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Le père Cooke, chapitre 2 : Pourquoi tomber amoureux ?

« S'il te plaît, laisse-moi sortir, m’a supplié mon fils David, je jure de bien me comporter !

– Tu sais que je ne peux pas faire ça, David... »

Je me tenais appuyée contre le mur de la salle de bain dans laquelle j'avais enfermé mon fils de 16 ans, la seule pièce sans fenêtres de la maison.

« LAISSE... MOI... SORTIR ! » a-t-il crié tout en prenant soin de ponctuer chaque mot par un violent coup de pied au bas de la porte et en secouant violemment la poignée, tentant d’ouvrir.

J'ai sursauté à cause de cette soudaine manifestation de violence. Ses accès de rage étaient devenus monnaie courante ces dernières semaines, mais ils me faisaient toujours peur. Je me répétais que ce n’était plus mon David tout en serrant la croix en or qui pendait autour de mon cou.

« Je suis désolé, maman. Je ne voulais pas t’effrayer, » a-t-il confié. Cette façon qu’il avait de lire mes émotions si facilement même quand il ne pouvait pas me voir paraissait étrange. 

« Je vais mieux maintenant. » 

Je savais qu'il valait mieux ne pas le croire. Il essayait juste de me bercer dans un faux sentiment de sécurité uniquement pour que je le laisse sortir.

Quelqu’un a sonné à la porte. « Enfin, » ai-je pensé en me hâtant vers la porte d’entrée.

« C’est qui ? a crié David à travers le couloir, est-ce que c’est Veronica ? Si c'est elle tu dois me laisser sortir, » a-t-il insisté en secouant la poignée frénétiquement, essayant en vain d'ouvrir la porte.

« Bonjour Mme Knowles. » 

Le prêtre debout sur mon porche m'a saluée après que j'ai ouvert la porte. L'homme qui était à côté de lui a simplement souri.

« Père Cooke, merci beaucoup d'être venu. Entrez, je vous prie, » les ai-je invités en tenant la porte grande ouverte pour que les deux hommes puissent entrer dans ma maison.

« J'aimerais vous présenter mon associé, M. Alexander, » a dit le Père Cooke en montrant le grand homme qui se tenait à côté de lui. J’ai supposé qu'il devait être une sorte de prêtre vu la façon dont il était habillé, mais j'ai trouvé étrange qu'il ne porte pas de blanc.

« Il est spécialisé dans la gestion des situations spéciales comme la vôtre, m’a-t-il expliqué lorsqu'il a remarqué la façon dont je l’avais regardé.

– C'est un plaisir de vous rencontrer, Mme Knowles, » a déclaré ce M. Alexander en tendant sa main libre. Son autre main tenait une petite sacoche en cuir serrée contre lui.

– Dis-leur de partir, maman ! a hurlé David, ils n'ont rien à faire ici !

– Je ne savais pas où le mettre… » ai-je dit, gênée. Je voulais m’éclipser, de peur qu'ils pensent que j'étais une mère horrible.

« Nous comprenons parfaitement. J'espère qu'il n'aura pas à rester là-dedans plus longtemps, a déclaré le Père Cooke.

– Nous pouvons aller parler dans la cuisine, » ai-je dit en commençant à les guider à travers la maison.

« Est-ce que je peux vous offrir quelque chose à boire ? ai-je demandé après qu'ils se sont assis autour de ma petite table.

– Rien pour moi, a répondu le Père Cooke.

– Du café, si cela ne vous dérange pas, » m’a demandé M. Alexander après avoir posé son sac sur la table.

Je préparais tranquillement le café pendant qu'ils attendaient patiemment que je prenne place. Ils avaient l'air un peu anxieux. Je savais qu'il était important qu'ils aient commencé le plus tôt possible, mais admettre que son fils a besoin d'un exorcisme n'est pas facile. C’est quelque chose qui frôle la folie.

