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Au pied de mon arbre

Je vis dans une belle petite maison en pleine campagne, et je ne peux pas dire que j’ai une enfance malheureuse. En effet, mes parents m'ont toujours laissé carte blanche pour pratiquer mon loisir favori : me promener à travers plaines et forêts. Mes journées consistent donc à vagabonder dans les bois et les champs en quête d’aventure, et surtout à la recherche de grands arbres à escalader, car il n 'y a pour moi de sensation plus grisante que d'admirer le paysage assis sur une branche à plusieurs mètres du sol, voire plus, si l'arbre le permet.

Ainsi donc, ce soir-là, après une journée pluvieuse, le soleil finit malgré tout par percer à travers les nuages, m'offrant enfin l'opportunité de m’enfoncer plus profondément que d'ordinaire dans la forêt, dans l'optique de battre mon record de hauteur. Je commence donc à traverser les champs, impatient à cette idée, et atteins rapidement l’orée du bois, dans lequel je m'engage sans hésitation. Je marche longuement, cherchant l'arbre le plus haut possible parmi ceux que je n'aurais pas encore escaladés, tandis qu'autour de moi, le feuillage s'est fait de plus en plus serré, et le ciel de plus en plus sombre. Au bout d’un long moment, je finis enfin par me retrouver dans une partie de la forêt que je ne connais pas particulièrement. À vrai dire, je n’y suis allé que deux ou trois fois, car la végétation y est plus épaisse, il y fait plus sombre et j’en ai… peur. Mais ce soir, pas question de faire demi-tour, j'ai un objectif à remplir. Malgré l'appréhension qui me tenaille le ventre, c'est la tête pleine de rêveries et les oreilles remplies du chant des grillons que je continue d’avancer. 

Après seulement quelques minutes, j’aperçois une silhouette massive qui se dresse à quelques mètres devant moi. En levant la tête, je me rends compte qu’il s’agit d’un arbre gigantesque, bien plus haut que tous les autres que j’ai déjà escaladés, si haut que sa cime semble disparaître dans la brume du soir qui tombe lentement sur la forêt. Impressionné, je pousse un « Wouah ! » d'admiration et entreprends immédiatement son ascension. Il ne fait pas encore tout à fait noir et le début de mon parcours s’avère facile. Je trouve des branches suffisamment solides et ma montée se passe bien, même si le bois est encore humide. Je suis à environ six mètres de hauteur et j’ai déjà du mal à voir le sol. Levant encore une fois la tête vers la cime de l'arbre, je pousse un sifflement aigu en me rendant compte que sa taille va même au-delà de ce que j'imaginais. Je progresse encore de quelques mètres, bien que mes bras commencent à me faire souffrir, avant de tourner la tête pour me retrouver face au soleil couchant, lequel semble raser le feuillage des arbres en contrebas. Je me rends alors compte que j’ai battu mon record, heureux. Mais ma joie ne dure pas longtemps : je n’ai pas encore atteint le sommet, et c'est frustrant. Levant à nouveau la tête, je m’aperçois avec déception que les branches situées plus haut paraissent assez fines et difficiles d’accès. Je décide donc de prolonger ma pause afin de profiter encore un peu de la vue, avant de me rendre compte que le soleil a totalement disparu derrière les collines. Malgré la température optimale, je frissonne en sentant soudainement un courant d'air glacial me caresser la nuque. Je me rends alors compte que je suis exténué, et suis pris d'une subite envie de descendre au plus vite de cet arbre.

Cependant, ce sentiment ayant disparu aussi vite qu'il était arrivé, je suis rapidement gagné à nouveau par ma "folie des grandeurs" et décide, contre toute attente, de poursuivre mon ascension. Alors, revigoré par ce petit temps mort, je me relève en m'aidant du tronc et commence à me déplacer autour de celui-ci, tentant de repérer les branches les plus solides. J’effectue ainsi un demi-cercle autour du large tronc avant de m’arrêter net ; ce que je viens de voir à trente centimètres de mon nez me fait rater un battement et je perds l’équilibre, pris d’un hoquet de surprise . Avant de pencher dangereusement en arrière, j’ai le temps d’apercevoir la silhouette sombre d’un pendu qui se balance tout près de moi. Visiblement, il est mort il y a très peu de temps, ne dégageant pour l’instant aucune odeur particulière. Je n’ai pas le temps de détailler cette masse informe que je tombe déjà lestement. Pendant ma chute, je parviens malgré tout à me raccrocher à une branche, mais je suis encore à plusieurs mètres du sol. Cependant, ce répit est de courte durée.  J'entends un craquement sinistre et je comprends que ma branche est en train de lâcher. Levant la tête vers la cime, désespéré et effrayé comme jamais, je croise à nouveau le regard mort du pendu qui, en une fraction de seconde, se change en un rictus dérangeant. Les yeux brouillés de larmes, me raccrochant à la branche comme je le peux, il me semble apercevoir brièvement ses yeux scintiller dans la nuit. Déstabilisé, je n'entends pas cette dernière céder en un ultime craquement. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qu’il m’arrive que j’atterris lourdement sur le sol, et perds connaissance.

