Disclaimer

DISCLAIMER

Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.

Dernières nouvelles

Bonne année 2024 ! Un peu de changement chez nous : notre admin Naveen redevient uniquement référente de l'équipe de traduction, les candidatures sont ouvertes sur notre serveur Discord pour trouver un nouveau binôme à Magnosa !

Vous voulez trouver toutes nos plateformes, ou vous êtes curieux de savoir quels médias parlent de CFTC ? Tout est sur notre Linktree !

Un message pour l'équipe ou l'association ? Consultez notre page Contact !

CFTC recrute de nouveaux Auteurs et lance une équipe Réseaux sociaux, rejoignez-nous sur Discord pour découvrir notre fonctionnement et passer les tests d'entrée !

Spotlight : La vie de Tommy


Tommy était un enfant tout à fait normal. Né dans un coin paumé de la France, il n'avait aucune caractéristique particulière. Fils de fermiers, personne n'aurait pu deviner la vie mouvementée qu'il allait mener.
Voyez-vous, quand Tommy eut 5 ans, ses parents voulurent lui faire plaisir. Aussi, ils lui avaient demandé ce qu'il voulait comme cadeau d'anniversaire. Le jeune Tommy avait juste répondu :

"Je veux une une balle de tennis noire" 

Ses parents ne comprenaient pas ce choix, et ils s’efforçaient de demander au petit Tommy pourquoi il voulait un tel cadeau. Mais à chaque question qui portait sur cette balle de tennis noire, celui-ci s’enfonçait dans un silence absolu . Le jour de son anniversaire, ils avaient donc fini par lui offrir l'objet de ses désirs. Après qu'il eut déballé son cadeau et découvert cette petite balle noire, il s'était saisi d'une craie et avait inscrit un nom dessus : Raymond.

Le seul Raymond des environs était leur voisin, un vieux barbu qui réunissait tous les clichés du provincial bourru et alcoolique. Nul dans l'entourage du petit Tommy n'avait relevé ce geste anodin, pensant que c'étaient juste les actes d'un gamin. Mais étrangement, 7 jours après l'anniversaire du petit, le fameux Raymond était mort. Terrassé dans son sommeil par une crise cardiaque. Tout le monde pensa à une coïncidence. Et ça aurait pu l'être, si ça s’était arrêté là.

La vie avait continué, sans Raymond. Les 10 ans de Tommy approchaient, et, de nouveau, ses parents voulaient lui offrir un cadeau spécial. Aussi, ils avaient commencé à sonder le petit écolier pour savoir ce qu'il désirait. Vous l'aurez deviné, la réponse avait été la même que 5 ans auparavant :

"Je veux une une balle de tennis noire."

Ses parents étaient interloqués. Cela faisait des années que cette lubie n'était plus apparue. Que diable voulait-t-il faire de cette balle de tennis ? Encore une fois, ils l'avaient assommé de questions, mais aucune réponse n'était sortie de la bouche du petit Tommy. Et, encore une fois, ils s'étaient résignés. Juste après avoir soufflé ses bougies et déballé son cadeau, il avait de nouveau pris une craie blanche et avait noté un nom sur la balle : Paul.

Paul, c'était son grand frère. Il était plus vieux de 11 ans, et était parti étudier à la capitale. Se rappelant des événements d'il y a 5 ans, la mère de Tommy avait appelé en urgence son aîné, pour voir si tout allait bien. Et... tout allait bien. Enfin, pendant une semaine, car 7 jours après l'anniversaire du petit, les parents avaient reçu un coup de téléphone. Leur fils venait d'avoir un accident de voiture, et était mort sur le coup.

Cette fois, ça ne pouvait pas être une coïncidence. Passé leur chagrin, ils avaient battu le pauvre Tommy pour avoir des réponses à leurs questions : Pourquoi voulait-il cette balle ? Pourquoi à chaque fois qu'il inscrivait un nom dessus, la personne mourait ? Comment pouvait t-il prévoir ces morts ? Mais, même après ces interrogatoires musclés, Tommy ne disait rien. Quand on lui posait des questions à ce sujet, il semblait être ailleurs. Ce n'était plus Tommy, ce n'était qu'une coquille vide. Les parents s'étaient donc promis de ne plus jamais approcher de balles de tennis de leur fils, convaincus qu'ils n'auraient jamais de réponses à leur questions.

