Il
y a une règle implicite dans la montagne selon laquelle, peu importe
qui vous êtes – un ami, un ennemi, un étranger, N’IMPORTE QUI – si vous
êtes un jour en difficulté et que vous tombez sur une cabane de
chasseur, vous y serez le bienvenu pour y trouver refuge. Peut-être
qu’on n’en parle pas parce que c’est la base de la politesse, et du
fameux « traite ton prochain comme tu voudrais qu’il te traite », ou
alors on n’en parle pas tout simplement parce qu’à la montagne, il n’y a
pas vraiment grand monde à qui en parler. Les mois d’hiver surtout,
vous auriez du mal à croiser âme qui vive pendant plusieurs semaines,
voire plusieurs mois. Mais c’est la règle : vous en avez besoin, vous
l’utilisez. Pas de jugement, pas de questions. Juste, ne volez rien.
Bon, moi, je ne suis pas un costaud montagnard aguerri qui utilise l’écorce des arbres en guise de fil dentaire et qui ne se rase jamais, mais j’aime bien chasser. Il m’arrive souvent de quitter mon petit village d’Alaska pendant plusieurs semaines pour rejoindre mon modeste chalet de chasseur dans les montagnes. Je suis un mec assez prévoyant, et je sais que la montagne peut être traitre alors quand je pars, je pars préparé. Je regarde les prévisions météo sur plusieurs jours, je rassemble le matos nécessaire, j’apporte des réserves, et je m’assure d’avoir de quoi survivre pendant au moins une semaine de plus que prévu, juste au cas où.
J’ai toujours pensé que mes précautions me protègeraient, mais, à l’instar des doudous des enfants, elles n’étaient qu’un écran de fumée, une sécurité illusoire. Il n’existe aucun moyen de prévoir le jour où Mère Nature décidera de péter un câble.
C’est pourquoi je ne me serais jamais attendu à me retrouver pris en plein blizzard ce jour-là. Il avait fait froid et soleil au début, mais à mesure que le jour avançait, des nuages s’étaient formés. Au moment où ils s’étaient rassemblés en une épaisse couverture nuageuse, j’étais déjà sur le chemin du retour vers ma cabane, avec deux lièvres sur l’épaule. Je les avais appelés Dîner et Petit-déjeuner. Je prévoyais de manger Petit-déjeuner pour le dîner et Dîner pour le petit-déjeuner, juste pour la blague. Ce sont les petites choses de ce genre qui permettent d’éviter que la solitude ne se transforme en isolement.
La neige a semblé se mettre à tomber de nulle part, comme si quelqu’un avait fermé un velux et que toute la neige entassée dessus était tombée d’un seul coup. Sauf que ce n'était pas un unique raz-de-marée de neige, mais un assaut continu et infini.
Le ciel s'était assombri très vite, et je me suis haï d’avoir laissé ma lampe torche au chalet. J’avais prévu de revenir bien avant la tombée de la nuit, donc je n’avais pas jugé utile de l’apporter. Je m’étais cruellement trompé.
La neige qui s’engouffrait dans mes yeux me piquait comme autant de petites aiguilles acérées. J’ai dû plisser les yeux pendant presque tout le trajet pour empêcher ces petits bâtards glacés de m’énucléer. Le vent hurlait alors que les rafales pénétraient mes vêtements et me glaçaient jusqu’aux os. Je pouvais à peine voir à 1 mètre devant moi, et à 1 mètre derrière moi, tout disparaissait dans une couverture blanche qui ne cessait de grandir. Je ne sais plus trop à quel moment j'ai réalisé que j’étais perdu. J’aurais déjà dû être arrivé à mon chalet à force de marcher, mais tout ce que je voyais c’était des nuances de blanc et quelques-unes d’argent et de gris se balançant dans le vent violent. Les lièvres sur ma nuque avaient durci et me cognaient à chaque rafale de vent et à chaque pas titubant de ma progression maladroite. Je commençais à être à court d’énergie, à court d’idée, et je me suis mis à paniquer. J’aurais pu faire cent tours sur moi-même dans un fauteuil d’ordinateur, je me serais quand même senti moins désorienté que dans cet Enfer blanc.
Et soudain je suis tombé sur une cabane.
Littéralement.
