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La
soirée était sympa, pas une de celles qui changent une vie, mais une
qui te détend et te fait oublier les tracas de la vie quotidienne.
Quelques verres et quelques bons amis, saupoudrés de bonnes rencontres.
Enfin, l’unique hic était le retour. David habitait loin, au moins une
heure de marche de la fête et pas de voitures. Pas le choix, il fallait
prendre son courage à deux mains et utiliser ses jambes. La nuit était
douce, caressée par un léger vent frais contrastant avec la pesante
chaleur estivale. Le premier kilomètre ne posa pas de problème, il fut
même amusant, car observer les gens ivres faire n’importe quoi est à
mourir. Sachant que le marcheur n’était pas des plus sobres non plus.
Une fois le centre-ville traversé, l’homme prit un chemin campagnard. En
effet, sa résidence est était excentrée par rapport à la cité. Une
route en terre taillée à travers champs et forêts. Le trajet devint tout
de suite moins divertissant lorsque son téléphone s’éteignit , et que
ses écouteurs ne purent plus diffuser Tracy Chapman (« Fast car »
pour les plus curieux). Le jeune adulte se sentit alors soudainement très seul. Il continua néanmoins sans rien laisser transparaître, comme
si quelqu'un pouvait le juger. Le torse bombé et le pas rapide, voilà
que la forêt se déployait tout autour en cachant la lumière lunaire. Une
myriade de bruits le percuta au fur et à mesure de son avancée, mais le
fêtard tenta ne pas y prêter attention en pensant à son lit douillet ou
aux vidéos YouTube qu’il regarderait une fois chez lui. Les crissements
se firent plus fort, et s’approchaient presque d’un râlement. Le genre de ceux que
font les vieux quand ils voient des garnements sur leurs pelouses. En
bien plus agressif, plus menaçant.
«
Je me fais des films, c’est la nuit et je deviens parano », se dit-il, appliquant
donc à la lettre les leçons de Coué. Il jeta tout de même de furtifs
coups d’œil à droite et à gauche. Les arbres paraissaient déformés et
absurdement courbés, prenant des angles impossibles, le ciel si obscurci
par les branches tordues de ces derniers qu’aucune étoile ne parvenait à
percer les végétaux opaques. Une sensation désagréable s’empara de
l’échine de l’étudiant, similaire à un souffle gelé. Il se mit, en
conséquence, à trottiner à la manière d’un esclave accélérant par
crainte du fouet. Il avait un peu honte, au fond, car il s’assimilait à
un peureux. Le bruit des géants de bois se faisait de plus en plus
constant, sans s’amplifier, mais presque continu. Ils ont bougé, ils
s’avancent ! Le jeune homme, aux allures d’enfant tant sa peur
croissait, pouvait le jurer. Il courut autant que ses poumons le lui
permettaient, malheureusement la sylve semblait infini. Puis trébucha
sur une racine et s’écrasa sur la terre battue. La douleur était
puissante, sa cuisse très douloureuse, pourtant, c’est la disparition du
chemin qui le paniqua. Le pauvre était entouré par la cime, plus de
route. Alors, il hurla et essaya de rallumer en vain son cellulaire.
Puis il s’effondra à genoux, son esprit essayant de donner un sens à la
situation. Quelques minutes après, le jeune adulte se leva et erra,
craintif, dans le labyrinthe de feuilles et d’écorces. À plusieurs
reprise, ses pieds s'embourbèrent dans des racines. Ces foutus arbres
voulaient sa peau, il en était certain. Les éviter se révéla tâche
impossible, et le gaillard devait parfois prendre appui sur ceux-ci afin
de surmonter une butte ou autre. Chaque fois, sa main finissait
écharnée. Chaque fois, un crissement s’ensuivait, similaire à un millier
de ricanements lointains.
Terrorisé,
fatigué et au bord du désespoir David vit au loin une petite lumière et
accourut alors en sa direction. Un vieillard à la barbe touffue,
portant un costume bon marché rapiécé et un chapeau de mafieux, jouait
aux cartes sur une table ancienne et usée, assis sur un tronc brisé,
éclairé grâce à une lampe à huile.