Quoi qu'il en fût, la vie avait de nouveau repris son cours. Tommy était maintenant un adolescent de presque 15 ans qui croquait la vie à pleines dents. Il avait de nombreux amis et était apprécié de tous. Si bien qu'ils avaient décidé de lui offrir le cadeau de ses rêves pour son anniversaire. Mais lorsqu'on lui demandait ce qu'il voulait, il répondait toujours la même chose : 

"Je veux une une balle de tennis noire" 

Évidemment, ses amis s'étaient posés des questions, et l'avaient questionné à ce sujet, mais toutes leurs tentatives se soldaient par un silence pesant. Comme c'était un cadeau qui rentrait dans les frais de tous et que de toute façon, c'était ce qu'ils voulait, ils lui avaient offert cette fameuse balle. Il l'avait déballée, puis avait pris une craie blanche et avait inscrit un nom dessus : Jessica.

Il y avait plusieurs Jessica, mais la plus proche était une fille de leur classe, qui était assez timide et réservée. Ils avaient d'abord pensé que Tommy en était amoureux et voulait lui offrir la balle, mais quand ils lui posaient la question, il ne répondait pas. Après quelques jours, ils avaient abandonné l'idée d'avoir une réponse et oublié cette histoire.

Mais la semaine suivante, Jessica n'était plus présente en classe. Après plusieurs jours d'absence, les élèves ont pu constater dans un journal local l'horrible nouvelle : L'adolescente avait été retrouvée dans la rivière voisine, morte. Elle avait été violée et battue, puis tuée et jetée là. Évidemment, comme c'étaient encore des enfants, aucun des amis de Tommy n'avait vraiment fait le lien entre la balle et les événements.

Les années passèrent, et Tommy était devenu un jeune adulte plein d'avenir. Il avait, comme son frère auparavant, emménagé à Paris pour poursuivre ses études. Pour son 20ème anniversaire, il était revenu au domicile familial, pour le fêter. Quelle ne fut pas la surprise des parents quand ils avaient vu Tommy déballer une balle de tennis noire après avoir soufflé ses 20 bougies ! Ils avaient pourtant bien prévenu tout le monde de ne jamais lui acheter de cadeau de ce genre. Enfin, pas tout le monde. Un invité de dernière minute, le nouveau voisin des parents de Tommy, avait cru bon de demander à celui-ci ce qu'il voulait pour son anniversaire, car il n'avait jamais eu d'enfants et donc ne savait pas du tout quoi offrir à des jeunes de cet âge-là.

Le mal était fait. Tommy s'était emparé d'une craie et avait griffonné un nom sur la balle : Diego.

Ses parents étaient très tendus. Ils ne connaissaient pas de Diego. Ils avaient donc demandé a Tommy s'il en connaissait un, et cette fois, il avait répondu à la question : il n'en connaissait aucun. La malédiction était t-elle brisée ? Est-ce-que, depuis le départ, tout ceci n’était qu'une horrible coïncidence ? Les parents étaient soulagés à cette pensée.

Une semaine après, ils reçurent toutefois un coup de fil. C'était la tante de Tommy, qui leur disait que son petit-fils était enfin venu au monde... mais qu'il était mort-né. Les parents étaient désolés, mais, pris d'un doute insidieux, ils lui avaient demandé s'ils avaient quand même choisi un prénom pour le bébé. Et, en effet, ils en avaient choisi un : Diego.

Le cauchemar n'était pas fini.

Du haut de ses 24 ans, Tommy était un adulte des plus respectables. Il s'était marié, et avait un petit garçon de deux ans. La vie était belle, et il allait fêter ses 25 ans. Sa femme voulait le combler de bonheur, alors elle lui avait demandé ce qu'il voulait pour son quart de siècle. Et, vous l'aurez deviné, il avait répondu :

"Je veux une une balle de tennis noire" 

Vous connaissez la suite, sa femme s’était posé des questions, lui en avait posé tout autant, silence de Tommy, etc. Quoi qu'il en soit, il avait déballé son cadeau, avait pris un craie et noté un nom dessus : Josiane.

