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Confessions de l'étrange : La tour de l'hiver morbide

Un homme entra dans mon bureau. Sourire aux lèvres, l'air fier et heureux. Étant psychologue, cela me surprit, car cela n'arrivait pour ainsi dire jamais. Après un vague "bonjour", il demanda la permission de s'asseoir, que je lui accordai non sans un haussement de sourcil. Il s'exécuta et posa son chapeau melon sur la table, laissant entrevoir son crâne chauve.

Sans me départir de mon air suspicieux, je lui demandai alors :

« Puis-je savoir ce qui vous met de si bonne humeur... Monsieur Jasper ?

— Je ne m'appelle pas Jasper, mais M. Dujoli. Quant à ce qui me met de si bonne humeur, ce sont ma chance et ma longévité.

— Excusez-moi, vous êtes sans doute nouveau, et ce ne sont pas les patients qui manquent, ici. À vrai dire, je ne pensais même pas vous voir. Mais pourquoi... ? »

Mais il ne me laissa pas finir. D'un ton enjoué, il me coupa :

« Laissez-moi plutôt vous raconter une histoire. Il y a bien des endroits méconnus des hommes en ce monde... Aussi intéressants que dangereux. On peut penser aux profondes et mystérieuses abysses, ou à l'espace froid et silencieux... Mais il existe sur la terre ferme des endroits où l'homme ne pose les pieds que rarement, et n'en revient qu'encore plus rarement. Et c'est ce que l'expédition Pôle T3.5 aspirait à faire, en lançant une expédition en Antarctique, à la recherche de l'un de ces endroits perdus de toutes les cartes. Mais l'endroit était et reste dangereux. Et c'est sans surprise pour moi que ces gentilshommes ne sont pas revenus. De plus, nous vivons une époque bizarre, puisque pour les sauver, des personnes ont décidé d'y envoyer une autre délégation, les mettant eux aussi en danger. L'humanité est devenue bien stupide, au fil des millénaires, pour envoyer de pauvres types mourir d'une façon... »

Il se retint de dire un mot, et poursuivit :

« ...étrange.

« Lors de l'expédition de sauvetage, il y avait quatre hommes. Comme je ne les connais que d'apparence, et par commodité, nous allons les nommer. Il y avait Tom, un chef d'équipe qui croyait, naïvement, qu'il pourrait tous les sauver. Paul, une masse de muscles dont on disait qu'il pourrait tuer un sanglier à mains nues, ce qu'il avait déjà dû faire pendant des parties de chasses, et qui était parfois sujet à des accès de violences non justifiés. Et enfin, Édouard, un brillant chercheur et archéologue, mais trop terre à terre. Bien, l'histoire peut commencer. »

Légèrement perturbé, je lui fis alors remarquer qu'il avait mentionné quatre hommes.

« Oh! vous savez, dit-il en arborant un large et terrifiant sourire carnassier qui releva sa longue moustache effilée, je n'aime pas les happy end... et les bons vivants.

« Bon, reprenons. Après un jour et demi de préparation avec le meilleur matériel, à la pointe de la technologie, ils décidèrent d'y aller. L'Antarctique était froid, dangereux et atrocement silencieux. Une large plaine blanche qu'ils sillonnaient dans un vieux chasse-neige. Mais la « malédiction » qui hantait le lieu n'était jamais loin. D'abord de simples flocons. Puis, un peu de vent. Et pour finir, un blizzard glacial qui faisait même givrer l'intérieur du pauvre véhicule. Les quatre aventuriers se savaient piégés dans ce froid épais et mortel. Mais Édouard, semblant distinguer quelque chose au travers du rideau glacial, pointa quelque chose au loin. Ses camarades tournèrent la tête dans cette direction, et distinguèrent une faible lumière qui brillait au loin. Malgré le blizzard qui leur barrait la route, tous se mirent d'accord pour y aller, afin de « potentiellement survivre ». Ils sortirent du véhicule, et affrontèrent ce froid qui brûlait leur chair. Parfois, Tom, qui menait le convoi, hurlait pour savoir s'ils étaient là, mais seul le vent glacial lui répondait. Il avait beau les chercher du regard, il ne voyait que cet épais voile blanc, et cette lueur au loin. Alors, il poursuivait son chemin, marchant toujours tout droit, avec un seul objectif en tête : la survie avant tout. La neige lui arrivait jusqu'aux genoux, et ses mains lui semblaient de plus en plus étrangères à mesure qu'il progressait. Ses forces le quittaient peu à peu. Mais il avançait encore et toujours. Jusqu'à ce que, finalement, il y arrive.