Je reprends conscience après ce qui me semble être une éternité. Pourtant, il fait encore nuit. Tout mon corps me fait souffrir et mes os craquent de partout, mais j’arrive tout de même à me relever. Et là, une fois de nouveau face à l’arbre, une brusque et très forte envie de remonter me prend aux tripes ; piqué par une curiosité malsaine, je dois absolument savoir s’il s’agit réellement d’un cadavre en haut de l’arbre ou dû fruit de mon imagination débordante. Poussé par ce mystérieux élan, je recommence alors mon ascension sans un regard en arrière, me sentant léger comme une plume. Je grimpe étonnamment vite, et sans m’en rendre compte, je me retrouve bientôt face à l'objet de ma curiosité. Heureusement, la brume nocturne s’est dissipée, me permettant de voir clairement dans la nuit. Je me rends compte que le prétendu cadavre n’est en fait qu’un grand sac poubelle noir et vide accroché à une branche, probablement par le vent. Je comprends alors en un éclair que le visage menaçant que j’avais entrevu tout à l'heure n’était sans doute du qu’au jeu de lumière de la lune à travers les nuages et les feuilles. Je me sens terriblement bête. Honteux, je décide de redescendre lentement en prenant soin de choisir des branches bien solides. Au moment où je baisse la tête pour prendre mes repères, je m’arrête net de nouveau. Je viens d’apercevoir en contrebas mon corps désarticulé et sans vie gisant au pied de l’arbre.

Texte de Samtiti

14 commentaires:

  1. Gros put*** de gg pour celle là, j'avoue que je m'attendais quand même à ce qui allait arriver, c'était prévisible, mais je doit avouer que c'était bien amené ;)

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  2. Alors là... je m'attendais pas du tout à ça à la fin je suis resté bouche bé 5 secondes tellement que la fin est innatendu pour le sac poubelle et le cadavre bon d'accord on peut confondre surtout le soir (prenez moi pour un con mais ça m'est déjà arrivé sauf que c'était sur le sol et non pas un arbre lol) mais qu'il se rendent compte en même temps que nous qu'il est mort c'est "choquant" effet de choque a marcher bravo.

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    1. Le même anonyme, pour pas que ça marte dans un débat inutile, dsl pour le manque de ponctuation. Sur Facebook on a tendance à ne pas en mettre.

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  3. Mdr bah après avoir chute de plusieurs mètres c'est clair qu'il est mort

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  4. Un bon récit :)
    Par ailleurs je trouve qu'une version plus "naturelle" serait tout aussi effrayante !
    Une personne qui s'aventure un peu plus loin qu'à l'accoutumée, une branche qui casse et la personne qui agonise en Sachant qu'elle ne sera pas retrouvée me met tout autant mal à l'aise

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  5. Quand est-ce que le gars est mort et est-ce qu’il y avait bien un pendu là-haut?

    - Un confus

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    1. Il est mort en tombant de l'arbre (quand il dit qu'il a repris connaissance, il était mort.). Et il n'y avait pas de pendu, c'était seulement un sac poubelle. Mais étant donné que c'est un enfant, c'est assez cohérent qu'il ai pu voir autre chose. ^^

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  6. Très belle pasta, et assez triste quand on y pense. Si je comprends bien le début, le narrateur est un enfant...

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  7. Bonne histoire mais j'ai juste une question, qu'est ce qu'un sac poubelle fait dans un arbre de plus de 6 mètres de haut? Et qui ou quoi y a t-il dedans?

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  8. Un rictus ça qualifie un sourire, pas des yeux ou un regard.

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