Josiane, c'était le nom de sa belle-mère. Comme ce n'était pas relevant, sa femme n'en avait parlé à personne, ni même à ses beaux-parents. Aussi, quand sa mère mourut une semaine après d'un AVC, personne n'avait fait le rapprochement. Ça n'avait été que lorsque la femme de Tommy avait parlé de la balle de Tennis noire à ses beaux-parents quelques mois plus tard qu'ils lui avaient révélé toute l'histoire.

A l'approche des 30 ans de son père, le fils de Tommy voulait lui faire un cadeau qu'il aurait payé de sa poche, avec ses propres économies. Il ne voulait pas en parler à sa mère, car il voulait vraiment que ce soit lui qui aille acheter le cadeau de son paternel, comme un grand. Il avait demandé à son Papa ce qu'il voulait, et il lui avait répondu :

"Je veux une une balle de tennis noire" 

Bien sur, le petit garçon n'avait pas l'âge de comprendre, donc si son papa voulait une balle de Tennis noire et qu'il pouvait lui offrir, ça lui convenait. Le jour de son anniversaire, Tommy avait donc déballé son cadeau, révélant une balle de tennis noire, devant le visage effaré de sa femme. Il s'était saisi d'une craie, et avait finalement écrit un nom dessus : Tommy.

Sa femme savait bien ce qu'il allait se passer. Il n'y avait aucun autre Tommy dans leur entourage. Son mari allait mourir. C'était inévitable. Elle avait donc prévenu ses parents de son affreux destin. Ils avaient encore espoir que ce ne soit pas lui, mais durant la semaine qui avait suivi son anniversaire, Tommy était tombé malade. Une maladie aussi soudaine que mortelle. Ses jours étaient comptés, selon le docteur.

Finalement, une semaine après, Tommy était sur son lit de mort. Sa famille était réunie autour de lui. Il ne lui restait que quelques heures, voire quelques minutes à vivre.

Dans une dernière tentative, ses parents lui avaient une nouvelle fois demandé :

"Pourquoi voulais-tu ces balles de tennis noires ?
Qu'en faisais-tu ?
Pourquoi inscrivais-tu dessus le nom de personnes qui allaient mourir ?
Comment pouvais-tu prévoir leur mort ?"

Et, à leur grand étonnement, Tommy semblait enfin décidé à leur répondre.
Il avait regardé ses pare,ts dans les yeux, et leur avait dit :

"Je voulais ces balles de tennis noires parce que..."

Avant de pouvoir finir sa phrase, il tourna la tête sur le côté, et mourut.

Spotlight : Les crayons rouges

Un couple marié, qui venait de rentrer de lune de miel, avait décidé d'acheter une maison. Le couple était très heureux, car il avait réussi à obtenir la maison à bas prix. Elle était située dans un quartier agréable, à proximité de la ville et pas très loin d'un centre commercial.
Ainsi, peu de temps après l'emménagement, alors que le mari passait dans l'entrée, il a repéré un crayon rouge gisant sur le sol. Le couple n'avait pas d'enfants, alors il s'est demandé d’où venait ce crayon de couleur. « Peut-être que les anciens résidents l’ont laissé derrière eux », s'est-il dit en le jetant tranquillement à la poubelle.
Le lendemain, le mari est rentré du travail pour trouver un autre crayon rouge posé exactement au même endroit. Perplexe, il a décidé d’en parler à son épouse. Le visage de la femme a pâli instantanément quand il lui a apporté. Elle lui a dit que, chaque jour depuis qu'ils avaient emménagé dans la maison, elle trouvait systématiquement des crayons rouges en faisant le ménage. Ils étaient toujours posés au même endroit, au bout du couloir. 

Suite à cette discussion, le mari s'est posté dans le corridor et en a fixé le fond, se questionnant sur cet étrange phénomène. Il a alors remarqué quelque chose d’anormal. Le couloir était trop court par rapport à la taille de la maison.
L'homme s'est approché et a tapoté sur le mur au bout du couloir, qui lui a rendu un son creux. Curieux, il a commencé à décoller le papier peint, malgré les protestations de sa femme.

Derrière ce dernier se trouvaient deux portes coulissantes. C’était comme si quelqu'un avait soigneusement caché l'entrée d'un placard ou d’une petite pièce. Mais le mari s'est rapidement aperçu que les portes avaient été clouées, comme une sécurité supplémentaire.