« C'était une immense tour carré, qui avoisinait les quatre mètres de côté, et dont il n'était pour l'instant pas possible de définir la hauteur. Il scruta le haut de cette tour d'un bois usé par le froid et le temps, et constata que la lueur provenait d'une petite fenêtre, haut perchée sur la façade. Il fut également surpris de voir des portes vitrées à la même intervalle de hauteur, dont filtrait aussi une petite lumière orangée. Cette tour lui faisait ressentir une peur irrationnelle, et il ignorait pourquoi. Était-ce parce qu'elle n'avait rien à faire ici, ou était-ce simplement sa grandeur irréaliste qui la faisait s'étendre jusqu'à perte de vue dans le ciel voilé par le blizzard ? Avisant la porte d'entrée, il décida de l'ouvrir. La folie ? La curiosité ? Ou simplement le besoin instinctif d'y être soi-disant en sécurité ? Il poussa le battant, qui s'ouvrit avec un grincement. Tom s'avança dans l'entrée, et referma la porte derrière lui. Il se trouvait sur le seuil d'une petite pièce éclairée par une vielle ampoule couverte de poussière. Au centre de celle-ci, une table décrépie tenait courageusement debout, table autour de laquelle ses deux compagnons Édouard et Paul étaient installés. Lorsque leur regard se croisèrent, la joie donna lieu à des embrassades. Mais leur sourire se transforma vite en une moue de tristesse lorsque Tom demanda où était leur dernier ami. Tandis que Paul essayait de trouver les mots, Édouard lui épargna cette peine : « Il est sans doute mort. Ce serait suicidaire d'aller le chercher. » Mais malgré tout, Tom voulut aussitôt y retourner. Cependant, Paul le retint, secouant la tête avec résignation. Tom, peu fier d'avoir perdu l'un de ses hommes, s'adossa alors contre un mur. »

Il me regarda droit dans les yeux, et son étrange sourire revint.

« Vous voyez bien que le quatrième membre ne servait à rien, et qu'il n'y aura de toute façon pas de happy end. Bref, revenons à l'histoire.

« Tandis que Paul tentait de rassurer Tom tant bien que mal, Édouard prospectait dans cette pièce étrange, située à l'intérieur d'une tour qui l'était d'autant plus. En regardant les vieilles planches qui composaient le plancher, il déduisit que la construction devait avoir un âge très avancé, heureusement, le froid les avait maintenues ensemble et dans un assez bon état. Son regard se tourna alors vers la petite table rectangulaire et très rustique, dont le temps semblait avoir eu raison, s'il en jugeait par la fragilité apparente du meuble. Poursuivant son « tour du propriétaire », Édouard leva la tête vers l'ampoule qui luisait comme à son premier jour. Il eut beau regarder sous tous les angles, il ne vit ni câble, ni fils électrique. Il n'y avait personne d'autre qu'eux, ici. Qui avait allumé cette lumière, et pourquoi ? Il ne le savait pas. Mais à vrai dire, c'était le cadet de ses soucis. Il se dirigea alors vers la fenêtre.

« Paul, après plusieurs tentatives infructueuses de consoler son ami, colla son oreille contre la porte. Après une dizaine de secondes, il s'en détacha, et se tourna vers ses camarades, avant d'annoncer que le blizzard semblait enfin s'être arrêté. Il posa alors sa main sur la poignée du battant, et signifia à ses deux amis qu'il valait peut-être mieux aller vérifier si leur comparse était en vie, maintenant que la tempête s'était arrêtée. Mais c'est maintenant que l'histoire commence à être intéressante. Paul appuya donc sur la poignée et poussa sur le battant. Mais la porte resta close. Il avait beau pousser, appuyer sur la poignée de toutes ses forces, rien n'y faisait. La porte résistait de façon anormale, comme si quelqu'un la poussait de l'autre côté. Il entreprit alors de l'enfoncer, proférant diverses insultes barbares. Mais Édouard arriva vers lui suffisamment tôt, et l'emmena calmement à la fenêtre. Paul constata alors que celle-ci ne donnait plus dehors, mais était recouverte d'un épais matelas de neige qui la couvrait entièrement. Le colosse comprit alors qu'il en était sans doute de même pour la porte, et serra les dents. Tom, intrigué, rejoint ses camarades, et à la vue de la fenêtre enneigée, son air dépité s'aggrava encore davantage. À côté de lui, Paul et Édouard se hurlaient dessus pour savoir s'il fallait ouvrir la porte ou pas. L'un soutenait que la neige pourrait ensevelir l'intérieur de la pièce, tandis que l'autre soutenait qu'ils n'avaient pas assez de vivres pour se permettre d'attendre, et qu'au lieu d'une possible mort rapide, c'était une longue agonie sans eau ni nourriture qui les attendait. Tom se souvint alors de ses obligations, et hurla pour faire taire les deux qui se chamaillaient. Le chef d'équipe dit alors à Paul qu'ils ne tenteraient pas le diable, et demanda à Édouard s'il avait un plan. Avec un hochement de tête satisfait, celui-ci lui assura qu'il en avait des dizaines.