« Je ne savais pas qui appeler d’autre, ai-je expliqué tout en remuant mon café et en fixant le fond de la tasse avant de m’asseoir auprès d’eux, je pensais que personne ne me croirait.

– Nous vous croyons. m’a assuré le Père Cooke en attrapant et serrant ma main avec douceur, votre histoire n'est pas aussi folle qu'elle en a l'air. » 

Il a lancé un regard à son associé avant de continuer : 

« Surtout pour des hommes comme nous. La possession est bien plus courante que ce que l’Eglise veut bien vous faire croire.

– Mme Knowles, je sais que vous avez déjà parlé au Père Cooke de tout ce qui s'est passé et il m'a raconté votre histoire, mais si ça ne vous dérange pas, j'aimerais l'entendre à nouveau, j’aimerais l’entendre avec vos propres mots, » m’a demandé M. Alexander.

Je l'ai dévisagé. 

« Je ne sais pas par où commencer. Ces deux dernières semaines ont été complètement dingues.

– Commençons par la rupture, vous avez dit que c'est là que vous aviez commencé à remarquer son comportement instable. »

J'ai détourné le regard vers la fenêtre. Je suis restée comme ça plusieurs secondes avant de prendre une grande inspiration, puis j'ai essayé de reprendre l'histoire de David.

« La séparation a eu lieu il y a un peu plus de deux semaines, le jour où Veronica est rentrée chez elle après son voyage en Floride. À l'époque, je ne connaissais pas encore la raison précise de leur rupture, mais j'ai appris depuis que c'était parce que David était trop sur son dos. Pendant toutes les vacances de Veronica, il a passé son temps à lui envoyer des SMS et à lui téléphoner plusieurs fois par jour. » 

J'ai marqué une pause et ai pris une gorgée de mon café avant de continuer à raconter : « Personne n'aime être étouffé comme ça, mais c'était tellement différent de mon David. Il n'avait pas du tout pour habitude de se montrer si collant. »

Pendant que je parlais, M. Alexander avait sorti un stylo et un petit carnet de la poche intérieure de sa veste afin de prendre des notes. 

« Comment David a-t-il réagi après la rupture ? a-t-il demandé après avoir trouvé une page vierge pour y écrire.

– Il était psychotique... C'est le moins qu'on puisse dire, ai-je répondu, il était devenu fou, totalement obsédé par l'idée de la récupérer. Je ne l'avais jamais vu agir comme ça. Tout ce qu'il disait et tout ce qu'il faisait... Rien qu'en y repensant, ça me donne des frissons.

– Pourriez-vous être plus précise ?

– Le premier soir après la rupture, j'ai tenté d'aller parler à David, mais il est parti dans sa chambre en claquant sa porte. J'ai pensé qu'il valait mieux lui laisser un peu de temps pour apprendre à gérer ses émotions et qu'il viendrait me parler plus tard, quand il serait prêt. Je ne sais pas exactement quand, mais il est sorti par la fenêtre. La seule chose dont je suis au courant, c'est que la police a frappé à ma porte à deux heures du matin pour le ramener à la maison.

– JE NE FAISAIS RIEN DE MAL ! a hurlé David, sa voix résonnant le long du couloir, ILS N'AVAIENT PAS LE DROIT D'INTERVENIR ! J'ESSAYAIS JUSTE DE FINIR CE QUE NOUS AVIONS COMMENCÉ ! »

Une larme est apparue au coin de mon œil et a lentement coulé le long de ma joue. Le Père Cooke s'est levé et a pris la boîte de mouchoirs qui se trouvait sur le rebord de la fenêtre puis l'a posée sur la table devant moi. J'ai souri en le remerciant et je me suis mise à sangloter.

« Peut-être serait-il préférable que je demande uniquement des éclaircissements sur certains points de l'histoire que vous avez racontée au Père Cooke, a-t-il suggéré en prenant note de mon état émotionnel fragile, je sais que c'est difficile, mais je dois m'assurer que j'ai le plus d'informations possible pour pouvoir déterminer qui a pris possession de David.

