Les 1% - Partie 1
Les 1% - Partie 2
Les 1% - Partie 3
Les 1% - Partie 4
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Les 1% - Partie 4
Becky était sur le point de rencontrer le très estimé Docteur Allship. Elle pouvait à peine contenir ses gloussements. Ce grand monsieur était sur le point de la rendre jolie. Si tout le monde disait que c’était le meilleur, c’est que ça devait être vrai.
Elle souriait jusqu’aux oreilles. Sautant de son lit à baldaquin, Becky s’assit face à sa coiffeuse. Son miroir rose était entouré de lumières scintillantes. Des photos d’elle étaient accrochées tout autour de la pièce, tel un gigantesque album. Elle planta fixement son regard dans celui de son reflet. Pendant quelques secondes, elle y aperçut la quarantenaire qu’elle était. « DÉGAGE ! », hurla-t-elle en jetant sa brosse à cheveux rose sur la glace. L’image disparut aussitôt.
Elle se prépara. Elle attacha ses longs cheveux blonds en deux couettes basses. Elle enfila sa brassière de sport Minnie Mouse. Le soutien-gorge compressait ses côtes, lui causant de rouges et longues éruptions cutanées autour de la cage thoracique. Mais les petites fleurs jaunes qui étaient dessinées dessus étaient si mignonnes. Becky sortit sa robe rose avec le plus de froufrous, et des chaussettes blanches à volants. Elle devait se présenter sous son meilleur jour pour le docteur.
Elle sortit de sa chambre, puis cria : « Maman ! Papa ! Je suis prête ! ». Ces idiots étaient toujours en train de dormir.
« Rebecca ? ». Cette faible voix provenait de l’une des chambres adjacentes. Becky gloussa, se dirigea vers la chambre en question, et ouvrit la porte . Barry était sur le lit, attaché, comme d’habitude. Il s’était fait dessus pendant la nuit et la pièce sentait atrocement mauvais. Barry se comportait toujours comme un bébé. Il mouillait son lit en permanence !
« Rebecca, s’il te plaît. J’ai besoin d’aide. »
« "Rebecca s’il te plaît" , répéta-t-elle d’un ton moqueur. T’es un looser, Barry. »
« Je suis sérieux. Je pense que mon œil s’est infecté. Si tu pouvais juste appel- »
« Je ne peux appeler personne, idiot ! J’ai seulement neuf ans ! », se moqua-t-elle à nouveau.
Des larmes coulaient sur son visage. « Rebecca, s’il te plaît, parle-moi normalement... »
L'attitude légère de Becky devint soudainement plus froide. Rebecca était de retour. « Je parle normalement, Barry. Et dès aujourd’hui, le Dr. Allship s’assurera que ma voix devienne parfaite. » Rebecca disparut aussi vite qu’elle était arrivée. Son visage redevint instantanément celui d’une petite fille innocente. « En plus, idiot, tu sais que tu n’as pas le droit de sortir ! Maman et papa ont dit non ! »
Barry continuait de chouiner. C’était vraiment un pleurnichard.
« J’appellerai maman pour te nettoyer, looser ». Elle se dirigea vers le lit : « Je vais aussi prendre la carte de crédit. C’est pas comme si tu pouvais t’en servir ! ». Elle rit plus fort encore, et Barry s’effondra de nouveau. Elle planta un ongle rose dans son orbite. Il hurla. Elle ne pouvait pas s’arrêter de rire : « Tu mets du sang partout sur moi ! »
Maman se précipita dans les escaliers : « Monsieur Shore ? »
Becky redevint froide et la fixa. Rebecca n’aimait pas quand la femme de ménage oubliait quelle était sa place. « Maman, qu’est-ce que tu as dit ? ». Elle enfonça son ongle plus profondément dans l'oeil de Barry.
Maman s’éclaircit la gorge : « Désolé Rebecca. Je veux dire, Becky. J’étais juste venue voir si ton... euh… »
« Frère », compléta Rebecca, impassible.
« Oui, bien sûr. J’étais venu voir si ton frère avait besoin de moi. »
Becky retira son ongle tandis que Barry continuait de gémir. « Il a besoin que sa couche soit changée, parce que c’est encore un bébé ». Elle revint soudainement à elle. « Je vais me laver les mains et après, papa pourra m’amener chez le docteur ! »
Elle esquiva Maman et s’engouffra dans la salle de bain. Elle se lava les mains en souriant, alors que le sang disparaissait de sous ses ongles. Elle jeta un coup d’œil au miroir, et aperçut de nouveau la quarantenaire. « DÉGAGE », lui cria-t-elle cette fois encore. Aussitôt, l'image disparut.
