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Daniel

Malgré son jeune âge, j’avais toujours laissé à ma fille, Lisa, une grande liberté. Du haut de ses neuf ans elle avait déjà adopté un certain nombre d’automatismes ; elle regardait à droite et à gauche avant de traverser une route, ne faisait pas confiance aux inconnus et arrivait même à prévoir bon nombre de dangers. 

De ce fait, je lui laissais une large autonomie lorsqu’elle était à la maison ; elle pouvait aller jouer dans la petite cabane du jardin comme dans la cave. D’ailleurs, ce dernier lieu semblait être son endroit favori, puisqu’elle m’en parlait beaucoup. Elle y menait ses activités d’enfant, je suppose. 

Un jour, Lisa m’a parlé de ce nouvel ami avec qui elle s’amusait, il s’appelait Daniel. Lorsque j’ai appris la nouvelle, je n’ai pas pu retenir mon sourire. Un ami imaginaire, encore un. L’innocence de ma fille m’attendrira toujours, elle avait décidément une imagination débordante. Rosa, Ryan, et maintenant Daniel. Je l’ai embrassée sur le front puis lui ai conseillé de retourner jouer avec Daniel, et elle m’a rendu ma tendresse avant de se précipiter dans la cave. 

 Je n’y voyais aucun mal bien sûr, j’allais régulièrement dans la cave et rien d’anormal ne s’y déroulait. 

Quelques jours sont alors passés et un constat s’est imposé : Lisa passait le plus clair de son temps libre dans la cave, à jouer avec Daniel. La curiosité m’a envahi, j’ai décidé de m’intéresser de plus près à cette pièce. 

Un soir, après l’avoir mise au lit, j’ai fini par explorer plus sérieusement la fameuse cave. Je craignais avant tout que Daniel ne soit rien d’autre qu’un rat qu’elle avait adopté. 

Je pense que je déteste tout autant ma cave que mon grenier, les deux sont des lieux sombres habités par une faune effrayante, dont une tonne d'araignées. J’ai beau faire 1m80, ces minuscules bêtes à huit pattes m’horrifient plus que tout. Malgré ma phobie, je me suis engouffré dans la cave, où l'on stockait tous les outils de jardinage, de vieux jouets et tous types de choses qui n’avaient pas d’utilité dans l’immédiat. 

La cave est spacieuse, il y a de quoi s’occuper lorsque l’on est un enfant. J’ai commencé à farfouiller un peu partout, j’ai notamment vérifié si les murs étaient troués, mais rien de bien concluant. J’ai aussi cherché tout signe de rongeur, en vain ; aucune trace de souris ou de rats. Je comptais m’éclipser lorsque j’ai remarqué du mouvement derrière une pile de cartons. J’étais certain de ce que j’avais entendu, la bête était vive et faisait beaucoup de bruit lorsqu’elle bougeait. Elle s’était déplacée. J’ai aperçu ses yeux luisants m’observer dans un coin peu éclairé. Comment cette chose s’était retrouvée dans la cave ? La curiosité était forte, mais la peur l’a emporté. J’ai détalé dans les escaliers pour sortir le plus vite possible, avant de refermer en trombe la porte derrière moi. Je tremblais de tout mon être. Je suis très peureux de nature, mais là, j’étais certain qu’il y avait un monstre dans ma cave, avec lequel jouait ma fille. 

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Enfin jusqu'à ce que la porte de ma chambre s'ouvre, et que ma fille se jette sur mon lit en sanglotant. Elle pleurait toutes les larmes de son corps : Toby, notre chat, n’avait pas dormi avec elle cette nuit comme à son habitude, elle pensait qu’il avait disparu et qu’elle ne le reverrait jamais. Mon sang n’a fait qu’un tour lorsque j'ai compris. C’était cet attardé de chat qui était dans la cave hier soir et que j’avais pris pour le monstre. 

Je me suis senti très bête lorsque le chat s’est précipité en dehors de la cave dès que j'ai ouvert la porte, le lendemain. Ma peur me jouait des tours. Mais ma fille câlinant son chat m’a vite redonné le sourire. J’étais enfin rassuré, et suis donc allé faire une sieste pour rattraper ma nuit tourmentée. Lisa, elle, vaquait à ses occupations habituelles. Je me suis endormi sans problème. 

Mais mon repos a été de courte durée, car des bruits de pas venant du dessus de ma chambre, du grenier donc, m’ont sorti de mon sommeil. J’ai mis du temps avant de réagir. Je suis sorti de ma chambre, et suis tombé nez à nez avec Lisa. Elle tenait dans ses mains un seau, vide, enfin presque, car une minuscule araignée frétillait au fond de celui-ci. Je n’ai pas pu retenir un gloussement de peur, la colère a pris le dessus, et je l’ai giflée. 

Je lui avais pourtant bien dit que le grenier était dangereux, et qu’elle ne devait y aller sous aucun prétexte. Agir de la sorte était le meilleur moyen pour qu’elle ne recommence plus. Elle m'a répondu en sanglotant qu’elle ne voulait pas que Daniel meure de faim, et qu’elle lui apportait des araignées venant de la cave seulement pour le nourrir. 