Il est donc allé se procurer un marteau dans sa boîte à outils, et a entrepris d'arracher les clous un à un.
Après avoir retiré le dernier clou, il a lentement ouvert l'une des portes pour révéler la petite pièce cachée. En jetant un oeil à l'intérieur, le couple s'est aperçu que les murs blancs du petit espace étaient couverts de mots griffonnés au crayon rouge.
Les mêmes mots, répétés encore et encore, des dizaines de fois : « Je suis désolé maman, laisse-moi sortir... »

Spotlight : Des abeilles

Richard, un apiculteur de 34 ans, était en route pour déloger un nid d'abeilles dans une vieille demeure.
Après quelques minutes de route, il arriva à destination.  "C'est une blague ? " pensa t-il lorsqu'il vit la maison. C'était une vieille demeure aux fenêtres brisées et aux murs abîmés et tagués par les jeunes du coin. Bref, la maison semblait être abandonné. Il frappa à la porte. Pas de réponse.

"- Il y a quelqu'un ?" demanda-t-il.

Ce fut un vieil homme qui ouvrit la porte. Richard était réellement surpris que quelqu'un lui ouvre. Il pensait qu'on lui avait fait une blague.

"- Bonjour, j'imagine que vous êtes l'apiculteur ? Suivez-moi", dit le vieillard sans plus de cérémonie.

Ce vieil homme avait une cicatrice sur la joue droite, et marchait avec une canne. De plus, il était vêtu de vieux habits abîmés et poussiéreux. Le vieillard monta un escalier, juste à droite de la porte d'entrée. Richard le suivit. Ces escaliers étaient vieux et très poussiéreux. Il y régnait une odeur... une odeur étrange. En haut des marches, il y avait une porte. Richard se demandait vraiment comment un homme pouvait vivre dans une maison aussi sale. Celui-ci ouvrit la porte en haut des escaliers. Cette dernière s'ouvrit sur une salle vide où se tenait, solitaire, un énorme nid d'abeilles. Richard entra dans la salle.

"- Bonne chance, Richard", dit le mystérieux vieillard avant de refermer le battant.
"-Attendez, comment connaissez-vous mon nom ...?!"
Mais de l'autre côté de la porte, le vieil homme ne lui répondit pas.

"Comment connait-t-il mon prénom, pensa Richard, c'est pas écrit sur ma combinaison ! Et l'entreprise pour laquelle je travaille ne porte pas mon prénom. Tout cela est... étrange..."

 Il s'approcha du nid, lentement. Celui-ci était incroyablement grand. Il faisait quasiment la taille d'un être humain. Richard s'apprêta à enfumer la ruche pour calmer les abeilles, mais au lieu d'avoir l'effet escompté, les premiers jets de vaporisateur enragèrent les bestioles, qui commencèrent à s'attaquer au pauvre apiculteur. Elles recouvrirent tout son corps, déchirèrent peu à peu sa combinaison, plantèrent dans la peau d'un Richard impuissant des milliers de petites seringues...

"- AAAAAH !!! Bordel de merde !!! Aidez-moi !!!" cria-t-il.

Mais personne ne vint à son secours. Imaginez des milliers d'insectes sur votre corps, qui y enfoncent autant de poignards. Quelle vision horrible, n'est-ce pas ? Le pauvre homme courait partout dans la pièce vide, se cognait sur les murs et criait de douleur... Finalement, sa tête percuta violemment le mur du fond, et il tomba dans les pommes...

Il se réveilla, les yeux bandés, les mains et les pieds attachés. Un gémissement de douleur sortit de sa bouche à cause de toutes les piqûres qu'il avait reçues.

"- Où suis-je ?! A l'aide !!!" cria-t-il.
"- Ça ne sert à rien de crier..." Répondit une voix. C'était celle du vieil homme, Richard en était sûr.
"- Vous... Vous ! Sortez-moi de là, supplia l'apiculteur, pitié ! Je ferai tout ce que vous voudrez, mais sortez-moi de là !!!"

Le vieux sourit. Les deux hommes étaient dans une salle avec une chaise sur laquelle Richard était attaché, une table avec un fusil à canon scié et un bocal rempli d'abeilles.

