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Confessions de l'étrange : Le voyageur intemporel

Je recevais un homme, âgé d’une vingtaine d’années, cheveux blond rangés sur le côté. Ils possédait de grands yeux bleus, et des bretelles recouvraient sa chemise à carreaux au style vieilli, laquelle semblait malgré tout comme neuve, à l’exception d’un blason qui paraissait déchiré, en haut de la manche droite. Ce fut ce dernier détail qui attira mon attention. Intrigué, je lui demandai pourquoi son habit était dans un tel état. Il me répondit alors qu'il s'agissait d'une longue histoire, histoire qu’il allait me raconter depuis le début.

« Connaissez-vous l'Ahnenerbe ? me demanda-t-il, non sans un fort accent étranger.

- Oui, une vielle association nazie qui tentait tout pour trouver des choses paranormales afin de les dompter. Une belle bêtise, répondis-je.

- Nous étions jeunes et fous à l’époque... Le sentiment de race supérieure amena tous les miens dans la tombe...

- Excusez-moi, mais l’Ahnenerbe n’existe plus depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De plus, vous ne faites pas plus de vingt-cinq ans. D'après vous, cette association se serait reformée ?

- Ça, je n’en sais rien... Quant à mon âge… Je l'ignore tout autant. Vingt-cinq ans ? Pourquoi pas. Mais je pourrais aussi bien en avoir cinquante ou cent-vingt… Connaître son réel âge n’est pas donné à tout le monde….

- Que me racontez-vous ? Que vous seriez immortel ?

- Entre nous, je dirais que oui et non. Intemporel serait un mot plus approprié.

- Pardon ? Je dois vous avouer que j'ai un peu de mal à vous suivre....

- Un immortel vit à l’infini, mais sur toute une période. Parallèlement, un intemporel ne vit que par fragments d'Histoire. Il va toujours plus loin dans le temps, mais pas à l'échelle humaine. Bon, revenons au début….