Ça s’était tellement assombri et la neige était si épaisse que je n’avais pas pu voir le bâtiment avant de m’écraser dessus la tête la première. J'ai fixé mes mains sur la façade en bois afin de ne pas la perdre dans la tempête, et je l'ai contournée jusqu’à trouver une porte. Je n’étais pas juste en difficulté, c’était une question de vie ou de mort. Dans l’improbable éventualité où quelqu’un puisse se trouver à l’intérieur, j'ai frappé à la porte et attendu une réponse.
Au milieu du vacarme du vent, j’aurais juré avoir entendu : « Entrez ».
Alors que j'ouvrais la porte et que je pénétrais à l'intérieur, une petite avalanche de neige est entrée avec moi. Je n'ai pas pris la peine de la balayer, étant donné que je me battais déjà contre le vent pour refermer la porte derrière moi. Le soulagement a été instantané. Sans l’air froid qui me fouettait, j’avais mis sur pause le compte-à-rebours de ma mort par hypothermie.
« Merci, » ai-je murmuré.
Je me suis tourné vers l’intérieur de la cabane et ai tenté de prendre mes repères, mais je ne voyais que l’obscurité, donc aucun moyen pour moi d’évaluer la taille du chalet. Certes, j’en avais fait le tour de l’extérieur, mais en trébuchant à chaque pas et à moitié aveugle, trop concentré sur la poignée de porte que je cherchais désespérément ; alors je n’avais aucune idée de la longueur de la cabane que j’avais pu couvrir. J’avais très bien pu n’en avoir parcouru que la moitié, ou en avoir fait le tour trois fois sans m’en rendre compte.
Au milieu de l’obscurité, je ne pouvais discerner que la vague silhouette d’une personne assise dans un coin.
« Vous êtes mon sauveur », ai-je dit.
Il ne répondait pas.
J'ai tâté autour de moi pour trouver un briquet, une lampe, une allumette – n’importe quoi qui puisse émettre de la lumière, mais tout ce que mes doigts touchaient était des chaines et des canons de fusils de chasse. J’ai arrêté de tâtonner lorsque j’ai effleuré un piège à ours ouvert. Je ne voulais pas me coincer le bras dans l’un d’entre eux ; c’était plus sûr de rester immobile en attendant que la lumière perce.
Il me semblait que l’inconnu avait lui aussi atterri ici en cherchant un refuge. « Donc, ai-je commencé, en gardant un ton léger et innocent, vous êtes le propriétaire du chalet ? »
La réponse ressemblait plus à un souffle qu’à un mot, mais dans ce souffle je pouvais percevoir un faible : « ouiii ».
Je me suis assis sur le sol, ai posé mes lièvres derrière moi et attrapé mon sac à dos. Pourquoi j’avais pris soin d’emporter un sac de couchage mais pas une lampe torche me dépassait. Je me suis débarrassé de mes habits mouillés et me suis glissé silencieusement dans mon sac de couchage pour me réchauffer, tout en faisant la conversation.
« Merci encore. Ce blizzard est vraiment sorti de nulle part. »
Il a répondu avec la respiration lente, laborieuse et sifflante d’un vieil homme sur son lit de mort :
Bon, moi, je ne suis pas un costaud montagnard aguerri qui utilise l’écorce des arbres en guise de fil dentaire et qui ne se rase jamais, mais j’aime bien chasser. Il m’arrive souvent de quitter mon petit village d’Alaska pendant plusieurs semaines pour rejoindre mon modeste chalet de chasseur dans les montagnes. Je suis un mec assez prévoyant, et je sais que la montagne peut être traitre alors quand je pars, je pars préparé. Je regarde les prévisions météo sur plusieurs jours, je rassemble le matos nécessaire, j’apporte des réserves, et je m’assure d’avoir de quoi survivre pendant au moins une semaine de plus que prévu, juste au cas où.
J’ai toujours pensé que mes précautions me protègeraient, mais, à l’instar des doudous des enfants, elles n’étaient qu’un écran de fumée, une sécurité illusoire. Il n’existe aucun moyen de prévoir le jour où Mère Nature décidera de péter un câble.
C’est pourquoi je ne me serais jamais attendu à me retrouver pris en plein blizzard ce jour-là. Il avait fait froid et soleil au début, mais à mesure que le jour avançait, des nuages s’étaient formés. Au moment où ils s’étaient rassemblés en une épaisse couverture nuageuse, j’étais déjà sur le chemin du retour vers ma cabane, avec deux lièvres sur l’épaule. Je les avais appelés Dîner et Petit-déjeuner. Je prévoyais de manger Petit-déjeuner pour le dîner et Dîner pour le petit-déjeuner, juste pour la blague. Ce sont les petites choses de ce genre qui permettent d’éviter que la solitude ne se transforme en isolement.