"- Je vous libèrerai... à une condition..."

Richard tremblait de terreur. Quelle était donc cette condition ? Il repensa à sa mère qui lui disait toujours des trucs du genre:  " Tu auras ce jouet à condition que tu travailles bien à l'école "," Tu auras du gâteau à condition que tu finisses tes épinards ", etc....

"- A condition que vous ouvriez la bouche, et que vous ne recrachiez pas ce que je vais vous y mettre. Si vous refusez, vous pourrez dire adieu à la vie", compléta le vieillard avec une voix de violeur prêt à passer à l'acte.

Une pensée perverse traversa l'esprit de Richard. Cet homme ne serait-il qu'une sorte de violeur...? " Richard, ton cerveau dégueulasse fait du bon travail... Ce vieux con aurait réussi à entraîner des insectes au combat, pour pouvoir réaliser ses fantasmes... Mais c'est impossible ! " pensa-t-il. Cependant, le vieux fou réservait en réalité un tout autre sort à son prisonnier.

Le vieux ouvrit le bocal où se trouvaient les abeilles, et les insectes se dirigèrent aussitôt vers la bouche de Richard. Une fois qu'elles furent entrées dans la bouche de l'apiculteur, celui-ci se força à ne pas les recracher. Elles ne le piquaient pas, mais se déplaçaient en direction de sa gorge, si bien que Richard finit par les avaler.
Le vieil homme sourit, et prit le canon scié sur la table pour assommer Richard avec la crosse de l'arme.

L'apiculteur se réveilla dans sa voiture de travail. Il alluma le moteur et partit en vitesse de la propriété du vieil homme...

Plusieurs mois après sa visite chez le vieillard, on retrouva le corps de Richard éventré. Tous les organes à l'intérieur de son corps avaient disparu. A la place... un énorme nid d'abeilles.

Les 1% - Partie 2



Becky était sur le point de rencontrer le très estimé Docteur Allship. Elle pouvait à peine contenir ses gloussements. Ce grand monsieur était sur le point de la rendre jolie. Si tout le monde disait que c’était le meilleur, c’est que ça devait être vrai.

Elle souriait jusqu’aux oreilles. Sautant de son lit à baldaquin, Becky s’assit face à sa coiffeuse. Son miroir rose était entouré de lumières scintillantes. Des photos d’elle étaient accrochées tout autour de la pièce, tel un gigantesque album. Elle planta fixement son regard dans celui de son reflet. Pendant quelques secondes, elle y aperçut la quarantenaire qu’elle était. « DÉGAGE ! », hurla-t-elle en jetant sa brosse à cheveux rose sur la glace. L’image disparut aussitôt.

Elle se prépara. Elle attacha ses longs cheveux blonds en deux couettes basses. Elle enfila sa brassière de sport Minnie Mouse. Le soutien-gorge compressait ses côtes, lui causant de rouges et longues éruptions cutanées autour de la cage thoracique. Mais les petites fleurs jaunes qui étaient dessinées dessus étaient si mignonnes. Becky sortit sa robe rose avec le plus de froufrous, et des chaussettes blanches à volants. Elle devait se présenter sous son meilleur jour pour le docteur.

Elle sortit de sa chambre, puis cria : « Maman ! Papa ! Je suis prête ! ». Ces idiots étaient toujours en train de dormir.

«  Rebecca ? ». Cette faible voix provenait de l’une des chambres adjacentes. Becky gloussa, se dirigea vers la chambre en question, et ouvrit la porte . Barry était sur le lit, attaché, comme d’habitude. Il s’était fait dessus pendant la nuit et la pièce sentait atrocement mauvais. Barry se comportait toujours comme un bébé. Il mouillait son lit en permanence !

« Rebecca, s’il te plaît. J’ai besoin d’aide. »

« "Rebecca s’il te plaît" , répéta-t-elle d’un ton moqueur. T’es un looser, Barry. »

« Je suis sérieux. Je pense que mon œil s’est infecté. Si tu pouvais juste appel- »

« Je ne peux appeler personne, idiot ! J’ai seulement neuf ans ! », se moqua-t-elle à nouveau.

