La première fois que je les ai
vus, c'était à l'âge de huit ans. J'étais en voiture avec mon père. On
allait à la fête d'anniversaire de mon oncle. Je regardais par la
fenêtre en riant aux blagues que mon père me faisait parfois pour passer
le temps, quand soudain, ils étaient là.
Des êtres sombres, mesurant tantôt à peine un mètre, tantôt deux. Ils me fixaient de leurs yeux anormalement grands. Leur peau était d'un gris variable entre les individus, mais par contre leurs vêtements étaient les mêmes : des toges noires tellement grandes qu'elles touchaient le sol et cachaient leurs mains. Ils étaient tous immobiles et la file qu'ils faisaient longeait la route que nous prenions.
Je commençais à avoir peur et ai regardé mon père pour voir sa réaction, mais il n'en avait pas. Il continuait de conduire comme si de rien n'était. Je me suis recroquevillé sur moi-même en me disant que ça finirait bientôt. Soudain, j'ai entendu un klaxon provenant d'un autre véhicule qui se rapprochait dangereusement.
J'ai été le seul rescapé de l'accident : la position que j'avais prise m'avait sauvé la vie
Un jour, à l'âge de 16 ans, j'étais allé au centre commercial avec mes deux amis. C'était assez ennuyant : mes amis parlaient des filles qu'ils voulaient se faire, connaissance ou simple passante. Bref, je regrettais largement d'avoir accepté de venir et alors que je pensais avoir atteint le fond du regret quand ils m'ont demandé mon avis, je les ai revus.
Ils étaient immobiles comme la première fois, mais n'étaient plus en file, ils étaient en masse et se répandaient absolument partout dans le centre commercial, dans chaque recoin.
La peur a évidemment pris le dessus et j'ai commencé à hurler en courant. À ce moment, je n'avais pas remarqué que je traversais leur corps sans rien sentir. J'ai réussi par miracle à sortir de l'immeuble, mais ils étaient encore sur mon chemin. J'ai donc continué à courir, mais je me suis soudain arrêté : des coups de feu retentissaient derrière moi. Je continuais d'assister impuissant à ce spectacle sonore macabre pendant de longues minutes. Paralysé.
Lors de l'attentat, on a compté des centaines de victimes. Depuis ce jour, je ne sortais que très rarement de chez moi et la personne que je voyais le plus était ma mère.
Les années ont passé et je suis miraculeusement devenu agent de police.
Voilà où je veux en venir : aujourd'hui, lors d'une patrouille dont j'avais l'habitude, j'ai reçu un appel : ma mère était à un point de non-retour. Elle avait un cancer du poumon depuis presque cinq ans.
À toute vitesse, je me suis dirigé vers l'hôpital où elle se trouvait pour lui rendre une dernière visite.
Quand je suis entré dans la salle où logeait ma mère, j'ai sursauté : ils étaient là et me fixaient.
Bien qu'ils m'eussent fait peur dans les première secondes, une profonde tristesse a pris le dessus, car je savais ce que cela signifiait. Je les ai donc traversés pour me rendre à la chaise installée à côté du lit de ma mère qui dormait. Je la regardais, essayant de retenir mes larmes, mais j'ai fini par craquer. J'ai passé de longues minutes à pleurer entre mes mains.
Je me suis soudain arrêté. Me rappelant l'objet rarissime que mon métier m'avait permis d'avoir. J'ai pris mon pistolet et l'ai fixé un bon moment d'un air pensif avant de regarder droit dans les yeux d'une de ces choses.
Suis-je le seul à les voir ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que je comprends finalement pourquoi ils me fixaient à chaque fois, et que véritablement échapper deux fois à la mort, c'est un luxe. Mais il n'y aura pas de troisième.
Des êtres sombres, mesurant tantôt à peine un mètre, tantôt deux. Ils me fixaient de leurs yeux anormalement grands. Leur peau était d'un gris variable entre les individus, mais par contre leurs vêtements étaient les mêmes : des toges noires tellement grandes qu'elles touchaient le sol et cachaient leurs mains. Ils étaient tous immobiles et la file qu'ils faisaient longeait la route que nous prenions.
