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Le démon, Partie 2 : Le covoiturage

« Est-ce que tu m'entends, humain ? »
 
Cette voix commençait à sacrément m'énerver. J'avais juste envie de me reposer pendant le trajet en direction de Strasbourg, surtout en sachant que je devais prendre le relais après Paris. Mais ce truc en avait rien à faire de ce que je voulais, il continuait d'essayer de me parler et m'empêchait carrément de dormir à certains moments. 
 
« Mais ferme ta gueule ! m'écriai-je avec énervement, faisant sursauter Kévin à côté de moi.

Mais j'ai rien dit bordel, me répondit-il justement, et arrête d'être aussi violent avec moi. T'es comme ça depuis plusieurs jours, et tu sais bien que j'aime pas ça. »
 
Je tournai la tête en direction de mon pote, qui conduisait depuis Pleyben et qui continuait de regarder la route, tout en me parlant. On venait de dépasser le Mans et on s'était engagés sur l'A11, toujours avec notre Saxo bleue qui nous suivait depuis plusieurs années déjà. J'étais presque surpris qu'il réagisse à mon injonction, vu qu'on ne se parlait plus beaucoup depuis ce qu'il m’avait dit après cette nuit dans le bois. Mais j'ai préféré ne rien laisser paraître et regarder par la fenêtre passager en soupirant.

« Ce n'est pas une façon de s'adresser à un être supérieur, me répondit la voix un peu tardivement, non sans un ton encore plus sévère que les autres fois. Tu n'es qu'un réceptacle à ma grandeur, tu devrais m'obéir ! »
 
Bordel. Ce qu'il était lourd à me répéter ce genre de choses en permanence. Et, tu es mon enveloppe charnelle par-ci, et tu es mon élu par-là, et tu devrais créer un culte, et tu ne devrais pas dormir maintenant, et tu devrais m'écouter... On voit que ce truc n’a pas connu ma mère. Au moins elle, elle savait être plus persuasive, et je sais de quoi je parle. Lui me rappelait un peu mes professeurs de collège et de lycée, qui pensaient pouvoir me faire participer à leurs cours. Ah, la belle époque où j'avais rencontré mes potes et où on s'était penchés sur le paranormal...
 
« Bon, on va en parler ou pas ? », demanda Kévin, le regard toujours fixé sur la route. 
 
Je tournai la tête presque instantanément : 
 
« Et tu veux que je te dise quoi, putain ? Il y a six jours, on a tenté d'invoquer une saloperie avec une sorte de descendante de druide low-cost, ça a marché, elle est morte, et j'ai un putain de démon dans ma tête depuis. Mais, dès que je t'en parle, tu me sors d'aller consulter. Tu veux que je te dise quoi de plus ? Que je déconne et que j'ai juste envie de t'emmerder ? »
 
Un léger silence s'installa juste après cette phrase. Même ledit démon avait cessé de parler, pour une fois. Bon, oui, j'étais énervé, et non, je n’avais pas besoin de lui reprocher son comportement. On avait été à l'hôpital après cet incident, et il s'était avéré que j'avais une belle commotion suite à mon évanouissement. J'étais tombé comme une masse sur une pierre, donc c'était tout à fait normal que Kévin s'inquiète de ma santé. Surtout si j'entendais une voix dans ma tête. Mais je savais que cette voix n’était pas liée à ma blessure. Elle me parlait de trucs que je ne connaissais pas et me racontait la vie des gens que je croisais dans la rue. C’était quand même un peu plus qu'un problème psychique.

« Alors, si je peux me permettre, je ne suis pas un simple démon inférieur. Je suis Nyarlathothep, le Chaos Rampant, l'Âme, le Coeur et le Messager des Autres Dieux, l'Entité aux 1000 Avatars, le Phara...
 
Oh toi, tu serais Mimi la petite souris, j'en aurais tout autant rien à foutre de ce que tu me dis ! répondis-je avec lassitude.
 
Bon, admettons, soupira Kévin. Dans ce cas, si tu as un démon qui te parle, il doit avoir des pouvoirs ou un truc du genre qui pourrait lui permettre de prouver qu'il est là, non ? Allez, dis-moi un truc sur moi. N'importe quoi. »
 
Ah bah. C'est pas comme si on se connaissait depuis douze ans avec Kévin, et même en admettant que ce Nyarlathotep réponde, il faudrait que je sache quelle information je ne connaissais pas déjà. J'étais pas rendu. Et puis, c'est pas comme si on avait déjà tout partagé l'un sur l'autre, j'étais même présent lors de sa première fois. Bon, lui ne s'en souvient pas tant il était torché.
 
Kévin me regarda du coin de l’œil, comme s'il me comprenait dans mon silence et enchaîna : « Tiens, combien j'ai de doigts là ? », en mettant sa main gauche dans son dos.
 