Papa l’amena chez le docteur. Il ne parlait pas beaucoup. C’était bien comme ça. Rebecca gigotait, tellement elle était excitée à propos de l’école et en imaginant à quel point sa nouvelle voix serait jolie. Lorsqu’ils atteignirent le cabinet, elle embrassa Papa sur la joue. Il eut un petit mouvement de recul.
Elle se dirigea à grandes enjambées vers le cabinet, éblouie par la blancheur des lieux. Deux femmes étaient assises derrière la réception. Elles se ressemblaient étrangement.
« Je dois voir le docteur. », leur dit Becky d’un air enjoué.
« Vous n’avez pas rendez-vous », lui répondit la réceptionniste en la regardant dans les yeux.
« Je n’ai pas besoin d’un rendez-vous. J’ai besoin de voir le docteur ». Becky pouvait de nouveau sentir les ténèbres l’envahir. Rebecca fixa la femme blonde en face d’elle. Elles avaient toutes les deux l’air de penser qu’elles lui étaient supérieures.
« Madame, je... »
« Je ne suis pas une madame. Je suis une petite fille ». Rebecca serra le poing avec colère, mais le relâcha presque aussitôt. En une seconde, Becky était de retour, avec son habituel air joyeux.
Les femmes derrière le bureau se regardèrent. Le visage de chacune se fendit d’un sourire. L’une d’elle se tourna vers Becky : « J’avertis le Dr. Allship immédiatement. Et quel est votre nom, petite fille ? ». Les mots « petite fille » avaient été prononcés avec dédain.
Becky ne dût attendre qu’une demi-heure avant de pouvoir voir le docteur. Elle fut conduite dans sa salle de consultation privée. Lorsqu'elle le vit, Becky haussa un sourcil. Elle l'imaginait plus grand et plus séduisant. Mais c’était juste un tout petit homme assis derrière un énorme bureau. Il ne souriait pas.
« Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »
Becky sentit Rebecca sortir de l’ombre. Celle-ci inspira profondément. « J’ai besoin de vous pour que ma voix ait l’air…plus jeune. »
« Et pourquoi ça ? » La voix du docteur ne contenait aucune émotion. Son regard passa brièvement de Rebecca au bloc-note posé sur son bureau, mais il n’y inscrit aucune information.
Becky tenta de répondre, mais Rebecca garda le dessus : « J’ai eu une enfance heureuse, docteur. Mes parents m’aimaient. Ils m’ont tout donné. Ils…sont morts quand j’étais jeune. »
« Comment sont-ils mort ? » Le Dr. Allship semblait réellement intéressé.
Ce fut alors que Becky éclata : « Un accident ! Je ne voulais pas ! Je ne faisais que jouer avec le pistolet de Papa et... »
« Ça suffit ». Rebecca posa une main sur sa gorge . « Après leur mort, les choses n’ont plus été comme avant. Je voudrais revenir à ces moments heureux ». Elle sortit la carte de crédit de Barry : « Je suis prête à vous payer la somme que vous voudrez. Mon mari a un compte en banque illimité. »
Le Dr. Allship prit la carte dans sa main, lisant lentement le nom qui y était inscrit. « Et de quel âge voudriez-vous que votre voix ait l’air, Madame Shore ? »
« Becky. » À ces mots, Rebecca repartit et Becky compléta avec enthousiasme : « J’ai neuf ans. Je veux parler comme si j’avais neuf ans. »
Le Dr. Allship sourit pour la première fois. « Très bien, Becky. Il faudra juste couper un peu vos cordes vocales. Votre mari sera-t-il disponible pour prendre soin de vous durant votre convalescence ? »
Becky dit en riant : « C’est ce pourquoi je paie Maman et Papa. »
Traduction d'Undetermined.B
J'aime toujours autant cette histoire, hâte de la suite.
RépondreSupprimerOn s'enfonce dans la folie humaine...
RépondreSupprimerHâte de lire la suite !
Cette série est de mieux en mieux
RépondreSupprimerVite la partie 3. Je suis impatiente bon sang
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