« Paul fut alors pris d'un frisson. Se tournant vers ses amis avec une moue inquiète, il leur dit : « Vous avez entendu? Ce bruit de griffes derrière le mur... ? » Haussant les épaules, Édouard fit mine de tendre l'oreille un instant. Après quelques secondes, il se tourna de nouveau vers son ami, et le détailla avec une expression étrange. Édouard haussa alors les épaules, et dit à Paul qu'il devait délirer, avant de se retourner pour continuer à travailler ses plans. De temps à autres, Paul tournait la tête vers le mur, et répétait: « Vous entendez ? », « J'aime pas ça... » ou encore « On dirait le crissement des griffes d'une bestiole de la taille d'un sanglier... » La source du grattement en question sembla alors se déplacer dans le mur, et passa dans le dos du pauvre Paul. Un violent frisson le parcourut, et lui donna l'impulsion nécessaire pour se jeter sur le pied de la table. Il brisa le morceau de bois pourri avec facilité et s'en s'arma, avant de hurler en direction du mur : « Amène toi saloperie de bestiole, que je défonce! » Sidéré par son attitude, Tom attrapa son ami par les épaules, et tenta de le calmer. Paul inspira alors un grand coup et lâcha son arme qui roula au sol. Personne ne comprenait réellement ce qu'il venait de se passer, à vrai dire, Paul était le seul à avoir entendu quelque chose. En voyant le pied de la table brisé qui traînait au sol, Édouard eut alors une idée. L'idée de se servir de ce pied comme levier pour soulever les lattes du plancher, dans l'optique de creuser un tunnel dans la neige qui se trouvait en dessous de celui-ci. Jubilant à cette idée, Tom posa sa main sur l'épaule de Paul, et le rassura en lui disant qu'ils allaient bientôt pouvoir partir, et qu'ils retrouveraient tout le monde. Lui y croyait. Mais je vous l'ai dit, je n'aime pas les happy end. Étant le mieux bâti du groupe, Paul s'avança, attrapa à nouveau le morceau de bois qui traînait au sol, et entreprit de soulever la latte.

« Lorsqu'ils aperçurent, au bout de quelques secondes de forçage, une petite lumière émaner du trou que Paul venait de faire dans le plancher, la surprise fut totale. Celui-ci se dépêcha alors d'élargir la cavité, mais la surprise se transforma rapidement en horreur. En contrebas, sur un plancher décrépi similaire à celui que l'équipe venait de forcer, reposaient une demi-douzaine de squelettes habillé avec des anoraks similaires à ceux de l'équipe précédente, celle qu'ils étaient venus chercher. Leurs habits étaient partiellement en lambeaux, et leurs os semblaient avoir été rongés, certains étaient même brisés. Avec une moue de dégoût, Tom passa sa tête par le trou, et vit que la salle semblait être assez similaire à celle dans laquelle il se trouvait. Se tournant vers le reste du groupe, il insista sur le fait qu'il fallait descendre. Si Paul était d'accord, Édouard s'y refusait. Il disait ne pas vouloir prendre de risques, et préférait attendre là pour réfléchir à une meilleure option. Soudain, Paul devint blanc comme la mort, et murmura : « C'est revenu. Je ne vous attends pas ». À ces mots, il sauta à pieds joints dans le trou qui lui faisait face, et atterrit à l'étage inférieur. Surpris par cette spontanéité, Tom se demanda un instant ce qu'il devait faire. Puis, il choisit de mettre ses doutes de côté, et prit la décision de descendre. De plus, Tom savait que si Édouard décidait finalement de descendre, il le pourrait sans son aide. Le chef d'équipe le regarda donc une dernière fois, puis descendit rejoindre Paul, abandonnant Édouard à ses réflexions.

