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J'ai laissé mon fils sur le bord de la route et personne ne s'en est soucié

Ma femme n'en pouvait plus, elle redoutait le matin. Devoir se lever, se préparer pour le travail puis essayer d'habiller deux enfants réticents et hurlants pour la garderie. Je détestais ça aussi. Les hurlements nauséeux, les pleurs pénibles et notre enfant de 4 ans qui nous demandait avec énervement de l'écouter alors que lui ne le faisait pas. La moindre petite erreur pouvait provoquer une crise de colère qui durait une éternité. Les voisins des appartements environnants commençaient à nous regarder de travers alors que nous devions littéralement traîner nos enfants jusqu'à la voiture à chaque début de journée.

Ne vous méprenez pas, nous aimons nos enfants, ils sont la meilleure chose qui nous soit arrivée. Mais être parent n'est pas chose aisée, et on se retrouve souvent à apprécier les siens de plus en plus avec le temps.
"Est-ce que j'étais vraiment aussi odieux ?"
"Comment maman supportait tous mes cris ?"
"Je me demande comment mon père a fait pour ne jamais me frapper !"

Notre fils aîné avait toujours été un peu différent. Il n'y avait rien qui n'allait pas chez lui mentalement, il était juste particulier. Toujours à vouloir être le chef. Quand il était bébé nous avons passé des nuits blanches entières à essayer de calmer les pleurs de cet enfant. Il a de l'amour en lui, cependant il n'aime ni les câlins ni les bisous. Mais quand il va au lit il veut me tenir la main jusqu'à ce qu'il s'endorme. Lorsqu'on regarde la télé il veut s'asseoir sur mes genoux, ou le plus près de moi possible. On peut avoir de grand moments d'affection, jouer ensemble à faire semblant ou juste avoir des moments agréables de calme en lisant un livre ensemble.

Puis quelque chose se déclenche en lui, on ne sait jamais quoi, et il y a des cris, des coups, et des objets qui partent dans tous les sens. Ma femme a déjà eu un œil au beurre noir plus d'une fois, notre plus jeune fils est terrifié d'être frappé par son grand frère. Il se déchaîne.
Mais le pire, ce sont ces satanés cris...

Il me faut admettre que je ne suis pas un parent parfait, peu importe à quel point j'essaie de garder mon calme, il est difficile de ne pas élever la voix sur un enfant qui hurle. Pour ma défense, je n'ai jamais levé la main sur un de mes fils. Je suis convaincu que la violence n'est pas une solution. Toutefois, dernièrement, j'ai commencé à avoir ces horribles migraines, une douleur déchirante comme un flash rouge dans mon crâne qui me laisse complètement épuisé.

Ma femme est presque à bout, des mèches grises apparaissant prématurément dans ses cheveux, des cernes sombres autour de ses yeux. Lorsqu'on met les enfants au lit le soir elle les rejoint presque à chaque fois, me laissant seul jusqu'à l'heure du coucher. J'essaie de prendre le plus sur moi possible, pour que l'on partage ce fardeau ensemble.

Aujourd'hui, je ramenais les enfants à la maison après la garderie. Tout se passait bien, ils s'étaient même habillés sans faire d'histoires et étaient venus calmement jusqu'à la voiture. Sur le chemin de la maison, nous avons commencé à chanter des chansons ensemble. Et puis quelque chose s'est passé, je crois que cette fois son petit frère avait chanté trop fort ou s'était trompé sur un mot. Je ne suis pas sûr. Alors que les cris s'intensifiaient sur la banquette arrière, un flash rouge m'a coupé la vue et j'ai dû arrêter la voiture sur le bord de la route. La migraine était horrible, elle tapait derrière mes yeux et menaçait de me faire vomir. Maintenant le petit bâtard hurlait, se plaignant que j'avais arrêté la voiture. Ses petits pieds tapaient l'arrière de mon siège.

Ce qu'il s'est passé ensuite, je n'en suis pas fier, toutefois j'en suis aussi étrangement détaché. Comme dans une transe ou un brouillard, j'ai détaché ma ceinture de sécurité et suis sorti de la voiture. J'ai ouvert la portière de mon fils et l'ai sorti de son siège. Il avait arrêté de crier et des larmes coulaient en silence sur ses joues alors qu'il me regardait, inquiet. C'était quelque chose de nouveau, quelque chose d'étrange.

