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L'asile


Temps approximatif de lecture : 5 minutes. 

Au-delà des limites de notre Terre, parmi l'éther éternel du cosmos, existent des êtres de véritable puissance et grandeur qui dépassent notre compréhension. Des êtres qui façonnent et déforment la trame de l'espace et distordent la réalité dans laquelle nous vivons. Regarder leurs yeux, c'est regarder les yeux de l'infini. Décrire leur visage, c'est décrire l'univers. Témoigner de leur puissance, c'est témoigner de la puissance du cosmos. 

J'étais encore un jeune homme lorsque j'ai été frappé pour la première fois par la fièvre diabolique qui avait déjà touché le reste de ma famille. J'ai été considéré comme chanceux car la grande peste de la saignée n'a pas été ma fin. Ce n'était que la folie et la peur du cosmos qui m'ont affecté et qui m'affectent encore aujourd'hui. Pour ma famille, la véritable fièvre et la douleur engendrée par la peste causerait leur perte. Ma mère a été la première à partir, elle s'est tailladé les poignets durant une crise de folie hystérique alors que ma sœur et moi étions à l'école. C'est mon père qui l'a trouvée, s'écroulant sur son corps dans un espoir futile qu'une interaction divine pourrait les réunir à nouveau. Il s'est avéré que cette interaction divine serait simplement le contact avec le sang contaminé de ma mère.  

La nuit où mon père est décédé, l'accumulation de sang dans son cerveau a causé ce que j'ai d'abord cru être de la folie, des visions d'horreur cosmiques et éthérées. Craignant leur puissance sur l'esprit humain, il s'est également tourné vers le suicide, mettant fin à sa vie la tête dans une mare de son sang contaminé. Ma sœur a été réveillée par sa crise de folie et est arrivée en marchant pieds nus dans sa chambre, mais avant que la lumière de sa bougie ne puisse éclairer le vide de la pièce, ses pieds ont senti le sang par terre et elle su. 

J'étais le seul à pouvoir prendre soin de ma sœur, car nous n'avions pas d'autre famille. Ayant eu quatorze ans le mois précédent, ma sœur était une enfant frêle et fragile qui pouvait être effrayée simplement par la vue de sa propre ombre. Elle n'a pas tenu aussi longtemps que mère et père, qui ont combattu la peste pendant près d'une semaine chacun. Ma sœur tenait à peine debout au-delà du troisième jour, et une partie de moi souhaiterait ne jamais avoir assisté au quatrième. 

Je préfère m'abstenir de décrire les circonstances du décès de ma sœur, car la brutalité sanglante de l'événement m'a laissé dans un tel état de fragilité que j'ai été interné à l'asile psychiatrique de Providence. C'est là-bas que j'ai commencé à expérimenter la vraie nature de l'Univers et de ses forces impénétrables. Comme je l'ai mentionné, j'ai été frappé par des crises de folie et de paranoïa, mais pas par la peste. Si c'était le cas, je crois que ce manuscrit ne serait pas là pour dévoiler toutes les horreurs qu'il contient. 

C'est au cours du premier mois suivant mon admission à l'hôpital que j'ai rencontré un artiste du nom de Joseph B. Wilcox. Je n'ai jamais su la raison pour laquelle Joseph était également admis là-bas, seulement qu'il ressentait le besoin d'être là pour protéger quelqu'un, que ce soit lui-même ou un membre de sa famille. Il était grand et maigre, avec une tête bien sculptée, ornée de cheveux bruns et d'une paire d'yeux d'un bleu délicat. Ses mains étaient douces et minces, comme celles d'une femme, signe évident qu'il préférait les arts intellectuels de la peinture et de la sculpture d'argile aux travaux physiques et manuels des autres jeunes hommes de son âge. 

Nous sommes rapidement devenus amis en réalisant que nous faisions partie du groupe de personnes le plus stable de l'hôpital. Joseph me racontait des histoires de la vie dans un petit village dont le nom m'échappe, en dehors de Providence. Il me faisait également souvent des petits croquis pour décorer la chambre terne et anesthésiante où je me trouvais. Moi, je lui racontais des histoires sur mon travail dans la boutique familiale, quand je me penchais derrière le comptoir pour atteindre les bocaux de bonbons que ni ma mère ni ma sœur ne pouvaient atteindre, ou que je parlais à la gentille vieille dame qui venait souvent acheter des bougies et des savons, et comment cette même vieille dame disait qu'elle trouvait que mon exubérance juvénile était une qualité charmante que je ne devrais pas perdre si aisément. 

C'est dans la nuit du 8 mars que Joseph a pénétré dans ma chambre. Ses pas étaient lents et monotones alors qu'il se faufilait jusqu'à mon chevet. Je ne l'ai pas entendu entrer, je ne l'ai d'ailleurs senti que lorsqu'il a posé l'une de ses mains si féminines sur mon bras et qu'il m'a secoué. Lorsque je me suis réveillé, je l'ai vu debout au-dessus de moi et je me suis alors relevé, effrayé par le visage balafré et ensanglanté qui se tenait juste devant moi.

Dans sa folie, Joseph avait fabriqué un surin à partir de son cadre de lit et gravé des sigils étranges partout sur son visage et ses bras. Ses yeux étaient injectés de sang et sa bouche se tordait en un sinistre sourire. Il a délicatement déposé le surin sur mes genoux avant de poser sa main sur mon épaule tout en chuchotant une sorte de terrible mantra à mon oreille. Sa main a glissé vers le surin et m'a invité à le rejoindre dans un Paradis perdu il y a de cela un millénaire. Le sang s'est échappé de mon visage et j'ai senti mes bras devenir lourds et froids lorsque j'ai assisté à l'apparition d'un affreux abîme au-delà de lui et qui semblait même être au-delà du monde commun. 

Une vague de haine et de colère est venue m'envahir lorsque j'ai saisi le surin avant de me décider à le plonger dans son ventre. La voix gargouillante et rauque de mon ancien ami s'est lentement estompée alors qu'il tombait inerte sur le sol pourri et moisi de cet asile d'aliénés. La peur eu finalement raison de moi, j'étais trop terrifié pour détourner les yeux du corps qui se trouvait devant moi. Lorsque j'ai enfin rompu la transe et levé les yeux de la vision d'horreur, l'hôpital dans lequel j'étais confiné avait été déformé et distordu, transformé en une infinie perspective de cieux noircis face à moi et de terre grise sous mes pieds. 

Au-dessus de l'immense Purgatoire sur lequel je me tenais flottait une créature qui hante encore mes pensées et mes souvenirs, et me rend fou dans chacun de mes rêves. Tournoyant, frémissant, gargouillant et se tordant telle une masse de vers noirs au sein d'un cadavre en décomposition. C'était le Sultan Démoniaque, celui qui contrôlait si répugnamment les cieux et le cosmos comme un seul. Je me trouvais dans un pays de prédateurs, et je n'étais même pas suffisamment digne d'eux pour être considéré comme une proie. Je me sentais comme si mon esprit fragile se brisait en mille morceaux, mes yeux pourrissant littéralement à la vue d'une telle terreur macabre que personne d'autre ne connaîtrait jamais. 

Les surveillants ont finalement retrouvé le corps de Joseph ainsi que le surin sous mon lit, il n'y avait aucun moyen de contester ce qui était déjà évident. Les horreurs que j'ai vues resteront avec moi jusqu'à la fin de ma vie, et bientôt, lorsque la corde placée par le bourreau autour de ma misérable gorge viendra ébranler mon corps, les horreurs m'assailliront jusque dans la mort, car la Terre n'est pas notre foyer. Notre Terre n'est qu'un asile pour les esprits fragiles qui sont trop faibles pour contempler en face la terreur et la puissance époustouflante de l'Univers. 

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