« Qui êtes vous ? », lança-t-il au joueur, méfiant.
L’étranger
lui distribua une main en guise de réponse. Le jeune adulte l’aurait
bien secoué pour le faire réagir, mais tout son corps hurlait que
c’était une mauvaise idée.
« Je
te conseille de te dépêcher, lorsque toute l’huile aura brûlé, tu seras
à nouveau livré à toi-même. »
Sa voix était rauque, mais bizarrement chaleureuse.
Sa voix était rauque, mais bizarrement chaleureuse.
« Vous allez m’aider ? » Un brin d’espoir surgit...
« Non, je joue aux cartes. » Et disparut aussi vite.
«
Qu’est-ce qui se passe, où on est ? », demanda-t-il en s’asseyant sur
une souche en face de la table tout en prenant le carton.
« T’es la Big Blind, tu commences à miser ». La voix muta pour devenir rauque, monotone. Blasée serait le mot juste.
«
Je n’ai pas d’argent liquide, mais j’ai mon portable... ». Le jeune
homme se demanda bien pourquoi il jouait. Sûrement par crainte d’être à
nouveau seul.
« Mieux que rien. Moi, je mise des morceaux de plan de l’endroit. Je crois qu’il n’y a rien de plus précieux. »
La
partie s’engagea mal pour notre ami. Un trois et un huit de couleurs
différentes. Que des têtes qui sortent. Une dame, un roi, un dix et une
misérable paire de deux. Le Texas Holdem est vraiment un jeu de con !
L’exercice lui fit oublier sa peur et il remarqua ainsi les cartes
discrètement glissées dans la manche de son adversaire.
« Perdu, mon grand. Ton joujou est à moi, ricana le tricheur.
— Je préfère mélanger pour la prochaine, grommela le garçon en fixant les manches coupables.
— Comme tu veux, rétorqua le joueur d’un autre temps, tout en s’esclaffant. L’unique chose qui compte, c’est de se divertir.
— Bordel, où on est et qui êtes-vous ?
— Un simple marchand, j’échange diverses choses et services contre une
juste rétribution. Et parfois, je parie, comme aujourd’hui. Maintenant
mélange et fais silence. »
Ce
que fit David, terrorisé par ce type. Le mélange fut rude et le set
tomba à plusieurs reprises. Plus son voisin paraissait exaspéré, plus la
lampe vacillait jusqu’à ne presque plus rien éclairer. Sitôt les
grincements des branches reprenaient.
« J’ai fini, j’ai fini ! hurla-t-il sous le coup de la frayeur, avant de distribuer les mains.
— J’ai une veine de pendu, petit, prépare toi à perdre tes bottes.
— Nous verrons », marmonna le jeune homme, tout tremblotant. Les cartes
sortirent les unes après les autres : d’abord, un as de pique, puis un
valet de trèfle, un dix de pique, et un autre as.
« Brelan d’as, ah ah. Et toi, l’écolier ?
— Pair de valets », répondit-il d’un ton plaintif.
Les
parties s’enchaînèrent et les défaites également. Si bien qu’il ne
restait plus que ses vêtements au pauvre malheureux, et encore, ses
chaussures étaient perdues aussi.
« Il ne reste plus que tes frusques, prêt à miser ?
— Tu ne veux pas autre chose, sans eux, je risque l’hypothermie !
— Peut-être une chose, oui, ton âme crasseuse pourrait le faire. » Le ton
était similaire à une déglutition. L’adolescent prit une grande
inspiration, bomba le torse et lui cracha avec le même dégoût.
« Si tu fais tapis.
— Vendu, je suppose que tu souhaites encore mélanger ? »
En
effet, l’étudiant mélangea. Fort, rapidement et fit plusieurs tas qu’il
battait aussi. Cela dura quelques minutes, l’adversaire soupira, se
plaint et commença à jouer avec ses bagues immondes en fer rouillées.
« T’es la big, à toi de révéler. » Le malin afficha son sourire édenté en guise de réponse.
Sur la table, il y avait une dame et un dix de cœur, un huit de pique, une dame de trèfle et un valet de cœur.
« Pour toi, c’est la fin. Carré de dame, petit.