La neige a semblé se mettre à tomber de nulle part, comme si quelqu’un avait fermé un velux et que toute la neige entassée dessus était tombée d’un seul coup. Sauf que ce n'était pas un unique raz-de-marée de neige, mais un assaut continu et infini.
Le ciel s'était assombri très vite, et je me suis haï d’avoir laissé ma lampe torche au chalet. J’avais prévu de revenir bien avant la tombée de la nuit, donc je n’avais pas jugé utile de l’apporter. Je m’étais cruellement trompé.
La neige qui s’engouffrait dans mes yeux me piquait comme autant de petites aiguilles acérées. J’ai dû plisser les yeux pendant presque tout le trajet pour empêcher ces petits bâtards glacés de m’énucléer. Le vent hurlait alors que les rafales pénétraient mes vêtements et me glaçaient jusqu’aux os. Je pouvais à peine voir à 1 mètre devant moi, et à 1 mètre derrière moi, tout disparaissait dans une couverture blanche qui ne cessait de grandir. Je ne sais plus trop à quel moment j'ai réalisé que j’étais perdu. J’aurais déjà dû être arrivé à mon chalet à force de marcher, mais tout ce que je voyais c’était des nuances de blanc et quelques-unes d’argent et de gris se balançant dans le vent violent. Les lièvres sur ma nuque avaient durci et me cognaient à chaque rafale de vent et à chaque pas titubant de ma progression maladroite. Je commençais à être à court d’énergie, à court d’idée, et je me suis mis à paniquer. J’aurais pu faire cent tours sur moi-même dans un fauteuil d’ordinateur, je me serais quand même senti moins désorienté que dans cet Enfer blanc.
Et soudain je suis tombé sur une cabane.
Littéralement.
Ça s’était tellement assombri et la neige était si épaisse que je n’avais pas pu voir le bâtiment avant de m’écraser dessus la tête la première. J'ai fixé mes mains sur la façade en bois afin de ne pas la perdre dans la tempête, et je l'ai contournée jusqu’à trouver une porte. Je n’étais pas juste en difficulté, c’était une question de vie ou de mort. Dans l’improbable éventualité où quelqu’un puisse se trouver à l’intérieur, j'ai frappé à la porte et attendu une réponse.
Au milieu du vacarme du vent, j’aurais juré avoir entendu : « Entrez ».
Alors que j'ouvrais la porte et que je pénétrais à l'intérieur, une petite avalanche de neige est entrée avec moi. Je n'ai pas pris la peine de la balayer, étant donné que je me battais déjà contre le vent pour refermer la porte derrière moi. Le soulagement a été instantané. Sans l’air froid qui me fouettait, j’avais mis sur pause le compte-à-rebours de ma mort par hypothermie.
« Merci, » ai-je murmuré.
Je me suis tourné vers l’intérieur de la cabane et ai tenté de prendre mes repères, mais je ne voyais que l’obscurité, donc aucun moyen pour moi d’évaluer la taille du chalet. Certes, j’en avais fait le tour de l’extérieur, mais en trébuchant à chaque pas et à moitié aveugle, trop concentré sur la poignée de porte que je cherchais désespérément ; alors je n’avais aucune idée de la longueur de la cabane que j’avais pu couvrir. J’avais très bien pu n’en avoir parcouru que la moitié, ou en avoir fait le tour trois fois sans m’en rendre compte.
Au milieu de l’obscurité, je ne pouvais discerner que la vague silhouette d’une personne assise dans un coin.
« Vous êtes mon sauveur », ai-je dit.
Il ne répondait pas.
J'ai tâté autour de moi pour trouver un briquet, une lampe, une allumette – n’importe quoi qui puisse émettre de la lumière, mais tout ce que mes doigts touchaient était des chaines et des canons de fusils de chasse. J’ai arrêté de tâtonner lorsque j’ai effleuré un piège à ours ouvert. Je ne voulais pas me coincer le bras dans l’un d’entre eux ; c’était plus sûr de rester immobile en attendant que la lumière perce.