Je m’appelle Rudolf Hernestein, Seconde Classe du treizième régiment, par la suite affilié à un petit groupe censé accompagner des hommes et des scientifiques un peu zélés dans de vieilles catacombes de Berlin. La guerre faisait rage, et nous n’avions plus rien pour nous défendre des rouges et des amerloques. Himmler en personne avait organisé cette petite expédition dont je ne savais pratiquement rien. Tout ce que je devais faire, c'était accompagner des types plus savants les uns que les autres, qui portaient tous des tenues avec écrit en gros « Ahnenerbe » sur le torse. A vrai dire, je ne savais pas ce que c’était à l’époque. Je me disais que cela ne pouvait pas être bien méchant.
Ainsi, nous sommes descendus dans de longs couloirs étroits. La mort pesait sur chacun de nos pas, et les crânes des squelettes parsemant ceux-ci semblaient nous fixer. La limite du rayon de nos lampes-torches se situait à quelques mètres à peine, marquant la frontière entre notre groupe et l'obscurité qui nous entourait. Même si cela aurait effrayé n’importe qui, nous n’avions pas peur, car nous étions armés de mitraillettes et de pistolets. Notre équipe était composée de trois soldats, moi compris, d'un lieutenant et de quatre scientifiques dont le chef expéditeur, qui avait des origines tchétchènes. Il parlait un dialecte inconnu, sûrement était-ce une sorte de code pour que nous ne comprenions pas. Seuls les scientifiques semblaient saisir ses mots, et lui répondaient parfois dans cette même langue.
Là, le chef nous fit signe de nous arrêter, et nous montra un mur qui portait une inscription ressemblant à de l’hébreu. Il nous ordonna alors de le briser avec les pioches que nous transportions. Comme il n’y en avait que deux, ce furent mes deux camarades qui s’y attelèrent pendant que je guettais avec mon lieutenant. Plus les minutes s’égrenaient, et plus le scientifique en chef exaltait. Le mur était maintenant brisé, et avait laissé place à un grand trou noir. Il ordonna à l'un de mes compagnons d’y entrer. Le noir absolu l’y attendait. Ainsi qu’une chute dont nous ne connûmes pas la fin. Je me souviens encore de la stupeur qui nous transperça, le soldat, le lieutenant et moi, tandis que le cri désespéré s’éloignait de plus en plus. Mais les scientifiques s’en fichaient royalement, et décidèrent d’étudier les lieux pour mieux y retourner.
Ils aperçurent alors un étroit rebord qu’il fallait longer, à l'entrée du trou, et y envoyèrent le deuxième soldat. Ce dernier était terrifié, mais ils insistèrent férocement. Tout dépendait de ce qu’il allait entreprendre, cependant. Coincé sous une épée de Damoclès, il se résigna à y aller, tout en prenant soin de ne pas tomber. Lorsqu’il eut avancé à environ trois mètres de l'entrée, ils m’ordonnèrent d’y aller aussi. Je savais que je n’avais pas le choix, et m’y aventurai donc.
Je longeais ainsi le rebord, mes yeux alternant entre le vide, où gisait sûrement mon camarade, et mon autre compagnon, dont je pouvais entendre les battements de cœur de l'endroit où je me tenais. Nous étions donc là, perchés sur cette corniche, alors que le danger pouvait être partout et arriver à n’importe quel moment… Ce qui ne manqua pas.
Je ne saurais pas dire ce qu’il se passa réellement. Seulement un cliquetis, un bruit de brique qui glissait, puis un cri glaçant qui me rappela cruellement ce qu'il s’était passé dix minutes auparavant. Lorsque je tournai la tête, je sus que mes doutes étaient avérés. Mon compagnon n’était plus là, absorbé par le noir profond de ce gouffre. Même s’il s’était résigné à mourir ici, je ne pus m’empêcher d’avoir de la peine pour lui. Mais la réalité revint rapidement à moi. Les scientifiques me hurlaient d’avancer. Et, avec en tête la sombre destinée de mes compagnons, je fermai les yeux, tout en continuant de longer le mur.
Toujours les yeux fermés, je m’interrogeai sur le sol que touchais à présent mon pied gauche. En effet, j’avais fini par trouver l’extrémité du gouffre mortel. J’annonçai ma découverte à l’équipe d’un ton soulagé, qui elle se congratula d’avoir cherché au bon endroit. Ils arrivèrent, en ligne et sans crainte, et nous continuâmes dans un grand couloir bordé de hautes colonnes. Cette sorte d’hébreu était partout. Des signes d’occultisme étaient là aussi. Les scientifiques accéléraient comme si tout cela était banal, tandis que le lieutenant et moi avancions lentement, aberrés, surpris et admiratifs, mais surtout craintifs de ce qui nous attendait là bas. Les colonnes entre lesquelles nous avancions mesuraient au moins cinq mètres, taillées dans la roche et recouvertes de ces gravures aussi étranges qu’effrayantes. Celles-ci semblaient former des espèces de mots, même si je ne pouvais que les imaginer, car je ne connaissais pas d’autres alphabets que le romain. Il y avait aussi des croix d’occultisme, d’autres signes religieux, ainsi que celui d’un triangle mêlé à croix gammée qui avait l’air assez récent…
Tout à coup, un bruit sourd se fit entendre. Le plafond sembla alors trembler, et des morceaux s’en détachèrent. Ils nous tombaient dessus. Les scientifiques coururent vers la sortie opposée. Sans nous poser de questions, nous fîmes de même. Et sans le savoir, cela venait de me sauver la vie. Le plafond semblait maintenant s’écrouler. Les scientifiques étaient déjà arrivés de l'autre côté, comme s’ils savaient ce qui allait arriver, tandis que le lieutenant et moi courions à toute allure, le cœur battant la chamade et la peur guidant notre course. Et, avec soulagement, j’y arrivai. Mais mon lieutenant, un peu moins rapide, était encore trois mètres derrière moi, et glissa. Il rampa au sol, et tendit son bras que j’attrapai. Je commençai à tirer, mais un énorme bloc de pierre se détacha du plafond, et écrasa le pauvre homme, dont il ne resta plus entre mes mains que le bras sanguinolent.
J’étais dans un autre monde. Si la mort de mes deux camarades était horrible, je ne l'avais pas vue, et l'obscurité avait au moins eu le mérite de m'épargner la vision de leurs corps. Mais le sergent, ce que j'avais vu dans ses yeux, c'était la tristesse d’un homme se sachant déjà mort. La tristesse d’un homme qui avait des rêves et une femme. Sa vie avait littéralement été écrasée par des scientifiques qui n’en avaient rien à faire, alors que j’étais là, la bouche grande ouverte, assis sur mes genoux, le reste de bras du lieutenant entre mes mains tremblantes.
Mais ils n’avaient que faire de mes trois compagnons morts pour eux, compagnons qu’ils estimaient dispensables. Ils m’ordonnèrent d’ouvrir la dernière porte. Alors que ceux-ci étaient morts dans d’atroces souffrances, ces scientifiques jubilaient d’avoir trouvé ce qu’il cherchaient. J’avais tellement envie de les envoyer se faire voir... Mais ma curiosité prit le dessus. Qu’y avait-il derrière cette porte qui intéressait tant ces cinglés ? La réponse ne pouvait pas attendre. J’ouvris donc le battant, haletant. C'est alors qu'un bruit insupportable résonna dans ma tête. C’était comme si celle-ci était prise dans un étau. Ma vue devint floue, je chancelai, mais personne ne vint m’aider... La douleur était atroce, et évoluait. D’abord cet étau, puis ce fut comme si on me roulait dessus avec un blindé. Ensuite, j'eus littéralement l’impression qu’on m’arrachait la tête. Je gisais sur le sol, gigotant à demi. Je me sentais mourir. J’étais prêt à rejoindre mes coéquipiers.
Tout à coup, une chose se fit entendre en moi, comme une voix. Mais je fus le seul à l’entendre. C'était la voix rauque d’un vieil allemand avec un accent terrible dont j’ignorais la provenance : 

