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Lorsque quelqu'un vous pose des questions sur l’habitation de vos rêves, que répondez-vous ? Il peut s'agir d'un appartement dans une ville peuplée, d'une grande ferme à la campagne ou (si vous êtes comme moi) d’une confortable maison de banlieue entourée d’une jolie clôture.
Mon époux et moi avons emménagé dans la maison de nos rêves il y a environ 5 ans. Elle était située dans une petite ville, une de ces banlieues où tout le monde se connaît et où personne ne pense à fermer sa porte à clef. C’était à environ 30 minutes de route d’une grande ville. Nous pensions avoir trouvé l’endroit parfait, mais nous nous étions trompés.
Vous voyez, le problème avec les gens, c’est qu'on ne les connaît jamais suffisamment. Il est courant dans ce genre de quartier (et partout dans le monde à dire vrai) de rencontrer des personnes qui semblent être les humains les plus gentils et les plus normaux de la planète, mais qui en réalité sont de véritables monstres une fois leur porte fermée. En général, ce n’est rien de plus quun souci d’alcoolisme ou une consommation de drogue, une liaison secrète ou même une maltraitance domestique… Même Jeffrey Dahmer semblait être un type bien et nous savons tous quels cadavres se trouvaient dans son placard (et son frigo).
Tout a commencé il y a quelques mois, lorsque notre nouveau voisin est arrivé. Il restait toujours seul. Il ne parlait à personne mis à part aux occasionnels visiteurs qui venaient d’autres villes pour le voir. Il a été l’élément déclencheur de nombreuses rumeurs. J'avais entendu dire des autres voisins qu'il était un trafiquant de drogue, qu'il avait fait plusieurs séjours en prison ou encore qu’il avait été rejeté par sa famille pour avoir touché son neveu ou sa nièce mais qu'il n'avait pas été dénoncé à la police. Il était très calme et sympathique, quoiqu’un peu effrayant parfois, mais il me semblait être quelqu’un de correct. Apparemment, j’ai été idiote.
Il y a quelques semaines, ma sœur quittait notre domicile tard dans la nuit lorsqu'elle a remarqué que le plafonnier de sa voiture était allumé. Quelqu'un venait visiblement d’en sortir. Elle est rapidement retournée à l'intérieur et a alerté mon mari qui l'a ensuite accompagnée dehors et a jeté un coup d'œil pour voir s'il pouvait trouver le malfrat. Ils ont entendu des bruits de pas sur le porche du voisin, mais n'ont vu personne. Mon époux a décidé d’appeler pour voir si quelqu’un était là mais n’a reçu aucune réponse, pas même un écho. Le lendemain, il a parlé à un autre voisin de l'incident pour l'avertir et lui dire de fermer sa voiture à clef la nuit. Ce voisin a dit à mon mari qu'il avait repéré quelqu'un dans les buissons en face de sa maison deux semaines auparavant et l'avait poursuivi jusqu'à l’habitation voisine de la nôtre avant de perdre l’intrus de vue. Quelques jours après la course poursuite, quelqu'un a cassé une fenêtre chez lui en essayant d'entrer par effraction pendant la nuit. Tout le quartier était complètement paniqué et nous pensions tous que le nouveau était coupable de ces crimes, mais nous n'avions aucune preuve. Personne n'avait pu voir le visage du criminel lorsqu’il avait été poursuivi par le voisin, personne ne pouvait dire s'il avait été jusqu'à cette maison parce qu’il y habitait ou si cette personne en fuite s'était simplement cachée sous le porche ou bien dans la cour.
La police locale a accepté de patrouiller dans notre secteur et les choses se sont calmées pendant un certain temps. C'est-à-dire jusqu'au week-end dernier.
Samedi soir vers minuit, j’ai entendu ce qui ressemblait à des outils. Ayant à proximité une famille en train de rénover sa maison, j’ai supposé qu'ils terminaient quelques travaux avant d’aller dormir ou quelque chose comme ça. Je ne m'en suis vraiment soucié que 45 minutes plus tard, quand j'ai vu des gyrophares à travers ma fenêtre. Je suis sortie pour aller voir et il y avait trois voitures de police, une ambulance et une petite foule qui se rassemblait devant la maison d'à côté. Pour une fois, personne ne semblait connaître le pourquoi du comment. La seule information que j'ai pu recueillir était qu'une vieille dame qui habitait plus bas avait appelé la police pour se plaindre lorsque le bruit des outils l'avait réveillée. Je me tenais au milieu de la foule depuis environ cinq minutes quand les policiers sont sortis pour nous éloigner de la maison et délimiter la zone avec du scotch de scène de crime. Peu de temps après, une camionnette de médecin légiste est arrivée. Ce n'est que le lendemain que nous avons enfin pris connaissance de toute l'histoire.
Deux agents avaient répondu à l’appel de la vieille dame par rapport au bruit. Ils pouvaient entendre les outils depuis l’extérieur mais personne ne répondait à la porte lorsqu'ils ont frappé. Un des deux agents a regardé par la fenêtre et a remarqué du sang sur le sol du salon. Ils ont appelé des renforts avant d’entrer de force dans la maison. Le nouveau voisin avait tuée une femme, l'avait traînée dans son sous-sol et utilisait une scie électrique pour découper son cadavre. Lorsque la police est entrée, il a paniqué et a utilisé la scie pour mettre fin à ses jours. Apparemment, il s'est presque entièrement décapité. Aussi horribles que soient les détails de cet acte odieux, le meurtre-suicide n'est pas la chose qui a causé le plus d’agitation dans notre petite communauté. Il y avait visiblement une grande carte de la ville qu’il avait dessinée à la main et accrochée dans son sous-sol. Chaque maison était représentée par un carré et à l’intérieur de chaque carré il y avait des notes : combien de personnes vivaient dans la maison, si elles avaient ou non des chiens, le meilleur horaire et le meilleur passage pour entrer sans être repéré. Il y avait aussi une pile de photos sur une table près de la carte. Il avait pris des photos de toutes les maisons de notre rue, certaines la nuit et d'autres le jour, certaines de l'extérieur… Et d’autres de l’intérieur.
Ce texte a initialement été réalisé par Christine Druga sur Creepypasta.com, et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez tenter de le contacter via le lien de sa création. L'équipe du Nécronomorial remercie également Naveen qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale, AngeNoire et Orizy qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et Antinotice et Litanie qui se sont chargés de la correction et la mise en forme.
Desperate Housewifes, sort de ce texte
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