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Lettre de Samuel à sa mère


Temps approximatif de lecture : 3 minutes. 

Normandie, 5 Juin 1944.

Ma chère mère,

Voilà 6 mois que nous restons cachés dans cet endroit, cette cave. La famille qui nous héberge est composée de braves gens, ils prennent énormément de risques pour nous. Je n'ose même pas imaginer ce que les nazis leur feraient s'ils découvraient qu'ils nous ont aidés...
Que deviendrait la petite Sophie, qui nous apporte chaque jour à manger, avec un grand sourire sur le visage?
"Vous sortirez bientôt, c'est promis !". 
C'est ce qu'elle nous disait, tous les jours... Mais le temps passe, et nous sommes toujours cachés dans cette pièce sombre et humide, avec une radio comme seul divertissement. C'est mieux que rien, cela dit. 

C'est dur, mère. C'est bien trop dur. Joshua, mon fils, ton petit-fils, est mort dans mes bras la semaine dernière. Il avait attrapé la fièvre, et comme il nous est impossible de sortir d'ici, nous n'avons pas pu le soigner efficacement. Je contemple son corps sans vie. Il a l'air apaisé. 
Nous ne pouvons le faire enterrer sans éveiller les soupçons des voisins. En effet, vois-tu, selon Jacques, le père de famille qui nous cache, la délation est très forte dans le quartier. Il nous a confié que déjà deux familles ont été dénoncées aux nazis, et les membres de celles-ci ont tous été déportés. Ou pire, fusillés.
J'admire le courage dont fait preuve Jacques, mais je pense que tout être a une limite. Il n'hésitera pas à nous dénoncer s'il sent que sa famille est en danger. Je ne peux pas lui en vouloir, je ferais la même chose à sa place.
De plus, les nazis sont de plus en plus méfiants. L'autre jour, j'ai bien cru que notre heure avait sonné : ils ont débarqué et fouillé la maison. Nous ne pouvions que prier, terrés sous leurs pieds, pour qu'ils ne trouvent pas l'entrée de cette pièce...
Josef ne parle presque plus. Depuis que son frère est mort, il ne dit plus un mot. Je ne sais pas comment le consoler. Je ne sais pas comment lui redonner espoir, car moi-même, je n'en ai plus aucun.

Cette lettre est une lettre d'adieu. Je sens que notre fin est proche, qu'il n'y a plus aucun espoir de sortir d'ici. Aucun espoir de gagner cette guerre. Aussi, je ne veux pas mettre plus en danger cette famille qui nous a tant aidés.
Cette nuit, j'emporterai Josef dans le lac et je mettrai fin à sa souffrance.
Puis, je me pendrai à l'arbre au pied duquel tu avais l'habitude de me raconter des histoires.
Ainsi, jamais les nazis ne nous enverrons dans leurs camps de la mort. Jamais la famille de Jacques ne se fera déporter à cause de nous.
Jamais plus nous ne souffrirons.

Adieu, mère. A toi qui adorais la poésie, je te laisse avec ces vers que j'ai entendus tout à l'heure à la radio :

"Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone."

Ton fils, Samuel. 

Ce texte a été réalisé par Kamus et constitue sa propriété. Toute réutilisation, à des fins commerciales ou non, est proscrite sans son accord. Vous pouvez le contacter sur nos plateformes, nous tâcherons de vous y aider si besoin. L'équipe du Nécronomorial remercie également Lalya et Calypso qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et MoonDust et Gordjack qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. 

7 commentaires:

  1. J'ai l'impression de manquer un truc. Est-ce que c'est lié au fait que le débarquement de Normandie a eu lieu le 5-6 juin et qu'il s'est donc suicidé 1 jour avant la victoire?

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  2. Joli texte, avec une belle ironie dramatique : ce passage du poème de Verlaine avait été utilisé par Radio Londres pour annoncer le débarquement de Normandie.

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  3. Franchement merci, demain je devrais faire apprendre la 2em guerre mondial à mes élèves de 3em, au moins ils l'apprendront d'une façon dramatique, qui plus est apprendront un poème d'un poète qui parle de "l'arrivage" de la Normandie.

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    1. Erreur de ma part, débarquement de Normandie et non pas "arrivage"

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  4. Avis : ce site est là pour que toute personne, peu importe qui elle est, son niveau de ci ou ses compétences en ça, puisse profiter de littérature horrifique. Le respect est attendu dans les commentaires ; une erreur n'est pas une raison pour partir dans l'attaque personnelle. Si vous n'êtes pas capable de vous tenir en public, vous êtes prié de passer votre chemin.

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