“Alors ? Ils se fichent de toi ? Ils te jettent comme une serviette trop usagée et inutilisable ? Le sort de tes camarades n’est-il pas insupportable ? Alors qu’ils s’en fichent ? Je suis enclin à t’aider, si tu te débarrasses d’eux. Je t’offre un souhait, mais un seul. Tout ce que tu veux, en un souhait. Une femme ? Ou plutôt un harem ? Une maison, un pays, la terre, la galaxie à toi tout seul ? Des pouvoirs incommensurables ou même, l’éternité ? Un souhait, mais à une condition : tue ces gêneurs. Mais pas de n’importe quelle manière. Je veux que tu sois le plus sadique possible afin que je puisse m’en repaître. Ensuite, j’exaucerai ton voeu”.

Plus surpris que charmé par l'idée, du moins au premier abord, je lui posai des questions, mais n’obtins aucune réponse. Face à cet étrange dilemme, je me mis à réfléchir. C'est alors que des images s’imposèrent à mon esprit ; mes compagnons, leur mort, les scientifiques qui riaient et s’en moquaient. Les images semblaient si claires et si réelles, comme un film en couleurs. C'est ainsi que la vengeance prit le dessus. Mon visage arbora un sourire sadique. Je voulais les voir souffrir comme, non, pire, que mes amis dont ils s’étaient moqués. J’avais ces images en boucle dans ma tête. Puis, je ressentis un incontrôlable sentiment de satisfaction, en imaginant ce que j’allais leur faire. Je n’étais plus moi-même, j’étais un monstre assoiffé de sang, de violence et de vengeance. Je saisis une vieille tige d’acier qui traînait par là. Et je me dirigeai vers mes futures victimes. Pour ne pas vous choquer, docteur, je ne vous dirai pas ce qu’il s’est passé. Mais, sachez une chose, le sang et son odeur emplissaient la salle. La tige, qui était censée être en acier, était pliée. L’effroi était certes dessiné sur leur visage, mais mes expériences les avaient rendus méconnaissables… Ironique pour des scientifiques, n’est-ce pas ?

Mais revenons plutôt à notre histoire.
Ainsi, lorsque le massacre fut fini, lorsque tout fut terminé, je pus enfin hurler mon dû : l’éternité.
C'est alors que je me réveillai, sans me souvenir m’être endormi. Je n’étais plus dans ce couloir humide et froid. Mais dans une chambre, à Berlin… Une chambre vide. Pétri d'incompréhension, je m'aventurai dans la rue en contrebas, et errai dans la ville. Alors que je marchais, les heures avaient beau passer, Berlin semblait complètement vide, comme amputée de ses habitants. Un vacarme assourdissant se fit alors entendre. Des explosions et des cris. Des coups de feu. En m'orientant dans cette direction, j’aperçus le drapeau soviétique flotter sur le Reichstag. Sachant ainsi la guerre perdue, j’arrachai le blason sur ma manche pour ne pas me faire tuer. Mais il était déjà trop tard; des russes venaient d'apparaître de derrière moi, prêts à m’éliminer. Je fermai les yeux. Et à partir de ce moment, tout est flou… J’ai vu des moment entremêlés ; des centaines, tous à des périodes différentes. Un président assassiné en voiture dans une ville avec de hautes constructions, et dans cette même ville,  j’ai vu des tours s’effondrer, des terroristes tirer avec des armes automatiques sur des civils... J'ai vu des atrocités, des choses cruelles, et surtout des morts…. J’ai vu tant de choses, et toujours de la même manière : j’arrive, j’attends, je vois, je disparais et ça recommence. J’ai le poids du temps sur les épaules, alors que théoriquement je n’ai que la vingtaine… Maintenant, savez-vous ce qu’est la différence entre immortel et intemporel, docteur ? 

- Mais qu’avez-vous donc souhaité, pour en arriver là ?

- J’ai tout simplement dis : " Je veux vivre à jamais pour voir les grands moments de l’humanité à venir ". Il m'a pris au mot près. Cela m'a permis d'apprendre deux choses, docteur. Premièrement, il faut toujours réfléchir à ce que l’on dit ou fait. Deuxièmement, j’ai appris que ce que l’humanité pouvait faire de plus important était souvent le pire… Au revoir, docteur, merci de m’avoir écouté. Je suis désolé, je n’ai pas un seul Reichsmark à vous donner. En espérant qu'aujourd’hui, cela ne sera pas trop grave. Adieu docteur, et j’espère sincèrement, pour vous, ne plus vous rencontrer. »



Auteur : Abunter

3 commentaires:

  1. C'est assez triste et philosophique, mais je trouve le texte intéressant. :)

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  2. L'idée est intéressante, mais le texte est un peu fouilli j'ai l'impression. Y'a encore quelques fautes, aussi, de frappe et de grammaire.
    Allez, la Waffe !

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  3. Su coup je comprends pas, qui est ce docteur??

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