– Je suis désolée. »

J'ai utilisé un mouchoir pour m'essuyer les yeux.

« Ça a été si dur. Je ne peux plus continuer comme ça, pas toute seule. »

Mon cher mari, M. Knowles, avait décidé que la vie de famille n'était pas pour lui. Il a donc décidé de partir lorsque David avait trois ans. Je ne me suis jamais remariée et je n'ai jamais demandé de pension alimentaire pour moi ou mon enfant pendant la procédure de divorce. J'étais déterminée à subvenir moi-même à mes besoins et à ceux de David sans l'aide de personne d'autre.

« Vous n'êtes pas seule, plus maintenant. »

Le Père Cooke m'a tapoté la main.

« Prenez votre temps. Nous comprenons combien c'est difficile pour vous. »

J'ai pris quelques minutes pour me ressaisir.

« Ok. »

J'ai respiré un grand coup.

« Je suis prête.

– La nuit où David a été ramené à la maison par la police, les officiers vous ont dit qu'il avait été arrêté pour destruction de biens et trouble à l'ordre public. Savez-vous ce qui s'est passé cette nuit-là ?

– Oui, mais seulement parce que Dawn, la mère de Veronica, m'a appelée le lendemain matin pour m'expliquer et me faire savoir qu'ils allaient demander une ordonnance restrictive. David avait arraché toutes les fleurs des rosiers d'un voisin et avait commencé à les déposer sur la pelouse tout en appelant Veronica pour lui demander de sortir et de se tenir à l'intérieur du symbole qu'il faisait. Ça, ainsi que l'heure tardive, les ont suffisamment dérangés pour qu'ils appellent la police à ma place.

– De quelle couleur étaient les fleurs ? a demandé M. Alexander, vous a-t-on dit quoi que ce soit sur la façon précise dont il les avait disposées ?

– Je sais que les fleurs étaient roses. Je les ai vues plein de fois quand je déposais David chez Veronica. Je ne sais rien sur ce qu'il en faisait. Mais... si vous allez voir dans sa chambre, il a dessiné cet étrange symbole, cette étoile inscrite dans une étoile, sur tous les murs. C'était probablement ça qu'il voulait faire. Il est obsédé par ce symbole depuis la rupture.

– Où est la chambre de David ?" a demandé M. Alexander, se levant et se dirigeant vers le couloir.

– C'est la dernière porte à gauche. »

J'ai regardé M. Alexander marcher dans le couloir et ouvrir la porte de la chambre de David, mais il n'est pas entré. Il est resté juste devant à regarder à l'intérieur de la pièce. On aurait presque dit qu'il avait peur de franchir le seuil.

« C'était trop pour toi, Magister ? a ricané David alors que M. Alexander passait devant la salle de bain pour retourner dans la cuisine.

– Vous savez ce que ça veut dire ? ai-je demandé une fois M. Alexander revenu à son siège.

– Oui, mais je pense qu'il est préférable de tout vous expliquer une fois que j'aurai toute l'histoire, sinon nous perdrons un temps précieux en nous attardant sur des choses qui n'auront pas de sens sans le contexte adéquat. Continuons, a-t-il dit en reprenant là où il s'était arrêté avant d'aller vers la chambre de David, a-t-il essayé de retourner chez elle après cette nuit-là ?

– Non, il ne l'a pas fait. La police a clairement indiqué que s'il revenait près de sa maison, il serait arrêté. Cependant, ça ne l'a pas empêché d'essayer de la contacter.

– C'est à ce moment que vous avez dû confisquer son téléphone, exact ?

– Oui. Il a commencé à l'appeler. Puis, quand elle ne répondait pas, il lui laissait des messages vocaux. Quand ça ne marchait pas, il lui envoyait SMS sur SMS. »

Je me suis levée et me suis dirigée vers le comptoir, j'ai pris le portable de David dans mon sac, puis je suis retournée à ma place.