Il me semblait que l’inconnu avait lui aussi atterri ici en cherchant un refuge. « Donc, ai-je commencé, en gardant un ton léger et innocent, vous êtes le propriétaire du chalet ? »
La réponse ressemblait plus à un souffle qu’à un mot, mais dans ce souffle je pouvais percevoir un faible : « ouiii ».
Je me suis assis sur le sol, ai posé mes lièvres derrière moi et attrapé mon sac à dos. Pourquoi j’avais pris soin d’emporter un sac de couchage mais pas une lampe torche me dépassait. Je me suis débarrassé de mes habits mouillés et me suis glissé silencieusement dans mon sac de couchage pour me réchauffer, tout en faisant la conversation.
« Merci encore. Ce blizzard est vraiment sorti de nulle part. »
Il a répondu avec la respiration lente, laborieuse et sifflante d’un vieil homme sur son lit de mort :
« Daangereux. – Ouais, ai-je ricané, c’est le moins qu’on puisse dire.– Faim , a-t-il laissé échapper dans une expiration.– Vous avez une cheminée ? J’ai deux lièvres. Je peux vous les préparer, je vous dois bien ça », ai-je offert.
Sa réponse était allongée, comme le hurlement d’un loup, mais sans la majesté du vibrato :
« Nooon. – Ok, dès que la tempête se calmera, j’irai chercher du bois et je nous ferai un feu. Vous pouvez attendre jusque-là ? »Sa réponse était allongée, comme le hurlement d’un loup, mais sans la majesté du vibrato :
Je voyais sa silhouette se déplacer légèrement. Il y avait un cliquetis de chaînes.
« Nooon », encore une fois, le « on » était étiré en un long gémissement emphatique.
« Non. No-ouii. » Le dernier « non » s'était mué étrangement en un « oui », à la manière d’une personne faisant subitement monter une note vers les aigus, en pleine expiration, dans un air de flûte.
J'ai tendu le cou pour regarder par l’unique fenêtre de la cabane. Elle était complètement plongée dans le noir… dans le blanc.
C’était comme une faible lueur visible sur la toile de fond sombre du bois, qui restait toutefois intrinsèquement noire. Je me suis concentré dessus, plutôt que sur le reste de la cabane, car c’était la seule touche de lumière que je pouvais voir.
« Si ça ne vous dérange pas, je vais essayer de dormir un peu, » ai-je dit d’une voix fatiguée.
Il n'a pas répondu, mais cela ne m'a pas surpris. Les montagnards ne sont pas très loquaces, même quand ils descendent en ville pour acheter le peu de fournitures qu’ils ne peuvent pas fabriquer eux-mêmes. Je ne m’en suis pas préoccupé et me suis installé pour passer la nuit, mais j'ai senti quelque chose de dur contre mon flanc. En soupirant, j'ai jeté mes lièvres un peu plus loin derrière et me suis mis à l’aise. J’étais épuisé, alors ça n'a pas été difficile pour moi de sombrer, malgré la symphonie du vent qui se jouait à l’extérieur. Je me suis emmitouflé dans mon sac de couchage et me suis endormi.
J'ai été réveillé par un son étrange. Un bruit bizarre de craquement et de « croustillement » qui m'a fait bondir de mon couchage, pensant que le toit était sur le point de céder sous le poids de la neige. Je me suis préparé mentalement, mais alors que le son se faisait entendre à nouveau, j'ai réalisé qu’il ne provenait pas d’au-dessus de moi, mais plutôt d'à côté – près de mes affaires. La silhouette avait disparu de son coin, et je pouvais entendre sa respiration profonde et grinçante accompagnant les craquements.
« Qu’est-ce que vous foutez ?! » ai-je dit d’un ton brusque.
Il s'est replié dans son coin dans un cliquetis de chaines. Mon adrénaline bouillonnait, et je ne savais même pas vraiment trop pourquoi. Quelque chose à propos de cet inconnu me mettait dans un état de quasi-panique. Mon instinct me dictait de partir, mais je ne pouvais pas me le permettre. Quoi que pouvaient être les intentions de ce mec, j’étais plus en sécurité avec lui que dehors dans la tempête.