— Quinte flush royale, répondit narquoisement le gamin, qui n’en avait plus du tout l’air, en montrant son as et son roi.
— Tu as triché, c’est impossible ! C’est impossible ! hurla le perdant.
— Je vais prendre mes gains.
— Tu t’es joué de moi, ordure ! Malhonnête ! Ça n’a rien de divertissant !.
— Je vais prendre la lampe aussi, bon vent. » Rien de meilleur que
l’arroseur arrosé. Ce n’était pas la première fois que David trichait au
poker, et ses expériences lui avaient appris à toujours bien préparer son
coup.
Les
morceaux de plan, une fois assemblés, donnaient un itinéraire très
clair vers une croix rouge peinte. La sortie ! Il est ardu de se repérer
dans une forêt dense, mais l’éclairage parvenait à repousser la cime et
notre héros avait toujours eu un excellent sens de l’orientation.
Malgré la sécurité relative qu’offrait la lumière, les grincements
menaçants continuaient tout autour. Il parvenait presque à discerner des
mots parmi eux : des insultes. Tels des serpents, les racines se
resserraient hors de portée de la lumière. Quand le bougre avançait, des
crissements de douleurs émanaient du sol et ces dernières se
raidissaient. Pourtant, il continua sa route sans tressaillir grâce à
l’espoir que représentait une issue. Au bout d’une dizaine
d’interminables minutes, l’homme entrevit les rayons de la Lune et s’y
précipita donc. Cependant, ce n’était pas la sortie, mais une immense
clairière. De l’autre côté, se tenait le vieillard chapeauté.
«
Qu’est-ce que c’est que ça ? Ce n’est pas ce que je voulais ! », cria
David en se dirigeant vers lui afin d’obtenir des explications et la
bonne route. Arrivé à mi chemin, un lourd grondement secoua la terre et
le fit trébucher.
« Je n’ai jamais dit que cette carte te mènerait chez toi », pouffa le démon, en fumant sa cigarette.
La
clairière se transforma en un gargantuesque visage humain fait
d’herbes, de ronces et de buttes. Les yeux n’étaient que boue animée et
sordide fixant le jeune homme. Cette face était terrifiante, celle d’un
être en colère et sans pitié. Similaire à un assassin haineux et
déterminé à sa besogne.
Il courut
vers les arbres proches, mais une gigantesque fente faisant office de
bouche s’ouvrit sous ses pieds et l’engloutit. Sous les rires
frénétiques et aigus du joueur de poker.
Je ne suis pas sur d'avoir compris. Si quelqu'un pouvais m'éclairer
RépondreSupprimerDavid représente le français moyen.
SupprimerLe viel homme représente Macron.
La forêt représente la situation actuel en France.
La tricherie de David représente les gilets jaunes.
L'analyse dans sa plus grande finesse
SupprimerAhahahah alors là anonyme de 20:30, tu as gagné tout mon respect.
SupprimerTexte original mais… je trouve que l’usage excessif du langage soutenu le rend (surtout la première partie) très difficile à lire, surtout qu’il est souvent mal employé…
RépondreSupprimerPar exemple : « ses pieds s’embourbèrent dans des racines » ne veut rien dire, vu que « s’embourber » désigne le fait de s’enfoncer dans un sol mou, là ce serait plutôt s’enchevêtrer.
Ou bien « une sensation désagréable s’empara de l’échine » est incorrect, on dit « parcourut l’échine ».
Là on a l’impression que l’auteur a fait le pari de caser un maximum de mots et de tournures de phrases bien compliquées, mais au final il y en a TELLEMENT qu’au lieu d’enrichir le texte ça l’alourdit énormément.
Assez d'accord avec toi. Sans vouloir être péjoratif, on dirait le genre de texte qu'un ado avec un niveau de langue au dessus de la moyenne pourrait écrire : c'est intéressant et original, mais ça part tellement dans des envolées littéraires que ça échappe même au contrôle de l'auteur, au point de ne plus faire sens.
SupprimerCe n'est pas un mauvais texte pour autant, loin de là, mais c'est dommage.
Ça ne dérange que vous mes pauvres amis.
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