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Vous ne le verrez que lorsqu'il sera trop tard. Dans n'importe quelle forêt, n'importe quel bois, n'importe quel parc... Partout où un arbre peut pousser, il y a une chance qu'il soit là lui aussi.
Il s'intègre parfaitement, s'accorde avec n'importe quel type de flore qui l'entourerait. L'environnement n'a aucune importance, car quel que soit le niveau d'ensoleillement et d'eau, cela fait peu de différence pour cette chose. La chair et le sang sont les seuls apparats dont elle a besoin.
Ses feuilles ne sont qu'une illusion, comme un camouflage. Dès que sa proie est au bon endroit, ce feuillage disparaît, et la bête passe directement en mode prédateur.
Il est né dans les profondeurs de Madagascar, dit-on. Les anciens indigènes le considéraient comme un dieu et lui faisaient régulièrement des sacrifices, ce que les missionnaires ont découvert avec stupeur et horreur. Ce sont d’ailleurs les voyages de ces missionnaires qui ont permis aux spores de la créature de voyager à travers le monde entier, car aujourd'hui, on trouve des groupes de ces bêtes sur tous les continents de la planète.
À présent, vous vous demandez peut-être quelle est cette chose. C'est un arbre. Un arbre carnivore, mangeur d'hommes plus précisément. Ses branches sont semblables à des tentacules, à des pythons de bois qui attrapent leurs proies. Ses yeux et sa gueule sont cachés dans son écorce, à l'abri des regards, et ce jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour que vous puissiez faire quoi que ce soit. C'est un monstre patient, qui aime attendre que vous soyez tout près de lui, si près que vous ne pourrez pas lui échapper même si vous prenez subitement conscience de ce qu'il est vraiment.
Ses tentacules vous happeront comme les pythons d’écorce qu’ils sont, s'enroulant autour de votre corps jusqu'à ce que vous soyez entièrement enveloppé par leur bois. Ainsi, si ce n'est pas la suffocation qui vous tue, c’est le broyage : les vrilles se resserrent et s'appuient sur votre corps, brisant chacun de vos os de la manière la plus douloureuse et la plus lente qui soit. Si vous êtes chanceux, vous serez attrapé par un adulte, car ils peuvent vous tuer plus rapidement. En effet, concernant les plus jeunes, l’écrasement peut prendre un certain temps.
Enfin, quand il a fini de détruire la vie en vous, il mange. Son écorce s'ouvre largement en une gueule béante remplie de dents, comme deux rangées de couteaux à steak étincelants. Ses tentacules vous arrachent lentement un membre après l'autre, puis il se met au travail, vous dévorant morceau par morceau et aspirant chaque petite goutte du sang qui s'échapperait de votre cadavre. Il est perpétuellement affamé, toujours prêt à se nourrir.
Vous vous demandez peut-être quel est le nom de cet arbre mangeur d'hommes ? Eh bien, il y a bien l'ancien terme utilisé par les indigènes de Madagascar et la traduction approximative de ce nom.
Ya-Te-Veo :
Je-Te-Vois.
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