J'ai attrapé mon sac à dos et me suis calé contre le mur en position assise, fixant la silhouette, m’attendant à ce qu’il bouge. Je me suis efforcé de rester éveillé et attentif, sans jamais détourner les yeux alors que le vent hurlant semblait diminuer d’intensité. Une ou deux fois, j'ai senti ma tête qui commençait à plonger et mes yeux se fermer, mais à chaque fois que je glissais, le faible cliquetis des chaines me rappelait sèchement à la réalité.
Alors que la tempête se dissipait et que le soleil se levait doucement, la lumière a commencé à inonder le chalet. La scène se déroulait progressivement, la ligne de lumière s'élevant dans la pièce à mesure que le soleil montait dans le ciel, comme une imprimante révélant lentement une image, une ligne à la fois. Je n'étais pas dans un chalet, mais plutôt dans une grande cabane de ravitaillement qui mesurait peut-être trois mètres par deux mètres. Il n'y avait pas de cheminée, ce qui semble logique pour une cabane de stockage. Il y avait des outils, des pièges et des fusils alignés contre tous les murs. La silhouette dans le coin cessait progressivement d’être une silhouette pour devenir une personne distincte.
Maigre.
Non, décharnée.
Pâle.
Non, livide.
Homme.
Non, cadavre.
Cadavre.
J’étais estomaqué.
Il était mort. Pas du genre « oups, je suis mort pendant la nuit » mais genre mort depuis longtemps. Depuis, très, très, TRÈS longtemps. Son corps était tout flétri et… momifié ? Est-ce que c’est même le bon mot ? Il n’était pas enveloppé de bandelettes ou quoi que ce soit, mais sa peau était complètement déshydratée et dure, comme une momie désenveloppée. Ses cheveux pendaient de son crâne en ficelles mal peignées. Ses dents dépassaient de ses lèvres ratatinées, laissant entrevoir un vide à l’endroit où aurait dû se trouver sa canine supérieure droite. Il y avait une très vieille tâche de flaque de sang derrière lui. Je l'ai suivi du regard pour en trouver l’origine : son pied gauche, et le piège à ours dans lequel il était pris. Il y avait un crochet vide sur le mur au-dessus de lui avec une chaine accrochée au piège. Elle était assez longue pour lui permettre de se déplacer, mais pas assez pour atteindre la porte d’entrée, ou la scie suspendue au-dessus. Ma meilleure hypothèse était que le piège avait dû tomber tout seul pendant qu’il dormait, et qu’à un moment il avait dû se lever pour chercher quelque chose dans le noir, et s’était pris dans son propre piège. Il avait probablement fini par mourir de soif ou quelque chose comme ça.
Écoutez, je vous le dis ; il ne respirait pas, il ne bougeait pas. Il était aussi mort qu’un clou de porte, et ce depuis un sacré bout de temps.
Je me suis assis, me résolvant à penser que j’avais déliré toute la nuit. La fatigue, la déshydratation et la désorientation générées par la tempête m’avaient fait imaginer sa voix. Ces bruits de sifflement lents que j’avais pris pour des réponses n’étaient que le vent à l’extérieur. Je les avais mal interprétés à cause de l’isolement qui avait fini par me gagner. Les éléments avaient conspiré contre moi pour faire une personne vivante de quelqu'un qui, clairement, ne l’était pas. C’était une bonne explication, logique, et j’aurais aimé pouvoir dire qu’elle était vraie.
Sauf que ce n'était pas moi qui avais arraché la tête de Petit-déjeuner. Ce n'était pas ma canine que j'avais retrouvée sur le sol à côté de moi. Ce n’étaient pas mes ongles secs et crasseux qui étaient plantés dans mon sac de couchage, et ce n'était pas moi qui avait recouvert les lèvres desséchées et craquelées du cadavre avec de la fourrure blanche.
Je ne suis pas resté pour Dîner.
Texte traduit par Sassy Calopsitte.
Source : https://www.reddit.com/r/nosleep/comments/82f288/i_wasnt_alone_seeking_shelter_from_the_blizzard/
"Oups, je suis mort pendant la nuit"
RépondreSupprimerRien a ajouter, elle était magique.
C'est vrai que cette réplique est géniale ! Elle sort de nul part !
SupprimerCette creepypasta est juste magnifique
RépondreSupprimerLe- necromonial-n'est-pas-un-site-de-pasta.
SupprimerTout-le-monde-a-compris-ce-que-je-voulais-dire.
SupprimerÉ-N-O-R-M-E
RépondreSupprimerAh yep, excellent !
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