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La porte à laquelle la Mort ne toque plus


Temps approximatif de lecture : 3 minutes. 

Que l’effervescence habituelle d’un saloon peut être agréable ! Les femmes dansent et jacassent, les hommes, quant à eux, boivent et jouent aux cartes. Les paroles, les rires, les cris auxquels s’ajoutent les sons du piano créent un brouhaha incroyablement chaleureux et convivial.

Mais ce jour-là, le vacarme assourdissant du saloon O’Bryan fut rompu l’espace de quelques secondes, lorsque Klang en passa les portes battantes. Un silence austère et oppressant ne tarda pas à s’installer, et hommes comme femmes baissèrent les yeux devant ce géant de deux mètres. 

Vous l’aurez compris, Klang était un homme anormalement imposant. Cet effet de grandeur était d’ailleurs amplifié par un manteau de cocher beige dont le bas semblait effleurer le sol poussiéreux de l’établissement. Comme le laissaient paraître les deux colts soigneusement rangés dans sa ceinture, Klang était un homme dangereux donc logiquement craint à Edentown : et il adorait ça. Il aimait particulièrement voir les autres détourner le regard en sa présence, ou bien les regarder céder au moindre de ses caprices.

Klang était en effet le tueur à gage le plus célèbre d’Edentown, de fait, absolument personne ne pouvait ignorer son existence.

Le silence dans le saloon était tel que l’on pouvait maintenant entendre les cafards courir sous le plancher. Le colosse traversa la pièce à pas d’éléphants, non sans faire trembler le mobilier, en plus de quelques âmes. Deux fermiers apeurés abandonnèrent leur table afin de laisser Klang s’y installer.

« On dit que la Mort ne toque plus à sa porte », soufflaient quelques murmures imperceptibles du côté du bar.

Ces derniers n’avaient pas tort, car le tueur à gage faisait l’objet d’une étrange légende.

On disait que, plus jeune, il avait survécu à la noyade et qu’il avait gagné de cette manière le respect de la Mort. Cette dernière aurait alors conclu un marché avec lui : en l’échange des services de Klang, qui vouerait sa vie à lui envoyer des âmes, elle ne viendrait plus toquer à sa porte. La carrière de tueur à gage s’était alors imposée d’elle-même.

Pourtant, Klang n’était pas réputé pour sa précision. En revanche, sa ténacité, elle, était légendaire. En fait, des dizaines de tombes portaient déjà son nom, et autant de ses cadavres reposaient à l'intérieur.

Mais étrangement, il revenait toujours, et personne n’avait jamais su comment. Ceux qui parvenaient à abattre l’un de ses corps voyaient fatalement Klang revenir à la vie, et ce inlassablement : la Mort avait définitivement cessé de toquer à sa porte.

Au total, des centaines d’habitants d’Edentown étaient tombés sous ses balles.

Et si le géant pouvait parfois paraître rustre, cela ne signifiait pas pour autant qu’il était stupide. Au contraire, Klang était un malin qui, malgré ses pouvoirs surnaturels, était capable d’identifier un potentiel danger en un rien de temps.

Et un danger, il y en avait un. Son instinct ne lui présageait rien de bon : il avait le sentiment que sa vie allait bientôt basculer.

La musique reprit à la seconde où un homme élégamment habillé et affublé d’un chapeau haut-de-forme entra dans le saloon.

« Un homme des quartiers huppés. », pensa le colosse.

Cela l’inquiétait. Paradoxal, n’est-ce pas ? Après tout, il aurait très bien pu briser cette nuque bourgeoise en deux temps trois mouvements. Mais Klang avait compris. Il avait compris qu’il y avait une incohérence dans cette scène, qu’il était improbable qu’un riche se rende dans un saloon aussi miteux, et que, plus que tout, l’arrivée de cet étranger n’aurait jamais dû éclipser le silence maintenant durablement installé. Il y avait une faille, une déchirure dans la réalité.

Klang savait que quelque chose ne tournait pas rond. Aucun des autres clients du saloon n’avait posé son regard sur le mystérieux homme, qui semblait invisible à leurs yeux.

L’étranger s’étant accoudé au bar, il faisait dos à Klang. Celui-ci en profita pour se lever et partir de cet endroit, qu’il commençait à penser maudit. En vain, car à peine fut-il debout que l’homme se retourna brusquement, et le regarda droit dans les yeux.

C’était trop tard.

À travers le regard de l'étranger, Klang vit une partie de son propre avenir.

Il peina à se reconnaître au début, mais c’était bien Klang, ce vieillard édenté et à la peau sur les os, entièrement nu et en cage, laissé à la vue des passants. Il se voyait incapable d’effectuer le moindre mouvement, et pour cause, il avait désormais plus de mille ans. Seules les pulsions de son cœur indiquaient qu’il était encore vivant, même s'il laissait de temps à autre échapper un gémissement de douleur.

Mais ce n’était pas tout. Klang avait assisté, le temps de cette vision de quelques secondes, à toutes les pertes motrices, à tous les sévices qu’il allait endurer durant le prochain millier d’années. Tous ces passages à tabac, ces viols, ces humiliations. Le vieillard qu’il deviendrait ne susciterait aucune pitié.

Suite à cette vision, le colosse se mit à genoux et supplia l’étranger de lui épargner un tel destin.

« Mais mon cher Klang, tu as si bien tué que la Mort ne compte plus jamais toquer à ta porte. » lui répondit en souriant le diable.  

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1 commentaire:

  1. Au début , je n'étais pas sur d’apprécier le texte, mais la fin est super ! Vraiment génial cette douce ironie !

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