« La hauteur de l'étage n'excédant pas les trois mètres, Tom pu sauter sans souci et se réceptionner en douceur. Relevant la tête, il aperçu Paul, hébété, debout devant l'un des murs de la pièce. Celui-ci avait le visage couvert de sueur, la bouche grande ouverte, et ses yeux exprimaient un drôle de sentiment, sorte de surprise mêlée de peur. Alors, dans un réflexe typiquement humain, Tom tourna la tête vers ce mur, et vit ce qui préoccupait tant son ami.

« Le mur était couvert d'une écriture saccadée et sombre, dont on pouvait deviner qu'il s'agissait de sang. Les quelques passages lisibles du texte disaient : « Je les entends, eux, non, ces griffes... », « Ils vont venir! », « Toujours plus de... » , « J'ai peur », « Entendent enfin mais trop », « fini c'est la... », « Je vais mourir dans cette tour où... ». Le reste des graffitis était totalement illisible. En suivant du regard une longue traînée de sang qui descendait le long du mur, Tom avisa un squelette qui tendait sa main vers celui-ci comme s'il avait succombé alors qu'il était en train d'écrire. Ces squelettes, habillés comme eux, possédaient aussi quelques effets personnels d'aventurier, mais eux aussi étaient en lambeaux, comme s'ils avaient été déchiquetés avec un sabre. Sceptique, Tom le fit remarquer à Paul, qui, absorbé par l'horreur du mur, ne cilla pas.

« Voyant qu'il ne pouvait rien obtenir du pauvre Paul, Tom décida de se tourner vers le trou par lequel il était descendu. Il héla Édouard, et sans attendre de réponse, lui décrit leur situation. Si ce dernier l'avait entendu, il ne répondit pas. Tom l'appela plusieurs fois, mais systématiquement, seul le silence lui répondait. Plus les secondes passaient, et plus Tom avait peur. Il essayait bien sûr de se rassurer en se disant qu'Édouard devait être en train de lui faire une mauvaise blague mais cela ne fit qu'empirer les choses, et l'aventurier sentait l'angoisse monter malgré tout.

« Désaxant sa tête, Tom regarda alors par le trou qu'il ne pouvait plus atteindre, et héla son ami une dernière fois. Il crut alors discerner un mouvement à l'étage supérieur, et se réjouit à l'idée que son camarade l'ait enfin entendu. Rassuré, il plaisanta en lançant qu'il avait frôlé la crise cardiaque, et regarda plus avant par la cavité, tentant de déterminer la position exacte d'Édouard. Soudain, il se figea. Il y avait bien quelque chose, à l'étage supérieur. Mais ce qui était certain, c'est que ce n'était pas Édouard. La forme qui se tenait au bord du trou semblait entièrement noire, malgré la lumière de la vieille ampoule qui aurait dû en révéler l'aspect. Alors, elle se pencha sur le trou, et ouvrit deux yeux ronds et écarlate qui fixèrent le pauvre Tom. Tétanisé, celui-ci était fixé sur le sang qui gouttait de ce qui s'apparentait à la tête de la créature, laissant imaginer que le pauvre Édouard n'était plus. Lentement, la chose laissa entrer dans le trou une immense patte sombre, aussi effilée qu'un couteau de cuisine. Longue, fine, et couverte de sang...

« Alors que la chose commençait à manifester son intention de sauter, Paul sortit de sa transe, et s'interposa entre Tom et le trou, armé de son pied de table. Étrangement, la créature se détourna brusquement de l'ouverture, probablement dans optique de finir ce qu'elle avait commencé. Le grattement reprit alors, et Paul et Tom se tournèrent de concert vers le mur opposé. Le premier héla le second : « Alors, tu l'as entendu ? » Avec un soupir, son interlocuteur lui répondit : « Oui. Des griffes aiguisées qui grattent. Qu'est ce que tu comptes faire ? » Secouant la tête, Paul le regarda droit dans les yeux. « Ce que je sais faire de mieux...me battre ! » Il brandit son pied de table, prêt à frapper, déterminé. Jusqu'au moment où il y eut un autre grattement. Puis un autre. Et encore. Et encore. Ça semblait venir de partout. Paul regardait de tous les côtés, désorienté.