"Qu'est-ce que tu fais papa ? Je veux rentrer à la maison..."

"C'est trop tard pour ça maintenant, fils." ai-je répondu d'une voix qui était la mienne sans l'être, bizarrement. Je me sentais différent, mais je savais que c'étaient mes lèvres qui formaient ces mots.

Alors que je me rasseyais dans la voiture, mon fils a commencé à frissonner, mais n'osait pas bouger. La panique dans ses yeux pleins de larmes m'a brisé le cœur, il était terrifié. Pendant un instant, j'ai ressenti cet amour inconditionnel que j'avais autrefois ressenti pour lui, ce petit être humain qui était tout pour moi. Puis une pointe de migraine m'a rappelé tout le mauvais en lui.

"Je t'aime papa. S'il te plaît, laisse-moi monter dans la voiture... Je ferai plus de bêtises, je serai sage. Papa ? Papa, s'il te plaît ? Je t'aime..." Il suppliait d'une voix faible et effrayée, la gorge serrée par les larmes. Mais quand il a commencé à s'approcher de la voiture, j'ai claqué la portière. Il s'est arrêté tout de suite, le visage crispé par le désespoir.

"Je t'aimais aussi" ai-je soupiré alors que je redémarrais la voiture et m'éloignais. Je n'ai pas regardé en arrière. Si je l'avais fait, je n'aurais jamais été capable de rentrer jusqu'à la maison. Mon plus jeune fils était assis en silence à l'arrière de la voiture, trop perturbé et effrayé pour bouger. En arrivant à la maison, il m'a fait un câlin sans rien dire et je l'ai porté dans l'appartement. Ma femme m'a vu dans le couloir. Au début, elle semblait confuse, sur le point de demander où était notre fils aîné, mais rien qu'en me regardant dans les yeux, elle a su tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Elle n'en a jamais parlé, et moi non plus.

Il n'y a jamais eu de rapport à propos d'un enfant qu'on aurait trouvé sur le bord de la route. Au début, certaines personnes comme le personnel de la garderie, les voisins, les amis et la famille, ont dû se demander où était notre aîné. Mais nous n'avons jamais rien dit et personne n'a jamais demandé. La police n'est jamais venue, et nous n'avons reçu aucun appel des autorités. Et nous l'avons accepté.

Nous n'empruntons plus cette route pour aller à la garderie, ou en revenir. On ne veut pas risquer de le retrouver , se tenant toujours là, ou pire, trouver des indices sur ce qui lui est arrivé. J'essaie de ne pas y penser, je ne veux pas savoir si quelqu'un l'a effectivement récupéré ou s'il a erré sans savoir où aller. Je ne peux pas y penser, sinon la migraine reviendra. Nos vies sont bien plus calmes maintenant, et notre benjamin va bientôt devenir grand frère à son tour !

Cependant, il a commencé à changer de comportement récemment. Avec son quatrième anniversaire qui arrive, il est compréhensible qu'il veuille jouer à plus grand qu'il n'est. Mais vouloir être le chef ? Nous crier dessus pour rien ?

Ce n'est probablement rien, juste une passade. Je dois m'allonger maintenant, j'ai eu la migraine toute la journée. Le pire, ce sont les week-ends. Je vais juste me coucher et essayer de faire la sieste après sa dernière crise en date.
Ou peut-être qu'on va juste aller faire un tour en voiture...


Traduction : DydyMcFly

6 commentaires:

  1. Cette histoire est trop géniale

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  2. Ouin...ordinaire. Tu lis le titre et t'as pas besoin de lire l'histoire.

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  3. L'histoire tient en haleine mais elle aurait du s’arrêter à "Nos vies sont bien plus calmes maintenant". La suite n'était nullement nécessaire je trouve.

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  4. Pas mal ... Origine des migraines ?

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    1. Les cris de l'enfant qui tapaient sur les nerfs des parents.

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  5. Excellent, top, génial... Moi qui me demande à chaque fois si je suis un bon père célibataire ou non, lorsque j'ai lu cette histoire j'ai cru m'y retrouvé, non pas que je sois sadique avec mon fils de 2 ans, mais cette histoire m'a fait prendre conscience de ce qu'est qu'un mauvais père.

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