« Humain, je n'ai pas à prouver ma toute-puissance à d'autres personnes que toi. Je ne m'abaisserai pas à ce jeu idiot », répondit Nyarlathotep avec arrogance. 
 
Et merde.
 
« Mon pouvoir est incommensurable, cède à mes requêtes et il pourrait être tien. Obéis-moi, hum...»
Non. Là, je te demande de répondre à la question de mon pote. Si t'y réponds pas, je vais m'énerver. »
 
Non mais il se prenait pour qui là, ce démon de mes deux ? C'était quand même encore moi qui faisait la loi dans ma tête !
 
« Je ne répondrai pas, tu n'as aucun pouvoir sur moi, répondit Nyarlathotep.
 
Non mais t'es sérieux, là ? Tu me dis que t'es un dieu et là tu réponds même pas à une question aussi simple ? Mais comment veux-tu que qui que ce soit te prenne au sérieux, Niarlotathep ? » 
 
Kévin, qui suivait le dialogue à moitié, commença à rigoler. Et pendant qu'il riait et que la voix dans ma tête continuait à faire sa tête de con, il répondit : 
 
« Mais il est pas capable de voir que j'ai trois doigts, ton pote ?
 
AH NON ! IL EN AVAIT QUATRE ! », hurla Nyarlathotep en réponse, toujours dans ma tête.
 
Oh, j'étais clairement pas rendu. Combien de kilomètres avant Paris ? Quatre-vingts ? C'était trop long... On devait même aller acheter de l'essence, vu qu'on avait perdu notre bidon récemment. Franchement, cette histoire commençait à me désespérer à un point rarement atteint dans mon existence.
 
« Alors, si tu continues à hurler, je vais me mettre à chanter. Et crois-moi, le démon, tu viens peut-être des Enfers, mais moi je connais des tortures que tu n’as jamais expérimentées ! » 
 
Et alors que je pensais avoir la paix, celui-ci me nargua d'un : 
 
« Mon statut m'empêche de ressentir la souffrance, ALORS CHÂTIE CE BLASPHÉMATEUR.
 
Alors, comme ça, il te crie dessus ? Ou c'est juste une excuse pour éviter de me répondre ? », dit Kévin, avec un peu d'énervement.
 
Sérieusement, ils voulaient la guerre ? Ils allaient l'avoir. Putain, faut pas m'énerver comme ça.
 
« We're no strangers to love... You know the rules and so do I... A full commitment's what’s I'm thinking of... You wouldn't get this from any other guy... »

Un silence s'était installé pendant que je débutais la chanson maudite. Et, alors que j'allais entamer les paroles fatidiques, Kévin me coupa :
 
« D'accord, d'accord, j'ai compris. Tu veux pas un peu de vraie musique plutôt ? »
 
Tandis que je hochais la tête avec un large sourire, et que la voix dans ma tête continuait de rester silencieuse, mon pote tourna le bouton de fréquence de la radio pour l’allumer. Et, après plusieurs minutes d'essais infructueux, celui-ci se souvint avoir abîmé son antenne en tentant de la changer quelques mois auparavant. Par dépit, il stoppa sa recherche sur un bruit blanc assez insupportable.
 
« Et donc, il voyait pas que j'avais trois doigts ?, reprit-il de plus belle.
 
CET HÉRÉTIQUE CONTINUE DE MENTIR ! », hurla de nouveau Nyarlathotep. 
Néanmoins cette fois, quelque chose était différent. La voix paraissait moins nette, comme si quelque chose la brouillait. J'étais en train de réfléchir à ce qui pouvait provoquer cette impression, quand je remarquai que Kévin n'avait plus les yeux fixés sur la route comme depuis le début du trajet, mais qu'il me regardait avec de grands yeux, le teint un peu livide. Et alors que la voiture commençait à sortir de la route, réveillant le pilote de sa torpeur, je compris d'où venait le malaise.

Cette fois, il avait parlé depuis la radio. 

Texte de Daemoniack

8 commentaires:

  1. Où est la partie 1 de cette histoire?

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    1. Elle est ici avec son invocation : http://necronomorial.blogspot.com/2019/03/le-demon-partie-1-lappel-satan.html?m=1 !

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  2. J’aime beaucoup cette série, on a des thèmes récurrents mais vus autrement.

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  3. J'adore !!! A quand la suite ???

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  4. Ca me fait un peux penser a une serie netflix avec une princesse et son démon avec l'elfe

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    1. Désenchanté c’est plus humoristique, là c’est drôle mais a plus l’intention de faire peur, réfléchir ou nous mettre mal à l’aise avec du paranormal, sinon un gros bravo à l’auteur continue comme ca

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  5. Vivement la suite ! Curieux de voir comment ca va se dérouler haha

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  6. Une comédie horrifique, ça change et c'est sympathique à lire.

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