Il ne m’en fallait pas plus. J’ai pris la batte de base-ball qui trônait fièrement sur ma commode, et j’ai monté avec détermination les longs escaliers menant au grenier. Lisa me suppliait de ne pas faire de mal à Daniel, mais je l’ignorais. 

Je suis entré dans le grenier, l’endroit était poussiéreux mais dénué de tout insecte ou d’autre animal. Enfin, je savais qu’il n’y avait que Daniel. J’ai remarqué une flaque d’eau sur le sol, le toit fuyait visiblement encore. J’ai soigneusement fermé la porte derrière moi, et ai observé attentivement, chaque meuble, chaque carton, chaque parcelle de la pièce pour localiser ses petits yeux luisants. Je n'ai pas vérifié en hauteur, conscient que grimper était en dehors de ses capacités. 

Je commençais à m’impatienter. J’enrageais, je ne le trouvais pas. Mais du coin de l’œil, j’ai remarqué une tégénaire qui s’enfuyait d’un coin de la pièce. En temps normal j’aurais hurlé de terreur, mais pour une fois l’araignée m’avait aidé. Je savais maintenant qu'elle fuyait le danger. Et le danger pour elle, c’était Daniel. Je me suis approché de l’armoire massive et assez surélevée pour cacher un monstre en dessous, et me suis baissé pour voir s’il y était bien. Enfin. 

« Je t’ai trouvé » lui ai-je murmuré. 

Ses yeux brillaient, il tremblait de peur et je crois même qu’il pleurait. Pour une fois que ce n’était pas moi qui avais peur. J’ai esquissé un large sourire, puis j’ai donné un coup de batte sous l’armoire afin de l'y déloger. 

Il a rampé avec assiduité jusqu'à mes pieds, je pouvais maintenant contempler sa laideur. Daniel était petit, anormalement maigre, on pouvait clairement distinguer toutes ses côtes. Sa pâleur était tout aussi dégoûtante. Il ne restait vraiment plus grand-chose du petit garçon que j’avais élevé. 
« Content de voir que tes bras et tes jambes n’ont pas repoussé. » ai-je plaisanté. 

Il continuait de me supplier du regard, toujours sans un mot, des larmes coulant le long de ses joues. Oui, cette fois je n’avais plus peur. Je lui ai donné de grands coups dans les côtes, il a hurlé de douleur. La vue de sa langue à moitié coupée et de ses dents manquantes m’ont fait remonter certains souvenirs. 

Les araignées me font très peur, mais si je les déteste tant, c’est parce que les monstres comme Daniel peuvent survivre grâce à elles. En y repensant, je ne lui avais pas donné de nom, mais c’est vrai que Daniel lui convient parfaitement. Malgré ma haine envers lui, je dois bien lui concéder ça. Il a survécu pendant autant de temps en se nourrissant exclusivement d'araignées. Il avait certaines ressources, pour un enfant. 

Je vous laisse imaginer le choc lorsque j’avais appris qu’il n’était pas de moi. Je n’avais donc pas cherché à l’élever, mais je ne suis pas inhumain non plus. Je n’allais pas le tuer, enfin pas directement. Juste faire en sorte qu’il ne pose aucun problème, disons. On aime que ses propres enfants pas vrai ? 

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, ma fille est devenue adolescente, et m’a récemment demandé pourquoi le grenier était condamné. J’ai pris un air grave en lui répondant. 

« C’est pour que Daniel ne s’enfuie pas. » 

Elle m’a dévisagé pendant plusieurs secondes, puis s’est esclaffée de rire. 

« Arrête de te moquer, on a tous des amis imaginaires quand on est petits. » 

J’ai acquiescé et l’ai rejointe dans son rire. Elle avait vraiment une imagination débordante.


Texte de Sawsad

5 commentaires:

  1. Bordel de merde cette chute '-'
    C'est horrible ;-;

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  2. magnifique je m'attendait pas a une chute comme celle ci .

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  3. J'ai pas tout compris ... Sa femme le trompait , elle a eu un gosse , il quite sa femme , garde le mome , le torture et l'enferme au grenier ? C'est bien ca ?

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  4. Très bonne creepypasta, j'aurais juste un petit conseil à donner à l'auteur: donne le genre du héros dès le début de l'histoire. J'ai tendance, quand je ne connais pas le genre du héros, à considérer que c'est une femme, et du coup j'ai un peu buggé à la phrase "il n'était pas de moi" x)
    Alors ça a beau n'avoir l'air de rien, mais dans une narration, chaque petit détail compte, surtout en ce qui concerne le genre du héros ^^

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  5. Hello anonyme du 16 mai, quand c'est comme ça je regarde à quel genre sont les participé passés et adjectifs. On se rend vite compte du genre du narrateur ainsi.
    #vivelagrammaire

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