Je commençais à avoir peur et ai regardé mon père pour voir sa réaction, mais il n'en avait pas. Il continuait de conduire comme si de rien n'était. Je me suis recroquevillé sur moi-même en me disant que ça finirait bientôt. Soudain, j'ai entendu un klaxon provenant d'un autre véhicule qui se rapprochait dangereusement.
J'ai été le seul rescapé de l'accident : la position que j'avais prise m'avait sauvé la vie
Un jour, à l'âge de 16 ans, j'étais allé au centre commercial avec mes deux amis. C'était assez ennuyant : mes amis parlaient des filles qu'ils voulaient se faire, connaissance ou simple passante. Bref, je regrettais largement d'avoir accepté de venir et alors que je pensais avoir atteint le fond du regret quand ils m'ont demandé mon avis, je les ai revus.
Ils étaient immobiles comme la première fois, mais n'étaient plus en file, ils étaient en masse et se répandaient absolument partout dans le centre commercial, dans chaque recoin.
La peur a évidemment pris le dessus et j'ai commencé à hurler en courant. À ce moment, je n'avais pas remarqué que je traversais leur corps sans rien sentir. J'ai réussi par miracle à sortir de l'immeuble, mais ils étaient encore sur mon chemin. J'ai donc continué à courir, mais je me suis soudain arrêté : des coups de feu retentissaient derrière moi. Je continuais d'assister impuissant à ce spectacle sonore macabre pendant de longues minutes. Paralysé.
Lors de l'attentat, on a compté des centaines de victimes. Depuis ce jour, je ne sortais que très rarement de chez moi et la personne que je voyais le plus était ma mère.
Les années ont passé et je suis miraculeusement devenu agent de police.
Voilà où je veux en venir : aujourd'hui, lors d'une patrouille dont j'avais l'habitude, j'ai reçu un appel : ma mère était à un point de non-retour. Elle avait un cancer du poumon depuis presque cinq ans.
À toute vitesse, je me suis dirigé vers l'hôpital où elle se trouvait pour lui rendre une dernière visite.
Quand je suis entré dans la salle où logeait ma mère, j'ai sursauté : ils étaient là et me fixaient.
Bien qu'ils m'eussent fait peur dans les première secondes, une profonde tristesse a pris le dessus, car je savais ce que cela signifiait. Je les ai donc traversés pour me rendre à la chaise installée à côté du lit de ma mère qui dormait. Je la regardais, essayant de retenir mes larmes, mais j'ai fini par craquer. J'ai passé de longues minutes à pleurer entre mes mains.
Je me suis soudain arrêté. Me rappelant l'objet rarissime que mon métier m'avait permis d'avoir. J'ai pris mon pistolet et l'ai fixé un bon moment d'un air pensif avant de regarder droit dans les yeux d'une de ces choses.
Suis-je le seul à les voir ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que je comprends finalement pourquoi ils me fixaient à chaque fois, et que véritablement échapper deux fois à la mort, c'est un luxe. Mais il n'y aura pas de troisième.
Texte de prihô
C'est asser triste mais très bon texte !
RépondreSupprimerC'est triste, et la fin, sous entendus très joliment est assez évidente ^^
RépondreSupprimerIl va survivre car jamais deux sans trois
RépondreSupprimerSympa
RépondreSupprimerCourt, simple, efficace.
RépondreSupprimerJ'avoue, au départ je me suis dit " Ça ressemble à des extraterrestres, c'est pas mon truc...". Comme quoi, les a priori c'est pas bien.
Du mystère, on passe à la peur, puis à la tristesse une fois que le rôle de ces entités inconnues devient clair. Très joli récit, bien sympa, ça donne envie de découvrir un peu plus de l'univers de l'auteur.
A quand une prochaine publication de ta part ? :)
Bizarre la théorie des extraterrestres.
SupprimerJ'adore le fait qu'il sauve le personnage à chaque fois :)
RépondreSupprimerTrès bonne histoire de qualitay