« Dans les messages, il a commencé par la supplier d'aller au milieu du symbole avec lui. Au fil des jours, il est devenu plus insistant et menaçant, et ensuite il a commencé à envoyer du charabia. »

J'ai déverrouillé le téléphone, je suis allée sur l'application de messagerie, puis j'ai remis le téléphone à M. Alexander en lui expliquant : 

« Certains des premiers messages ont été effacés, mais les plus malsains sont toujours là.

– CES MESSAGES SONT PRIVÉS ! » a soudainement hurlé David en essayant à nouveau de s'évader de la salle de bain.

M. Alexander a passé quelques minutes à faire défiler l'historique des SMS. Je pouvais lire dans son regard qu'il avait vu quelque chose qu'il connaissait.

« Ce sont ces SMS qui ont convaincu le juge d'accorder l'injonction contre David, lui ai-je expliqué pendant qu'il lisait les messages.

– Vu ce que vous me dites, je pense que ce qui est arrivé à David a commencé quelque temps avant le départ de Veronica pour la Floride. Je pense aussi qu'elle en sait plus qu'elle ne le laisse entendre, notamment sur ce symbole dans la chambre de David et sur la langue utilisée dans certains messages.

– Est-ce le numéro de téléphone actuel de Veronica ? a-t-il dit en tenant le téléphone de David en l'air pour que je puisse voir l'écran, je pense qu'il est grand temps qu'elle dise la vérité.

– Ça devrait l'être, lui ai-je répondu, je ne pense pas qu'elle l'ait changé.

– NE T'AVISE PAS DE L'APPELER ! » a crié David, de plus en plus agité. Nous avons continué à l'ignorer.

M. Alexander a sorti son propre téléphone – sachant que celui de David serait bloqué – puis a composé le numéro de Veronica. Lorsque le téléphone a commencé à sonner, il a appuyé sur le haut-parleur et a posé le téléphone sur la table pour que tout le monde puisse entendre la conversation :

« Allô … ? a murmuré Veronica,  méfiante, ne reconnaissant pas le numéro.

– Bonjour Veronica, je m'appelle Théodore Alexander. Je travaille avec la famille Knowles sur un traitement pour David et je me demandais si je pouvais vous poser une question.

– Je ne sais pas...

– Cela ne prendra qu'un instant et ce serait extrêmement bénéfique pour David.

– Mes parents ne veulent pas que j'aie affaire à David ou à Mme Knowles. Ils feraient une crise s'ils savaient que je vous parle.

– Vous ne parlerez à aucun d'entre eux, seulement à moi et je n'ai qu'une seule question."

Elle a fini par céder.

« Une seule question, pas plus.

– Merci, a-t-il dit avant de poser sa question, le symbole dessiné sur tous les murs de David et les SMS qu'il vous a envoyés, ceux qui ressemblent à du charabia, je sais que vous savez de quoi il s'agit. Sur la base de la chronologie avec laquelle je travaille, je suppose que vous les avez vus environ une semaine avant votre départ en vacances et si je ne me trompe pas, ils faisaient partie d'un sort ou d'un rituel que David a accompli. Pour le bien de David, j'ai besoin que vous me disiez le nom de ce qu'il a trouvé. »

Sa question a été accueillie par un long silence. J'ai regardé le Père Cooke, sachant que quelque chose d'étrange arrivait à David, mais ne voulant pas accepter qu'il pouvait vraiment être possédé, malgré toutes les preuves indiquant qu'il l'était.

« Veronica ? » a insisté M. Alexander.

« Si je ne découvre pas ce qu'il a fait, ses effets vont probablement le rendre fou si cela ne finit pas par le tuer. Vous savez que ce n'est pas David. Aidez-moi. Aidez-le.

Lusiurandum aeternum, a-t-elle enfin chuchoté, il l'a trouvé sur Internet. »

Il semblait sur le point de poser une question supplémentaire, mais à ce moment Veronica lui a coupé la parole : « J'ai répondu à votre question, ne me rappelez plus. »

Elle avait raccroché.

« Est-ce que ça va aider ? ai-je demandé, savez-vous ce qui est arrivé à David ? » 

Je commençais à espérer qu'il y avait un moyen de sortir de ce cauchemar.

« Oui, je sais ce qui est arrivé à David et la bonne nouvelle est que je peux l'aider. » 

M. Alexander a souri, puis il a commencé à retirer plusieurs objets de sa sacoche.

Le premier objet qu'il a sorti était un vieux livre qui, à première vue, ressemblait à une Bible, mais le grand pentagramme en relief sur la couverture noire unie indiquait le contraire. Ensuite, il a sorti une amulette suspendue à une chaîne en argent qui possédait un symbole similaire avec la phrase en Latin ambulamus in tenebris ergo lumen non est caecus nobis écrite sur sa circonférence. Enfin, il a attrapé une étole de satin rouge ornée d'une croix noire inversée aux deux extrémités.

« C'est quoi tout ça ? Pourquoi a-t-il des objets maléfiques ? ai-je demandé au Père Cooke, pourquoi l'avez-vous amené ici ? ai-je insisté face à son silence tout en pointant M. Alexander du doigt.

– S'il vous plaît, calmez-vous Mme Knowles, m’a doucement dit le Père Cooke, ce n'est pas ce dont ça a l'air.

– Me calmer ? ME CALMER ? ai-je alors crié, vous avez amené un sataniste dans ma maison !

– Je vous en prie, permettez-moi de vous expliquer, m'a-t-il supplié, nous sommes venus ici pour aider David, et d'après ce que vous m'avez dit, je n'allais pas pouvoir le faire seul, mais j'étais sûr que le Magister Alexander y arriverait. Tout ça n'est que pour le bien de votre fils.

– Je sais que c'est peut-être difficile à croire Mme Knowles, mais je veux vraiment le bien de David et je suis la seule personne qui puisse l'aider. Lorsque le Père Cooke a prononcé ses voeux, il est devenu impuissant pour interférer avec l'entité qui possède votre fils, » a tenté de m'expliquer le Magister.

Je suis restée assise là, les yeux passant du Père Cooke au magister Alexander, bouche bée. Je voulais leur hurler dessus mais les mots ne sortaient pas. J'étais trop étonnée qu'un prêtre que je connaissais depuis près de 20 ans ait fait entrer cet homme chez moi.

« Laissez-moi vous dire ce que je sais sur l'être qui possède votre fils. Ensuite, si vous ne voulez toujours pas de moi ici, je partirai. »

Je l'ai juste regardé fixement avec du mépris dans le regard. Le Magister a pris mon silence comme un oui et a commencé à décrire les événements qui, selon lui, avaient conduit à la possession de David.

« David et Veronica étaient de simples adolescents amoureux, pensant qu'ils étaient faits l'un pour l'autre et qu'ils allaient être ensemble pour toujours, a-t-il commencé, mais quelque chose les faisait craindre pour leur avenir en tant que couple et comme tous les couples qui sont forcés de se séparer, ils ont cherché un moyen d'empêcher que cela n'arrive en utilisant la seule chose qui était à leur disposition : internet. Je ne sais pas comment ils ont trouvé le Iusiurandum aeternum, mais ils l'ont fait. Le Iusiurandum aeternum est un rituel de dévotion Énochien. Son titre se traduit par “serment éternel”, ce qui, dans le contexte du rituel, signifie qu'ils s'engagent éternellement l'un envers l'autre. Pour accomplir le rituel, le couple doit compléter l'incantation à l'intérieur d'un symbole Énochien créé à partir de pétales de rose. Si l'un d'entre eux ne la termine pas, l'ange qui a été appelé pour superviser le lien que le rituel doit créer sera emprisonné dans le corps de la personne qui l'a initialement invoqué.