Des larmes coulaient sur son visage. « Rebecca, s’il te plaît, parle-moi normalement... »

L'attitude légère de Becky devint soudainement plus froide. Rebecca était de retour. « Je parle normalement, Barry. Et dès aujourd’hui, le Dr. Allship s’assurera que ma voix devienne parfaite. » Rebecca disparut aussi vite qu’elle était arrivée. Son visage redevint instantanément celui d’une petite fille innocente. « En plus, idiot, tu sais que tu n’as pas le droit de sortir ! Maman et papa ont dit non ! »

Barry continuait de chouiner. C’était vraiment un pleurnichard. 

« J’appellerai maman pour te nettoyer, looser ». Elle se dirigea vers le lit : « Je vais aussi prendre la carte de crédit. C’est pas comme si tu pouvais t’en servir ! ». Elle rit plus fort encore, et Barry s’effondra de nouveau. Elle planta un ongle rose dans son orbite. Il hurla. Elle ne pouvait pas s’arrêter de  rire : « Tu mets du sang partout sur moi ! »

Maman se précipita dans les escaliers : « Monsieur Shore ? »

Becky redevint froide et la fixa. Rebecca n’aimait pas quand la femme de ménage oubliait quelle était sa place. « Maman, qu’est-ce que tu as dit ? ». Elle enfonça son ongle plus profondément dans l'oeil de Barry.

Maman s’éclaircit la gorge : « Désolé Rebecca. Je veux dire, Becky. J’étais juste venue voir si ton... euh… »

« Frère », compléta Rebecca, impassible.

« Oui, bien sûr. J’étais venu voir si ton frère avait besoin de moi. »

Becky retira son ongle tandis que Barry continuait de gémir. « Il a besoin que sa couche soit changée, parce que c’est encore un bébé ». Elle revint soudainement à elle. « Je vais me laver les mains et après, papa pourra m’amener chez le docteur ! »

Elle esquiva Maman et s’engouffra dans la salle de bain. Elle se lava les mains en souriant, alors que le sang disparaissait de sous ses ongles. Elle jeta un coup d’œil au miroir, et aperçut de nouveau la quarantenaire. « DÉGAGE », lui cria-t-elle cette fois encore. Aussitôt, l'image disparut.

Papa l’amena chez le docteur. Il ne parlait pas beaucoup. C’était bien comme ça. Rebecca gigotait, tellement elle était excitée à propos de l’école et en imaginant à quel point sa nouvelle voix serait jolie. Lorsqu’ils atteignirent le cabinet, elle embrassa Papa sur la joue. Il eut un petit mouvement de recul.

Elle se dirigea à grandes enjambées vers le cabinet, éblouie par la blancheur des lieux. Deux femmes étaient assises derrière la réception. Elles se ressemblaient étrangement.

« Je dois voir le docteur. », leur dit Becky d’un air enjoué.

« Vous n’avez pas rendez-vous », lui répondit la réceptionniste en la regardant dans les yeux. 

« Je n’ai pas besoin d’un rendez-vous. J’ai besoin de voir le docteur ». Becky pouvait de nouveau sentir les ténèbres l’envahir. Rebecca fixa la femme blonde en face d’elle. Elles avaient toutes les deux l’air de penser qu’elles lui étaient supérieures.

« Madame, je... »

«  Je ne suis pas une madame. Je suis une petite fille ». Rebecca serra le poing avec colère, mais le relâcha presque aussitôt. En une seconde, Becky était de retour, avec son habituel air joyeux.

Les femmes derrière le bureau se regardèrent. Le visage de chacune se fendit d’un sourire. L’une d’elle se tourna vers Becky : « J’avertis le Dr. Allship immédiatement. Et quel est votre nom, petite fille ? ». Les mots « petite fille » avaient été prononcés avec dédain. 

Becky ne dût attendre qu’une demi-heure avant de pouvoir voir le docteur. Elle fut conduite dans sa salle de consultation privée. Lorsqu'elle le vit, Becky haussa un sourcil. Elle l'imaginait plus grand et plus séduisant. Mais c’était juste un tout petit homme assis derrière un énorme bureau. Il ne souriait pas.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »

Becky sentit Rebecca sortir de l’ombre. Celle-ci inspira profondément. « J’ai besoin de vous pour que ma voix ait l’air…plus jeune. » 

« Et pourquoi ça ? » La voix du docteur ne contenait aucune émotion. Son regard passa brièvement de Rebecca au bloc-note posé sur son bureau, mais il n’y inscrit aucune information.

