

« Un instant s'il vous plaît. » 

Le Magister Alexander a levé un doigt le temps de sortir un carnet et un stylo. 

« Ok, vous pouvez continuer. »

Nous sommes restés assis en silence pendant une quinzaine de minutes alors que le Magister Alexander transcrivait tout ce qui était dit par ma main. Lorsqu’elle eut terminé, elle a serré le poing, sauf le petit doigt, qui lui, était complètement étiré.

Le Magister Alexander a alors fait le même geste avec sa main en serrant son petit doigt autour de celui de ma main gauche. 

« Nous faisons une promesse, » a-t-il expliqué en remarquant que les sourcils du Père Cooke s’étaient levés.

« Voyons voir... a-t-il dit en lisant ses notes, intéressant. »

Il a ensuite remis le carnet au Père Cooke. 

« Très intéressant, même… a acquiescé le prêtre après avoir lu.

– Quoi ? ai-je commencé à crier, qu'est-ce que ça dit !?

– Donnez-nous un moment. » 

Le Magister Alexander s’est levé en indiquant au Père Cooke qu'ils devaient s'éloigner et parler en privé.

Ils ont parlé à voix basse pendant plusieurs minutes. À un moment donné, j'ai cru entendre le Père Cooke dire : « C'est un peu dur, vous ne trouvez pas ? »

Ça m'a rendu très nerveux. De grosses gouttes de sueur ont commencé à apparaître sur mon front alors que j'attendais qu'ils finissent de délibérer.

Les deux hommes ont fini par revenir, mais aucun d'eux ne s'est assis. Le Magister Alexander se tenait debout, les mains croisées derrière le dos, un sourire en coin sur le visage.

« Alors ? ai-je finalement demandé.

– Nous avons trouvé ce que nous pensons être la meilleure solution, compte tenu des nouvelles informations que... votre main nous a communiquées. Nous allons, bien entendu, vous donner une chance de vous expliquer, m'a dit le Père Cooke.

– D'accord... » 

Je commençais à me sentir un peu soulagé. 

« Qu'est-ce que ça vous a dit ?

– Ces derniers temps, nous constatons une augmentation du nombre de rituels partagés dans les recoins d'internet. Nous avons été appelés à traiter des cas délicats qui y sont liés, y compris votre situation actuelle.

– Quel est le rapport avec moi ? » 

Je ne savais pas comment la chose dans ma main aurait pu savoir ce que j'avais fait, mais je n'avais pas l'intention de l'admettre. Après tout, c'était ma parole contre la sienne. 

« Je suis une victime, comme tous les autres !

– Vous êtes victime de votre propre stupidité. Elle allait bien finir par vous rattraper un jour, m'a grogné le Magister, pensiez-vous vraiment que nous ne le saurions pas ?

– Je ne sais pas de quoi vous parlez.

– Cessez de feindre l'ignorance. » 

Le Père Cooke a levé la main pour me faire taire. 

« Notre ami nous a raconté tout ce que vous avez fait.

– Comment pourrait-il savoir quoi que ce soit ? C'est une main ! ai-je répondu.

– C'est une main possédée, m’a corrigé le Magister Alexander, et en tant que telle, elle a accès à vos pensées et à vos souvenirs. Elle est simplement coincée, incapable de se déplacer ailleurs dans votre corps.

– Mais… » 

J'aurais aimé trouver les mots pour leur expliquer, mais je n'ai rien trouvé à dire qui pourrait les faire changer d'avis. 

« C'est vrai, je l'ai fait... ai-je admis, j'ai voulu les utiliser pour les échanger contre le sort d'invocation. Je ne savais pas qu'ils seraient mis en ligne et que tout le monde pourrait les voir… »

« … Maintenant, est-ce que vous pouvez m'aider, s'il vous plaît ? ai-je supplié.

– Nous allons le faire, a dit le Père Cooke en ramassant ses affaires et en les rangeant dans sa sacoche, mais vous n'allez pas aimer la solution que nous avons trouvée. »

Ça me semblait de mauvais augure. 

« Vous n'allez pas pratiquer un exorcisme sur ma main ? ai-je demandé au Père Cooke.

– Non, pas moi, a-t-il répondu, c'est le Magister Alexander qui le fera.

« Je croyais qu'il ne pouvait pas exorciser les démons ? » 

J'étais confus. D'autant plus que je voyais le Père Cooke placer sur la table une seringue, un rouleau de gaze et quelques autres instruments médicaux que je ne reconnaissais d'ici.

« Effectivement, je ne peux pas, m'a répondu le Magister, nous avons décidé que la meilleure façon de vous aider est de faire en sorte que quelque chose comme cela ne se reproduise plus jamais en limitant votre capacité à pratiquer les arts. » 

Il a ensuite révélé la grande scie à main qu'il tenait derrière son dos. 

« C'est pourquoi je m'apprête à exorciser cette main de votre poignet. »

En entendant cela, ma main gauche a levé son pouce, enthousiaste.


Ce texte a initialement été réalisé par Ken Lewis sur Creepypasta.com, et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez tenter de le contacter via le lien de sa création. L'équipe du Nécronomorial remercie également Naveen qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, Jared Gauss et AngeNoire qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Kintefleush et Antinotice qui se sont chargés de la correction et la mise en forme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire