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Peut-on vendre son âme ?

« Le corps ne sera pas identique à l'âme. L'âme est la forme d'un corps naturel ayant la vie en puissance : l'âme est donc inséparable du corps » - Aristote.

L'âme, du latin anima, signifiant « respiration » est un concept on ne peut plus reconnu de nos jours. Selon les définitions les plus simplistes, il s'agirait d'un principe spirituel, inhérent à chaque être vivant et qui le transcende. En somme, ce serait de l'âme dont découlerait la panoplie d'émotions et de sentiments que nous sommes capables d'éprouver.

Ce principe, à priori religieux, ne l'est pas pour autant. Du moins, pas exclusivement, car les grands philosophes reconnaissent à tour de rôle ce principe. Toutefois, ils ne s’accordent pas sur la nature indissociable de celui-ci, car si pour Nietzsche l'âme est une partie même du corps, pour Descartes, l'âme est totalement séparable de ce dernier. Alors, peut-on se séparer de son âme ? Allons plus loin, peut-on la vendre ?

Selon les grandes religions monothéistes, c'est tout à fait possible. L'exemple le plus connu étant bien évidemment le « pacte avec le diable ». Cette pratique implique qu'en l'échange d'une âme humaine, Satan octroie amour, gloire et richesse à l'intéressé. Celui-ci, privé de son âme, est de ce fait lié au Malin par le pacte en question, malédiction ne pouvant être levée. Et si en théorie, les effets pervers de ce pacte ne sont censés prendre forme qu'après le décès du contractant, la pratique nous apprend que ces conséquences interviennent même de son vivant. En effet, sur Terre, seule l'enveloppe corporelle subsiste, puisque l'absence de l'âme condamne à la damnation. Mais avant de développer davantage sur les effets de ce genre de pacte, il convient de définir les modalités du contrat.

Attention. Il apparaît tout de même nécessaire de rappeler que pour réaliser ce genre de pacte, posséder une âme est un prérequis plus que nécessaire. Ne pourront transférer leur âme que ceux qui ne l'ont pas déjà vendue.

En premier lieu, il semble important d'opérer un distinguo car dans les faits, le pacte avec le diable n'est que très peu pratiqué. Aujourd'hui, nous préférons user d'un contrat bien différent que celui décrit dans les textes sacrés, il s'agit plus communément de la cession d'âme contre une compensation monétaire.

Le terme de « pacte avec le diable » pouvait en effet en dérouter plus d'un, car si l'existence de l'âme est, de nos jours, plus qu'admise, l'existence du diable laisse encore place à un certain doute. La notion de diable est ici à apprécier de manière large, ainsi est considéré comme diable celui qui est prêt à payer pour obtenir l'âme. Par ailleurs, l'élément consensuel est également primordial ici, parce que c'est bien par la volonté profonde du détenteur de l'âme que le transfert peut avoir lieu. Il ne peut y avoir de transfert sans consentement du gardien.

La procédure est simpliste, voire minimaliste, elle se résume à une conclusion de contrat tout à fait banale.

Après avoir négocié le prix, il faut simplement attester sur une feuille vierge que vous cédez bien votre âme au nom du co-contractant (le diable donc), lui donner un objet quelconque, puis signer. Néanmoins, le cédant doit avoir la volonté profonde et certaine de vendre son âme, auquel cas la conclusion du contrat échouera.

Récemment, un néo-zélandais a vendu son âme à une chaîne de restaurants dans le but de leur faire de la publicité. Dans ce cas précis, on peut aisément remettre en question la volonté réelle et profonde du cédant quant au transfert.

Acte élémentaire, mais lourd de conséquences.

Les répercussions relatives au pacte avec le diable ou d'un contrat de cession entre humains sont parfaitement identiques, du moins du vivant de l'individu. Et outre le gain octroyé par cette vente, les effets dans la vie de tous les jours se font ressentir progressivement. En effet, ils se caractérisent par une perte manifeste de sentiments, d'émotions et, plus globalement, de sensations. Ainsi, le rire, la tristesse, l'affection ou l'empathie disparaîtront pour ne laisser final qu'une coquille vide.

Il ne faut tout de même pas penser que ces effets arrivent de manière directe et brutale. Ces pertes se font progressivement, à mesure que l'âme se dissocie du corps. Il est important de noter que l'ordre de disparition des sentiments reste assez hasardeux, et varie en fonction de l'individu. Cela a notamment été le cas dans le rapport d'une décision rendue par la Cour de cassation, dépeignant une femme ayant vendu son âme et ne ressentant plus que désespoir.

Toutefois, considérer ces pertes comme un préjudice serait se méprendre puisque ces ressentis ne sont finalement que momentanés, la disparition des émotions négatives y mettant fin.

C'est au niveau de l'après-vie que la distinction des deux contrats prend tout son sens : dans le cas d'un pacte avec le Malin, l'âme appartient à celui-ci dans sa totalité, condamnant son ancien propriétaire à l'enfer. Concernant les contrats entre humains, l'âme, n'étant plus fusionnée au corps, demeure sur terre indéfiniment.

Il serait donc plus judicieux de contracter avec l'humain, même si cela implique que le contrat en lui-même, compte tenu de son faible apport monétaire, puisse paraître dérisoire à côté du pacte avec le diable, lequel possède un apport beaucoup plus conséquent, mais un prix bien plus lourd.

Édit : J’ai noté un certain intérêt pour la décision judiciaire précédemment citée. Cette dernière n’étant plus disponible sur Légifrance, je me permets de la poster ici.

Cass., Civ. 1ère, 19 Mai 2019.

Sur le moyen unique pris en sa première branche :

Vu l’article 1137 du Code civil ;

Attendu, selon l’arrêt confirmatif attaqué, que, le 23 Septembre 2018, par acte sous seing privé intitulé « contrat de cession d’âme », suivi d’un acte authentique de vente, Mme X a vendu à M. Y son « âme » ; à la suite de la vente, Mme X a fait une sévère dépression la menant à faire, le 30 Septembre 2018, une tentative de suicide ; Mme. X sollicite l’annulation de la convention de vente du 23 Septembre 2018 pour dol ;

Attendu que, pour retenir la nullité de la convention de vente, l’arrêt se borne à constater que conformément à l’avis de professionnels de santé, l’intéressée s’est vue ôter « toute volonté de vivre », que le « mal-être permanent et incommensurable » ressenti par celle-ci, compte tenu de sa santé psychologique antérieure à la convention, ne saurait s’expliquer autrement que par la conclusion du contrat susvisé, que M. Y, en n’ayant pas informé Mme. X des risques d’un tel contrat, information sans laquelle elle n’aurait pas contracté, a vicié son consentement par une manœuvre dolosive ;

Mais attendu que, la cession d’une « âme » n’implique que des conséquences hypothétiques et non fondées sur des éléments concrets, que ces conséquences étaient prévisibles par l’intéressée, dont M. X n’avait aucune obligation de rappeler, qu’en ayant déterminé une réticence dolosive, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;

CASSE et ANNULE (…)

Texte de Sawsad

2 commentaires:

  1. Interressant par contre le
    "l'existence de l'âme est, de nos jours, plus qu'admise" mouais c'est osé de dire ça, c'est surtout le contraire qui est admis

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    1. Faux. L'âme est définitivement prouvée et admise comme réelle. Les preuves sont nombreuses il suffit de faire ses recherches et de faire preuve de discernement entre ce qui est vrai de ce qui est faux après quoi c'est tout à chacun de se faire un avis.

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