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Comme chien et chat


Temps de lecture : 2 minutes

Il adore les balades en forêt. Je l'y vois souvent, la tête levée en direction de la cime des arbres, sifflotant.

Le garçon marche, marche, marche.
Et un d'un air gai il siffle, siffle, siffle.

Il ne m'a jamais vu. Il a quelquefois senti ma présence, mais ne sait pas réellement que je suis là. Pour lui, je n'existe pas.

Et regardant les cimes, il scrute, scrute, scrute.
Voyant un merle, il exulte, exulte, et exulte.

Aujourd'hui, le fruit est mûr. Aujourd'hui, je vais pouvoir le cueillir. C'est toujours comme ça. Ils viennent, s'habituent, sont avalés par la forêt, et reviennent, encore et encore. C'est le cycle de la vie.

Au bout du chemin, un chat qui se lave, lave, lave.
Et à son côté, un chien qui bave, bave, bave.

Il approche. Il me voit. Il court. Il crie. Il est à moi.

Et le garçon d'une main, les caresse, caresse, caresse.
Lentement, ses yeux s'ouvrent, s'ouvrent, et s'ouvrent.

Il a vu. Il nous a vus, a vu la réalité telle qu'elle est. Ses yeux sont écarquillés. Je peux sentir la panique monter en lui. Délicieux.

Dans la bouche de l'énorme chien, un crâne humain.
Dans les yeux du minuscule chat, un aperçu de la fin.

Le monde se distord. Son monde. Le nôtre a toujours été ici, dans cette forêt. L'odeur du sang frais envahit l'air. J'ai faim.

Et le chat bave, bave, bave.
Et son crâne le chien lave, lave, lave.

Il les voit distinctement, à présent. Eux, et nous. Il est tombé dans le piège de la forêt, comme tous les autres avant lui. Il va y disparaître, comme tous les autres avant lui. Et personne ne viendra l'y chercher, comme tous les autres avant lui.

Le garçon hurle, hurle, hurle.
Autour, les corps rient, rient, rient.

C'est la fin. Je sens déjà mes dents se refermer sur sa peau flasque et fragile. Ou sont-ce celles de Chien ? Peu importe. Nous sommes un.

Le sol est nourri, nourri, nourri.
Et le corps pourrit, pourrit, pourrit.

Méfiez-vous des apparences. Pas seulement parce que nous sommes un.

...

Mais parce que nous sommes la forêt.

La fillette marche, marche, marche...

Ce texte est une réécriture réalisé par Gordjack et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez le contacter sur nos plateformes, nous tâcherons de vous y aider si besoin. L'équipe du Nécronomorial remercie également Jared Gauss et AngeNoire qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Malone Silence et Noname qui se sont chargés de la correction et la mise en forme.

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