– Un ange ? ai-je prononcé avec une envie de me moquer, mon fils est possédé par un ange ?

– Oui, un ange, a répondu le Magister Alexander, plus précisément, un Chérubin. »

Il a rapidement continué après avoir vu l'incrédulité sur mon visage.

« Vous pouvez penser qu'ils sont mignons et innocents, mais ce n'est qu'une interprétation des artistes. Ils sont représentés comme des bébés à cause de leur tempérament enfantin et de leur obsession pour Dieu. Ils ont besoin de quelque chose à aimer, c'est pourquoi ce sont eux qui sont convoqués lors de ce rituel et c'est aussi pourquoi ils deviennent totalement fous lorsqu'ils sont piégés et incapables d'exprimer cet amour. »

J'ai éclaté de rire avant qu'il n'ait fini de parler, mais la folie de cette situation a rapidement transformé mes rires en sanglots. L'idée que mon fils fût possédé par un petit bébé potelé avec des ailes était ridicule. Je me sentais comme coincée dans un rêve dont je ne pouvais pas me réveiller.

« Je sais que cela paraît ridicule, mais c'est ce qui possède votre fils et il n'y a que deux façons de le sauver : soit convaincre Veronica d'accomplir le rituel et d'être liée à David pour toujours, ce qui, nous le savons tous les deux, n'arrivera jamais, soit... me permettre de l'exorciser. »

Je me suis vite remise et je me suis essuyée avec un mouchoir propre après avoir remarqué les regards graves sur les visages du Père Cooke et du Magister Alexander.

« J'ai prononcé les vœux, donc il m'est interdit d'interférer avec les émissaires du Tout-Puissant, sinon je pratiquerais l'exorcisme moi-même. C'est pour ça qu'il doit être fait par le Magister Alexander, a tenté de m'expliquer le Père Cooke, en tant que prêtre, j'ai le pouvoir d'exorciser les démons et le devoir de protéger mon troupeau des créatures des ténèbres. Théodore est un Magister de l'église Satanique. Il a le pouvoir d'exorciser les anges et le devoir de protéger les membres de la congrégation des êtres de lumière.

– Nos deux églises se tiennent en échec ici sur Terre et lorsqu'un démon ou un ange se retrouve piégé dans un corps humain, il est de notre responsabilité de le renvoyer d'où il vient le plus rapidement possible. Plus longtemps ils sont piégés ici, plus ils deviennent fous et moins il est probable que nous puissions sauver la personne possédée.

– Cela vous aide-t-il à y voir plus clair ? m’a finalement demandé le Père Cooke après m'avoir donné quelques instants pour réfléchir à ce qu'il avait dit.

– C'est beaucoup à encaisser, mais oui... oui je comprends. Ça n'a pas vraiment d'importance, tant que vous pouvez sauver mon fils... Je veux juste retrouver mon David.

– Est-ce que ça veut dire que vous voulez que je procède à l'exorcisme, Mme Knowles ?

– Oui, ai-je murmuré.

– Il y a une dernière chose dont nous devons nous occuper. »

Il a ainsi sorti un épais morceau de parchemin de son sac, qu'il a glissé devant mes yeux.

« Il s'agit d'un contrat standard pour les services que je m'apprête à rendre. En tant que membre de l'église Satanique, je dois exiger le paiement de l'exorcisme mais le paiement ne doit pas avoir de valeur monétaire. Il doit s'agir de quelque chose que vous estimez au-delà des biens matériels. Dans cette optique, j'ai une dernière question à vous poser :

Qu'êtes-vous prête à donner pour sauver votre fils ? »


Traduction de Naveen


Texte original

Auteur original : Ken Lewis

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