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Superprédateur


Temps approximatif de lecture : 3 minutes. 

Les grands requins blancs rôdant sur le rivage de la côte atlantique furent certainement ce qui suscita le plus de crainte. Personne n'avait jamais vu quelque chose de ce genre. Des témoignages avaient rapidement fait surface, des gens ayant aperçu un groupe de deux ou trois douzaines de requins blancs adultes nageant à l’unisson à quelques mètres des plages. Comme de grands robots en cuir blanc et aux yeux sombres nageotant en cercle. Un esprit de ruche totalement différent de tout comportement observé auparavant chez ce superprédateur. Et nous réalisâmes rapidement que ça ne se limitait pas à la côte Est. 

Thrène en césure pour le Titan Profane

Car tu es né gisant, tu jailliras encore. 
Mais dès que vent souffle, lève-toi création !  
Mets en courroux les dieux, en quittant cette mort,  
Que tu les fasses ployer quand ceux-ci s’inclineront. 

Te voilà qui avance, et la terre de trembler. 
Quand ton nom apparaît, les voici qui reculent !  
Ces héros d’autrefois firent fleurir leurs épées,  
Et rougirent les Achille, tremblèrent les Hercules.

Tu étais né de rien, et te voilà un tout.   
Un grand dieu apathique, mais prends garde aux humains !   
Tu subiras les pierres, et les fous, et les coups,  
Nous te suivrons sans peur car nos cœurs sont les tiens. 

Tu es déjà parti. Vers le prochain village.  
Et leurs corps aussi périront sous ton sceau !   
Leurs membres découpés, formeront ton visage,   
Nous ne serons plus qu’un, fusionnés sous ta peau. 

Texte de Tac


Laura

Laura a les yeux dans le vide. Le regard absent. Elle est fatiguée. Autour d’elle, ses sœurs parlent de rumeurs inquiétantes. On raconte qu’un homme se glisse dans le lit des jeunes femmes à la nuit tombée. Le bruit court qu'elles disparaissent peu après. Certains disent que c'est parce qu'elles ont regardé l'homme. Emportées par la folie à sa vue, elles fuient pour ne jamais être retrouvées. D'autres murmurent que l'homme les emporte dans le noir. Les yeux dans le vide et le regard absent, Laura sait que ses sœurs n’ont pas à s’inquiéter. Elle est là pour elles.

En éteignant la lumière ce soir-là, elle sait qu’il ne va plus tarder à arriver. Il vient à la même heure depuis trois jours. Laura a fermé la porte à clef. La fenêtre aussi. Il n’utilise aucune des deux. Allongée sur le dos, elle attend les premiers craquements de plancher et les pas feutrés, fugaces. Elle ferme les yeux. Elle sent un poids sur son lit, elle ferme les yeux plus fort. L’homme semble glisser sous la couverture. Laura l’appelle l’homme, mais elle sait qu’il n’en est pas un.

Laura ne disparaît pas car elle ne le regarde pas. Elle sait que sa curiosité peut lui être fatale. Elle garde les yeux fermés, mais elle ne dort pas. Elle ne dort plus. A cause de la peur, très certainement, mais aussi à cause du sifflement de la respiration de la chose qui dort à côté d’elle depuis trois jours, chaque nuit. Laura lui avait dit qu’elle l’aimait, qu’elle voulait rester à ses côtés pour toujours. Pas par amour, mais par peur. Très humainement, elle ne veut pas disparaître à son tour. Et si la chose reste avec elle, elle n’ira pas voir ses sœurs.

Mais Laura est fatiguée. Elle lutte contre le sommeil. Ce sommeil fourbe, qui veut lui faire baisser sa garde. Elle sait qu’endormie, elle ne pensera plus à la chose à quelques centimètres d’elle. Elle se tournera, et elle ouvrira les yeux sans y penser. Alors elle verra la chose et disparaîtra, sans bruit.

Laura résiste. Elle serre fort les paupières et bat la mesure avec son pied. Ce mouvement la tient éveillée. Et pourtant, la respiration de la chose, sifflante, agit comme une berceuse. Au départ dérangeante, aujourd’hui enivrante. En elle, Laura ressent de la colère. Pourquoi l’avoir choisie elle ? Pourquoi pas sa plus petite sœur ? Pourquoi pas la plus grande ? Laura se sent coupable. Elle ne devrait pas penser ce genre de choses. Mais pourtant, cette colère est bien là. Elle veut résister, chasser cet intrus qui l’envahit.

Laura espère. Si elle crie assez fort, si ses mots sont assez durs, peut-être alors que la chose partira. Alors elle parle. Des mots de haine, terribles, se déversent de sa bouche comme une rivière d’eau croupie. Elle l’insulte, le renie, l’abjure, crache feu et soufre sur la chose. Le poids sur le lit s’en va. Elle se tait.

Le poids revient. Il est sur elle. Laura, terrifiée, sent les mains de la chose, froides et minces, enserrer son visage. Ses doigts glissent sur sa peau, palpent ses paupières. La respiration sifflante se fait de plus en plus rapide. Des pouces et des index froids agissent de concert pour lui ouvrir les yeux. Laura ne veut pas les ouvrir. La chose grogne à présent. Laura sent ses yeux qui s’ouvrent, forcés par des doigts agiles et glacés. Elle ne veut pas voir. Les muscles de ses paupières sont trop faibles. Ses yeux s'ouvrent. Sifflement. Yeux blancs. Minuscules pupilles noires. Le néant.

Laura a vu.


Texte d'Atepomaros