Becky tenta de répondre, mais Rebecca garda le dessus : « J’ai eu une enfance heureuse, docteur. Mes parents m’aimaient. Ils m’ont tout donné. Ils…sont morts quand j’étais jeune. »

« Comment sont-ils mort ? » Le Dr. Allship semblait réellement intéressé.

Ce fut alors que Becky éclata : « Un accident ! Je ne voulais pas ! Je ne faisais que jouer avec le pistolet de Papa et... »

« Ça suffit ». Rebecca posa une main sur sa gorge . « Après leur mort, les choses n’ont plus été comme avant. Je voudrais revenir à ces moments heureux ». Elle sortit la carte de crédit de Barry : « Je suis prête à vous payer la somme que vous voudrez. Mon mari a un compte en banque illimité. »

Le Dr. Allship prit la carte dans sa main, lisant lentement le nom qui y était inscrit. « Et de quel âge voudriez-vous que votre voix ait l’air, Madame Shore ? »

« Becky. » À ces mots, Rebecca repartit et Becky compléta avec enthousiasme : « J’ai neuf ans. Je veux parler comme si j’avais neuf ans. »

Le Dr. Allship sourit pour la première fois. « Très bien, Becky. Il faudra juste couper un peu vos cordes vocales. Votre mari sera-t-il disponible pour prendre soin de vous durant votre convalescence ? »

Becky dit en riant : «  C’est ce pourquoi je paie Maman et Papa. »


Traduction d'Undetermined.B

Spotlight : Réalité augmentée

 « Regardez, il se réveille! »

J'ouvris les yeux, aveuglé par une lumière blafarde. J'étais où putain ? 

« Patient numéro 13 sauvé, docteur »

...Docteur ? J'étais à l'hosto'... Merde. Qu'est-ce que j'avais encore pu faire comme connerie... Je ne me souvenais absolument de rien... 
Mes yeux me piquaient, mais j'arrivais plus à les fermer. Ça faisait un mal de chien. J'essayais de parler, d'ouvrir la bouche, mais impossible... 
'Tain.. C'était quoi ce truc froid et métallique qu'ils m'avaient mis? 

« Les cordes vocales ont été touchées, docteur »

Quoi ? Mes cordes vocales ?! Pas étonnant que j'puisse plus parler nom d'un chien... Reste calme Jack, tout ira bien, ils vont te soigner ça, hein.... 
J'étais tellement désespéré que j'en venais à me parler à moi-même... Tss... Tiens donc, une autre infirmière, elle avait quoi dans les mains, là ? Une putain de seringue. Ils allaient m'endormir. 

« Ne vous en faites pas monsieur, nous allons vous soigner ça. »


À nouveau cette lumière blafarde, ma vue était trouble... C'était quoi cette pièce blanche... ? J'aurais déjà atteint le septième ciel ? Pas possible. J'essayais de parler mais toujours rien, cette fois-ci j'avais comme un scotch sur la bouche. J'arrivais pas à bouger non plus, une camisole ?! Hey, j'étais pas un fou ! 

« Éteignez les lumières »

Tiens, l'docteur était là, derrière la vitrine, c't'enculé. Et il foutait quoi là ? … Pourquoi ils avaient tout éteint ? … Des lignes... Un quadrillage... Ils me faisaient quoi là ? Ils étaient pas censés me soigner ? 

« Préparez le test de réalité augmentée »

… Le test de quoi ? … Tiens, j'pouvais bouger maintenant ? … La pièce avait changé, c'était tellement sombre, mais j'arrivais à distinguer des trucs... Des poupées, un lit... une chambre ? De gamine peut-être...
Je commençai à avancer dans la pièce, avant de m'arrêter devant un meuble.
Une photo ? … On aurait dit une famille, une mère et... un enfant je crois, je ne voyais pas bien, la photo était plus que floue... j'avais tout d'même l'impression de voir quelque chose d'étrange en arrière plan... 