« Mais Tom ne l'entendait pas de cette oreille. Avec la force du désespoir, il entreprit donc de retirer les lattes du plancher sur lequel il se tenait, qui se révélèrent assez fragile pour qu'il puisse les arracher à la main. Et tandis que quelques secondes plus tard, il se glissait par le trou qu'il était parvenu à faire, et se réceptionnait sur le sol de l'étage du dessous, il se tourna vers le passage fraîchement ouvert, et cria vers celui-ci, demandant à Paul pourquoi il ne venait pas. Il entendit alors la réponse de son ami. La voix tremblante, celui-ci lui répondit que c'était fini pour lui. Qu'il ne pourrait pas en réchapper, qu'il était fatigué de rester ici, dans cette peur constante. Qu'il retiendrait la bête, le temps que Tom puisse s'enfuir. Il ne put finir sa dernière phrase, mais son ami en devina malgré tout l'ultime mot : « adieu ».

« Réprimant un sanglot, Tom serra les dents. Déterminé à survivre et honorer la mort de son ami, il avisa la salle où il avait atterri. Celle-ci était semblable aux deux précédentes, à une différence près. Adossés au mur, deux squelettes équipés comme on en voyait dans les années soixante semblaient le lorgner de leurs orbites vides. Intrigué par ce détail, Tom voulut s'en approcher, mais au-dessus de lui, les grattements reprirent de plus belle. Sans traîner, il recommença donc l'opération qui lui avait permis de descendre les étages supérieur, et se retrouva très vite au palier du dessous. Et il recommençait, encore et encore, poussé par une inexorable volonté de vivre. À mesure qu'il s'enfonçait dans les profondeurs de la structure, il voyait des squelettes de plus en plus anciens, s'il en jugeait par leur habillement et la couleur des ossements, dans la même salle qui revenait encore et encore. Mais si, pour l'instant, il pouvait encore fuir, il savait que tôt ou tard, sa cavale s'arrêterait. Soit il trouverait la sortie... Soit la chose le trouverait avant. Je vous avais dis que je n'aimais pas les happy end et les bons vivants, n'est-ce pas ?

— Superbe fiction, soufflai-je.

— Oui superbe, mais bien réelle. Quoi qu'autant qu'enjolivée.

— Que...? Qui êtes-vous au juste, monsieur..?

— Moi ? Je vous l'ai déja dit. Monsieur Dujoli. Un entrepreneur et un fervent admirateur d’animaux.

— Que ... c'est...? balbutiai-je avec incompréhension.

— Désolé, ça fait dix minutes que je dois y aller. On va commencer à s’inquiéter, à une prochaine... docteur. »

L'homme ressortit de la pièce aussi calmement qu'il y était entré, me laissant seul avec mon incompréhension. Un son me fit alors sursauter. Lorsque je m'aperçus qu'il s'agissait de l'interphone, je tendis une main tremblante vers celui-ci, et appuyai sur le bouton. Je reconnus aussitôt la voix de ma secrétaire. Sur le ton du reproche, elle me demanda ce que je faisais, car monsieur Jasper m'attendait depuis maintenant cinq minutes, et il commençait à s'impatienter.

Hébété, je lui demandai alors qui était la personne que je venais de recevoir dans mon bureau. Elle soupira, puis me répondit que personne n'y était entré ou sorti, et ce depuis un petit moment.

Texte de Abunter

4 commentaires:

  1. Très agréable pasta qui prend un peu au tripes, bien que la fin soit expédié en quelque phrases
    On en veux plus comme ça

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  2. Autant l'histoire est très bien mais le dernier passage ou l'homme part et personne ne la vue rentrée/sortir je trouve sa de trop.
    Autant que soit la ou pas l'hisoire reste inchangé alors pourqoi avoir rajouter se passage qui en plus n'apporte pas une fin meilleur en soit, bizaare en tout cas.

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  3. La fin est effectivement de trop, ça n'a aucun intérêt pour l'histoire que le conteur de cette histoire soit lui même "paranormal". Ça aurait même eu plus de poids si c'était un survivant qui était reçu par le psy pour gérer son traumatisme je trouve.

    J'ai eu un peu de mal avec le style d'écriture, mi-familier, mi-ampoulé, et globalement maladroit. Le nombre conséquent de coquilles et fautes d'orthographe n'aidant pas...

    J'ai malgré tout apprécié, l'idée est bonne et plutôt originale.

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    1. Désolé pour les coquilles et la présentation générale, il semblerait qu'il y ait eu un cafouillage au niveau de la correction. On fera en sorte de régler ce problème.

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