Je reposai la photo et continuai de regarder dans la chambre, la lumière ne fonctionnant visiblement pas, j'ouvris les rideaux.
Un jardin plus que commun... Attendez... 
Je plissai les yeux en voyant quelque chose bouger. 
Y'avais un machin noir qui se déplaçait là-bas dehors, j'voyais pas bien mais ça devait pas être important. 

Je sursautai en entendant un rire de poupée et me retournai immédiatement, le cœur battant. Une lumière rouge clignotait. Un portable avec clapet. Je l'ouvris. Il avait pour fond d'écran une peluche en forme de loup, la véritable peluche était d'ailleurs placée à côté du meuble avec la photo. Je retournai mon regard vers la lumière, celle du portable, et remarquai qu'un nouveau message avait été envoyé. 

« Cours. »

Mon cœur sembla se décrocher en lisant ce simple mot. Je posai le portable et me dirigeai vers la porte pour sortir, mais cette fois, la peluche se trouvait devant le battant.

'Tain c'était quoi c'bordel... J'avais plus l'impression d'avoir tous mes esprits... 

Je me dirigeai vers la fenêtre mais celle-ci était bloquée. Je reculai et revins vers la porte, attrapai la peluche et tournai la poignée métallique pour ouvrir et sortir. 
Faisait encore plus sombre que dans la chambre... C'était quoi cette chose gluante sous mes doigts ? Ça schlinguait ! J'arrivais même pas à déterminer ce que c'était... 
Quelque chose se trouvait sous mes pieds, mais j'savais pas ce que c'était non plus... Je ravalai ma salive et fermai fort les yeux avant de continuer. Le rire de poupée recommença derrière moi, avant que j'entende le plancher craquer. Je soufflai et décidai de courir aussi vite que possible, dévalant les escaliers avant d'arriver dans ce qui ressemblait fortement à un salon. Une grande table conviviale était au milieu...

Attendez... C'était moi ou j'entendais... des rires ? Non, mon esprit me jouait un tour, c'était pas possible... 
Apparemment non, j'entendis une des chaises racler le sol, puis une autre. Mon cœur s'emballa de nouveau. Où j'étais bordel ? Je reculai avant d'apercevoir une ombre furtive au coin de mon œil. Surpris, je basculai en arrière en lâchant la peluche. Je claquais des dents, et mes jambes étaient comme paralysées... 

Des pas couraient-au dessus de ma tête, comme si quelque chose arrivait... Quelque chose qui descendait. Je regardais de tous les côtés, cherchant un objet pour me défendre, mais ne trouvai rien d'autre que le portable, qui émit de nouveau ce rire étrange. J'avais un nouveau message. 

« Ding-Dong. »

Ding-Dong... L'heure avait sonné ?! Fallait que je me dépêche. 
Je me relevai d'un coup et courus à nouveau. Je ressentis une vague de froid, comme si j'avais traversé quelque chose, le plancher craquait, les pas augmentaient en proximité. Une voix... Une voix de gamine résonna derrière moi.

« Papa, est-ce que c'est toi mon papa ? »

Je me retournai, rien. 
Un frisson d'effroi me parcourut le corps. Je continuai jusqu'à sortir dans le jardin, cette voix résonnant toujours derrière moi. 

« Papa, c'est vraiment toi ? »

Je secouai la tête, c'était pas possible. 
Je courus jusqu'à arriver au portail, je l'ouvris avec difficulté à cause du tremblement de mes mains. 

« Papa, pourquoi m'as-tu abandonnée ? »

Je sortis et me retrouvai dans la rue. Les lampadaires clignotaient. Je respirai profondément pour tenter de me calmer...
Les pas... Ils résonnaient dans ma tête comme des parasites. 

« Papa ? »

« Papa c'est toi ? »

« Papa, est-ce que tu reviens bientôt ? »

Je sentis un frisson, mon visage se tordant dans un rictus douloureux. 
Cette chose, elle était là, devant moi, difforme, horrible... J'arrivais pas à définir son visage. Fallait qu'je coure ! Vite ! Putain ! Mes jambes, allez, bougez ! 

Je regardai de nouveau en face de moi et pour la première fois de ma vie, je sentis la vraie terreur m'envahir lorsqu'elle asséna son dernier coup.  

« Papa, est-ce que c'est toi mon papa ? »




« Test échoué, le patient 13 est perdu. »